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Cloches et pierres musicales

Des touristes étrangers essaient de jouer du carillon. Spectacle de carillon, tel qu'on le jouait autrefois.

Cloches (zhong) et pierres musicales (qing) sont des instruments à percussion uniques à la Chine ancienne. Les zhong sont fabriqués en bronze, alors que les qing le sont en pierre. Les deux étaient joués seuls ou en groupe. Dans ce dernier cas, on les suspendait en rangées sur des supports en bois et on les appelait alors bianzhong et bianqing. Lorsqu’on les frappe avec un marteau en bois, les deux produisent des sons mélodieux. Dans l’Antiquité, ces instruments étaient particulièrement importants et l’on en jouait durant les banquets, les audiences impériales et les cérémonies religieuses.

Les qing

Les qing en pierre ont été les premiers instruments de musique en Chine. Ils ont été créés durant l’âge de pierre, à partir de roches naturelles. On en a découvert à Anyang, province du Henan. Ils sont gris et portent des motifs de tigre, ce qui démontre qu’ils avaient été employés par la cour impériale. L’étape clé dans la fabrication des pierres musicales consiste à leur donner la bonne note, et les artisans ont appris, il y a fort longtemps, à le réaliser. Si le ton d’une pierre était trop aigu, ils meulaient alors les deux côtés plats de la pierre pour l’amincir; si le ton était trop bas, ils en meulaient les extrémités pour raccourcir la pierre jusqu’à ce que le ton désiré soit obtenu. Les qing en jade sont apparus plus tard. Le procédé de fabrication est cependant resté le même : seul le matériau avait changé. Dans la salle des Trésors de la Cité interdite, on peut voir une batterie formée de 12 qing en jade. Ces qing ont été fabriqués durant le règne de Qianlong (1736-1795) à partir d’un jade noir précieux; leur finition est très raffinée, et ils sont décorés de deux dragons peints or. Ces 12 qing auraient été choisis parmi 160 pièces fabriquées à ce moment-là par des artisans de Suzhou. Leur fabrication aurait demandé 90 000 jours-personnes; leur valeur est inestimable.

Les bianzhong

Une pierre musicale qing des Zhou de l'Ouest (1044-771 av. J.-C.), conservée au Musée du Shaanxi.

Pour fabriquer un carillon, on utilisait invariablement le bronze pour obtenir le meilleur effet acoustique. Les premières cloches ressemblaient à deux tuiles concaves assemblées face à face. On appelait ces cloches yongzhong. Par la suite, les gens ont mis l’accent sur l’aspect esthétique et la forme a été arrondie, parfois au détriment de la qualité de la tonalité. Si l’on en juge par les carillons qui ont été déterrés, règle générale, ils consistaient en groupes de trois, six ou neuf cloches, parfois jusqu’à 36. En 1978, dans la province du Hubei, on a même déterré un bianzhong qui comportait 65 cloches, le plus complexe à avoir été découvert jusqu’à maintenant. Son poids total atteint 2 500 kg et il est suspendu à un support à trois étages. La plus grosse cloche mesure 1,53 m de haut et pèse 203,6 kg. Dans l’histoire mondiale de l’archéologie, on croit que c’est le plus gros instrument de musique à avoir été découvert. L’étude de ces cloches a révélé qu’elles avaient été fondues selon une gradation de sept tons et cinq demi-tons, ce qui donne un système intégré de douze tons. Chaque cloche peut produire deux tons différents, une caractéristique unique parmi les instruments de percussion. On peut admirer ce bianzhong à 65 cloches au Musée provincial du Hubei, à Wuhan. Un autre qu’il vaut la peine de découvrir est le bianzhong à 16 cloches, fabriqué entièrement en or, durant le règne de Qianlong des Qing. On peut l’admirer dans la salle des Trésors de la Cité interdite. Les 16 cloches ont une hauteur uniforme de 23,8 cm. Ces cloches rondes émettent un son plutôt monotone, mais elles avaient été fabriquées avant tout pour impressionner les visiteurs par la richesse et l’extravagance de la résidence impériale.

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