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Ordos, pôle des industries de la chimie

lourde et des nouvelles énergies

 

HAN LI

La houille et le gaz naturel sont omniprésents

À Ordos, un investissement de moins d’un milliard de yuans est quelque chose de courant. Le gouvernement local a instauré beaucoup de normes strictes à l’intention des entreprises du secteur énergétique et de l’industrie chimique lourde qui veulent s’installer dans cette ville. Entre autres, 50 % de la transformation de l’énergie et de l’industrie chimique lourde doit être réalisé à Ordos. De plus, les projets polluants et à forte consommation d’énergie, mais relativement peu efficients sont formellement interdits. Quels que soient le montant et la nature du projet en cause, celui-ci ne peut pas s’y réaliser s’il ne satisfait pas ces normes.

Malgré ces règles strictes, des milliards de yuans y affluent en investissements. Par exemple, le montant des contrats signés en 2006 a dépassé celui de l’investissement total de certaines provinces chinoises pendant la même période.

« Partout, on peut trouver du charbon ou du gaz naturel », dit un habitant local avec fierté. Ces paroles semblent un peu exagérées, mais elles reflètent bien la richesse des ressources naturelles d’Ordos. Cette dernière occupe une superficie de 87 000 km2, dont 70 % contiennent des ressources houillères vérifiées de 149,6 milliards de tonnes, c’est-à-dire le sixième des réserves vérifiées de houille de la Chine. En plus de la houille, Ordos possède des réserves vérifiées de gaz naturel atteignant 750,4 milliards de m3. À lui seul, le champ gazier de Sulige, le plus grand de ce genre en Chine, constitue une réserve de 500 milliards de m3. En fait, Ordos recèle plus de 33 types de ressources naturelles exploitables, telles que le pétrole, l’alcali naturel, le sel de table, le sel de Glauber, le calcaire et le kaolin.

En plus, d’après la situation actuelle du marché des produits pétroliers, on prévoit que, dans dix à quinze ans, les produits pétroliers tirés du charbon représenteront au moins 60 millions de tonnes par an. Grâce à ses divers types de houille, Ordos est l’endroit idéal pour effectuer la liquéfaction du charbon. Par conséquent, des ouvrages d’envergure nationale dans ce domaine y sont déjà installés. .

Le moteur d’un développement propre

Le fleuve Jaune est jalonné de parcs industriels, comme le parc Mengxi (ouest de la Mongolie). Ces parcs constituent la zone industrielle la plus dynamique d’Ordos, et tous tiennent compte de l’économie du recyclage.

L’installation de production de PVC de 400 000 tonnes qui sera exploitée dans le parc des industries de l’énergie, de la chimie lourde et du recyclage de Yili. L’atelier moderne de confection de tricots par ordinateur du Groupe Ordos

Pendant le Xe Plan quinquennal, Ordos a absorbé un investissement de 429 milliards de yuans grâce auquel ont pris forme une chaîne de liquéfaction directe de la houille – la première dans le monde -- et une chaîne de production de gaz naturel et de méthanol d’une capacité d’un million de tonnes. Ces ouvrages obéissent au principe essentiel de ne pas polluer l’environnement. M. Yun Feng, secrétaire du comité du Parti d’Ordos, explique : « Au lieu d’attirer aveuglement les investissements sans penser à l’environnement, comme on le faisait auparavant, on choisit désormais toujours les projets d’investissement ayant une faible consommation d’énergie, une valeur ajoutée élevée et qui sont moins polluants. »

En tant que centre des industries de l’énergie et de la chimie lourde et dans le but de créer un excellent environnement naturel, Ordos cherche à diversifier les modes de développement économique, à augmenter la valeur ajoutée énergétique par le traitement des matières premières énergétiques au lieu de simplement les exporter.

« Si la croissance économique d’une région est basée sur l’exportation des matières premières et des produits non transformés, au lieu de l’être sur le traitement des ressources et la promotion de la structure économique de cette région, celle-ci perdra peu à peu son potentiel de croissance économique », a dit M. Yun.

L’économie du recyclage : l’atout du développement durable d’Ordos

Le parc industriel des technologies de pointe Mengxi est le premier de la Région autonome de Mongolie intérieure à être classé parmi les quatre parcs exemplaires de Chine pour l’économie du recyclage.

L’ouvrage de production de méthanol d’un million de tonnes qui sera mis en service dans le parc écologique et de l’industrie chimique d’Uxin Ju. La centrale de Dalad

Dans ce parc, on ne voit presque pas de déchets. Par exemple, lors de la production de l’électricité et de l’alumine, les gangues abandonnées provenant des poussiers sont toutes utilisées pour produire du ciment, et le gaz résiduel est aussi récupéré. Ainsi, l’environnement est bien protégé.

En fait, la réutilisation des déchets apporte aussi des avantages économiques. Dans la production du ciment, pour chaque augmentation de 1 % d’utilisation des gangues, on observe une diminution de 1,8 yuan la tonne du coût de production du ciment. Dans le parc Mengxi, la proportion d’utilisation est déjà passée de 25 % à 35 %, alors que le prix de fabrication du ciment a diminué de 18 yuans la tonne. Grâce à la récupération des gangues, lors de la production d’un million de tonnes de ciment, on peut économiser 18 millions de yuans.

Les parcs industriels constituent une plateforme pour le développement économique rapide d’Ordos. Même dans la bannière d’Uxin Ju, l’une de celles où la désertification est la plus grave, le parc industriel écologique d’Uxin Ju a été construit conjointement par le gouvernement local et le groupe Boyuan de la Mongolie intérieure. En fait, à Uxin Ju l’agriculture et l’élevage prédominent, mais l’écosystème est très faible. Les plantes y sont rares, mais les dunes, très abondantes. Au contraire, dans le parc industriel d’Uxin Ju, on peut observer des oiseaux sauvages dans un lac artificiel, et 90 % des terres sont couvertes de végétation. Ce parc nous fait penser à un jardin.

En 2003, le gouvernement d’Ordos a lancé une série de mesures politiques pour freiner la pollution, la forte consommation d’énergie avec efficacité relativement basse et la reconstruction à l’aveugle. Il a ainsi mis un frein à des projets de milliards de yuans.

En mars 2005, Ordos a établi la politique triennale de « sauvegarder les ressources houillères ». En vertu de cette politique, de 2005 à 2007, après fermetures et fusions, le nombre des mines allait être réduit de 500 à 300, tout en faisant passer de 30 % à 65 % le taux de l’extraction houillère.

Dans ce contexte, Ordos a connu non seulement un développement industriel rapide, mais aussi un progrès considérable en matière de protection de l’environnement. Le taux de réutilisation des eaux usées atteignant les normes exigées est de 90 %, soit 4 % supérieur aux normes moyennes chinoises. Le taux de réutilisation des déchets solides a atteint à 40 %, contre 20 % dans toute la Mongolie intérieure.

L’économie du recyclage a apporté des avantages aux entreprises, mais son développement dépend de leur investissement dans l’innovation technologique.

D’après M. Yun : « Le développement industriel durable d’Ordos réside dans la mise en valeur de l’économie du recyclage. Pour réaliser un développement durable à long terme, il faut que les industries énergétique et chimique se fondent sur les technologies de pointe, une haute efficience et une exploitation intensive. »

Prenez le parc Mengxi, par exemple. En 2006, il a réalisé une valeur globale de production de 3 milliards de yuans, et 62 % de cette valeur ont été tirés des entreprises de technologies de pointe. Il a aussi généré une valeur ajoutée industrielle de 2,8 milliards de yuans et des recettes de 200 millions de yuans, mais 58 % du chiffre de vente l’ont été par les entreprises de technologies de pointe.

D’après M. Su Jianrong, membre du comité du Parti d’Ordos, beaucoup d’entreprises renforcent leur capacité d’innovation en créant des instituts de recherche et prennent la voie de l’économie du recyclage. Ces dernières années, le gouvernement local met en valeur les élites de tous les milieux pour faire d’Ordos un pôle d’innovation technologique pour les grandes entreprises. La ville a déjà créé trois centres d’études postdoctorales, trois centres nationaux de technologies pour les entreprises et un centre national de technologies et d’ingénierie.

Actuellement, Ordos a plusieurs chaînes industrielles de recyclage, notamment : gangues -- électricité -- industrie à forte intensité énergétique -- poussier -- oxyde d’aluminium -- ciment; charbon -- électricité -- métallurgie -- industrie chimique; charbon -- coke -- pétrole (gaz) -- industrie chimique; et enfin, gaz naturel -- industrie chimique. Au fur et à mesure que ces chaînes industrielles prendront de l’envergure, la valeur ajoutée et la teneur scientifique des produits s’élèveront.

L’un des objectifs du XIe plan quinquennal d’Ordos comprend les éléments suivants : d’ici à 2010, la production houillère devra atteindre 200 millions de tonnes; la capacité des génératrices devra approcher 15 millions kW; celle de la production chimique devra dépasser 10 millions de tonnes; et la fabrication des produits à partir de gaz naturel, de chlore et d’alcali devra s’élever à 3 millions de tonnes. L’exploitation d’un centre de l’industrie de la chimie lourde et de l’énergie va rondement dans la prairie mongole.

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Éditeur : Édition La Chine au présent