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Le temple et le cimetière de Confucius et la résidence de ses descendants à Qufu

Le temple, le cimetière et la résidence familiale de Confucius, le grand philosophe, politicien et éducateur des VIe et Ve siècles av. J.-C., sont situés à Qufu, dans la province du Shandong. Le temple a été construit en 478 av. J.-C., à la mémoire de ce grand homme. Le bâtiment a été détruit et reconstruit au cours des siècles, et aujourd'hui, il comporte plus de 100 constructions. Le cimetière abrite le tombeau de Confucius et les dépouilles de plus de 100 000 de ses descendants. La petite maison de la famille Kong est devenue une résidence aristocratique colossale dont il reste encore 152 bâtiments. Le complexe des monuments de Qufu a maintenu son remarquable caractère artistique et historique en raison de la dévotion des empereurs chinois qui se sont succédé durant plus de 2 000 ans.-------------------------------------------

-- Comité du patrimoine mondial, Unesco.

Ce site a été inscrit au patrimoine mondial en 1994.

Vue du temple de Confucius Le tombeau de Confucius

En Chine, un dicton populaire énonce : « La Chine du Sud fait émerger des talents tandis que la Chine du Nord fait naître des saints. » Les saints du Nord incluent Confucius, Mencius, Kong Ji, Zeng Shen et le duc de Zhou. Tous venaient de Qufu, ville qui a une histoire de 5 000 ans et qui est située dans le sud-ouest de la province du Shandong. Cette ville a été la capitale de l'État de Lu au XIe siècle av. J.-C.

Confucius est le fondateur de l'École confucéenne qui est la source idéologique de toutes les variantes de la culture chinoise. Son importance dans l’édification de la nationalité et de la culture chinoises d’aujourd’hui n'a jamais été surpassée depuis 2 000 ans. Admirée par tous les gouvernants et intellectuels dans l'histoire, Qufu compte de nombreux sites culturels, parmi lesquels les plus célèbres sont les « Trois Kong », à savoir le temple et le cimetière de Confucius et la résidence de ses descendants.

Le temple de Confucius est une salle commémorative destinée à rendre hommage à ce sage; il a été construit par le duc Ai de l’État de Lu sur les lieux de l'ancienne résidence de Confucius. Les agrandissements ont commencé durant la dynastie des Han de l’Ouest (206 av. J.-C. – 24 apr. J.-C.) et se sont longtemps poursuivis de pair avec le nombre croissant de titres qui ont été conférés à Confucius par les empereurs subséquents. Ses plus de 400 pavillons, salles, palais et corridors se retrouvent en gros sur trois itinéraires le long de neuf cours consécutives. La salle Dacheng, ou salle du Succès complet, est assez semblable à la salle de l'Harmonie suprême de la Cité interdite de Beijing. D'ailleurs, le temple a également une collection de plus de 2 000 stèles et sculptures sur pierre de la dynastie des Han. Celle-ci revendique le titre de « forêt de Stèles » et est surpassée seulement par celle de Xi'an.

La résidence des descendants de Confucius, à l'est du temple, est en réalité l'ancienne résidence des fils les plus âgés ou des petits-fils de la famille de Confucius. Tout comme pour le temple, sa disposition suit le modèle des trois itinéraires et neuf cours. Pourtant, la couleur des tuiles de toit du temple est jaune or, tandis que celle des tuiles de la résidence est d’un gris élégant. La partie avant de la résidence constitue la section des bureaux, alors que la section arrière est occupée par la résidence familiale et le jardin. La résidence est célèbre non seulement pour ses nombreux trésors culturels, mais également pour le Banquet de la résidence des descendants de Confucius, lequel, à ce qu’on dit, propose un menu avec quelques plats qui étaient servis à l'empereur.

La terrasse où Confucius donnait ses enseignements.

Situé en banlieue, vers le nord par rapport à la résidence des descendants de Confucius, le cimetière de Confucius est la dernière demeure de Confucius et de sa famille. C'est le plus grand cimetière en Chine, avec un périmètre de plus de 10 km. C'est également le mieux conservé et le plus ancien des cimetières familiaux encore intacts aujourd’hui.

I. Le temple de Confucius

Situé dans le centre de la ville de Qufu, le temple était l'endroit pour rendre hommage à Confucius durant toutes les dynasties féodales. Le grand complexe est typique de l'architecture orientale antique, avec une taille comparable aux palais impériaux des empereurs; cela est exceptionnel dans l'histoire de l'architecture chinoise. Un haut mur encercle le temple avec ses portes, tours de guet, tuiles jaunes, colonnes peintes, stèles et grands arbres. Le complexe est si grand, majestueux, classique et intact, qu'il est considéré comme le seul modèle en son genre dans l'architecture mondiale.

L’entrée

Le portail pour faire sonner la cloche d'or et battre le jade

Le portail pour faire sonner la cloche d’or et battre le jade. C'est le premier portail de pierre devant le temple. Son nom est inspiré de l'éloge de Mencius vantant la perfection de la pensée de Confucius. La musique chinoise antique officielle commençait par le son de la cloche et finissait par le retentissement du jade, de sorte que les deux symbolisaient la perfection de l'accomplissement et de la contribution de Confucius à la culture chinoise.

La porte Lingxing. C'est la première porte pour entrer dans le temple. Lingxing se rapporte à l'étoile que l’on croit être responsable de l'éducation et de la littérature; elle était donc vénérée avant le Ciel lors des cérémonies. La porte a été appelée ainsi pour témoigner du respect à l’érudition de Confucius. Cela impliquait qu'il était égal au Ciel, ou l'incarnation du dieu de l'Étude. L’empereur Qianlong des Qing a calligraphié l’inscription de cette porte.

Le portail du Perfectionnement des vertus et le portail des Doctrines de la réussite. Très caractéristiques du temps, les deux portails en bois à l'est et à l'ouest de la première cour du temple ont été construits au début de la dynastie des Ming (1368-1644). Sur celui de l'est, on peut lire « Perfectionnement des vertus », et sur celui de l’ouest, « Doctrines de la réussite ». Les huit bêtes en pierre s'appellent « les lions du Ciel et les dieux du dragon »; on dit qu’ils ont le pouvoir de chasser le mal et de garantir la justice.

La porte du Temps du sage. Construite en 1415, c'est la deuxième porte du temple. On dit que Mencius aurait noté que Confucius dépassait tous les sages dans sa capacité à évoluer avec son temps. Voilà pourquoi, en 1730, l’empereur Yongzheng des Qing l’a appelée ainsi. La porte était ouverte seulement lors de la visite des empereurs qui venaient vénérer Confucius ou lors de la naissance d'un nouveau « Duc donnant naissance à des sages », un titre donné aux descendants de Confucius.

Les colonnes sculptées de dragon, la quintessence de la sculpture sur pierre.

Le pavillon Kuiwen. Il a été construit pour la première fois en 1018 et, sous l’avant-toit entouré de dragons, se trouve un panonceau en bois calligraphié par l’empereur Qianlong des Qing. C'était la bibliothèque du temple, avec une riche collection de livres et un style architectural unique. La structure du pavillon est suffisamment scientifique et solide pour avoir survécu aux éléments naturels et même à plusieurs tremblements de terre graves. Par exemple, le gros tremblement de terre qui s’est produit durant le règne de Qianlong avait endommagé environ 90 % des maisons du secteur, mais le pavillon est resté debout intact, gagnant ainsi encore plus de renommée en tant qu’architecture classique chinoise bien connue.

Les stèles Chenghua. Devant le pavillon Kuiwen se trouvent deux autres pavillons logeant quatre stèles de la dynastie des Ming; elles font 6 m de haut et 2 m de large, et chacune est montée sur une tortue en pierre de l m de haut. Le haut de la stèle est sculpté de dragons autour d’un soleil, et les textes sont pour la plupart un éloge à Confucius.

La section des cérémonies

Cérémonie d'hommage à Confucius, organisée devant la salle Dacheng

La salle Dacheng. C’était l'endroit principal pour rendre hommage à Confucius. Avec la salle du Don du Ciel – dans le temple Dai sur le mont Taishan – et la salle de l'Harmonie suprême – dans la Cité interdite de Beijing –, cette salle est l'une des « trois plus grandes salles dans l'Est ». Elle a 32 m de haut, 54 m de large et 34 m de profond; elle est bien agencée et très majestueuse. Elle compte 28 colonnes en pierre avec des sculptures de dragon de 5,98 m de haut et de 0,81 m de diamètre. Chaque facette des 18 colonnes latérales et arrières est sculptée de neuf dragons; en tout, il y en a 72 par colonne. Les 10 sous l’avant-toit frontal comportent chacune deux dragons sculptés qui jouent avec une perle, au milieu de motifs de nuages et de flammes, alors qu’en bas ce sont des roches et des vagues peintes. Les 10 colonnes de dragon sont placées symétriquement, mais leurs sculptures diffèrent toutes entre elles. C'est un type de sculpture sur pierre qu’on ne trouve qu’à Qufu, et on dit que les colonnes étaient enveloppées avec de la soie jaune pour ne pas gêner l'empereur dont les colonnes du palais n’avaient pas une telle splendeur.

Dans la salle, on trouve les statues de cinq sages et douze disciples. Haute de 3,35 m, la statue de Confucius se dresse au milieu, vêtu d’un costume impérial comme celui d'un empereur. Toutes les statues sont abritées dans des niches dorées, et des tables garnies de toute une série d'instruments sacrificiels sont placées devant elles. Des instruments de musique et de danse utilisés lors des rituels sont exposés dans la salle. Au milieu de la façade, on trouve un panneau de bois portant les inscriptions élogieuses de trois empereurs.

La salle est construite sur une plateforme de deux gradins de 2 m de haut, 4,5 m de large et 35 m de long du sud au nord. La partie avant de la salle sert de place où se tiennent les rituels et les danses lors des cérémonies rendant hommage à Confucius, entre autres, lors de son anniversaire (le 28e jour du 9e mois lunaire).

La salle de la Résidence. Cette salle se trouve derrière la salle Dacheng. Elle sert à rendre hommage à Qiguan, l'épouse de Confucius. Elle est morte sept ans avant lui.

II. La résidence des descendants de Confucius

Officiellement, la résidence a été nommée « résidence du Duc donnant naissance à des sages », et on y faisait référence de façon populaire comme étant la « résidence des Sages », à l’usage exclusif du fils aîné de chaque duc. Le titre a été conféré à Kong Zongyuan – la 46e génération de descendants de Confucius – durant la dynastie des Song (960-1127), et a été conservé durant 32 générations sur une période de 900 ans. La résidence actuelle est principalement une résidence de nobles des dynasties des Ming (1368-1644) et des Qing (1644-1911), typique du fait qu’elle combine des bureaux de gouvernement et une maison familiale. Les architectures chinoises antiques sont en gros de deux types : gouvernementales et civiles. Les bâtiments gouvernementaux étaient habituellement très luxueux et majestueux, alors que les civils étaient pour la plupart des résidences principales ou secondaires. Cependant, la résidence de la famille de Confucius n’appartient à aucun de ces deux groupes, mais à quelque chose de très unique.

Les dynasties des Ming et des Qing ont été les témoins du développement de l'art des jardins, et l'architecture chinoise de cette époque a atteint un niveau sans précédent, caractérisé principalement par une structure en bois, un toit énorme, la disposition des cours formant un complexe, des corridors et des salles. La disposition de la résidence de la famille de Confucius a suivi exactement l’idée directrice de l'intégration de la résidence avec les jardins, une architecture combinant la doctrine du juste milieu et de l'harmonie. La résidence a neuf cours consécutives disposées en trois itinéraires – est, centre et ouest – et menant au jardin à l’arrière. En tout, elle couvre 160 000 m2.

La section des bureaux

La première moitié de l'itinéraire central servait aux affaires officielles et était constituée de portes et de salles.

La porte de la Gloire. C’est une porte-écran faite de tuiles grises, construite en 1503. C'est une structure en bois sans mur, qui se tient seule au milieu de la cour, juste comme un écran devant une maison. Ses piliers se dressent entre deux tambours en pierre qui soutiennent un toit peint de façon pittoresque avec un bourgeon de fleur en bois qui pend à ses quatre coins; la porte a donc également été désignée sous le nom de porte des Fleurs suspendues. On ne permettait son ouverture que pour l'empereur ou ses édits impériaux et lors des cérémonies importantes.

La porte est également connue comme la « porte de la Halte », en raison de son isolement au milieu de la cour, telle une délimitation entre les sections avant et arrière de la résidence. À ce qu’on dit, des portes de ce type n'étaient pas permises pour les résidences des fonctionnaires ordinaires, à moins qu'ils aient été anoblis du titre de « roi de la Cité État ».

La Grande Salle. Placé à l'intérieur de la porte et faisant face à une terrasse de dalles, c'est le bâtiment principal de la résidence où le « Duc donnant naissance à des sages » recevait les édits impériaux et les fonctionnaires, jugeait les causes familiales et tenait des fêtes et des célébrations. Le style de cette salle est celui des Ming. Au milieu se trouve un cabinet aux huit trésors et un fauteuil recouvert d’une fourrure de tigre. Derrière, il y a une énorme table peinte en rouge sur laquelle sont arrangés papeterie, sceaux et divers autres articles.

La Deuxième Salle. Aussi appelée la salle Arrière, c’était là que le duc recevait les fonctionnaires de haut rang et choisissait les étudiants des rites et de la musique pour la cour royale.

La Troisième Salle. Le duc y recevait des fonctionnaires de haut rang, réglait les disputes familiales ou punissait les serviteurs. On y conservait également les titres et les archives de la famille.

La section de la résidence privée

La résidence familiale se trouve dans la moitié arrière de l'axe du complexe. Elle comporte quatre cours successives. Cette partie a un style différent de la moitié avant. Des fleurs et des arbres la décorent élégamment; elle est luxueuse, mais tranquille et élégante, très typique des résidences des nobles

La porte Interdite. Cette porte sépare la section privée de la moitié extérieure. Personne ne devait entrer sans permission. Une canalisation en pierre avait été aménagée dans le mur ouest de la porte pour que le domestique y verse l'eau requise par les membres de la famille, puisqu'il lui était interdit d'entrer à l'intérieur de cette section.

L'animal du mur de la Cupidité

Le mur de la Cupidité. Sur le mur-écran à l'intérieur de la porte Interdite est peint un animal mythologique dont le nom chinois signifie cupidité. Cet animal est vorace d'or, d'argent et de tout autre trésor et en possède déjà beaucoup autour de lui, mais il veut aussi avaler le soleil. On trouvait des peintures de cette bête dans tous les bureaux de gouvernement de la Chine antique, en guise d’avertissement contre la corruption. Le « Duc donnant naissance à des sages » l'avait fait peindre sur la salle-écran, pour que ses descendants le voient après être sortis de leurs quartiers privés et que cela leur rappelle de rester intègres dans leurs fonctions.

La salle Principale avant. C’est une salle de sept pièces où les hôtes tenaient compagnie à leur parenté en ligne directe et collatérale, donnaient des banquets de famille et tenaient les cérémonies de mariage ou de funérailles.

Le jardin de la Résidence. Il est situé au fond du quartier privé et est également appelé le jardin de la Colline de fer. Il a été construit lors de la restauration et de l'agrandissement de la résidence en 1503. Il occupe maintenant une superficie d’environ 7 000 m2, plus grand encore que le jardin Impérial dans la Cité interdite. On y trouve entre autres le « cyprès des Cinq Messieurs », vieux de 400 ans, de même qu’un sophora encerclé par les cinq branches principales du cyprès; cette scène célèbre a par conséquent été appelée « Un sophora dans l'étreinte de cinq cyprès ».

III. Le cimetière de Confucius

Situé au nord de la ville de Qufu et appelé, à l’origine, « Bois de l’ultime Sage », c'est en réalité le cimetière de Confucius et de ses descendants. Ce cimetière est encerclé par un mur de 3 m de haut et de 1,5 m d’épais dont la longueur totale est de 7,25 km. Avec une superficie d'environ 2 km2, c’est le plus grand cimetière d’un clan familial.

Les disciples de Confucius ont enterré leur maître près de la rivière Sishui, au nord de la ville de Lu de cette époque, et le dessus du tombeau n'était pas recouvert d’aucun tumulus. Plus tard, puisque Confucius était considéré comme un sage, le cimetière s'est agrandi. Depuis la dynastie des Han (206 av. J.-C. – 220 apr. J.-C.), il a été transformé et agrandi treize fois pendant plus de 2 000 ans. Le cimetière est également un jardin botanique abritant plus de 100 000 arbres maintenant. Il est en outre digne du nom de forêt de stèles, puisqu’il y en a plus de 3 000, accompagnées d'autres grandes sculptures en pierre.

L’avenue Divine. Cette avenue vers le cimetière de Confucius se trouve en dehors de la porte Nord de Qufu. C’est une route large bordée d’arbres verts. Construit en 1594, le portail de l'Éternité se trouve à mi-chemin. Il est majestueux avec des motifs sculptés de dragons, de phénix, de licornes, de zèbres, de cerfs, de fleurs et de nuages.

Le tombeau de Confucius. Le tombeau se trouve derrière la salle du Souvenir, le centre du cimetière. Un mur rouge d’environ 500 m de long l’entoure. Une énorme stèle en pierre se dresse à l'avant. À l'est de ce tombeau, il y a celui de Kong Li, son fils, et au sud, celui de Kong Ji, son petit-fils. Cette façon de placer les tombeaux a la signification suivante : « Guider le fils et porter le petit-fils. »

Les idées de Confucius sur l'éducation

Confucius a grandement contribué à l'éducation en Chine et dans le monde. Il a été le premier à enseigner volontiers à n'importe qui, quel que soit son statut social, et les méthodes pédagogiques qu'il a développées sont encore en usage aujourd'hui. Il a fait naître tellement de talents qu'il est crédité avoir eu 3 000 disciples, dont 72 étaient réputés comme hommes de vertus et de sagesse. Confucius a été un pionnier des écoles privées, alors que celles-ci sont devenues le courant principal de l'éducation dans les périodes subséquentes. Après Confucius, l'éducation n'était plus le privilège de la classe noble. Confucius n'a pas essayé de former ses disciples dans des domaines spécialisés. Son but était de les élever en tant qu’« homme », et ses exposés portaient sur la manière « d’être un homme ». Le type de moralité à laquelle s’intéressaient les hommes de qualité se limitait à être un homme de vertu.

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Éditeur : Édition La Chine au présent