Les quatre trésors du cabinet du lettré

LE pinceau, l’encre de Chine, le papier et l’encrier forment les « quatre trésors du cabinet du lettré». Donné durant les dynasties du Sud et du Nord (420-581), ce nom vient du fait que ces quatre objets étaient les éléments les plus utilisés par les lettrés chinois dans les temps anciens.

Le pinceau est utilisé depuis très longtemps. Un bon pinceau doit avoir des poils résistants, mais pas trop durs ni trop souples. Sa pointe doit aussi avoir la forme d’un cône. Les meilleurs poils sont ceux de chèvres, belettes et lièvres. Règle générale, le manche est en bambou ou en bois et est peint ou gravé de petits dessins. Les pinceaux de Wuxing (province du Zhejiang) sont délicats et particulièrement réputés.

L’encre de Chine se présente sous forme de pâte ou de liquide. Elle est composée d’un pigment à base de noir de fumée, de gélatine et d’autres ingrédients dont le secret est bien gardé. L’encre liquide est plus homogène et pratique. On dit cependant que les lettrés d’autrefois préféraient celle en pâte parce qu’ils la trouvaient plus facile à conserver et plus esthétique. Shexian (province de l’Anhui) est l’un des districts les plus célèbres pour la fabrication de l’encre de Chine.

En calligraphie et en peinture, on utilise le papier xuan, puisque l’encre, appliquée au pinceau, imprègne facilement ce genre de papier. Celui-ci est blanc, souple et fin, tout en étant résistant, et il peut se conserver pendant longtemps sans être fragilisé ou décoloré. Le district de Jingxian (province de l’Anhui) fabrique beaucoup de ce type de papier.

L’encrier chinois est un récipient en pierre dure présentant souvent des formes artistiques. Il suffit de verser l’encre liquide sur cet encrier et d’y tremper le pinceau pour écrire ou peindre. Si on utilise l’encre solide, il faut alors ajouter un peu d’eau dans l’encrier et y frotter l’encre en pâte jusqu’à ce que celle-ci se dilue dans l’eau et ait la consistance désirée. Le district de Gaoyao (appelé autrefois Zhaoqing), dans la province du Guangdong, est particulièrement réputé pour sa pierre à encrier.

De nos jours, les quatre trésors du cabinet du lettré n’ont plus la popularité d’autrefois, mais ils sont toujours utilisés par les artistes de la peinture traditionnelle chinoise et par les calligraphes. Des gens aiment aussi les collectionner.