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Ordos : une terre sacrée et au

charme mystérieux dans le désert

HAN LI

Située dans le sud-ouest de la Région autonome de la Mongolie intérieure, Ordos ne couvre que 87 000 km2. La région fait partie des terres les plus anciennement peuplées de la Terre.

Les informations sur la culture que rapportent les annales historiques d’Ordos nous apprennent l’existence des éléments suivants : la vie y existait déjà il y a 70 000 ans; un tronçon de la Grande Muraille de l’État Qin -- de la période des Royaumes combattants (475--221 av. J.-C.); une route ancienne des Qin, en bon état; la capitale de la Bactrie; douze villes de la dynastie des Sui (581-618); les grottes d’Aerzhai, surnommées les grottes Dunhuang des prairies; le mausolée de Gengis Khan; la culture des danses, des vêtements et des parures; et une cuisine spéciale. Ordos nous fait découvrir également des aspects topographiques particuliers : le désert et les dunes. Ces éléments qui posaient autrefois des difficultés à la population locale, fournissent aujourd’hui de bons débouchés pour le tourisme et donnent un charme mystérieux à cette vieille terre...

Le mausolée de Gengis Khan : un lieu sacré de l’ethnie mongole

À Ordos, il faut absolument aller se recueillir devant le cénotaphe de Gengis Khan.

Tourisme dans le désert : la baie du Sable sonore

Selon les annales historiques, Gengis Khan y est passé pour conquérir la Bactrie. Attiré par le paysage, il aurait laissé tomber son fouet par terre et déclaré à son escorte de l’y enterrer après sa mort. L’année suivante, Gengis Khan est décédé à 66 ans, alors qu’il était en route pour conquérir le royaume des Xia de l’Ouest. En revenant, l’armée mongole escortait son cercueil, et en passant à cet endroit, la voiture, tirée par un cheval, se serait enfoncée dans un marécage. Selon les interprétations, cette belle prairie voulait y garder ce héros national. Se rappelant des paroles de Gengis Khan, son escorte y aurait alors enterré son corps.

Situé dans la bannière Ejin Horo, à 60 km au sud-ouest de la ville d’Ordos, le mausolée de Gengis Khan est appelé « Mausolée aux huit blanches », du fait qu’il est composé de huit yourtes de cette couleur. Dans ces yourtes, on peut voir des objets que ce héros a utilisés, notamment une selle plaquée d’or, un arc en corne de buffle et un sabre incrusté de pierres précieuses. En raison des coutumes des nomades, le mausolée a été conçu pour être déplacé en cas de besoin. Dans l’histoire, la tombe de Gengis Khan a été déplacée à trois reprises. En 1939, pour défendre le mausolée contre les envahisseurs japonais, il a été transféré au mont Xinglong, au Gansu. En 1949, du mont Xinglong au temple Ta’er, au Qinghai. Et en 1954, il est revenu à son lieu d’origine, la bannière Ejin Horo.

À l’entrée du mausolée de Gengis Khan se dresse une statue en bronze du héros. Elle a 6.6 m de haut; il est à cheval et porte une épée. Le mausolée est composé d’une salle principale, d’une salle arrière et de deux salles latérales. Vu de loin, ce mausolée ressemble à un aigle, oiseau considéré comme miraculeux par les Mongols. Le mausolée est de forme octogonale, avec un toit rond. Ces formes correspondent aux croyances des ancêtres selon lesquelles le Ciel était rond et la Terre, carrée. Dans la salle principale, la statue de Gengis Khan est en marbre blanc. Sur les murs, des dessins présentent les exploits qu’il a accomplis pour unifier la Mongolie. Ces dessins illustrent aussi ses trois expéditions pour conquérir l’Ouest et unifier la Chine; elles se sont déroulées sur plus de 40 ans. La salle arrière est un lieu pour tenir des cérémonies funéraires.

En 2004, Ordos a investi 100 millions de yuans pour restaurer et agrandir le mausolée de Gengis Khan. La très grande envergure de cette restauration est historique. Dans les efforts de protection des vestiges, la zone touristique du mausolée de Gengis Khan est actuellement classée d’échelon national de catégorie AAAA.

Xiangshawan : la baie du Sable sonore

La zone touristique de Xiangshawan est une autre zone touristique d’échelon national de catégorie AAAA. Elle se caractérise par un paysage désertique et des dunes sonores. C’est l’un des trois endroits de Chine où l’on trouve ce genre de dunes.

La baie Laoniu, une gorge du fleuve Jaune dans la bannière Jungar -------------------------------------------------------Bai Yunfei

En langue mongole, Xiangshawan signifie « dune sonnant du clairon ». À cet endroit, une chaîne de dunes ondule et le désert s’étend à perte de vue. Un versant sableux en forme de croissant a une largeur de 500 m, une hauteur 110 m et une pente de 40 degrés. En glissant du sommet de cette dune, le sable émet un son très particulier; à cause de cela, la dune est considérée comme une merveille de la nature.

Les habitants locaux racontent beaucoup de légendes à propos du son émis par le sable. On dit que, aux alentours de Xiangshawan, il y aurait eu une lamaserie. Un jour, l’immortel Zhang Guolao qui montait un âne à l’envers, y serait passé et aurait entendu la voix aiguë des moines. Il se serait alors demandé comment ces moines pouvaient se perfectionner s’ils ne pensaient pas toujours au Bouddha. Il aurait donc enlevé les grains de sable de ses chaussures, et en un clin d’œil, la lamaserie aurait été recouverte de sable. Cependant, il n’aurait pas laissé les moines mourir; il voulait seulement faire résonner les grains de sable en guise de prières. Ces dernières années, pour expliquer ce phénomène sonore, des experts ont avancé trois théories : la théorie de la topographie; la théorie de la résonance; et finalement, la théorie électrostatique. Certains estiment que le son serait dû à la forte teneur en or du sable qu’on y trouve. D’autres disent que c’est en raison de la finesse du sable et de sa très faible teneur en humidité. Jusqu’à maintenant, personne n’a pu vraiment trouver la clef de ce mystère.

La zone touristique d’Engebei : une oasis dans le désert

La zone touristique d’Engebei, aussi d’échelon national et de catégorie AAAA, est en plus un modèle du tourisme écologique du pays.

Les grottes d'Aerzhai-- Bai Yunfei

Cet endroit est situé sur la rive sud du fleuve Jaune, au milieu du désert Hobq, dans la bannière Dalad d’Ordos. En langue mongole, son nom signifie « tranquille et de bon augure ». Dans l’histoire, la végétation et le bétail abondaient à Engebei. De génération en génération, le peuple y a vécu dans l’aisance. Toutefois, en raison d’un défrichage excessif et du surpâturage, sans compter les ravages causés par les guerres, l’environnement naturel a été détruit et la région s’est désertifiée. Cette déperdition des ressources en sol a obligé la population à se déplacer.

En 1991, l’expert japonais en aménagement du désert Seiei Toyama est venu à Engebei. Devant le spectacle de cette désolation, il a eu le cœur lourd. De retour au Japon, il a pris l’initiative de fonder un mouvement appelant les Japonais à économiser l’argent d’un repas par semaine pour amasser des fonds pour la plantation d’arbres en Chine. Inspirés par son esprit, des groupes de volontaires sont allés à Engebei. Depuis lors, une zone de 20 000 ha a changé radicalement. En effet, la plantation de ceintures d’arbres a formé un rideau-abri contre les attaques du sable. En 1999, pour commémorer son exploit d’aménagement de cet environnement désertique, la population locale a dressé une statue en bronze de cet expert japonais. Dans le désert, on exploite aujourd’hui une zone d’écotourisme et celle-ci combine la visite ainsi que la découverte des plantes, des animaux et du paysage du désert. Dans cette zone, on a inauguré une exposition qui raconte l’histoire de la lutte contre le désert et le travail laborieux accompli pour planter des arbres.

Les grottes d’Aerzhai : les grottes Dunhuang des prairies

On compte 49 grottes creusées dans ses falaises. Ce sont des vestiges uniques de grottes bouddhiques au nord de la Grande Muraille. Elles sont communément appelées les grottes aux cent yeux. La taille de ces grottes a commencé durant la période des Xia de l’Ouest (1038-1227), à l’apogée de la dynastie des Yuan (1271-1368). On y trouve environ 1 000 m2 de fresques, et la plupart d’entre elles portent sur le bouddhisme tibétain. Ces grottes possèdent une haute valeur historique et esthétique.

Les grottes d’Aerzhai sont surnommées les « Dunhuang des prairies » et elles occupent une place importante dans la culture des grottes du pays. Elles ont été classées parmi les unités de protection des vestiges nationaux.

Le mariage à Ordos : un folklore des Mongols

Ordos est connue comme le pays du chant et de la danse et comme contrée représentative des coutumes ethniques : rites sacrificiels pour le feu, rites aux ancêtres et aobao (amas de pierres sacrées). Pour ce qui est des rites de mariage, leur importance porte surtout sur la cérémonie. À l’époque actuelle, le déroulement de la cérémonie, les félicitations et les rites typiques composent un spectacle idéal pour les touristes. La cérémonie de mariage mongole est déjà classée dans la « liste de protection des vestiges culturels immatériels ».

L’origine de cette cérémonie de mariage peut remonter à l’Antiquité, et sa formation plus poussée à la période de Gengis Khan. Aujourd’hui encore, selon la coutume, on conserve l’habitude de vivre chez la femme après le mariage.

Le temple Jungar ======Bai Yunfei Engebei, une zone touristique d'échelon national de catégorie AAAA

Le mariage dure trois jours et trois nuits. Le jour du mariage, la famille du nouveau marié dresse, dans les alentours, une yourte multicolore en guise de chambre nuptiale. Les parents et amis du marié revêtent leurs plus beaux atours. Lui-même, habillé tout de neuf, est prêt à accueillir la nouvelle mariée. Cette dernière reste dans sa yourte et se maquille pour attendre l’arrivée de son futur mari. Le cortège nuptial s’ébranle au crépuscule avec le nouveau marié. Ce dernier est vêtu de rouge et porte une large ceinture dorée et des bottes. Il doit galoper autour de la ville où la nouvelle mariée habite. À sa descente de cheval, devant la yourte de la nouvelle mariée, le futur mari est accueilli par les parents et les amis de la jeune femme. À ce moment-là, une autre série de cérémonies commence : le refus de se marier; la bande multicolore qui bloque l’entrée; le chant formé de questions réponses. Le banquet, composé d’un mouton complet, commence après un toast. La cérémonie dure jusque tard dans la nuit. Le lendemain, avant le départ de la nouvelle mariée, c’est une cérémonie en deux parties : les sanglots de la nouvelle mariée et l’enlèvement de la nouvelle mariée. Lorsqu’on amène celle-ci à la yourte de la famille du marié, on organise une autre cérémonie en deux parties : sauter par-dessus le feu et enlever le foulard de la nouvelle mariée. Finalement, jusqu’au petit matin du troisième jour, un autre banquet de mouton est offert; c’est celui du nouveau couple. Ce banquet clôt les activités du mariage et le nouveau couple dit au revoir aux invités.

---Située dans le sud-ouest de la Région autonome de la Mongole intérieure, Ordos est entourée par le fleuve Jaune et avoisine les provinces du Shanxi et du Shaanxi, de même que la Région autonome hui du Ningxia. Cette ville exerce sa compétence administrative sur sept bannières et un arrondissement, couvre une superficie de 87 000 km2 et regroupe 1 495 000 habitants. On y trouve 21 ethnies minoritaires auxquelles appartenant 170 000 personnes; les Mongols comptent pour 165 000 d’entre elles.
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Éditeur : Édition La Chine au présent