Ordos :
rêve
dune ville du désert

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Le site du
mausolée de Gengis Khan
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HAN LI et
GAO YAN
IL y a des années, lÉtatsunienne Barbara Freese
avait pris le train de Beijing en direction ouest, et après
deux jours de voyage et avoir traversé des montagnes, elle
était arrivée dans le désert dOrdos,
en Mongolie intérieure. Par la fenêtre du train, la
vue des vastes étendues de terres dénudées
lavait secouée profondément. De temps en temps,
elle avait pu apercevoir un berger solitaire qui menait paître
ses moutons. Mais comment donc une petite parcelle dherbes
vertes et darbrisseaux qui poussaient sur une terre jaune
ou des collines aux rochers déchiquetés pouvait-elle
fournir suffisamment déléments nutritifs aux
animaux? Même après mûre réflexion, elle
était restée perplexe. Dans le désert chinois,
on aperçoit des cheminées dusines dispersées
ça et là. Leur source dénergie ne fait
pas mystère : la forêt qui y a poussé autrefois
a non seulement été cette source, mais a aussi laissé
à la Chine de vastes ressources houillères et a contribué
à faire de ce pays le deuxième plus grand producteur
de charbon au monde.
« Les tricots en cachemire dOrdos réchauffent
le monde entier. » Cette publicité est connue dans
toute la Chine. À Ordos, on trouve la plus grande entreprise
de traitement de cachemire du monde. Cette société
produit du cachemire précieux fabriqué avec ce «
diamant des fibres ». Ordos est aussi la seule ville déchelon
régional dont la production annuelle de charbon dépasse
cent millions de tonnes. Le maosolée de Gengis Khan qui a
unifié les clans des Mongols (1167-1227), sy trouve,
et le fleuve Jaune y fait un détour. Tous ces attraits ont
permis à Ordos dêtre un lieu touristique de premier
ordre. Le triangle formé par les villes dOrdos, Hohhot
et Baotou constitue lespace le plus actif du développement
économique de la Région autonome de Mongolie intérieure.
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La baie du Sable
sonore, un site touristique d'échelon national de catégorie
AAAA |
Les chèvres à
toison blanche de race Arbas -------------------------------------------Bai
Yunfei
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Lexpression « économie dOrdos »
est dusage courant en Chine. Pendant le Xe Plan quinquennal,
son PIB était 1,9 fois supérieur à il y a 51
ans, soit une croissance annuelle de 27 % pendant la période
de ce Plan. En 2006, la valeur globale de production de la ville
a atteint 80 milliards de yuans, et ses revenus, 14,6 milliards
de yuans. Ces données économiques ont permis à
Ordos de se classer première dans ces domaines parmi les
ligues et villes de la Mongolie intérieure et de devenir
lune des locomotives du développement économique
de toute la région.
Selon le Livre bleu 2006 sur la compétitivité
des villes, publié par lAcadémie des sciences
sociales de Chine, sur la liste des 200 villes chinoises les plus
compétitives, incluant Taipei, Hongkong et Macao, Ordos sest
classée au 47e rang pour la compétitivité globale.
Son taux de croissance était au premier rang, ex æquo
avec deux autres villes de Mongolie intérieure (Hohhot et
Baotou) et Heyuan, au Guangdong. En ce qui concerne sa compétitivité
en matière de bénéfices, elle était
au 8e rang; parmi les autres villes classées dans les dix
premières, on compte Hongkong, Macao et Taipei.
Autrefois, les gens estimaient que, pour Ordos, il ny avait
que le cachemire qui pouvait être connu en Chine. Pourtant,
aujourdhui, lapparition de quatre grands secteurs, dont
le charbon, lénergie électrique, lindustrie
chimique et léconomie du recyclage, a obligé
les gens à voir Ordos avec des yeux neufs et à la
considérer comme un endroit créateur de richesses.
Il fut un temps où la réputation dOrdos nétait
que celle dun endroit frappé par des tempêtes.
Aujourdhui pourtant, les limites du désert sont en
train dêtre aménagées en zones touristiques
vers lesquelles affluent les touristes.
Quel est le moteur de ces changements considérables? Aujourdhui,
quel rêve Ordos caresse-t-elle? Le printemps dernier, nos
journalistes sy sont rendus et ont essayé de trouver,
sous un angle plus direct, les secrets de sa réussite et
son histoire.
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