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Le mont Taishan

Les Dix-Huit Tournants qui mènent vers la Porte céleste du Sud forment l’un des symboles de Taishan. ------- China Foto Press

Le mont sacré Taishan (shan veut dire montagne) a été l'objet d'un culte impérial pendant presque 2 000 ans, et les chefs-d'œuvre artistiques qu’on y trouve sont en harmonie parfaite avec le paysage naturel. Il a toujours été une source d'inspiration pour les artistes et les lettrés chinois et il symbolise la civilisation et les croyances chinoises de l’Antiquité. ---------------------------------------------Comité du patrimoine mondial, Unesco. Ce site a été inscrit en 1987.

Aussi désigné sous le nom de montagne sacrée de l’Est, le mont Taishan se dresse majestueusement dans la province du Shandong, entre Tai'an à son pied sud et la ville de Jinan à sa base nord. Il couvre une zone de 250 km2 et culmine avec son pic de l'Empereur de jade qui se dresse à 1 545 m au-dessus du niveau de la mer. Au cours de l'histoire, il a toujours été vénéré comme la « première » et « la plus sublime » des cinq montagnes sacrées en Chine.

Ce mont a une longue histoire, une strate géologique ancienne et une profusion de vestiges et de sites culturels. Il regorge de riches ressources biologiques. Partout, on y trouve des arbres anciens et de la verdure; la végétation couvre près de 80 % du secteur.

Un des nombreux cyprès millénaires du mont Taishan ---------------------------------------------China Foto Press

Taishan a toujours été un symbole impérial. C’était une montagne sacrée pour les empereurs qui y sont tous venus pour accomplir leur cérémonie sacrificielle Fengshan, un culte de gratitude au Ciel et à la Terre, dès le moment où ils ont assumé le pouvoir ou dans les années de paix et de moisson abondante. Ayant été la seule des montagnes de Chine à profiter de cet honneur de la part des empereurs, le mont Taishan abonde donc en vestiges historiques et culturels. Au temple Dai du sommet, on trouve encore les cyprès plantés par l’empereur Wudi (141 – 87 av. J.-C.) de la dynastie des Han. La montagne de la Retraite du Cheval rappelle toujours l’empereur Xuanzong (712-756) des Tang qui a fait faire demi-tour à son cheval pour abandonner l’ascension de cette impressionnante montagne. Le long des Dix-Huit Tournants, les inscriptions poétiques écrites par des lettrés inspirés par cette montagne, tels que Li Bai et Du Fu, semblent encore reluire d’encre fraîche. En arrivant au mont Taishan, les visiteurs auront l’impression d’entrer dans une encyclopédie succincte de l'histoire chinoise. Ses inscriptions sont la quintessence de la calligraphie chinoise, car elles offrent un panorama complet de tous les styles d'écriture établis; elles méritent bien l'honneur d’être appelées le Musée de la calligraphie chinoise et des inscriptions sur pierre. Le mont Taishan est un microcosme de la civilisation chinoise millénaire et il contient une richesse culturelle à laquelle aucune autre montagne ne peut prétendre. Tout comme la Grande Muraille, le fleuve Jaune et le fleuve Yangtsé, Taishan est maintenant le symbole de la Chine.

Son importance et ses merveilles

Rue céleste sur le sommet du mont Taishan

Sur le plan géologique, le mont Taishan s'est vraiment formé il y a environ 30 millions d'années. Dès 1907, les géologues étatsuniens B. Willis et E. Blackwekler ont, pour la première fois, fait rapport du « complexe Taishan » qui est représentatif de la Chine de l’Est et significatif pour ce qui concerne la division des strates et la reconstruction de l'histoire de l'ère archéenne en Chine. Cela lui confère une valeur pour la recherche et la protection. Le mont Taishan est aussi l'un des berceaux de la culture chinoise le long de la vallée du fleuve Jaune. La culture Dawenkou, trouvée à son pied sud et la culture Longshan, à son pied nord, sont les plus probantes. L'altitude absolue de ce mont n'est pas tellement remarquable par rapport à celle d'autres montagnes en Chine. Cependant, pour l’escarpement de sa pente dans la vaste plaine de la Chine du Nord, Taishan surpasse toutes les autres montagnes des régions avoisinantes. Avec une altitude relative de plus de 1 300 m, le mont paraît particulièrement haut et massif, comme l’a fait remarquer Confucius : « Du haut du mont Taishan, le monde entier paraît plus petit. » Les pins et les cyprès forment le paysage habituel de ce mont, particulièrement les pins anciens « blindés comme des guerriers », et ils ajoutent de la splendeur à la montagne. En outre, il y a aussi la brume imprévisible qui ajoute une sorte de dynamisme à l’immobilité de la montagne. Quatre phénomènes attirent tout particulièrement :

La longue escalade vers le sommet ------- China Foto Press
Admirer le lever du soleil.------------------- --China Foto Press

L’éclat du lever de soleil. La vue du lever de soleil est des plus spectaculaires au sommet du mont Taishan, et c’est ainsi un attrait distinctif de la montagne. La myriade de vues et de couleurs forme un spectacle stupéfiant, comme celui que donnerait un magicien formidablement habile. L’observation du lever de soleil à partir du sommet a toujours été un attrait pour les visiteurs, tout comme pour nombre de lettrés qui ont toujours chanté sa beauté.

L’assiette de jade de la mer de nuages. En été, après une averse, la vapeur s'enroule en grosses masses quand l'air chaud de l'océan est confiné à une altitude d’environ 1 500 m. S'il n'y a pas de vent, une vaste étendue d’un nuage blanc se forme, plate comme une énorme assiette de jade suspendue entre Ciel et Terre.

Le Givre pur. Le givre de brouillard et le givre de pluie sont des phénomènes particuliers de la nature au mont Taishan. Dans divers styles et formes, ils présentent une beauté qui leur est propre dans le froid de l’hiver.

Le halo du Bouddha. Le halo du Bouddha est une diffraction de la lumière du soleil que l’on trouve la plupart du temps par beau temps, mais seulement lorsque c’est brumeux, de juin à août, et que la lumière rayonne à angle.

Le Coucher de soleil rosé. Lors des journées fraîches et belles, au moment du coucher de soleil, vers l’ouest, les nuages ressemblent à des montagnes ou à des pics, et dans les espaces entre eux des rayons dorés de soleil se répandent sur la montagne.

Sa place sacrée et ses bâtiments anciens

Puisque, avec sa grande taille, le mont Taishan se dresse dans l'est de la vaste plaine de la Chine du Nord, il a été considéré dans les temps anciens comme « l'origine de tout et la rencontre entre le Ciel et la Terre ». Les empereurs ont utilisé la sacro-sainteté du mont Taishan pour asseoir leur règne, et en rendant hommage à la montagne, celle-ci a accédé à un rang sacré aussi élevé que le Ciel durant presque toute la période féodale de l'histoire chinoise. C'est bien sûr un phénomène culturel que l’on ne trouve qu’en Chine.

Portique en pierre pour commémorer la visite de Confucius au mont Taishan

Situé dans les anciens États de Qi et de Lu, le mont Taishan est aussi le lieu d’origine du confucianisme. La relation profonde qu’entretient le mont avec le confucianisme se ressent toujours aujourd'hui dans des endroits comme le portail devant le palais de la Porte rouge pour commémorer la visite de Confucius, et la stèle de pierre au faîte du sommet Dai sur laquelle est inscrite la phrase de Confucius : « Le monde entier paraît plus petit ». En plus des confucéens, dès l’époque des Royaumes combattants (475–221 av. J.-C.), certains taoïstes ont également mené leur culture d'ermite au mont Taishan. Le palais Doumu est le plus ancien temple taoïste, alors que le plus influent est le temple des Nuages azurés pour la déesse du mont Taishan. Le mont est également un site clé de la propagation du bouddhisme en Chine. Vers la moitié du IVe siècle, le bouddhisme a commencé à y être enseigné et pratiqué. En 351, l’éminent moine Lang a construit le premier temple bouddhiste, appelé le temple Lang.

Stèle du temple Dai pour commémorer la reconstruction de ce temple durant la dynastie des Song (960-1279) -------------------------------------Huo Jianying

Le versant sud est le plus grandiose. C’était l'itinéraire préféré des empereurs pour les cérémonies Fengshan. Cet itinéraire part du ruisseau central et monte sur environ 10 km. Il comporte trois sections symboliques. La première est concentrée autour de la ville de Tai'an et correspond au « monde humain ». La seconde est l’« enfer » et elle commence au pont du Désespoir, dans la banlieue sud-ouest, et se dirige vers la colline Songli. La troisième débute au portail Dai Zong, via l’« échelle du Ciel » qui compte 6 293 marches, et elle relie « le monde humain » de la ville avec le royaume du Ciel du sommet Dai. Tai'an était le point de départ des empereurs et des pèlerins ordinaires qui venaient vénérer le mont Taishan. Le temple Dai est le complexe principal sur l'axe qui commence à la porte Sud de la ville, puis suit la route d'escalade et mène finalement au « royaume du Ciel ». C'était au temple Dai que les empereurs tenaient les cérémonies officielles, et c’est là aussi qu’ils résidaient. La série de bâtiments de la ville de Tai'an jusqu’au pic de l'Empereur de jade démontre l'idée de l’ascension du monde humain au monde céleste. Du point de vue architectural, l'arrangement passe de l'intégrité solennelle du début jusqu’à un style libre se transformant avec l'environnement naturel. Du point de vue idéologique, les palais impériaux sont remplacés de façon méthodique par des bâtiments sacrés. Au niveau des couleurs, les murs rouges et les tuiles jaunes contrastent toujours avec les pins et cyprès le long de la voie

Inscriptions rupestres au mont Taishan ---------------------------------Huo Jianying

.La caractéristique la plus impressionnante des bâtiments est la combinaison intelligente de la topographie avec la création humaine qui renforce la beauté naturelle. C'est une totale concrétisation de la philosophie traditionnelle chinoise en matière d’architecture, dans laquelle les bâtiments sont en accord avec l’environnement. Les bâtiments anciens préservés intacts jusqu’à maintenant sont principalement ceux des dynasties des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911). Leur valeur tient au fait que la série de bâtiments pour la cérémonie Fengshan est complète et sert de preuve de la longue culture chinoise.

 

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Éditeur : Édition La Chine au présent