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Une nouvelle technique :la culture du riz sans labourage avec semis à la volée

YI FAN

M. Fan Xiaojian (5e à g.) vice-ministre de l'Agriculture, présente le modèle de riziculture avec semis à la volée.

Depuis 10 000 ans, le labour traditionnel a résolu non seulement le problème alimentaire des paysans, mais a aussi formé la culture agricole chinoise.

Or, labourer des champs d’année en année engendre la déperdition du sol et la destruction de l’environnement, sans compter que les paysans doivent travailler « le dos courbé et brûlé par le soleil ». Pendant la période de la récolte et des semailles, chaque jour, les paysans sont obligés de sortir dès le lever du soleil et de rentrer à la nuit tombée. Un poème connu de la dynastie des Tang (618-907) décrit la vie pénible des paysans : « Cultiver la terre jusqu’au moment où le soleil de feu darde ses rayons et où des gouttes de sueur tombent sur le sol. Qui sait que le repas dans l’assiette provient de la sueur des paysans? »

Comment délivrer les paysans de leur labeur si pénible?

Depuis toujours, on cherche la solution, mais ces dernières années, le secteur agricole de la région autonome zhuang du Guangxi s’est efforcé de procéder à la généralisation à l’essai d’une nouvelle technique de riziculture : la technique sans labour avec semis à la volée. Cette technique a grandement profité aux paysans. Cette nouvelle riziculture consiste à semer à la volée sans avoir besoin de labourer et de désherber; en outre, elle permet d’économiser l’eau et d’engraisser la terre avec les pailles du riz, alors qu’auparavant on les brûlait, ce qui était polluant. C’est une révolution importante de la technique traditionnelle de culture céréalière, et pour les paysans, c’est la résolution du problème historique du dur labeur inhérent à la riziculture. Celle-ci se fait maintenant sans peine, la production augmente et l’environnement est protégé; une fois généralisée, cette technique aura certainement de bonnes perspectives.

Le Guangxi a la réputation d’être couvert par « 80 % de monts, 10 % d’eau et 1 % de champs »; dans le passé, la culture du riz était effectuée par l’homme et le bétail. Après la généralisation de cette technique, le labourage et le repiquage seront chose du passé. Désormais, l’homme n’aura plus besoin de labourer les champs, et la femme, de repiquer les plants de riz, le dos courbé. Tous pourront travailler à l’aise…

Au début, les paysans ne connaissaient pas trop bien les avantages de cette technique et pensaient qu’il était impossible de cultiver le riz de cette manière. Une fois qu’ils ont eu appliqué cette technique, ils ont goûté aux bienfaits qu’elle apportait. En effet, celle-ci a grandement augmenté l’efficacité du travail, assuré la plantation à temps du riz et un rendement élevé. Par ailleurs, elle a évité que le riz tardif souffre du froid, du gel et du vent.

Avec la riziculture sans labourage et avec semis à la volée, les perspectives de récolte sont bonnes.

Grâce à cette technique, les rendements ont augmenté de 6,1 %. De plus, les paysans peuvent élever des poissons et les canards dans les rizières, ce qui augmente d’autant plus leur revenu. La généralisation de cette technique a également accéléré le déplacement de la main-d’œuvre excédentaire et augmenté les revenus provenant des céréales et des services. Depuis 2001, le Guangxi a généralisé cette technique sur 30,6 millions de mu, l’équivalent de 2,04 millions d’hectares, soit 70 % de la superficie cultivée du pays. Plus de 3 millions de foyers en ont tiré profit, la production totale du riz a augmenté de 364 millions de kg, et le revenu des paysans, de 1,86 milliard de yuans. Libérés de leur dur labeur, les paysans peuvent désormais travailler à l’extérieur ou s’adonner à d’autres activités. Seulement en 2006, plus de 7 millions de paysans ont pris un travail à l’extérieur de leur village natal et leur revenu tiré de ce travail a atteint 22 milliards de yuans ; le revenu moyen des paysans pour leur travail autre qu’agricole représente plus de 600 yuans. Les avantages de la technique sont nombreux : réduction de 50 % de la déperdition du sol et des eaux; économie d’eau de 10 % à 15 %; réduction de 4 kg par mu (1/15 hectare) du carburant utilisé autrefois par la motoculture, d’où la diminution de la pollution par les gaz résiduels; diminution du gaspillage et de la pollution causés par la combustion des pailles du riz qui sont dorénavant rendus à la terre. Le secteur agricole du Guangxi a également appliqué plusieurs types de techniques écologiques. Entre autres, dans les rizières, on a installé des lampes insectifuges qui éloignent les insectes sur 5 ou 6 mu et on y élève des poissons ou des canards, ce qui a accéléré le développement durable de l’agriculture. Il a également appliqué la double récolte du riz, la triple récolte des pommes de terre, la culture du riz en rotation et sans labourage à longueur d’année, sans compter que les pailles de riz et les rhizomes des pommes de terre ont été rendus à la terre et servent à l’engraisser. Toutes ces façons ont été très bien accueillies par les paysans.

Les commentaires fusent

L’étude et la généralisation de cette technique ont attiré l’attention du milieu de la riziculture, du ministère de l’Agriculture et des experts chinois et étrangers :

-- Le ministère de l’Agriculture a organisé, pendant quatre ans d’affilée, des foires d’échanges et des sessions d’inspection au Guangxi, et un séminaire international s’est tenu pour généraliser l’expérience à succès du Guangxi.

-- L’académicien Liu Gengling de l’Académie d’ingénierie de Chine a apprécié l’expérience en ces termes : « La technique de riziculture exempte de labourage et avec semis à la volée fait l’orgueil de l’histoire agricole mondiale. »

-- M. Wang Ren, vice-directeur de l’Institut international de recherche sur le riz, a estimé : « La technique de riziculture exempte de labourage et avec semis à la volée est une création de la Chine, et elle exercera une influence profonde sur les pays producteurs surtout les pays en développement. »

-- Le vice-premier ministre Hui Liangyu et le ministre de l’Agriculture Du Qinglin ont donné un avis officiel : selon eux, les expériences du Guangxi sont bonnes, il faut les poser en exemple et les généraliser dans les régions concernées.

-- Le vice-ministre de l’Agriculture Fan Xiaojian a estimé que cette technique a créé cinq « premières places » dans tout le pays : le rythme de développement le plus rapide; la superficie cultivée la plus étendue; la plus haute appréciation par les paysans; le nombre de techniques créées le plus élevé; et le rendement d’ensemble le plus haut.

-- En janvier 2007, ce programme a remporté le premier prix du progrès scientifique et technique du Guangxi, une récompense conférée par le gouvernement local.

Le directeur du Département de l’agriculture du Guangxi, M. Zhang Mingpei, a décrit les belles perspectives de la généralisation de cette technique : « Le Conseil des affaires d’État a décidé que cette technique devait être considérée comme une technique importante et être généralisée dans tout le pays. Nous allons saisir cette occasion favorable, nous perfectionner sans cesse et nous efforcer de généraliser cette technique pour obtenir un succès encore plus grand et œuvrer au bonheur d’un plus grand nombre de paysans! »

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