Hua she tian zu

Dessiner un serpent avec des pattes

HUA she tian zu ou « dessiner un serpent avec des pattes » est probablement le dicton qui exprime le mieux le fait suivant : en faire trop n’est pas plus valable que de ne pas en faire assez.
L’histoire concernant ce proverbe chinois courant remonte à la période des Printemps et Automnes (770-476 av. J.-C.).
Un jour, après avoir tenu une cérémonie de sacrifice aux ancêtres, un noble de l’État de Chu décida de donner un verre d’alcool à ses serviteurs en guise de récompense.
Toutefois, il n’y avait pas suffisamment d’alcool pour tout le monde, juste assez pour étancher la soif d’un seul buveur. L’un des serviteurs suggéra donc d’organiser un concours. Il s’agissait de dessiner un serpent sur le sol, et celui qui finirait le premier remporterait le verre d’alcool en récompense. Tout le monde acquiesça.
Chaque participant prit alors une branche de saule en guise de plume et, au signal, commença à dessiner son serpent. Un premier serviteur termina son dessin en seulement 30 secondes. Il se saisit alors du verre et était prêt à boire l’alcool. Toutefois, lorsqu’il s’aperçut que les autres étaient encore en train de dessiner leur serpent, il se dit : « Mais, j’ai encore assez de temps pour ajouter quelques pattes à mon serpent avant de me taper ce verre d’alcool. »
Tenant son verre de la main gauche, il utilisa celle de droite pour dessiner des pattes. Or, avant qu’il ait fini cet ajout à son dessin, un deuxième serviteur qui venait juste de terminer son dessin de serpent saisit le verre.
« Un serpent n’a jamais de pattes. Pourquoi en ajoutes-tu? », demanda ce deuxième compétiteur. Sur ses mots, il but tout l’alcool.
Le serviteur qui, en réalité, avait terminé son dessin en premier ressentit une profonde déception et regretta d’avoir perdu le concours en ayant tenté d’ajouter des pattes à un dessin déjà achevé. Malheureusement, il était trop tard.
De nos jours, le proverbe Hua she tian zu est souvent cité pour décrire tout geste qui ruine l’effet attendu en ajoutant du superflu.