JUILLET 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

La guerre de Résistance contre l’agression japonaise : 60 ans d’empreintes et de séquelles

Cette guerre, méconnue en Occident, a laissé des traces indélébiles au cœur de la nation chinoise. Dans un reportage en quatre articles, nous vous présentons un document qui offre un panorama des malheurs et des enjeux de l’époque ainsi que des séquelles que l’on constate encore aujourd’hui.

Mao Zedong (au centre, au 1er rang) passe en revue les troupes qui vont au front de la résistance contre le Japon. Au front, les troupes de l’Armée de la Huitième Route livrent combat aux agresseurs japonais.

 

Lorsqu’ils évoquent la guerre de la Résistance contre l’agression japonaise qui a éclaté il y a plus de 60 ans, les Chinois éprouvent autant de chagrin que de colère. Leur lutte de résistance a duré quatorze ans (du 18 septembre 1931 au 15 août 1945). Cette guerre a fait de la Chine un pays en ruines et a engendré une catastrophe impossible à comptabiliser, sans compter les 35 millions de blessés et de morts, le dixième de la population chinoise, ainsi que des pertes de 600 milliards de dollars US. La Chine, considérée comme le principal théâtre des batailles en Orient au cours de la Seconde Guerre mondiale, est un pays qui a payé le prix fort. La souffrance que les fascistes japonais ont imposée aux Chinois est aussi cruelle que celle infligée aux Juifs par les fascistes allemands.

Les envahisseurs japonais croyaient que la nation chinoise était une ancienne ethnie vouée à la disparition et qu’ils pourraient la conquérir en trois mois. Pourtant, la nation chinoise a rassemblé une force indomptable et a fait preuve d’une volonté de lutte inébranlable dans cette catastrophe.  Le célèbre général de la Résistance Li Zongren a déclaré : « Les Chinois, poussés par la douleur, ont livré une guerre sacrée pour défendre leur pays, et en face de cet envahisseur puissant, le moral des troupes a été excellent, un fait sans précédent dans l’histoire. » La nation chinoise, encouragée par le Parti communiste chinois, a formé un front uni pour résister contre l’envahisseur et a remporté la victoire finale.

Au moment où la société internationale a apporté son aide à la Chine, la Chine a aussi tendu la main aux autres pays. Pour adoucir la situation difficile des armées alliées sur le champ de bataille de l’Asie du Sud-Est, la Chine a envoyé au combat 100 000 soldats en Birmanie. Xue Wendao, un vétéran du corps expéditionnaire, évoque : « Nous avons fait preuve d’une telle vaillance au combat que le général Joseph Warren Stilwell a été obligé de donner l’ordre de ne pas aller au front sans autorisation. »

Dans cette souffrance, la nation chinoise a gagné sa renaissance. Après la victoire de la Résistance, la Chine, qui était humiliée depuis 1840 par les puissances occidentales, s’est dressée de nouveau comme un pays indépendant. Au cours de ces quatorze ans de guerre, sur le champ de bataille chinois, il y a eu 1,5 million de morts, soit 70 % du nombre des blessés et des morts de l’armée japonaise au cours de la Seconde Guerre mondiale. Le rôle chinois a été largement reconnu par la société internationale. Le président Roosevelt des États-Unis a affirmé que s’il n’y avait pas eu la Chine, et que si la Chine avait été vaincue, le Japon aurait pu occuper l’Australie et l’Inde... La Chine était l’une des quatre puissances alliées et l’un des pays fondateurs des Nations Unies.

La victoire de la Résistance contre l’agression japonaise a été non seulement la victoire de la Chine, mais aussi la victoire de la civilisation et de la créativité sur la sauvagerie et la destruction, et une victoire de la vie contre la mort. Bien qu’elle ne puisse connaître cette guerre que par les manuels et les films, la jeune génération ne doit pas oublier cette guerre sacrée. Pour elle, c’est une responsabilité et un devoir. Il faut faire des efforts pour préserver l’authenticité de l’histoire. Selon Gerhard Schroeder, évoquer l’époque du national-socialisme, évoquer la guerre, évoquer les massacres raciaux et les crimes sont un devoir moral. Selon ses dires : « Nous devons lutter avec fermeté contre toutes les tentatives de ce type : que la souffrance apportée aux Allemands par la guerre neutralise les crimes de guerre, que les discussions sur les criminels se transforment en discussions sur les victimes et relativisent les crimes des nazis. » Ce point de vue est important pour le Japon qui faillit toujours à liquider la dette de ses crimes et à faire son examen de conscience.

Tous les gens doivent tirer des leçons au moment où ils évoquent avec douleur la guerre et travaillent à garder une vie menée dans la paix, la liberté et l’équité.