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La capitale de la voile s’ouvre au monde

LIU HUANZHI

En août 2008, la ville portuaire de Qingdao, dans la province du Shandong, accueille les épreuves olympiques de voile. Forte de ses installations sportives flambant neuves, la ville ambitionne de devenir la capitale internationale de la voile après les JO.

Organiser avec succès les JO est un événement qui influence de façon décisive l’avenir d’une ville.

L’occasion est historique et rare pour Qingdao. La ville était déjà connue pour la vitalité de son secteur industriel qui a vu naître plusieurs marques mondialement réputées comme Haier, Hisense et la bière Tsingtao. Cependant, le gouvernement local souhaite élargir la renommée de Qingdao aux secteurs tertiaire et culturel. En 2003, juste après la fondation du sous-comité de voile du Comité d’organisation des Jeux olympiques de 2008 (BOCOG), la ville a espéré profiter de la tenue des Jeux pour faire de Qingdao la capitale de la voile et laisser ainsi un héritage qui perdurerait après l’événement. L’idée fondamentale était de créer un centre des sports nautiques incluant des activités d’entraînement, de compétitions, de loisirs, d’éducation et de sciences, concentrées autour du Centre olympique de voile de Qingdao. Les entraînements professionnels et amateurs de voile constitueraient les points forts d’un projet qui reposerait sur la généralisation à tous les publics de la pratique des sports de voile.

En tant que ville coorganisatrice, Qingdao va accueillir les compétitions de voile des XXIXe Jeux olympiques de Beijing.
ZHAO JINHAI

Afin de devenir cette capitale de la voile, la ville de Qingdao s’est donnée pour objectif d’accomplir les quatre choses suivantes :

En premier lieu, mieux faire connaître au grand public la pratique du voilier et généraliser les sports de voile. Lancer l’activité Départ des mille voiles 2008 et populariser les sports de voile dans les campus, notamment grâce au projet 2000 (mobiliser les milieux sociaux à faire le don de 1000 voiliers et convier des experts étrangers pour former 1000 jeunes sportifs en voile) qui vise à encourager les adolescents à faire de la voile. D’ailleurs, le gouvernement local compte établir 39 écoles spécialisées en sports de voile, 100 clubs de voile pour les écoliers et les élèves.

En deuxième lieu, prendre contact avec les organisations internationales et participer aux compétitions de grande envergure. La voile géante Qingdao a réussi à participer deux fois au concours Clipper Round The World Yacht Race dont elle a été l’une des villes étapes l’an dernier. Qingdao espère devenir une étape permanente de la course.

En troisième lieu, publier des annonces et des publicités à l’étranger, selon un programme en quatre points : Diffuser les Jeux olympiques, attirer les investissements étrangers, développer le tourisme et faire connaître la ville. Les campagnes publicitaires sont menées dans 37 villes dans le monde.

La plage de la nouvelle zone de l’Est de Qingdao

Enfin, former une équipe féminine de voile Tiantaiyingling composée de sportives de Qingdao qui participeront aux épreuves de voile des Jeux olympiques de Beijing. Jusqu’à présent, Qingdao est connue pour être la capitale de la voile du pays, mais sa réputation commence seulement à dépasser les frontières. Par rapport à son objectif, ce n’est qu’un début. La ville a toutes les raisons de croire qu’à l’issue des compétitions, et avec une volonté supplémentaire, Qingdao sera mondialement considérée comme la capitale de la voile. De plus, Qingdao s’efforce de devenir la ville la plus sûre de Chine sur le plan alimentaire. Le gouvernement tente continuellement d’améliorer la qualité de la nourriture et la sécurité alimentaire en adoptant une attitude responsable envers les consommateurs et en respectant les standards les plus exigeants. L’objectif est de faire du slogan « Mangez à Qingdao en toute sécurité » la nouvelle marque de la ville.

Les épreuves olympiques de voile feront de Qingdao une ville plus dynamique, plus charmante et plus attrayante.

Pourquoi Qingdao ?

Le royaume de la voile de Wang Zhimin. Quand on évoque les épreuves olympiques de voile, presque tous les habitants de Qingdao pensent à Wang Zhimin, une dame de 67 ans. Sans elle, les compétitions n’auraient pas eu lieu à Qingdao.

Wang Zhimin a pratiqué le sport de voile dès sa jeunesse et elle a été recrutée par l’ équipe provinciale d’aviron composée de six personnes pour participer aux premiers championnats nationaux en 1959. Elle a été membre de l’équipe de navigation et de l’équipe de canoë. En 1986, Wang Zhimin a créé, avec son mari, le premier club privé de voile - le club de voile de la famille Zou - dans le but de généraliser le sport de voile et de former plus de sportifs de meilleur niveau. En 1991, Wang Zhimin et son club ont demandé à l’Association de voile d’Asie d’organiser le 2e championnat mondial de voile de niveau OP (Op Sail) d’Asie. C’était la première compétition d’envergure internationale se tenant à Qingdao. C’était aussi la première fois en Chine qu’une personne, à elle seule, organisait ce championnat international. Les 7 membres de la famille l’ont aidée en fabriquant 45 voiliers pouvant participer à la compétition.

En octobre 1998, Wang Zhimin s’est rendue à Beijing. Ce voyage allait modifier l’histoire de Qingdao. Ce jour-là, Wang est allée au Centre administratif des sports nautiques de l’Administration générale de la culture physique et du sport pour demander à organiser le championnat mondial de voile de niveau OP 2001. Au même moment, un groupe de 11 personnes étaient en train de démarcher pour obtenir l’organisation des épreuves de voile pour les JO de Beijing. Cette passionnée de voile s’est émue : pourquoi pas Qingdao ? En Chine, l’environnement et les installations du port de Qingdao étaient les plus adéquats pour accueillir les compétitions de voile. Parmi les villes capables d’organiser ce concours, Qingdao était la plus qualifiée et bénéficiait d’une expérience solide en tant qu’organisatrice du championnat asiatique de voile.

Revenue à Qingdao, elle s’est directement rendue au gouvernement local faire un compte-rendu de son voyage à Beijing et a exprimé sa volonté de demander à ce que Qingdao organise les compétitions olympiques de voile. Son idée a fait l’objet d’une grande attention de la part du gouvernement. Le maire de la ville a donné en personne une réponse officielle en disant que l’organisation des compétitions de voile était une opportunité pour le développement de Qingdao. À partir de ce moment, la ville de Qingdao a mis sa candidature à l’ordre du jour pour organiser les compétitions olympiques de voile et a entamé la première étape du travail de préparation.

Le 13 mai 1999, la ville de Qingdao a remis officiellement le rapport de candidature à l’organisation des compétitions de voile. Après l’avoir lu, Zhang Faqiang et Duan Shijie, vice-présidents de l’Administration générale de la culture physique et du sport, ont félicité la ville.

Des bâtiments de style occidental bien conservés à Qingdao

Se rassembler pour demander l’organisation des compétitions de voile. Dans ce rapport, le gouvernement de Qingdao y expliquait les avantages de Qingdao et la détermination de la ville à obtenir les compétitions olympiques de voile. Il a par ailleurs avancé l’idée de construire un couloir aérien entre Beijing et Qingdao pour raccourcir la distance entre ces deux villes. Bien qu’une heure de vol suffise pour aller de Beijing à Qingdao, il n’y avait alors que 5 ou 6 vols par jour. Qingdao a proposé de passer à 15 ou 16 vols quotidiens. Avec beaucoup d’attention, à la fin de juillet 1999, le Centre administratif des sports nautiques a peu à peu porté ses préférences sur Qingdao.

Dans un texte intitulé « Faites confiance à Qingdao », publié le 2 août 2000 dans la presse chinoise, on pouvait lire : « La ville de Qingdao est dotée de presque toutes les conditions naturelles favorables : la mer bleue, les montagnes verdoyantes, le ciel clair, les arbres verts, le soleil brillant et l’air imprégné du parfum de l’herbe et des branches de sapin. D’un petit village de pêche, elle est devenue une ville moderne en cent ans. Les habitants de Qingdao font preuve de vitalité sur cette terre. »

Une ville née pour la voile. En tant que ville littorale de l’Est de la Chine, Qingdao a obtenu beaucoup de titres enviés par les autres ville, entre autres, « ville historique et culturelle de Chine », « ville touristique de Chine », « l’une des dix villes les plus dynamiques de Chine sur le plan économique », « ville parmi les dix premières villes commerciales de Chine », « capitale des grandes marques », « ville modèle dans la protection environnementale », « ville propre d’échelon national », « ville jardin d’échelon national ».

Qingdao bénéficie d’un paysage idéal, aussi bien montagneux que maritime. Si les architectures à l’européenne, encore en bon état, révèlent une beauté classique dans le centre-ville, la ville neuve, à l’est, témoigne d’une beauté moderne voire avant-gardiste. La structure des ruelles de Badaguan ressemble à un damier. La jetée, la petite île en forme de qin (instrument de musique antique qui ressemble à un croissant de lune) et les bains de mer favorisent l’apaisement et l’ouverture de l’esprit.

Dans les années 1980, la politique d’ouverture et de réforme a donné un coup de fouet à l’économie de la ville. Les marques de Qingdao les plus renommées de Chine (Haier, Hisense, Aucma, Tsingtao) et les groupes de tabac Etsong et Doublestar appartiennent aujourd’hui aux dix plus grandes entreprises nationales. Le commerce portuaire, les recherches scientifiques maritimes, les industries modernes et touristiques sont les caractéristiques de la ville. Qingdao possède ainsi des avantages incomparables par rapport aux autres villes, lesquelles ont été autant d’atouts pour obtenir l’organisation des sports nautiques olympiques.

Une église catholique, construite en 1934, est ouverte au public.

Une publicité réussie. En octobre 1999, grâce à Zang Aimin, vice-maire de Qingdao, le gouvernement municipal a décidé d’inviter M. Bill Handsen, président de la Fédération internationale de voile, à effectuer une visite. L’itinéraire avait été soigneusement préparé. M. Handsen a été extrêmement séduit par le paysage pittoresque. Il n’a pu s’empêcher de s’extasier à la vue du Centre nautique et de la baie Fushan - le futur lieu de la compétition. Avant de partir, M. Handsen a affirmé que Qingdao était le plus bel endroit de l’Asie qu’il ait visité, et que la ville était entièrement capable d’organiser les épreuves olympiques de voile. Si le Comité international olympique lui demandait son opinion, il soutiendrait Qingdao. Grâce à cet appui de poids, le BOBICO (le Comité pour la candidature de Beijing aux Jeux Olympiques de 2008) accepta l’éventualité que la ville accueille les compétitions olympiques de voile, si Beijing organisait les Jeux.

Le 13 juillet 2001, alors que le championnat mondial de voile de niveau OP, organisé par le club de Wang Zhimin, est inauguré avec succès, Beijing est choisie pour organiser les XXIXe Jeux olympiques. Qingdao est alors devenue officiellement la ville d’accueil de la voile.

Le Centre de voile des JO :
la fierté de Qingdao

Dans la baie Fushan, du côté de la nouvelle zone à l’est de Qingdao, des yachts amarrés au port se balancent au gré des vagues. Le reflet des voiles sur la mer bleue foncée évoque des étoiles. Non loin de là, une forêt de gratte-ciel ajoute une touche moderne au tableau. Voilà à quoi ressemble le centre nautique où se dérouleront les compétitions de voile des XXIXe Jeux olympiques de Beijing et des XIIIe Jeux paralympiques.

En un peu plus d’un an seulement, le Centre a été bâti et les travaux des infrastuctures ont été achevés le 30 juin 2006. En août de la même année, le championnat international de voile s’y est tenu avec succès.

Le meilleur stade olympique d’Asie. Après l’attribution des JO à Beijing, Qingdao, en tant que ville co-organisatrice, s’est lancée en priorité dans la conception et la construction d’un stade olympique de haut niveau pour les JO. La baie Fushan était l’endroit idéal pour construire les établissements d’envergure abritant les sports nautiques et pour développer le tourisme balnéaire et les installations de loisirs. D’une superficie de 47 ha, la baie possède des rivages de 1,3 km de long. Le stade olympique de voile devait non seulement respecter les normes de la Fédération internationale de voile, mais aussi s’intégrer harmonieusement au projet d’ensemble de développement urbain de Qingdao. Par exemple, le centre d’arbitrage, le centre administratif ou le village olympique devaient être conçus pour durer au-delà des JO. Une série de bâtiments et de sites emblématiques devaient être construits dans le même temps.

Le Centre olympique de voile de Qingdao a été construit en prenant en compte les idées de « Jeux verts, Jeux high-tech et Jeux populaires » et de « développement durable, par l’utilisation et la conservation des héritages culturels olympiques après les compétitions ».

La Foire des PME de l’APEC est organisée à Qingdao tous les deux ans. L’année 2008 en est la 5e édition.

Jeux verts, Jeux high-tech et Jeux populaires. Aujourd’hui, en regardant le Centre olympique de voile, on peut s’étonner du changement spectaculaire des lieux. À l’abri des sapins noirs et des platanes d’Asie, le centre nautique offre un spectacle charmant et naturel. Les grues et les docks de l’ancien chantier naval évoquent le brillant passé industriel de la ville. Construit sur les rivages de la baie, le Centre olympique de voile tire largement profit des énergies solaire, hydraulique et éolienne. En dehors du Centre des sportifs, l’énergie solaire est utilisée pour la climatisation et le chauffage du Centre logistique. Le centre est éclairé par 168 ampoules alimentées en énergie solaire. Les digues entre la zone d’accostage des bateaux et les eaux de compétition sont équipées de 41 ampoules à énergie éolienne. Chacune d’elles peut économiser 6 570 kWh d’électricité par an.

Le plus impressionnant est le système de pompe thermique des eaux de mer qui équipe le Centre des médias. Les eaux maritimes, d’une température relativement stable, servent de source thermique et de climatisation. « L’effet du système de pompe thermique est le même que celui d’un climatiseur », affirme Zang Aimin. Selon les experts, grâce à ce système de contrôle de la température, on peut économiser plus de 100 000 yuans par an. L’essentiel est que ce système incarne bien l’esprit écologique.

La place Wusi (la place du 4-Mai) est un bon lieu de loisir et de sport pour les gens de tous les âges.

Au Centre olympique de voile, les deux digues appelées « digue contre les vagues principales » et « digue contre les vagues secondaires » sautent immédiatement aux yeux. Puisque la digue contre les vagues principales sert en même temps de tribune, elle est aussi appelée la « digue des spectateurs ». Longue de 534 m et large de 47 m, cette digue peut contenir 8000 spectateurs. Selon Zang Aimin, cette installation pallie le manque habituel de places pour les spectateurs dans les épreuves olympiques de voile précédentes. Au cours des JO de Sydney et d’Athènes, la construction d’une digue permettant aux spectateurs de voir de plus près la compétition avait été prévue. Mais en raison d’un budget limité, des problèmes de sécurité et de délais des travaux, ce projet a été abandonné.

La construction d’une digue pour les spectateurs au Centre olympique de voile permet donc aux visiteurs du monde entier et aux habitants de Qingdao d’assister de près aux compétitions olympiques de voile de haut niveau, réalisant ainsi le rêve caressé depuis des années par la Fédération internationale de voile et par le Comité international olympique.

Le Centre olympique de voile après les JO. Des sites olympiques laissés vides après l’événement constituent des pertes importantes. Comment Qingdao compte-t-elle résoudre ce problème ?

« Nous avons envisagé de développer un site touristique de niveau national. D’ailleurs, en tant que capitale de la voile, Qingdao peut non seulement organiser les compétitions olympiques de voile, mais aussi faire du Centre nautique un endroit propice au développement des sports de voile à Qingdao », ont souligné les responsables.

Dès le début de la construction du Centre olympique de voile, le sous-comité de voile du BOCOG a pris en compte l’utilisation du stade après les Jeux. Dans l’esprit des Jeux économes, il a fait de son mieux pour limiter la superficie du terrain occupée par les constructions. Outre le lieu touristique Yandaoqiuchao (Vagues d’automne dans l’île de Yandao), le centre de voile réunit toutes les conditions pour se transformer en site touristique équipé d’installations de loisirs. Le sous-comité a aussi l’intention d’organiser tous les ans des compétitions de voile pour les jeunes, et de lancer le Championnat de voile de la Coupe de Chine et le Championnat Volvo Ocean Race 2009 à Qingdao. Les manifestations de sports de voile permettront au Centre nautique d’être opérationnel après les JO de Beijing.

Dans le projet de construction du Centre olympique de voile, le Village olympique dont les droits de propriété ont été achetés par certaines entreprises, accueillera des hôtels cinq étoiles après les Jeux. Le Centre administratif deviendra l’école nationale de sport de navigation et la base d’entraînement des sports nautiques. Le Centre des athlètes sera transformé en musée des compétitions olympiques de voile et de gymnastique, alors que le Centre des médias deviendra un club de voile et de grands yachts. Pour sa part, le Centre logistique abritera un lieu de distraction et de loisirs et le port du quai d’hydrographie se transformera en port de croisières internationales de luxe.

En définissant clairement ses fonctions à long terme, le Centre de voile de Qingdao jouera un rôle de plus en plus important durant la période post-olympique.

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