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Le Palais impérial
des dynasties des Ming et des Qing

Panorama du Palais impérial CNSphoto

Avec ses jardins aménagés en parcs et beaucoup de bâtiments dans lesquels on trouve près de 10 000 pièces qui contiennent des meubles et des œuvres d’art, la Cité interdite a été le siège du pouvoir suprême pendant plus de cinq siècles et constitue un témoignage inestimable de la civilisation chinoise pendant les dynasties des Ming et des Qing.---------------------------------- ----------Comité du patrimoine mondial, Unesco. Ce site a été inscrit en 1987.

Le Palais impérial est localisé au cœur de Beijing, derrière la porte Tian’anmen (de la Paix céleste) -- elle-même au nord de la place du même nom -- et devant la colline Jingshan (de Charbon). À l’est, c’est la rue commerçante Wangfujing, et à l’ouest, Zhongnanhai, la résidence des dirigeants de l’État. Ce palais, doré et majestueux, est le palais impérial le plus intact dans le monde. De manière symétrique, il suit un axe nord-sud, très imposant. C’est un splendide symbole de la longue tradition de la Chine, de même que de l’architecture chinoise d’il y a plus de 500 ans.

Selon l’astronomie chinoise de l’Antiquité, l’étoile polaire était au centre du Ciel, là où résidait le dieu du Ciel. Puisque, dans la culture chinoise, le pourpre est la couleur symbolique de l’étoile polaire et que le Ciel et l’Homme sont des semblables, le palais s’appelle également la Cité pourpre interdite.

Commencée par le troisième empereur de la dynastie des Ming, la construction du palais a été complétée à la 18e année du règne Yongle (1406-1420); or, le dernier empereur Puyi en a été chassé par la révolution en 1911. Durant environ 500 ans, 24 empereurs ont vécu et ont régné dans ce palais. En octobre 1925, la Cité interdite a été rendue accessible aux gens ordinaires à titre de palais-musée.

Le palais est protégé par des murs de 10 m de haut, couronné par quatre tours de guet et entouré d’une douve de 5 m de large. Il fait 961 m du nord au sud et 753 m d’ouest en est. Il couvre une superficie de 720 000 m2 et compte 9 999 pièces. Les murs sont percés de quatre portes. La porte Wumen, au sud, est la porte principale. Au nord, c’est la porte Shenwumen; à l’est, la porte Donghuamen; et à l’ouest, la porte Xihuamen.

La Cité interdite se compose de deux parties : la cour extérieure et la cour intérieure. La première comporte trois salles principales : la salle Taihedian (de l’Harmonie suprême), la salle Zhonghedian (de l’Harmonie parfaite) et la salle Baohedian (de l’Harmonie préservée). La salle Wenhuadian (de la Gloire littéraire) et la salle Wuyingdian (de la Prouesse militaire) se trouvent sur les côtés. C’est là que les empereurs gouvernaient et que se tenaient les audiences de la Cour. La cour extérieure était également l’emplacement où se tenaient les cérémonies importantes : le couronnement d’un nouvel empereur, ses anniversaires et les mariages. Dans la Cité inter-dite, la salle Taihedian est la plus vaste et la plus haute de toutes.

Le cœur de la cour intérieure est composé de trois salles : la salle Qianqinggong (de la Pureté céleste), la salle Jiaotaidian (de l’Union) et la salle Kunninggong (de la Tranquil-lité terrestre). On y trouve aussi les six salles Est, les six salles Ouest et le jardin Impérial.

Pagode en jade ornée de perles et d’or, conservée dans la salle Zhenbao (du Trésor) sur l'itinéraire Est de la Cité interdite Lion en bronze devant la porte Taihe

La cour intérieure était non seulement le secteur résidentiel de l’empereur et de sa famille, mais également l’endroit où l’empereur s’occupait des affaires d’État courantes, étudiait ou se divertissait avec l’impératrice, ses concubines et les princes. Les pièces réservées à l’empereur et à l’impératrice se trouvent dans l’axe du complexe, tandis que celles pour les concubines sont sur le côté et sont appelées les six salles Est et les six salles Ouest.

Une telle disposition évoque une fonction bien définie et interdit toute offense. Elle est typique de l’idéologie du rang et de l’éthique qui distinguait les affaires intérieures des affaires extérieures, en plus d’être typique du pouvoir suprême de l’empereur.

Ses caractéristiques architecturales

La Cité interdite revêt une grande importance dans l’histoire mondiale de l’architecture. En tant que chef-d’œuvre classique, elle incarne pleinement la tradition et le style de l’architecture chinoise antique. Elle est plus particulièrement exceptionnelle pour les caractéristiques suivantes : murs rouges et tuiles jaunes, poutres et piliers sculptés et peints, symétrie axiale, base élevée, large avant-toit, piliers multiples, styles divers de toit, de même qu’immortels ou bêtes mystiques décorant les arêtes de toit.

L’itinéraire du milieu
Cet itinéraire est l’axe de la Cité interdite sur lequel on trouve les salles les plus importantes.

La porte Wumen
La porte Wumen (du Méridien) est l’entrée sud de la Cité interdite, avec ses ailes est et ouest qui longent une place située à l’extérieur de l’entrée. On y trouve 13 pièces dans chaque aile. Tout est disposé comme les ailes d’un oiseau, et c’est pour cela qu’on l’appelle également la tour de l’Aile d’oie. À chaque bout d’aile, il y a un pavillon et, en incluant la tour principale, on a appelé le tout la tour des Cinq Phénix.

Des règles strictes avaient été fixées pour entrer dans la Cité interdite : la porte centrale était le privi-lège exclusif de l’empereur, alors que la porte Est était réservée aux ministres et celle de l’Ouest, aux seigneurs de sang royal.

Les ponts aux Eaux d’or. Der-rière la porte Wumen, un petit fossé artificiel en forme d’arc traverse la place; on l’appelle les Eaux d’or intérieures. Les cinq ponts en marbre blanc, placés côte à côte et qui enjambent ce fossé, sont appelés les ponts aux Eaux d’or intérieures. Pour leur part, le petit fossé et les ponts devant la porte Tian’anmen s’appellent les Eaux d’or extérieures et les ponts aux Eaux d’or extérieures. Les balustres et rampes d’appui de ces ponts sont finement sculptés de dragons qui volent dans les nuages.

La porte Taihemen
C’est la porte principale de la cour extérieure. Avec ses 1 371 m2, elle est la plus grande de toutes dans la Cité interdite. Durant la dynastie des Ming, c’était là que l’empereur rencontrait ses ministres. La porte est gardée par un couple de lions en bronze doré, le mâle à l’est, et la femelle, à l’ouest; ils sont le sym-bole de la dignité impériale.

La cour de la salle Taihedian
La cour au-delà de la porte Taihemen couvre 30 000 m2. Sa grandeur est impressionnante et elle est pavée de briques spéciales. La salle Taihedian, la plus grande de la Cité interdite, est juste au nord, sur le danbi, une plateforme de marbre à trois niveaux.

L’avenue Impériale. Comme son nom le suggère, elle était à l’usage exclusif de l’empereur. Ses ministres ne devaient prendre que les allées latérales, plus étroites. Pavée de grandes dalles, elle forme en réalité l’axe nord-sud du complexe.

Le « danbi ». C’est une plate-forme à trois niveaux située au nord de la cour. Il a la forme d’un H et fait 8,13 m de haut. Chaque niveau a des rampes d’appui entre 1 458 balustres de marbre ayant 1 142 gargouilles et la forme de la tête d’une bête étrange. La rampe de marbre blanc menant à l’entrée est sculptée de dragons autour d’une perle.

Sur la plateforme, on a posé 18 pots en bronze pour que des branches de pin et de cyprès puissent être brûlées en guise d’encens. Au coin sud-est, il y a un cadran solaire avec, d’un côté, un dragon-tortue en bronze et, de l’autre, une grue en bronze. Les deux sont des symboles de longévité. Quatre vasques en bronze -- remplies d’eau, à utiliser en cas d’incendie -- se trouvent aussi sur la plateforme.

La salle Taihedian

Vue de la salle Taihedian

Son nom signifiant harmonie suprême, cette salle évoque le fait que les relations entre les diverses choses dans l’univers sont en totale harmonie. Populairement connue comme Jinluandian (salle du Trône), elle est le symbole du pouvoir impérial. Seules les cérémonies les plus importantes y étaient tenues.

Sa construction a été complétée en 1420. La structure couvre une superficie de 2 377 m2 et a 35 m de hauteur. Les panneaux de fenêtres et de portes sont sculptés de dragons au milieu de nuages. Son plancher est pavé de « briques d’or », appelées ainsi à cause de leur douceur et de leur durabilité. Le trône se trouve au milieu et on a placé six piliers de chaque côté, tous sculptés d’un dragon doré entouré de nuages.

La salle Zhonghedian
C’est un pavillon carré à toit en croupe. Cette salle fait 580 m2 de superficie et est ornée, sur le toit, d’une boule dorée faisant penser à une perle énorme. L’empereur s’y reposait avant de s’occuper des affaires dans la salle Taihedian

La salle Baohedian

Les salles Zhonghedian et Baohedian

Elle se trouve derrière la salle Zhonghedian et est la plus au nord des « trois grandes salles ». Son nom signifie maintenir l’harmonie déjà acquise en se concentrant sur la paix et la longévité. Construite en 1420, cette salle était l’endroit où l’empereur donnait son banquet du Nouvel An pour les ministres et les seigneurs.

Le Musée de l’histoire de l’art. Ce musée est situé dans l’aile est de la salle Baohedian. Il compte une vaste collection de trésors artistiques dont l’âge va de l’époque préhistorique jusqu’à la dynastie des Qing.

La porte Qianqinggong
C’est la principale porte d’accès aux trois salles intérieures. Elle fait face à une place de 200 m, d’ouest en est, mais de seulement 30 m du nord au sud. La porte est une limite, ainsi qu’un lien, entre la cour extérieure et la cour intérieure. Elle maintient l’intégrité des lieux, tout en offrant une douce transition quant à la taille des bâtiments. Les empereurs de la dynastie des Qing venaient y traiter les affaires de l’État.

Les vasques dorées en bronze. Des deux côtés, à l’extérieur de la porte, dix vasques dorées en bronze sont placées près des murs rouges. Elles constituaient un équipement de prévention contre l’incendie. Dans tout le palais, il y en a 22 de ce type et un total de 308, si on inclut toutes celles en bronze et celles en fer.

La salle Qianqinggong
Cette salle a été la résidence de 14 empereurs de la dynastie des Ming, de même que des empereurs Shunzhi et Kangxi de la dynastie des Qing. Tous y ont demeuré et traité les affaires quotidiennes; ils y ont aussi étudié, lu des rapports, rencontré les ministres, reçu les ambassadeurs étrangers et tenu les cérémonies de cour intérieure ou les fêtes de famille.

La salle Jiaotaidian
Elle relie les salles Qianqinggong et Kunninggong. Son nom suggère l’union du Ciel et de la Terre, d’où la paix et la perfection. C’est dans cette salle que les impératrices des dynasties des Ming et des Qing célébraient leur anniversaire de nais-sance. Elle était également utilisée pour la garde de 25 sceaux de jade des règnes impériaux.

La salle Kunninggong
Sous la dynastie des Ming, c’était la résidence des impératrices. On l’appelait également la salle du Milieu.

Sculpture en pierre à motifs de dragons et de nuages

Le Musée des jouets. Dans les pièces à l’est de la salle Kunninggong, on trouve la collection de jouets de la dynastie des Qing. L’exposition montre des jouets mécaniques de Grande-Bretagne, France, Allemagne et Suisse, en plus de ceux faits sur les lieux mêmes, tels que des cages d’oiseaux, des boîtes à musique et des oiseaux musicaux.

Le jardin Impérial
Le jardin a été aménagé durant la dynastie des Ming. Il fait 12 000 m2 de superficie et est orné de grands arbres et de différentes architectures.

Le sentier des Cailloux colorés. Dans le jardin, des sentiers de cailloux colorés s’entrecroisent selon environ 900 motifs et agencements, le tout ayant été fait avec une habilité qui le rend très agréable pour les yeux.

La porte Shenwumen
C’est la porte arrière de la Cité interdite. Sur la tour de la porte, il y a une cloche et un tambour pour annoncer l’aube et le crépuscule. De cette porte, les empereurs et les impératrices se rendaient dans leurs jardins ou résidences de l’ouest de Beijing.

L’itinéraire intérieur
de l’Ouest

Une tour d’angle de la Cité interdite

Cet itinéraire de la cour intérieure mène aux six salles Ouest pour les concubines, à la salle de la Culture de l’esprit, au bureau du Grand Conseil -- où l’empereur et ses ministres s’occupaient des affaires de l’État -- et à la cour des Veuves, à l’extérieur de la porte de la Prospérité impériale.

Les six salles Ouest
Ces six salles se trouvent derrière les trois grandes salles intérieures, en symétrie avec les six salles Est. Toutes les salles de ces deux groupes de six étaient réservées aux femmes de l’empereur. (Les empereurs chinois avaient le privilège de la polygamie; ils étaient censés avoir trois épouses, six concubines et soixante-douze favorites.)

La salle de la Culture de l’esprit
Cette salle a été construite durant la dynastie des Ming et transformée durant les Qing. Elle a ainsi été le centre du pouvoir impérial jusqu’à la fin des Qing. Dans la pièce principale, on trouve le trône, la table impériale et la bibliothèque. Dans la pièce à l’ouest, l’empereur discutait des affaires de l’État avec les ministres. Dans l’arrière de la salle se trouvent cinq chambres à coucher, et la salle entière est meublée et décorée d’une façon extrêmement délicate et extravagante.

L’itinéraire intérieur
de l’Est

Cet itinéraire de la cour inté- rieure mène à plusieurs groupes de salles et de cours, de même qu’au pavillon du Tir à l’arc, où les huit bannières mandchoues de la dynastie des Qing pratiquaient justement l’équitation et le tir à l’arc.

Le Musée des Horloges
Les 200 horloges ou plus qui y sont exposées sont de divers styles et de fabrication chinoise ou étrangère. Bien que remontant à plus de 200 ans, les personnages, oiseaux ou insectes mécaniques sont toujours en parfait état de marche.

L’itinéraire extérieur
de l’Est

Sur cet itinéraire se trouve le complexe de bâtiments de la salle Ningshougong (de la Vieillesse paisible), là où l’empereur Qianlong a profité de sa retraite. Il avait réalisé beaucoup, tant en termes civils que militaires, et il s’appelait lui-même fièrement un « aîné parfait ». En effet, il a vécu jusqu’à 89 ans, la vie la plus longue de tous les empereurs de l’histoire chinoise. En 1796, il a cédé le trône à son fils, l’empereur Jiaqing, et ce complexe a été construit spécialement pour qu’il y vive sa retraite.

Le jardin de la Salle Ningshougong
Le jardin est également désigné sous le nom de jardin de l’Empereur Qianlong. Le grand art de ce jardin en fait le modèle des jardins impériaux.

La clef pour bien profiter de la Cité interdite est, tout d’abord, d’apprécier son architecture de structures en bois, ses tuiles vernissées jaunes, ses marbres blancs et ses peintures dorées. Puis, il y a les expositions présentant plus d’un million de reliques culturelles (le sixième du total de la nation), dont beaucoup sont les seules copies existantes. La salle Zhenbao (du Trésor), sur l’itinéraire Est, ren-ferme une collection de divers bijoux rares et pierres précieuses.

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