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La ville sacrée de Lhasa

ZHANG XIWEN

L’image de Bouddha est exposée au monastère Drepung lors de la fête du Shoton.

CIEL bleu, soleil éblouissant, chaînes de montagnes qui ondulent à perte de vue, monastères au toit doré, lampes au beurre qui scintillent dans la nuit, moulins à prière qui tournent sans cesse, bannières lhunda (cheval de vent) multicolores qui se balancent au gré du vent, moines impressionnants et mystérieux, fidèles pieux qui avancent en se prosternant, voilà Lhasa. Bien que cette ville ait une histoire de plus de 1 300 ans et que les architectures modernes en béton se profilent de plus en plus dans son paysage, le palais du Potala y reste encore l’architecture la plus grandiose. Comme il est surélevé, on peut l’apercevoir de n’importe quel endroit de la ville. Grâce à son atmosphère mystique et religieuse, la ville rassemble des fidèles et des touristes de partout dans le monde. Chef-lieu de la région autonome du Tibet (en Chine de l’Ouest), Lhasa occupe aujourd’hui une superficie 18 fois plus grande qu’il y a 50 ans. En plus des Tibétains, on compte, parmi ses 140 000 habitants, beaucoup de gens venus des autres provinces de la Chine et même du Népal et de la Corée du Sud.

En langue tibétaine, lhasa a deux significations : lieu sacré et lieu du Bouddha. À l’origine, Lhasa s’appelait Resa (re, chèvre, et sa, terre), nom tiré d’une légende liée au monastère Jokhang. Ainsi, on dit que, dans l’Antiquité, au moment où le Tibet était un royaume (alors appelé Tubo), la population aurait utilisé des chèvres pour transporter des sacs de terre afin de remplir le lac sur lequel allait se dresser le monastère Jokhang.

Au VIIe siècle, le roi Songtsen Gampo y a établi un royaume puissant et la vallée où se situe maintenant Lhasa lui aurait beaucoup plu. Néanmoins, la topographie de la vallée ressemblait à une Raksasi couchée (une démone dévoreuse d’êtres humains). L’endroit où se trouve aujourd’hui le Potala était sa tête et celui où se dresse le Jokhang était un grand lac. Ce dernier correspondait au cœur de la démone. On dit que ce serait l’une des femmes de Songtsen Gampo, la princesse Wencheng de la dynastie des Tang (618-907) qui, afin de conjurer les pouvoirs de cette démone, aurait conseillé au roi de bâtir un palais et un monastère à l’endroit où se situaient respectivement la tête et le cœur de la démone. Ce serait suite à ce conseil que le peuple aurait utilisé des chèvres pour transporter des sacs de terre tous les jours pendant des mois. Or, même après tout ce temps, le lac était encore bien présent. Il semble que, dans cette situation, on aurait vu des chèvres se jeter dans le lac avec leurs sacs de terre. Ému par le geste des chèvres, Bouddha aurait aidé la population à remplir le lac et à bâtir le monastère.

Depuis la construction du monastère Jokhang, les fidèles sont très nombreux à s’y rendre pour brûler de l’encens et allumer des lampes au beurre. À son apogée, des moines de l’Inde, de la Chine des Tang et du Bangladesh y sont venus en pèlerinage. Peu à peu, d’autres monastères et habitations se sont dressés aux alentours du Jokhang, formant ainsi l’embryon de la cité ancienne.

Parallèlement, Songtsen Gampo a agrandi son palais (le Potala actuel) sur la colline Rouge. D’autres palais se sont établis dans la vallée de Lhasa, de sorte qu’une ville renommée sur le plateau Qinghai-Tibet a dès lors été établie. Le nom Resa a été remplacé par Lhasa.

Au milieu du IXe siècle, avec l’effondrement du royaume des Tubo, le Jokhang a cessé d’être le centre politique, et la destruction des statues de bouddhas a entraîné la diminution de ses activités religieuses. En 1409, Tsongkhapa, fondateur de la lignée Gelugpa, a organisé à Lhasa la fête de la Grande Prière (Mönlam) et a unifié progressivement l’ensemble du Tibet sur la base de cette ville. Il a mis en place un régime théocratique. Le monastère Jokhang a par la suite connu une nouvelle prospérité et Lhasa est toujours demeurée la capitale du Tibet.

Visiter Lhasa

Le palais du Potala. Situé sur la colline Rouge, au centre de Lhasa, le palais se trouve à une altitude de 3 770 m à son point le plus haut. Dans le monde, le Potala est le palais antique qui se trouve à la plus haute altitude et le complexe architectural au style de palais ayant la plus grande envergure. Potala est une translittération d’un mot sanskrit qui signifie le lieu où habitait Avalokiteshvara. Avant 1959, le Potala était la résidence et le centre des activités politiques du dalaï-lama, tout comme le centre du pouvoir et du contrôle politique et religieux. À partir du VIIe siècle, neuf rois du Tibet et dix générations de dalaï-lamas y ont habité.

Le Potala se compose du palais Blanc (la résidence des dalaï-lamas), à l’est, et du palais Rouge (des temples bouddhiques et des stupas de dalaï-lamas), au milieu. Lors des fêtes religieuses, le mur blanc en face du palais Rouge sert à exposer des images du Bouddha. C’est aussi le meilleur endroit pour contempler la ville de Lhasa. De nombreux objets anciens précieux sont collectionnés par le Potala.

Le monastère Jokhang

À noter : La veille de leur visite du palais, les touristes individuels doivent aller tirer un bon à la porte Ouest du Potala. Grâce à ce bon, le jour suivant, ils pourront acheter un ticket d’entrée. Un bon donne le droit d’acheter un maximum de trois tickets.

Prix du ticket : Du 1er mai au 31 octobre : 200 yuans; du 1er novembre au 30 avril : 100 yuans

Heures d’ouverture : De 9 h à 16 h

Le monastère Jokhang. Bâti au VIIe siècle, il constitue l’architecture la plus splendide de cette époque encore conservée au Tibet. Il est aussi la construction en terre et en bois ayant la plus longue histoire dans la région. Combinant les styles architecturaux tibétain, chinois (des Tang), népalais et indien, le monastère est par la suite devenu le modèle de l’architecture du bouddhisme tibétain. L’un des trésors du monastère est la statue de Sakyamuni âgé de 12 ans. Elle est en bronze recouvert d’or et avait été apportée par la princesse Wencheng. Parmi les autres points d’attraction, on peut mentionner les fresques L’arrivée au Tibet de la princesse Wencheng et La construction du temple Jokhang (elles ont près d’un kilomètre de long), ainsi que les deux tanka sur les dieux gardiens; ces derniers datent de la dynastie des Ming (1368-1644).

Heures d’ouverture : 9 h à 18 h

Prix du ticket : 75 yuans

Le Norbulingka. Situé dans la banlieue ouest de Lhasa, le Norbulingka est l’endroit où des générations de dalaï-lama passaient l’été et réglaient les affaires administratives. Construit au XVIIIe siècle par le IVe dalaï-lama et agrandi au cours des deux siècles suivants, le palais occupe 360 000 m2 et compte 374 salles. Il est le plus grand parc aménagé et celui abritant le plus de sites historiques au Tibet.

Heures d’ouverture : 9 h 30 à 18 h

Prix du ticket : 60 yuans

Les moines font la queue au monastère Sera pour aller y suivre des cours sur le bouddhisme.

Les trois monastères principaux de Lhasa. Ce sont les monastères Drepung, Ganden et Sera. Le plus grand monastère de la lignée Gelugpa, le Drepung se trouve au pied de la colline Gambo Utse, situé à environ 5 km dans la banlieue ouest de Lhasa. Construit au XVe siècle, ce monastère a servi de temple mère pour des générations de dalaï-lamas. De ce fait, il est le monastère le plus respecté parmi tous les monastères de cette lignée.

Heures d’ouverture : 9 h à 14 h

Prix du ticket : 45 yuans

Le monastère Sera est renommé pour les débats de soutras qui s’y tiennent chaque jour à 15 h.

Heures d’ouverture : 9 h à 16 h

Prix du ticket : 45 yuans

Le monastère Ganden se trouve à 40 km de Lhasa. Tsongkhapa, fondateur de la lignée Gelugpa, en a présidé lui-même l’inauguration en 1409. C’est ainsi que le monastère Ganden mérite d’être qualifié de temple ancestral de la lignée Gelugpa.

Heures d’ouverture : 9 h à 16 h

Prix du ticket : 40 yuans

La rue Barkhor. Appelée aussi rue Bajiao, la rue Barkhor est située dans l’ancienne cité de Lhasa. Connue comme la rue de la prière et la rue du commerce, elle conserve à la fois l’aspect traditionnel et le style d’habitations typiques de la cité antique. À l’origine, la rue Barkhor était une ruelle servant à la circumambulation autour du monastère Jokhang. Les Tibétains l’appellent la rue sainte. Ce vieux quartier s’est maintenant agrandi dans un périmètre de plus de 1 km aux alentours du monastère Jokhang. Le quartier compte 35 rues et ruelles.

Autres sites touristiques renommés

Le lac Namco : C’est le plus grand lac intérieur de la région et le plus haut lac salé du monde. Situé à une altitude de 4 718 m au-dessus du niveau de la mer (1 000 m de plus que Lhasa), on y souffre plus facilement du mal de l’altitude. Il se trouve dans le district de Damxung (de Lhasa) et il était, selon la légende, le territoire de Chakrasamvara, un dieu de la lignée ésotérique. C’est un lieu sacré du bouddhisme tibétain. Chaque année, ce lac attire une foule de fidèles qui viennent de loin pour y faire un pèlerinage.

Prix du ticket : 80 yuans. Cinq yuans de plus pour se rendre dans la péninsule de Zhaxi.

Heures d’ouverture : 6 h à 18 h

On doit faire le voyage pendant la saison des pluies (de juin à septembre). Sinon, on risque de ne pas pouvoir se rendre jusque-là, à cause de la neige.

Le lac Yamzho Yumco

Le monastère Samye. Situé dans le district de Zhanang, au sud-est de Lhasa, Samye est un monastère célèbre du Tibet. Construit au milieu du VIIIe siècle, c’est le premier institut bouddhique du Tibet ayant accueilli des moines. Cela signifie qu’il abrite les trois trésors du bouddhisme : Bouddha, le Dharma (lois et enseignements du Bouddha) et sangha (communauté de moines).

Heures d’ouverture : 9 h à 18 h

Prix du ticket : 40 yuans

Le lac Yamzho Yumco. Situé à plus de 70 km au sud-ouest de Lhasa, ce lac fait partie des trois lacs sacrés du Tibet, les deux autres étant le lac Namco et le lac Mapam Yumco.

Manger à Lhasa

Les restaurants

Xueshengong. Situé sur la rue Beijingzhonglu, à l’ouest du mur Ouest du Potala. C’est l’un des restaurants haut de gamme servant de la cuisine tibétaine; c’est le premier choix pour la découvrir.

Pour réservation : (86-891) 900 3803

Xueyu. Il est situé au 4, rue Zang-yiyuanlu. Ce restaurant offre des mets raffinés des cuisines tibétaine, occidentale et népalaise.

Pour réservation : (86-891) 633 7323

Zangjiayan. Ce restaurant de cuisine tibétaine traditionnelle est très typique. On dit que le grand-père du patron était le chef qui servait les nobles du Tibet. Ses plats renommés incluent les côtelettes de mouton à manger avec les mains, le pot-au-feu de fruits de mer à la tibétaine, le boudin à la vapeur et les pains de maïs à la tibétaine.

Adresse : 75, zone est de Tuanjiexincun

Pour réservation : (86-891) 633 2886

Les bars

Ganglamedo. On dit que ce bar était la maison des parents du XIIe dalaï-lama. L’actuel propriétaire est un peintre. On y trouve des produits d’artisanat, des livres et de la musique. Il y a une salle de culte boud-dhique avec lampes au beurre. Ce bar comprend aussi une cour en plein air de style tibétain.

Adresse : 127, rue Beijingdonglu (en face de l’hôtel Ya)

Makye Ame. En tibétain, ce nom signifie « fiancée ». Ce bar se trouve sur la rue Barkhor, dans un bâtiment à trois étages avec murs extérieurs jaunes. On dit que cet endroit aurait servi de lieu de rendez-vous secret entre le VIe dalaï-lama et sa fiancée. Il y aurait composé des poèmes. Assis dans le bar, à l’abri du bruit de la rue Barkhor, c’est un endroit idéal pour se détendre.

Maison de thé sucré Guangming C’est la maison de thé sucré la plus célèbre de Lhasa. Une tasse de thé coûte 0,3 yuan, et les serveurs ajoutent continuellement de l’eau dans votre tasse.

Adresse : rue Zangyiyuanlu

Se loger à Lhasa

Hôtel Banak Shol. C’est un hôtel tibétain typique qui a ouvert en 1984. C’est l’un des hôtels les plus anciens et les plus renommés de Lhasa. Des médias étrangers lui ont décerné une mention spéciale pour son service.

Adresse : 8, rue Beijingdonglu

Tél. : (86-891) 632 3829 /633 8040 / 1398915605

Auberge internationale de jeunesse Dongcuo. Auberge de style tibétain.

Prix: De 30 à 50 yuans/lit

Adresse : 10, rue Beijingdonglu (en face du bâtiment du gouvernement local de l’arrondissement Chengguan).

Tél.: (86-891) 627 3383

Mél: yhalasa@hotmail.com

Hôtel Shambhala Heritage : Un hôtel de luxe avec cour traditionnelle tibétaine. Vous y vivrez comme un noble, tout autant pour la nourriture que pour l’hébergement.

Tarifs : 580 yuans / pour une chambre standard

Adresse : 7, rue Jiri’erxiang Tél. : (86-891) 632 6533

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