L’ avenue Chang’an :

l’histoire de l’axe est-ouest

YI LI

Des coureurs passent devant la place Tian’anmen, le 20 avril 2008, lors du marathon « Bonne Chance Beijing ».

L’AVENUE Chang’an, dont le nom signifie Paix éternelle, constitue l’axe est-ouest central de Beijing. Construite au début du XVe siècle sur une longueur de 3,7 km entre Xidan et Dongdan, elle a été prolongée quelques siècles plus tard : à l’est jusqu’à la place du canal de l’arrondissement Tongzhou, à l’ouest jusqu’à la porte est du Complexe sidérurgique de la Capitale dans l’arrondissement Shijingshan. Elle mesure aujourd’hui une longueur totale de 46 km, ce qui lui vaut le surnom de « la longue rue de cent li (un li = 1/2 km)».

La porte et la place Tian’anmen prennent place au centre de cette avenue. De chaque côté se trouvent le palais de l’Assemblée nationale du peuple, Zhongnanhai, des musées, des théâtres et autres édifices culturels, ainsi que des quartiers commerciaux importants. La gare de Beijing et la gare de l’Ouest de Beijing se situent également non loin de cette avenue.

Les constructions historiques

Vers la place Tian’anmen, du côté est du mausolée du président Mao, se trouve la rue Dongjiaominxiang, qui a été le quartier des ambassades étrangères.

Des bâtiments centenaires de style étranger s’y dressent, représentant parfaitement la quintessence de l’architecture occidentale moderne. Aujourd’hui, cette rue fameuse ressemble aux autres quartiers d’habitation de Beijing, calme et paisible.

Construit en 1442 au sud de l’échangeur Jianguomen, l’Ancien Observatoire de Beijing est de 223 ans plus ancien que le Royale Observatory Greenwich. On y conserve des registres sur l’observation astronomique couvrant une période de près de 500 ans, de 1442 à 1929. Ses instruments, comme le théodolite équatorial, ont été fabriqués sous la dynastie des Qing (1644-1911) et fonctionnent encore aujourd’hui.

La rue commerçante Wangfujing

C’est grâce à un puits d’eau douce que cette rue doit sa belle appellation : Wangfujing (le puits de la résidence princière). Il y a plus de 700 ans, le quartier abritait des institutions de la cour et des résidences princières, avant que ne s’y développent des activités commerciales. En 1983, le gouvernement municipal de Beijing et des commerçants de Hong Kong ont investi des capitaux importants pour reconstruire cette rue.

De 1997 à 2000, au cours de la construction de la Dongfang plaza, à l’extrémité sud-est de cette rue, des fossiles vieux de 20 000 ans ont été mis au jour. C’est une découverte importante pour la paléoanthropologie, après celle de Zhoukoudian ( l’ « Homme de Pékin ») dans les environs de Beijing. C’est pourquoi un musée de paléoanthropologie a été construit dans les sous-sols de cet édifice pour exposer les outils antiques et les fossiles des animaux découverts sur place. Des fresques et des statues y présentent des scènes de la vie de nos ancêtres, comme la chasse, la préparation des repas, le repos et la fabrication des outils.

Dans le centre CBD (quartier central des affaires) de Beijing se concentrent de nombreuses entreprises chinoises et étrangères.

Au-dessus du musée se trouve un centre commercial international composé de 13 hauts bâtiments reliés par une passerelle aérienne. Il abritent des boutiques, des lieux de loisir, des bureaux, des résidences et un hôtel cinq étoiles.

La rue commerçante Wangfujing s’appelle aussi la rue d’or. Du sud au nord, cette rue de 2 km regroupe plusieurs centaines de petits et grands magasins, dont les plus connus sont le centre commercial Dongfang plaza, le bâtiment de l’artisanat et des beaux-arts, le marché Xindong’an et le grand magasin de Wangfujing. Par ailleurs, on trouve aussi dans cette rue des lieux de repos, des pelouses, des parterres de fleurs, des jets d’eau, des statues, des réverbères et des bancs. Elle est jumelée à la rue commerçante Shinjuku Odori de Tokyo, la Cinquième Avenue de Manhattan, les Champs-Élysées de Paris et l’Arbat-Street de Moscou.

Grâce aux 80 000 yuans d’une société belge, un cinéma numérique s’est installé dans la rue Jinbao, à l’est de la rue Wangfujing. C’est un des rares cinémas au monde à offrir une technologie de pointe. À l’aide d’un satellite de transmission, ce cinéma peut projeter des longs-métrages présentés simultanément dans d’autres salles du monde.

La création d’un quartier des affaires

Le centre CBD (quartier central des affaires) de Beijing et le quartier Jinrong (« finance » en chinois) sont surnommés à Beijing « la place où faire fortune ».

En 1998, le gouvernement de Beijing a construit près du pont Jianguomen sur l’avenue Chang’an un CBD d’une superficie de 4 km2. Aujourd’hui, 117 des 500 entreprises les plus influentes du monde y sont représentées.

La rue commerçante Wangfujing------------------------------------------------- PHOTOS : CFP

Le centre CBD de Beijing, selon les règles internationales et en usage, a élaboré une stratégie pour attirer les sièges de sociétés multinationales et régionales, et pour développer les secteurs du service et de la finance internationale (finances, assurances, services de télécommunications, d’informations et de conseils).

Construit de 1993 à 2005, le quartier Jinrong ne s’étend que sur un kilomètre carré. Une centaine d’organismes financiers, y compris 5 banques à capitaux étrangers, s’y est installée. Ce quartier brasse une fortune de 13 000 milliards de yuans, soit la moitié des biens financiers du pays. Le quartier Jinrong et les entreprises qui s’y trouvent sont considérés comme le cerveau et la force directrice du secteur financier chinois, ils constituent le Wall Street chinois.

Ce quartier a toujours été considéré comme une place pour s’enrichir et opérer des transactions de capitaux. Au XIIIe siècle, c’était la zone commerciale la plus animée de la dynastie des Yuan (1271-1368). Dans l’histoire, plusieurs maisons de finances, banques et commerçants y ont fait fortune. Sous la dynastie des Qing, la Banque Daqing s’y est installée, et à l’époque de la République de Chine (1912-1949), la Banque industrielle de Chine y a établi son siège.

À l’heure actuelle, le quartier Jinrong réunit 9 des 500 entreprises les plus puissantes du monde, dans les domaines des télécommunications, de la banque et de l’énergie, et les sièges sociaux de centaines d’autres sociétés.