Février 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

La médaille du Prix du Camphrier.

 

Le Prix du Camphrier jouit d'une réputation impérissable

-Une initiative de Mme Soong Ching Ling

SHEN HAIPING

 

Onzième cérémonie de remise du Prix du Camphrier.

L'œuvre Mme Soong Ching Ling et ses enfants.

SOONG CHING LING (1893-1981) est un nom étroitement lié à celui du Dr Sun Yat-sen (1866-1925). Ce dernier a été un grand précurseur de la révolution chinoise et le père de la République de Chine; son nom est fortement associé au XXe siècle, à la paix mondiale et à la révolution chinoise.

Pour Mme Soong Ching Ling, la cour ombragée de grands camphriers de sa demeure de Shanghai était un endroit idéal pour flâner, se promener ou recevoir des invités. Elle aimait y planter des camphriers, parce qu'elle appréciait beaucoup cette espèce d'arbres pour sa fermeté, sa beauté et son parfum.

En 1985, quatre ans après la mort de Mme Soong, certains de ses admirateurs ont décidé d'établir un prix visant à affirmer et à commémorer son grand esprit d'abnégation. Sans aucun doute, leur décision était un témoignage de respect pour la regrettée Mme Soong. Mais quel nom donne-t-il à un prix voulant honorer la mémoire d'une personne de haute moralité? Tout le monde a répondu sans hésitation : " Le camphrier ".

La médaille plaquée d'or du Prix du Camphrier a été minutieusement frappée. De forme octogonale, le motif en son centre est celui d'un grand camphrier au feuillage touffu. Son concepteur est Shi Liangji. En tant que concepteur de la première génération après la fondation de la Chine nouvelle, M. Shi consacra tout son temps aux arts liés à la mise en scène du théâtre pour enfants. Sous les soins et la formation de Mme Soong Ching Ling, il a réalisé l'œuvre représentative, très connue en Chine, Mme Soong Qing Ling et ses enfants. " La conception de cette médaille réveille en moi la mémoire de  scènes bouleversantes comme celles de Soong Ching Ling, dans sa cour, affichant un sourire bienveillant et qui attend de recevoir ses invités; ou les grands camphriers aux branches et feuilles exubérantes ", rappelle M. Shi.

Créé en juin 1985, le Prix du Camphrier reconnaît l'ardeur et stimule l'initiative des travailleurs se consacrant à la grande cause des femmes et enfants. Ces derniers, prenant l'exemple de Soong Ching Ling, travaillent sans répit au mieux-être des femmes et des enfants. Ils apportent une grande contribution aux progrès de l'humanité et à la défense de la paix mondiale. En Chine, ce prix est extrêmement précieux, car il est synonyme de prestige et d'un droit sacré. On le décerne tous les deux ans.

La sélection des lauréats du Prix passe par les étapes suivantes : recommandation de ministères, commissions du Conseil des affaires d'État, provinces, régions autonomes et municipalités relevant directement de l'autorité centrale et organismes concernés; proposition du Bureau de sélection pour le Prix du Camphrier; et finalement, approbation du conseil de direction de l'Association chinoise du bien-être. 

En 2002,  après onze attributions du Prix du Camphrier, on comptait 85 lauréats. Les lauréats sont des personnes d'avant-garde qui se consacrent à la protection de la santé des mères et à l'œuvre de l'éducation culturelle et du bien-être des enfants. Parmi elles, on compte des auteurs de la littérature pour enfants qui jouissent d'un grand renom tant en Chine qu'à l'étranger (Bin Xin et Chen Bocui), des artistes connus en Chine (Zhang Leping et Yu Lan), de même que des enseignants et des travailleurs modèles.

Par ailleurs, huit Chinois (y compris Mme Chen Muhua) et étrangers qui œuvrent au renouveau de la cause de la protection de la santé maternelle et de l'œuvre de l'éducation culturelle ont obtenu le Prix du Camphrier. Actuellement, grâce au soutien vigoureux apporté par tous les secteurs d'activité, le travail relatif à ce prix a réalisé de grands progrès. Le Prix du Camphrier a eu des répercussions profondes dans la protection de la santé maternelle et du bien-être des enfants.   

Comme lauréats de ce prix, mentionnons aussi Mme Taltha Gerlach et M. Israël Epstein. Ces deux personnes ont non seulement fait partie des sept membres de l'Association chinoise du bien-être, fondée par Mme Soong Ching Ling, mais sont aussi deux personnes dignes de respect. Dans les années 1920, Mme Taltha Gerlach a été conseillère de l'Association chinoise du bien-être et une amie de Mme Soong. Elle avait été envoyée en Chine par l'Association des jeunes femmes chrétiennes des États-Unis. Elle s'était liée d'amitié avec Mme Soong et a participé au travail de la succursale de Shanghai de l'Alliance pour la défense de la Chine (ancêtre de l'Association chinoise du bien-être), dirigée par Mme Soong. En 1947, elle a été rappelée et est rentrée aux États-Unis; elle a toutefois continué à soutenir l'établissement dirigé par Mme Soong Ching Ling. Elle a fait appel au peuple américain et à la conscience des personnes de bonne volonté pour donner du matériel médical pour la protection de la santé des mères. En 1950, à l'invitation de Soong Ching Ling, Mme Gerlach est revenue en Chine pour s'adonner à des recherches sur l'éducation préscolaire et la protection de la santé des mères. Elle est décédée à Shanghai en 1995, à l'âge de cent ans, après 45 ans d'efforts consacrés à la protection de la santé des mères.

Pour ce qui est de M. Epstein, dans les années 1930,  il était un journaliste international renommé couvrant la révolution de la démocratie nouvelle. À Hongkong, en 1938, il a participé à la création de l'Alliance pour la défense de la Chine et est devenu membre du Comité central du Parti communiste chinois, en charge des communications internationales. Il est actuellement vice-président de l'Association chinoise du bien-être et rédacteur en chef honoraire de la revue mensuelle La Chine au présent (autrefois la Chine en construction) fondée par Soong Ching Ling. M. Epstein est un observateur perspicace. Beaucoup de ses écrits au style vivant portent sur le peuple chinois épris de paix et de justice. Son objectif consiste à permettre aux peuples du monde de bien connaître le cours de l'histoire du peuple chinois, plongé dans l'édification économique nationale et dans le développement vigoureux des forces productives de la société pour améliorer progressivement les conditions de vie et dans la lutte pour surmonter toutes les difficultés. En conclusion, il a exposé brillamment les changements énormes et profonds intervenus en Chine. Pour aider à maintenir les conditions actuelles de vie et la nouvelle mentalité des femmes et des enfants chinois, il demande aux peuples épris de paix de leur fournir une aide matérielle ou un soutien moral.

L'un des trois lauréats étrangers du Prix est M. Hara Jiro, un Japonais. Il a été le huitième récipiendaire du Prix du Camphrier en 1996. Il  est  professeur de musique dans une école secondaire. Même atteint d'un cancer, il a continué de tout son cœur à s'adonner aux échanges culturels sino-japonais pour les jeunes. À partir de 1980, il a développé des échanges culturels avec le Palais des enfants de l'Association chinoise du bien-être. Alors qu'il manquait de fonds, il a conseillé à ses élèves de poursuivre leurs études tout en ramassant des chiffons. Il a aussi trouvé la somme nécessaire au voyage d'une délégation artistique d'enfants chinois au Japon.

En 2000, des travailleurs et des gestionnaires d'élite ont obtenu le Prix du Camphrier. Ceux-ci participent depuis longtemps à la protection de la santé des mères et à l'œuvre de l'éducation culturelle des enfants. Parmi ces personnes, on trouve un grand nombre de travailleurs de la Chine de l'Ouest qui se dévouent pour ces causes et qui ont accumulé de riches expériences au fil de leur longue année de service. Ils ont apporté une contribution remarquable à la protection de la santé des mères et à l'œuvre de l'éducation culturelle.

Vingt années se sont écoulées. Les lauréats, appartenant à des métiers, âges, ethnies et pays différents ont apporté leur contribution inestimable. Leur esprit d'abnégation sert d'exemple et encourage les personnes qui travaillent à protéger la santé des mères et qui œuvrent à l'éducation culturelle à aller toujours de l'avant. Tous les travailleurs doivent déployer un tel esprit et continuer à contribuer de toutes leurs forces à l'obtention de brillants succès dans le nouveau siècle.

Pour propager progressivement le noble esprit de Mme Soong Ching Ling et propager le plus possible l'influence du Prix du Camphrier, la douzième remise de ce Prix en 2004, destinée aux peuples du monde, avait élargi la provenance de ses recommandations. En développant l'esprit d'abnégation, des efforts sont déployés pour sélectionner des personnes qualifiées ayant apporté une contribution remarquable à la protection de la santé des mères et à l'œuvre de l'éducation culturelle.

Pour le douzième Prix du Camphrier, les cinq candidats proposés sont : Mme Peng Peiyun, présidente honoraire de la Fédération nationale des Femmes de Chine, Mme Chen Xiangmei, célèbre activiste politique de la société internationale, M. Wu Dechen, premier délégué accrédité en Chine du Bureau de l'UNICEF, M. Bai Jianlong, directeur général de la société internationale Weixiao Lieche et M. Zhu Yantao, travailleur chargé des enquêtes et des recherches du Bureau des instructions des affaires criminelles du ministère de la Sécurité publique.

L'année 2005 marque le vingtième anniversaire de la création du Prix du Camphrier. Une cérémonie solennelle aura lieu au Grand Palais du Peuple de Beijing. Grâce au noble esprit de Mme Soong, un nombre croissant de personnes participent à la protection de la santé des mères et à l'œuvre de l'éducation culturelle.

SHEN HAIPING est vice-secrétaire général de l'Association chinoise du bien-être, fondée à Shanghai par Mme Soong Ching Ling.