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AU Forum dété de Davos qui sest tenu à Tianjin, lorsque Feng Jun, président-directeur général dAigo (Beijing Huaqi Information Di-gital Technology Co., Ltd) a fait une présentation de ses produits aux participants, il était difficile dimaginer quil est à la tête dune grande entreprise de hautes technologies. En 1994, le P.-D.G. dAigo a fondé une société spécialisée dans la vente dordinateurs et de claviers. Aujourdhui, les MP3 estampillés de sa marque représentent une part de marché deux fois plus importante que celle de Samsung et dix fois plus que celle de Sony en Chine; ses MP4 sont les plus vendus sur le marché chinois et son disque U a figuré en tête des ventes de disques durs pendant huit années consécutives. De plus, il possède des succursales dans six pays, dont Singapour, lInde et la France. Par rapport aux grandes multinationales qui font travailler des centaines de milliers demployés, comme Sumsung et Sony, Aigo, avec un volume de vente annuel modeste, ne constitue pas une réelle menace pour elles. Compte tenu de la taille moyenne de lentreprise qui ne compte que 1 900 employés, son volume de vente annuel qui croît de 60 % par an est loin dêtre négligeable, surtout dans ce contexte de récession de léconomie mondiale. Depuis 37 ans, la plupart des participants au Forum de Davos sont pour la plupart des P.-D.G. représentant les 500 entreprises les plus puissantes du monde. Cependant, le fondateur du forum, Klaus Schwab, affirme que ces 500 entreprises ne pourront pas décider à elles seules de lavenir de léconomie mondiale. De plus en plus de multinationales émergentes développent une stratégie globale. Ces dernières, pleines de potentialités et susceptibles de devenir les prochaines 500 entreprises les plus puissantes du monde dans les dix années à venir, sont considérées comme des entreprises en croissance. Ces dernières années, lun des thèmes du forum a porté sur les dirigeants de ces entreprises en croissance, parmi lesquels figure Feng Jun. « Ces nouveaux dirigeants ont des caractéristiques communes : ils sont pleins de créativité et dinitiatives, peuvent changer la vie des gens par un nouveau service et un nouveau produit qui favoriseront le développement économique », indique le P.-D.G. du groupe Goldman Sachs en Asie, Hu Zuliu. LAigoMID, nouveau produit lancé par Aigo, est très léger. Ce petit objet permet de communiquer, de surfer sur Internet, de partager des vidéos en ligne, de discuter sur QQ (logiciel chinois de messagerie instantanée) et de faire des achats sur la Toile. À la différence des portables ordinaires qui ont un accès Internet, lAigoMID permet non seulement de lire des courriels, mais aussi de les écrire et de les envoyer. Le plus intéressant est quil peut traduire des phrases du chinois en anglais et vice versa à partir de clichés photographiques quil a saisis. Aigo se fixe pour objectif de vendre des produits plus pratiques et plus intéressants aux consommateurs et de leur fournir plus de confort.
Ce produit a fait taire les critiques selon lesquelles Aigo manquait de créativité. « Nous consacrons chaque année 80 % de nos profits à la R&D. Cela nest pas le cas dans beaucoup dentreprises. Maintenant, nous disposons de plus de 600 brevets, dont 200 sont de nos propres inventions. Par exemple, le P.-D.G. dInter, intéressé par lAigoMID, est arrivé en Chine récemment dans lintention de discuter avec moi dune éventuelle coopération. Cest le premier produit au monde à pouvoir traduire, à partir de photos, des lettres du chinois en anglais et de langlais en chinois. Cela inquiète Apple (firme américaine qui a commercialisé l iPhone) qui se trouve menacée par un concurrent », dit avec fierté Feng Jun. Un autre produit dont il se réclame est lAigopen. Par ce produit, il souhaite transformer sa société en une société dinnovation comme Sony. LAigopen est équipé découteurs blancs. En appliquant la pointe dun stylet sur un papier recouvert dune encre spéciale invisible, on peut entendre des documents enregistrés. Il propose un guide de bibliothèque « ordinaire » qui peut donner des résultats formidables : le lecteur na quà pointer du stylet les photos du livre, une voix lui donnera des explications précises. « Cest un produit original conçu avec des techniques spéciales », explique Feng Jun. Grâce à ces nouveaux produits, Aigo ne sinquiète pas de la récession de léconomie mondiale. Selon un haut dirigeant de la société, en dépit du ralentissement des ventes prévu pour cette année, une hausse de 50 % peut être espérée. La croissance économique de la Chine a contribué à hauteur de plus de 15 % à la croissance de léconomie mondiale. Comme le gouvernement chinois compte atténuer la dépendance chinoise vis-à-vis des sciences, techniques et designs étrangers, le développement de son propre secteur de R&D reste la priorité de la politique industrielle chinoise. Ces dernières années, les dépenses en matière de R&D ont progressé au rythme surprenant de 19 % par an et leur part au sein du PIB a presque doublé pour atteindre 1,5 %. Ce pourcentage a même dépassé celui du Japon. Cependant, les analystes ont indiqué que la Chine est encore loin de menacer le leadership de lEurope, des États-Unis et du Japon dans le domaine des sciences et techniques.
« Contraintes par de multiples facteurs négatifs tels que la finance, lenvergure et la qualité des ressources humaines, les entreprises chinoises ont du retard par rapport à celles de lEurope, des États-Unis et du Japon en matière dinnovation. Mais nos entreprises sont jeunes, si nous ne ménageons pas nos efforts, nous les rattraperons dans un certain temps », souligne Feng Jun. En août 2002, Aigo a lancé son premier modèle de MP3 sur le marché chinois. Avant, les produits coréens occupaient la première place. Mais ils avaient un défaut majeur : il fallait installer un programme de gestionnaire de périphérique (driver) et un câble spécial pour le relier à un ordinateur. Déjà premier fournisseur de clés USB en Chine, Aigo na pas eu de problèmes pour intégrer les techniques de disque dur externe dans la fabrication de la puce du lecteur 3G. « Pour nous, il suffit de fournir un peu plus de confort aux consommateurs », ajoute Feng Jun. Lavancée technique dans le mode dutilisation des MP3 est le premier pas dAigo vers linnovation. Huit mois après cette invention, les ventes de MP3 dAigo avaient dépassé celle de Samsung. En 2004, Aigo était le premier à avoir lancé le MP3 à écran couleur dont le prix était presque le même que les MP3 ordinaires de Samsung et avait distancé encore une fois la firme coréenne en occupant la première place sur le marché. Samsung et Sony redoutent Aigo. Les MP3 Aigo représentent déjà des parts de marché importantes en Europe, à Singapour et en Inde. À Singapour, le produit se situe au troisième rang; en Grande-Bretagne, il a atteint rapidement la deuxième place. « Si les firmes occidentales doivent se méfier dun Chinois en particulier, ce serait alors de Feng Jun », a rapporté non sans exagération The Financial Times. Le cas dAigo nest pas isolé. Ces cinq dernières années, les entreprises chinoises de haute technologie montantes ont gagné de lampleur, parmi lesquelles on compte Lenovo, Baidu (baptisé Google chinois), Alibaba (réputé pour son commerce électronique), Snda (géant de jeux en ligne).
Parmi les 50 entreprises chinoises de hautes technologies les plus performantes, désignées annuellement par Deloitte, le nombre de celles dont les revenus dépassent 100 millions de $US sest élevé de 6 en 2006 à 10 en 2007. Les revenus des 50 entreprises sélectionnées pour lannée 2007 ont monté en flèche et le rythme de croissance en moyenne a atteint 1 349 %, soit le double par rapport à 2006. Dans la liste 2007, Trinasolar (province du Jiangsu) se trouve en tête du classement. En trois ans et demi, le fabricant de semi-conducteurs et de produits électroniques a atteint une croissance de revenus exceptionnelle : 27 542 %. Grâce à ce chiffre, la firme est arrivée en tête du palmarès 2007 des 500 entreprises de hautes technologies les plus performantes de lAsie et du Pacifique. Un autre rapport venant de GEM (Global Entreprenership Monitor) montre que les activités de création dentreprises demeurent très actives en Chine. En 2006, lindice de création dentreprises a été de 16,2 %, cest-à-dire que, parmi 100 personnes âgées de 18 à 64 ans, 16,2 personnes ont travaillé pour des entreprises fondées il y a moins de trois ans. Au 6e rang sur la liste des 42 pays étudiés par GEM, la Chine a une position stable et figure parmi les pays les plus actifs disposant dune avance sur lInde, la Thaïlande, le Japon, Singapour et même certains pays développés comme les États-Unis et lAustralie. Alors que léconomie globale a augmenté au rythme de 3,3 %, léconomie chinoise a progressé à un rythme trois fois supérieur pendant presque 30 ans. Le miracle chinois est reconnu par tous. Mais quel avenir lattend ? Liu Wei, chef de lInstitut de léconomie de lUniversité de Beijing, pense qu« au cours des trois dernières décennies de croissance énergique, en dépit de la grande libération de la productivité, lurbanisation et lindustrialisation nont pas été accomplies en Chine. Comme la nation ne sest pas intégrée au clan des pays à haut revenu, son développement économique ne devrait pas ralentir. Il est encore à prévoir 30 ans de croissance à rythme soutenu. » Dans les 30 ans à venir, parmi les entreprises de hautes technologies, y en aura-t-il une qui ouvrira une nouvelle ère de prospérité par le lancement de produits qui vont changer la vie des hommes, comme la fait Sony, avec son premier téléviseur en 1960 |
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Rédaction : 24, rue Baiwanzhuang, Beijing 100037, Chine |