JUILLET 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Stupas et pagodes (ta)


Les stupas sont apparus en Chine au moment de l’introduction du bouddhisme et ils sont devenus une partie importante de l’art bouddhique. Le mot stupa provient du sanscrit et signifie « tombeau rond ou carré » ou « tombeau de l’esprit ». Au début, les stupas étaient des endroits pour conserver les cendres ou les reliques de saints bouddhiques. Les fidèles de cette religion croient que lorsque Sakyamuni a été incinéré, on aurait trouvé 84 000 pièces de saintes reliques. Celles-ci auraient été partagées entre les rois de huit nations qui auraient bâti des stupas pour les vénérer, d’où leur origine. Par la suite, les stupas ont aussi servi à conserver les saintes Écritures.

Sur le plan architectural, les pagodes chinoises ont des caractéristiques qui leur sont propres. Elles ont généralement sept ou treize étages, car l’on croit que les chiffres impairs sont masculins et de bon augure, mais cela n’a rien à voir avec les enseignements bouddhiques. Les pagodes peuvent être construites en pierre, en brique, en bois, en tuiles vernissées, en fer ou en or. Elles peuvent être carrées, rondes, hexagonales ou octogonales. Leurs formes sont également variées. Les principales sont :

1) La pagode à avant-toit serré (miyan ta). C’est le style de pagodes le plus ancien et il est représenté par la pagode du temple Chongyuesi du district de Dengfeng, province du Henan. Bâtie en 523, durant la dynastie des Wei, cette pagode est l’une des plus anciennes du pays. Bâtiment dodécaèdre de 41 mètres, elle est entièrement construite de briques bleues. Le corps principal est entouré de 15 avant-toits serrés qui deviennent plus petits au fur et à mesure qu’on atteint le toit.

2) La pagode tour (louge ta). C’est le type le plus courant. La pagode en bois du district de Yingxian de la province du Shanxi est l’une des plus typiques. Bâtie en 1056, durant la dynastie des Liao, elle est la plus haute et la plus ancienne de son genre au pays. Elle mesure 67,13 mètres de haut. Elle a été construite selon le principe de construction avec tenons et mortaises, sans aucune pièce de métal. On estime que 3 500 m3 de bois (environ 3 000 tonnes) ont été utilisés pour la construire.

3) La pagode sur le trône du diamant (jingang baozuo ta). Ce type d’architecture religieuse est originaire de l’Inde et n’est pas courant en Chine. Les exemples typiques sont le groupe de pagodes du temple Zhenjuesi de Beijing (Wutasi) et le groupe de stupas Sarira de Hohhot en Mongolie intérieure. Sa caractéristique principale : cinq petites pagodes (une au centre et quatre aux coins) construites sur une base élevée et solide appelée trône du diamant. La partie inférieure des pagodes et les côtés du trône du diamant sont sculptés de bas-reliefs.

4) Le « dagoba » (lama ta). C’est une pagode de style tibétain, et la plus remarquable est le « dagoba » blanc du temple Miaoyingsi de Beijing. Les Mongols de Chine étaient des fidèles du lamaïsme qui est né au Tibet. Lorsque Kubilay Khan (Shizu des Yuan) a unifié le pays en 1260, il a fait reconstruire un gros « dagoba » à Beijing en signe du régime mongol imparti du pouvoir divin. Le « dagoba » comprend trois parties : la base, le corps et la couronne. La base couvre 1 422 mètres et représente le mont Sumeru. Ce « dagoba » a été conçu par un ingénieur népalais.

5) Les pagodes mère et enfants (muzi ta). Ces pagodes sont un exemple d’architecture rarement vue en Chine; le meilleur exemple est le groupe de pagodes blanches Manfeilong de Damenglong, district de Jinghong, province du Yunnan. Ces pagodes ont été construites en 1204. Avec ses 16,29 mètres, la pagode du centre représente la mère, et autour, on trouve ses « enfants », huit petites pagodes de 9,1 mètres. Les bases des pagodes sont des niches contenant des statues de Bouddha. Vu d’en haut, ce groupe de pagodes ressemble à un lotus épanoui. Selon la légende, ces pagodes auraient été construites sur les lieux mêmes où Sakyamuni serait venu prêcher et aurait laissé une énorme trace de 58 cm.

6) La forêt de pagodes (talin). Étant donné que la pagode est le lieu de sépulture des moines, on peut dire que la forêt de pagodes est un cimetière bouddhique. Une de ces forêts appartient au célèbre monastère Shaolin de la province du Henan. Avec ses 220 pagodes en brique, cette forêt est le lieu de repos des supérieurs et des moines de haut rang de ce monastère des différentes époques. Ces pagodes, ornées d’inscriptions, ont généralement de trois à sept étages et leur hauteur va jusqu’à quinze mètres. Une autre forêt de pagodes se trouve dans les environs du temple Lingyansi, dans la province du Shandong. Elle comprend 176 pagodes de différentes formes, bâties à différentes époques depuis la dynastie des Tang.