JUIN 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Actualités

Des géographes vont mesurer de nouveau

le mont Qomolangma

Quarante-cinq géographes et alpinistes ont commencé en avril dernier la quatrième enquête globale nationale sur le mont Qomolangma (Everest). La Chine a effectué des expéditions semblables en 1959, 1966 et en 1975. En 1975, l’altitude du mont avait été fixée à 8 848,13 mètres. On mesure de nouveau le mont pour vérifier la théorie selon laquelle le Qomolangma croîtrait d’environ un centimètre par année.

Selon Kang Shichang, chef de l’expédition, les chercheurs analyseront l’impact du réchauffement global sur les changements atmosphériques, l’évolution des glaciers, la biodiversité et les transitions écologiques. Parmi l’équipe de 45 membres, 24 sont des chercheurs, dont deux femmes. Les 21 autres membres sont du personnel de service. Les chercheurs effectuent leur recherche à une altitude de moins de 6 500 mètres, alors que les alpinistes tibétains collecteront des échantillons dans des secteurs situés à une altitude plus élevée.  Le projet prend fin au milieu du mois en cours. (China.org.cn)

 

Tourisme

 

Nyingchi, le trône du Soleil

Cette préfecture au nom si symbolique est située dans le sud-est du Tibet, au nord du fleuve Yarlung Zangbo et sur le cours inférieur de la rivière Nying.  Elle est limitrophe de l’Inde et du Myanmar. Sa population est de 260 000 habitants.

C’est une région de gorges profondes et de larges vallées à haute altitude où la végétation abonde. Le climat est tiède et humide et l’ensoleillement est particulièrement abondant. La route Sichuan-Tibet traverse la zone sur 410 kilomètres. Bayi est son centre politique, économique et culturel.

Les zones touristiques les plus importantes de Nyingchi sont les suivantes.

-         Zone Namjagbarwa : Elle abrite le pic du même nom, un sommet majestueux et abrupt qui n’a été conquis qu’en 1992 par une équipe sino-japonaise. On y trouve aussi le canyon du Yarlung Zangbo, le plus profond du monde.

-         Zone du lac Basum : Le lac couvre 25,9 km2 et sa partie la plus profonde est de 60 m. Ses eaux bleues et limpides et les montagnes verdoyantes qui l’entourent font penser à un paysage suisse. Non loin du lac, il y a un monastère de la lignée des Bonnets jaunes remontant au XVe siècle.

-         Zone du ravin Nangpo : C’est l’endroit pour admirer des grottes karstiques et des sources chaudes. Il y a aussi un monastère construit du temps du Ve dalaï-lama.

-         Zone du Yarlung Zangbo : Le tronçon du fleuve Yarlung Zangbo du village de Pailung au village de Pai du district de Mainling s’étire sur 120 km.  Le long du fleuve, c’est l’endroit idéal pour admirer les vastes vallées, les pics altiers des monts et des forêts primitives, sans oublier le célèbre coude du fleuve.

-         Zone de la ville de Bayi : La forêt de cyprès tibétains qui couvre dix hectares est le site le plus impressionnant. La hauteur moyenne de ces arbres est de 30 mètres et leur circonférence, d’un mètre. Le plus gros cyprès de Chine s’y trouve. Il mesure 50 mètres de haut, 5,8 mètres de circonférence et a environ 2 500 ans. Tout près on trouve aussi le roi des mûriers.

-         Zone du monastère Burqug Lamaling : Ce monastère de la lignée rouge a été construit entièrement en bois et combine les styles architecturaux chinois et tibétain.

-         Zone du mont Sejila : Ce mont fait partie de la chaîne Nyainqêntanglha, et la route Sichuan-Tibet traverse la région. Au col de ce mont, situé à 4 728 m, le panorama est particulièrement magnifique. Le mont Benri La, un mont sacré de la religion bon, est l’un des quatre monts sacrés du Tibet.

Il y a deux itinéraires pour découvrir la préfecture de Shannan. Le premier : Lhasa−lac Basum–Bayi−Lhasa est le plus approprié pour les excursions et les expéditions scientifiques. Le deuxième : Lhasa−Nyingchi−Mainling−Shannan offre une foule de paysages naturels et de sites historiques et culturels.

 

Us et coutumes

 

Beurre de yack et thé au beurre

Les Tibétains considèrent le beurre de yack comme un aliment essentiel duquel ils dépendent. Il est préparé à partir du gras de lait de la dri (femelle du yack) ou de la brebis. Le beurre de brebis, plus blanc, est produit en hiver; il est moins nourrissant et moins savoureux que le beurre de yack.

On utilise le beurre pour préparer une foule de choses, dont le thé au beurre, une boisson indispensable selon les Tibétains. Sa préparation consiste à infuser du thé en brique, puis à le mélanger avec le beurre de yack dans une baratte en y ajoutant un peu du sel. Une fois bien mélangé, on verse le thé dans une théière en poterie ou en métal, et on le réchauffe légèrement. Il est alors prêt à servir. Fort ou faible, plus ou moins salé et avec plus ou moins de beurre, la préparation du thé dépend du goût de chacun. Il faut éviter de boire ce thé froid, parce que ceci porte atteinte à l’estomac et aux intestins. C’est toutefois une excellente boisson qu’on trouve chez tous les Tibétains.

Mais comment fabrique-t-on ce beurre?

Les instruments nécessaires à la préparation du beurre de yack sont relativement simples : une baratte et une cuvette contenant de l’eau. La baratte est en bois et comprend trois parties :

1) La baratte proprement dite qui peut contenir de 60 à 80 kg de lait.

2. La kyalho, une planche dont le diamètre est un peu moins grand que le diamètre de la baratte; sur celle-ci, il y a cinq trous, un au milieu et les quatre autres disposés uniformément autour. Le trou du milieu est traversé par un bâton en bois ayant quelque 30 centimètres de hauteur de plus que la baratte. Le bâton en bois est toujours inséré dans la baratte.

3. Un couvercle en bois.

Chaque matin et chaque soir, les femmes versent du lait dans la baratte pour qu’il subisse une légère fermentation, et parfois elles y ajoutent de l’eau chaude pour aider à cette fermentation. Baratter le beurre exige de tenir fermement le bâton de bois et d’exercer une forte pression sur la kyalho pour qu’elle atteigne le fond du tonneau. Une fois relâchée, celle-ci remonte lentement. Ce procédé doit être répété près d’un millier de fois jusqu’à ce que le beurre se sépare du lait et flotte à la surface. À ce moment-là, la femme l’enlève et le met dans la cuvette contenant de l’eau froide. Elle pétrit ensuite le beurre et en saisit les moindres grumeaux pour en retirer les impuretés et le lait de beurre. D’habitude, le beurre est solidifié en boule. Pour le conserver, on dépose le beurre dans des sacs faits de cuir de veau ou d’estomac de mouton, trempés dans l’eau. Une fois l’ouverture cousue, le beurre est prêt à être entreposé et livré.