Les traces du passé, les défis d'aujourd'hui

Dans son livre Il n'y a pas d'avenir sans pardon, l'ancien archevêque de Capetown en Afrique du Sud, monseigneur Desmond Tutu, a écrit : " Pardonner et se réconcilier ne consistent pas à prétendre que les choses sont autres que ce qu'elles sont […] la véritable réconciliation expose les atrocités, les abus, la douleur, la dégradation et la vérité. […] Si le délinquant en vient à réaliser son erreur, alors on espère qu'il éprouvera des remords, ou au moins de la contrition ou du regret […] le pardon ne peut pas être tenu pour acquis; il n'était ni bon marché ni facile […] Lorsque les gens pardonnent, on ne leur demande pas d'oublier. Au contraire, il est important de se souvenir, de façon à ce que nous ne laissions plus les atrocités se produire de nouveau… " Ces remarques peuvent être appliquées à l'inimitié entre la Chine et le Japon à propos de l'agression de ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Japon accuse la Chine de ne pas mettre cette question de côté en dépit de ses excuses. Pour sa part, la Chine croit que les excuses du Japon manquent de sincérité, parce que ce dernier a toujours nié les atrocités qu'il a commises à l'égard des Chinois pendant la guerre, une attitude impardonnable.

Le 60e anniversaire de la fin de la guerre de la Résistance contre l'agression japonaise approche. Au fur et à mesure que s'éteignent les témoins de cette guerre se dissipe aussi la mémoire de ce passé noir. Que la Chine et le Japon en viennent à une réconciliation finale est un souhait partagé, car c'est la seule manière de lever les obstacles à des relations saines entre ces deux pays voisins. Notre reportage en quatre parties La guerre de Résistance contre l'agression japonaise : 60 ans d'empreintes et de séquelles fait découvrir cette guerre trop méconnue en Occident et offre un panorama des malheurs et des enjeux de l'époque ainsi que des séquelles que l'on constate encore aujourd'hui.

Alors que des noms comme Christophe Colomb et Vasco de Gama évoquent sûrement quantité d'exploits pour nos lecteurs, le nom de Zheng He n'est probablement pas familier. Pourtant, le Dr Joseph Needham, un célèbre chercheur britannique, a dit : " Au XVe siècle, la marine chinoise était la plus importante de tous les pays asiatiques et dépassait même celle de tous les pays européens. Mais la Chine a employé sa marine pour favoriser la paix et la civilisation plutôt que l'agression." Notre article Voyages maritimes de Zheng He dans l'océan de l'Ouest ? 600e anniversaire va vous permettre de découvrir ce grand navigateur et, qui sait, lui donner la place qu'il mérite au panthéon des grands navigateurs du monde.

C'est grâce aux échanges commerciaux et culturels qu'ont amorcés ces intrépides navigateurs, il y a plusieurs siècles, que les relations entre les pays et les populations peuvent aujourd'hui se déployer pleinement. L'Année de la France en Chine est un bel exemple d'une initiative visant à ce que les peuples de deux pays se connaissent mieux et partagent leurs réalisations. Notre article Un quatuor passionné d'Orient vous offre un aperçu des créations qu'ont présentées quatre artistes - deux Chinois et deux Français - lors de l'exposition Vision de l'Asie, organisée dans le cadre de l'Année de la France en Chine. Bonne lecture!