JUILLET 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Israel Epstein

- Une vie exceptionnelle

 

 

En 1944, en uniforme de l’Armée de la Huitième Route, lors d’un reportage dans le nord du Shanxi.

Avec sa deuxième femme, Elsie Fairfax-Cholmeley, aux États-Unis, en 1946.

Le personnel de La Chine au présent a connu le sommet de la joie et celui de la douleur dans les quatre semaines allant du 22 avril au 26 mai 2005. Le 22 avril, nous avons joyeusement célébré le 90e anniversaire de notre bien-aimé rédacteur en chef honoraire Israel Epstein, et le 26 mai, nous avons été affligés par la triste nouvelle de sa mort.

Les parents socialistes d'Eppy ont été exilés de Varsovie, où Eppy (comme ses amis aimaient l’appeler) était né, pour avoir manifesté leur opposition au tsar de Russie. Ils ont emmené Eppy à Harbin, en Chine du Nord-Est, avant de déménager à Tianjin, où ce dernier a reçu son éducation. À l'âge de 15 ans, Eppy a commencé sa carrière de journaliste. Par son travail, il a développé un intérêt profond pour la révolution chinoise, alors en cours, et pour le Parti communiste chinois, et il s’est fortement identifié à leur cause.

En 1933, Eppy a rencontré Edgar Snow, le premier journaliste occidental à visiter Yan'an, et il a travaillé comme rédacteur au journal Democracy de Snow.

Pendant la guerre de Résistance contre l'agression japonaise (1937-1945), Eppy a agi comme reporter pour UPI sur les fronts de Tai'erzhuang dans le Shandong, et de Nanjing, Guangzhou et Wuhan. C'est durant cette période qu'il a lancé son Newsletter bihebdomadaire à Hongkong. Dans ce journal, Eppy parlait du combat des Chinois contre l'agression japonaise et faisait appel à l'aide internationale. En 1944, il a rencontré Mao Zedong, Zhou Enlai et d'autres dirigeants dans les bases révolutionnaires antijaponaises qu'il a visitées dans le nord du Shaanxi et à Jinsui, à la frontière du Shanxi et de la Mongolie intérieure. Par la suite, les reportages d'Eppy ont été publiés dans les journaux étatsuniens, britanniques et australiens.

En 1945, Eppy a continué de suivre les développements en Chine par son travail de rédacteur en chef aux Allied Labor News des É.-U., et il a fait l'impossible pour promouvoir la compréhension et l'amitié entre les peuples étatsunien et chinois. En 1947, aux États-Unis, il a publié son livre Unfinished Revolution in China dans lequel il parle de la guerre de résistance de la Chine et des problèmes de l’après-guerre.

En 1951, à l'invitation de Soong Ching Ling, vice-présidente honoraire de la RPC (Mme Sun Yat-sen), Eppy est revenu en Chine pour aider à fonder le premier magazine de langue anglaise de la RPC : China Reconstructs (prédécesseur de La Chine au présent), dont l’objectif était de présenter au monde la vraie situation de la Chine pendant la période de la guerre froide. En 1957, Eppy a obtenu la citoyenneté chinoise, et en 1964, il a joint les rangs du PCC. « J’aime la Chine et le peuple chinois. C'est cet amour qui lie mon travail et ma vie au destin de la Chine qui est maintenant ma demeure », a-t-il dit.

Eppy a travaillé comme rédacteur en chef de La Chine au présent, de 1979 jusqu'à sa retraite, en 1988, alors qu’il est devenu rédacteur en chef honoraire. Sous ses soins et sa direction, La Chine au présent a connu un développement la faisant la seule revue mensuelle multilingue complète de Chine.

Les Chinois voient en Eppy un grand combattant international. Il a publié beaucoup d’œuvres influentes sur la Chine, notamment : From Opium War to Liberation (1956); Tibet Transformed (1983); Women in World History – Soong Ching Ling (1992); et My China Eye - Memos of a Jew and Journalist (2004).

Lors du rassemblement soulignant son quatre-vingt-dixième anniversaire, Eppy a prononcé un discours qui exprimait son intimité et son identification avec la nation chinoise, de même que son engagement comme journaliste à faire des reportages authentiques sur la période tumultueuse de l’histoire chinoise dont il a été personnellement témoin.

L’éditeur