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Le temple du Ciel

-- un autel sacrificiel impérial à Beijing

La salle de la Prière pour de bonnes moissons, un des symboles de Beijing.

Érigé durant la première moitié du XVe siècle, le temple du Ciel est un imposant complexe de bâtiments de culte raffinés qui sont disposés dans des jardins et entourés d'une pinède d'arbres anciens. Dans sa disposition d'ensemble et dans celle de ses différents bâtiments, ce temple symbolise le rapport entre la Terre et le Ciel -- le monde humain et le monde divin -- qui se trouve au cœur de la cosmogonie chinoise, et également le rôle spécial joué par les empereurs dans ce rapport.

--Comité du patrimoine mondial, Unesco.
--Ce site a été inscrit au patrimoine mondial en 1998.

Le temple du Ciel se trouve à l'est de la rue Yongdingmennei (ce nom signifie : à l’intérieur de la porte Yongding). À l’origine, cette porte était un endroit pour vénérer le Ciel et prier pour une bonne moisson. Construit en 1420, et agrandi et transformé par l’empereur Jiajing (1522-1567) de la dynastie des Ming et l’empereur Qianlong (1736-1796) de la dynastie des Qing, le temple était le plus grand des autels impériaux. Le complexe est typique de l’architecture des Ming et des Qing; il est une partie indispensable de Beijing comme capitale historique et culturelle.

Le temple du Ciel compte parmi les premiers sites culturels clefs sous la protection de l’État. La salle des Prières pour de bonnes moissons, un bâtiment splendide du temple, est maintenant l'un des symboles de Beijing.

Un complexe extraordinaire d'autels et de temples

Vénérer le Ciel sur un autel circulaire date de plusieurs millénaires. Bien que tous les empereurs aient eu leur propre autel impérial, le temple du Ciel est le plus remarquable de tous, avec sa disposition étonnante présentant « un axe, trois murs concentriques, cinq complexes secondaires, sept sommets et neuf cercles de portes », tout cela sur un vaste terrain, carré dans le sud, mais semi-circulaire dans le nord.

La surface totale du temple est de 273 ha, presque la même que le palais d'Été et trois fois plus que la Cité interdite. Deux murs séparent le temple en une cour extérieure et une cour intérieure. Le mur du nord est plus haut et semi-circulaire, alors que le mur du sud est plus bas et rectangulaire, conformément à la croyance voulant que « le Ciel est rond, au-dessus de la Terre qui est carrée » et « le Ciel est noble et la terre, humble ».

Les bâtiments principaux sont dans la partie intérieure, de nouveau séparée par un mur. Dans le nord de cette partie, on trouve l'autel de la Prière pour de bonnes moissons, utilisée pour la cérémonie du printemps, avec la salle des Prières pour de bonnes moissons comme centre. Dans le sud, c’est l'énorme Autel-Tertre circulaire qui servait à vénérer le Ciel au solstice d'hiver. Les deux parties sont reliées par le pont Danbi, également désigné sous le nom d'avenue Haiman; c’est l'axe du complexe et il est bordé par de grands cyprès.

Le temple est maintenant un site très apprécié de Beijing, et il fait partie des espaces verts de la ville. Il attire plus de 10 millions de visiteurs chaque année. Le matin et en soirée, les visiteurs sont, pour la plupart, des locaux qui viennent profiter de la verdure et de la quiétude du temple. D'autres, nationaux ou étrangers, y viennent pour son architecture antique ou pour la culture orientale mystique.

  La salle de la Prière pour de bonnes moissons, un des symboles de Beijing.  

Le culte du Ciel et la prière pour les moissons

Les ancêtres chinois croyaient que le Ciel était le Dieu de tous, et l'empereur, le fils du Ciel qui régissait le monde des humains en son nom. Cette combinaison de la puissance divine et impériale est à l'origine du temple du Ciel, un symbole de la soumission de l'empereur au Ciel. Au début de la dynastie des Ming (1368-1644), le culte du Ciel et celui de la Terre étaient pratiqués à ce temple, d’où son nom de temple du Ciel et de la Terre. En 1530, un autel a été construit spécialement pour le culte de la Terre, dans la banlieue nord de Beijing. Par conséquent, ce temple-ci n’a dès lors servi qu’au culte du Ciel. Ainsi, en 1534, on l’a officiellement appelé temple du Ciel.

L'empereur était très soucieux du culte au Ciel, et il venait deux fois par année à ce temple pour offrir ses prières. Il y venait la première fois, le 15 du 1er mois lunaire, pour prier pour les bonnes moissons, et la deuxième fois, au solstice d'hiver, pour faire son rapport sur ces bonnes moissons et pour remercier le Ciel de ses bénédictions. En cas de calamités, telles qu'une période de sécheresse, l'empereur venait également à l'Autel-Tertre circulaire pour implorer le Ciel de faire tomber la pluie.

Une architecture splendide

Dans son ensemble, le complexe peut être vu comme la matérialisation de la philosophie antique; il est d’une grande utilité pour connaître l'histoire, la science et la culture. Son emplacement, sa disposition, sa conception et son environnement sont en conformité avec les croyances chinoises sur le yin et le yang et sur les Cinq Éléments décrits dans le Livre des mutations. Tout cela contribue à créer un sens de conversation avec le Ciel et à donner sa pleine signification à la compréhension et au culte du Ciel; cela démontre aussi les espoirs caressés par les ancêtres chinois

La caractéristique principale de cette architecture consiste dans les diverses techniques symboliques servant à répondre à l’exigence des empereurs : fonctionnalité et idéologie au moyen d'images, de nombres et de couleurs. De plus, comme les Chinois d’autrefois croyaient que le Ciel était rond et que la Terre était carrée, ces deux formes ont été fréquemment employées dans le temple. Par exemple, les trois paliers de l’Autel-Tertre circulaire sont ronds, alors que ses deux murs extérieurs sont bas et circulaires à l’intérieur, mais carrés à l’extérieur. La salle des Prières pour de bonnes moissons et sa base sont circulaires, mais le mur qui l’entoure est carré. De telles formes se retrouvent souvent ailleurs dans le temple.

Par ailleurs, à plusieurs reprises, on peut découvrir le chiffre 9 et ses multiples dans le temple. La salle des Prières pour de bonnes moissons est un autre exemple de symbolisme. Cette salle étant reliée à l'agriculture, les nombres qu’on y retrouve sont aussi liés à l'agriculture : 4, pour les saisons; 12, pour les mois; et 24, pour les 24 divisions de l'année lunaire du calendrier chinois traditionnel.

La conception et la construction du temple du Ciel sont représentatives de l’avancement des dynasties des Ming et des Qing sur le plan de l’architecture, car ce temple est un chef-d'œuvre à tout point de vue. La salle des Prières pour de bonnes moissons et la Voûte céleste impériale sont tous les deux d’énormes bâtiments en bois; pourtant, ils ont survécu. Les artisans anciens ont fait preuve d’une créativité sans précédent, transmettant au monde un héritage architectural glorieux.

Circuit principal

Chacune des cours intérieures et extérieures du temple est entourée par un mur. À l’origine, le mur extérieur de plus de 6,4 km avait seulement une ouverture, la porte Ouest; les actuelles portes Est, Sud et Nord ont été percées plus tard. Le mur intérieur a plus de 3,2 km de long, avec une « porte Céleste » dans chacune des quatre directions. Puisque les empereurs entraient dans le temple par la porte du Ciel du Sud, aujourd’hui, les visiteurs préfèrent habituellement cette entrée.

L’Autel-Tertre circulaire.

L'autel est installé à l'intérieur de la porte du Sud. Construit en 1530, c'est une plate-forme circulaire et en pierre qui a trois niveaux. Elle mesure 5 m de haut et est gardée par des dalles de pierre entre les balustrades; elle est encerclée par un mur bas qui est rond à l'intérieur, mais carré à l'extérieur, en référence « au Ciel rond et à la Terre carrée ». L'Autel-Tertre circulaire est connu depuis longtemps comme un emplacement sacré pour tenir des rites sacrificiels.

Le chiffre 9 se retrouve partout dans l'Autel-Tertre circulaire, ce qui en fait un chef-d'œuvre des principes de la géométrie. La culture chinoise considère le 9 comme le nombre masculin ultime, parce qu'il est le plus grand de tous les nombres à un chiffre. Ainsi, il est perçu comme le plus grand, l'infini et l'extrême. Par exemple, il y a une série de neuf marches entre chacun des trois niveaux de l'autel, et il y a neuf cercles concentriques de dalles autour du centre de la plate-forme supérieure qu’on appelle le cœur de la Pierre céleste.

Le cœur de la Pierre céleste. C'est le centre du gradin supérieur de l'Autel-Tertre circulaire, là où l'empereur se tenait pour adresser sa prière au Ciel. Ce qui est fantastique, c’est que des chuchotements prononcés à partir de cette position rebondiront des balustrades et des dalles en pierre latérales et deviendront très résonnants et avec beaucoup d’écho, comme s’ils étaient amplifiés par un haut-parleur. Ce phénomène acoustique était interprété par les titulaires de la puissance impériale comme le « présage du Ciel » et comme la soumission et la réponse de leurs sujets. Ainsi, la pierre a été dotée du nom de « Pierre de toutes les dévotions ».

Le four à bois. Ce four en briques vertes -- situé au sud-est de l'Autel-Tertre circulaire et de la salle des Prières pour de bonnes moissons -- servait à brûler le veau offert en sacrifice au souverain suprême du Ciel, le dieu principal qui, invité par le parfum frais de la combustion, descendrait alors pour parler avec l'empereur.

Les brûleurs en fer. Devant le four à bois se trouvent huit grands brûleurs en fer, plus quatre autres sur les deux côtés des portes Lingxing est et ouest. Ces brûleurs servaient à brûler les branches de pin et de cyprès et les pommes de conifères, une pratique issue de la coutume de brûler des branches d'arbres pour purifier la maison avec la fumée.

Paroi intérieure du mur de l'Écho   Chaque année, au premier mois du calendrier lunaire, on tient des cérémonies d'offrandes sacrificielles au Ciel, à la manière des Ming et des Qing.

La cour Divine

Ceci fait référence à la pièce où étaient gardées les tablettes du souverain suprême du Ciel et celles d'autres dieux que l'on apportait à l'Autel-Tertre circulaire lors des cérémonies principales. La cour, au sud de l'Autel-Tertre circulaire et à l’intérieur de la porte vernissée, inclut principalement le mur de l'Écho, la Voûte céleste impériale et les salles latérales Est et Ouest.

La porte vernissée. C'est l'entrée de la cour Divine, ainsi appelée en raison de ses consoles vernissées -- le seul prototype trouvé en Chine -- et pour les tuiles vernissées bleu ciel sur son mur aux briques finement posées.

La Voûte céleste impériale. Cette voûte est le bâtiment principal de la cour Divine. Elle a été construite en 1530. Son toit en tuiles bleues est rond et le faîte est doré. Ce bâtiment de 19,5 m de haut et de 15,6 m de diamètre en bas repose sur une base de marbre blanc, et les panneaux de fenêtres et de portes sont ornés de motifs finement sculptés. La salle est soutenue par huit piliers, et le plafond à caissons épouse la forme d’un dôme. Ses consoles à niveaux multiples semblent s’entrelacer, ce qui témoigne d’un style rare et est précieux en architecture.

Les salles latérales Est et Ouest. Ces salles aux murs gris, aux tuiles bleues et aux piliers peints servaient à conserver les tablettes des dieux subalternes.

Le cyprès des Neuf-Dragons. On dit que l'arbre à l’extérieur du mur de l'Écho a été planté il y a 600 ans, soit avant même la construction du temple du Ciel. Ses branches tordues ressemblent à neuf dragons. C’est le plus remarquable des plus de 60 000 cyprès dans le temple, dont 4 000 ont au-delà de 100 ans.

Le mur de l'Écho. C'est le mur circulaire de 193,2 m qui entoure la Voûte céleste impériale. Des mots prononcés à une extrémité du mur peuvent être clairement entendus à l'autre extrémité. Le secret se situe dans la forme circulaire du mur, les briques lisses finement posées et le toit du mur qui sert de réflecteur, ce qui assure la réflexion continuelle du bruit.

Le pont Danbi

Le pont Danbi est en réalité l'axe et la voie principale du temple du Ciel. Il relie l’autel des Prières pour de bonnes moissons et l'Autel-Tertre circulaire. D’environ 30 m de large et 360 m de long, la voie monte du sud au nord, indiquant le long pèlerinage vers le Ciel ; son élévation signifie « la marche vers le Ciel ». On appelle cette voie « pont », parce qu’elle est à environ 4 m au-dessus du sol et qu’il y a un tunnel en dessous pour conduire le bétail au pavillon de l’Abattoir.

L’autel des Prières pour de bonnes moissons

Au-delà du pont Danbi au nord et à l'intérieur de la porte des Prières pour de bonnes moissons, ce complexe se compose principalement de la porte des Prières pour de bonnes moissons, de la salle des Prières pour de bonnes moissons, des salles latérales Est et Ouest et de la Voûte céleste impériale, mais le bâtiment central est la salle des Prières pour de bonnes moissons.

La salle des Prières pour de bonnes moissons. C'était là où les empereurs des Ming et des Qing priaient au printemps pour de bonnes moissons. La structure « parapluie » à trois niveaux se dresse sur une plate-forme en marbre, haute de 6 m et circulaire. La salle comme telle a 32 m de haut et 30 m de diamètre; elle couvre ainsi une superficie de presque 6 000 m2. La conception est magnifique en donnant une impression d’ascension au Ciel.

Une salle carrée a été construite en 1420 et a été appelée la salle du Grand Sacrifice. En 1530, elle a été transformée en une salle ronde à trois étages. En 1752, on lui a donné le nom actuel, et la couleur des tuiles du toit a été changée en bleu pour symboliser le Ciel. La salle est également connue comme la « Salle sans poutres », parce qu’elle est soutenue par 28 piliers, par des consoles et par des chaînes d’angle boulonnés ensemble, une merveille de l'architecture classique chinoise ayant une valeur extraordinaire en technologie et en art.

Le pilier astronomique. La salle des Prières pour de bonnes moissons est très symbolique du Ciel, tel que le comprenaient les Chinois anciens. Les 28 piliers soutenant l’ensemble de la salle et disposés en trois cercles concentriques ont tous une signification. Les quatre du cercle intérieur sont dorés et ont 19,2 m de haut et 1,2 m de diamètre; ils sont le cœur de la structure. Ils sont appelés piliers du Dragon ou piliers du Ciel et représentent les quatre saisons de l'année. Les 12 piliers du cercle du milieu représentent les mois de l'année et les 12 piliers du cercle extérieur représentent les 12 périodes de deux heures de la journée. Les 24 piliers des deux cercles extérieurs symbolisent également les 24 périodes du calendrier solaire, et l’ensemble des 28 symbolise les étoiles sur l’orbite lunaire. D'ailleurs, combinés avec les huit piliers en bronze autour du plafond à caissons, les 28 piliers représentent les 36 étoiles des Esprits célestes. Le pilier du Tonnerre, sous le centre du plafond, représente la puissance absolue de l'empereur.

Les salles de l’Est et de l’Ouest. Ces deux salles sont situées en face de la salle des Prières pour de bonnes moissons. On y déposait les tablettes de certains dieux, par exemple celles du dieu du Soleil et celles du dieu de la Lune.

La Voûte céleste impériale. Après les cérémonies, c’est là où l’on conservait les tablettes du souverain suprême du Ciel et des empereurs décédés.

Le circuit de l’Ouest
Les visiteurs peuvent également entrer par les portes Est, Ouest, ou Nord. En plus des sites de la cour intérieure, les grands espaces verts boisés le long des itinéraires Est et Ouest sont également intéressants à visiter.

La salle de l'Abstinence
Disposée parmi les conifères au sud de la porte ouest, cette salle est l’endroit où l'empereur observait l'abstinence avant de rendre un culte au Ciel ou de prier pour de bonnes moissons. Le complexe se compose, entre autres, d'une salle principale, d’une chambre à coucher et d’une tour de la cloche. Doublement emmuré et entouré par un fossé, cet endroit était tellement interdit qu’on l’a qualifié de « Cité interdite mineure ».

La grosse cloche de l’empereur Qianlong. En 1751, l’empereur a ordonné de percer une autre entrée dans le mur ouest du temple, et il y a fait placer une grosse cloche qui marquait les allées et venues de l’empereur, ce qui rendait la cérémonie encore plus majestueuse. Cette cloche se trouve maintenant dans la salle de l’Abstinence. On dit qu’on peut l’entendre à 5 km à la ronde.

Le pavillon de la Longévité. C’est une structure qui relie deux pavillons ronds pour former un chef-d’œuvre unique. Ce pavillon a été bâti en 1741 par l’empereur Qianlong pour célébrer le 50e anniversaire de sa mère.

La cour de la musique divine. Cette cour fait face à l’est. C’est le plus grand emplacement du temple servant à des fins de répétition, notamment pour les danseurs et les officiers.

Le circuit de l’Est

Du côté est, on trouve, entre autres, les 72 longs couloirs célèbres et les pierres des Sept Étoiles.

Les Longs Couloirs
Les couloirs reliaient l’Autel des Prières pour de bonnes moissons, la Cuisine divine et l'Entrepôt divin; ils servaient de voie pour transporter les offrandes sacrificatoires. C’est maintenant un endroit favori des visiteurs.

Les pierres des Sept Étoiles

Ces pierres se trouvent dans les espaces boisés sud-est des Longs Couloirs. Ce sont des pierres qui ont été sculptées et déposées à cet endroit en 1530.

Conseils pour la visite

Le circuit principal -- celui qui est effectué par les groupes en entrant par la porte Sud -- prend environ une heure et demie. Les visiteurs individuels sont toutefois libres de choisir leur circuit.

Rédaction : 24, rue Baiwanzhuang, Beijing, 100037, Chine
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Éditeur : Édition La Chine au présent