DÉCEMBRE 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Shidian, un éden dans l’ouest du Yunnan

L’ouest de Yunnan est un lieu touristique des plus connus en Chine pour ses sites pittoresques, et aussi pour sa longue histoire qui s’entoure de mystère.

Les district de Shidian est situé dans cette région, sur la rive droite du Nujiang, blotti dans une vallée du prolongement de la chaîne Nushan. Peu connu pour la plupart des Chinois, ce petit district s’est fait parler surtout depuis le début des années 90.

Le mythe de l’ethnie Qidan

Peuplant autrefois le nord de la Chine, les Qidan, forts et belliqueux, avaient fondé une dynastie, celle ses Liao. Au début du XIIe siècle, une partie d’entre eux se joignaient aux Mongols, dirigé par Gengis Khan, le reste se mêlant avec d’autre peuples. Dès lors, cette ethnie disparut de l’histoire. Où sont-ils, les descendants des Qidan ? C’est là un mystère pour nos historiens dont certains tendent à les assimiler aux Dau’er qui vivent aujourd’hui en Chine du Nord.

Dans le district de Shidian, des ethnologues ont découvert une petite communauté ethnique qui grave ses inscriptions tombales en caractères qidan. Ailleurs, un panneau gravé de deux caractères Ye Lü a été trouvé dans un temple des ancêtres du village de Youwang du même district. A en croire les habitants du lieu, c’est pour commémorer leur ancêtre Asulu qui, selon des documents historiques ; était un descendant des Qidan qui s’étaient rallies aux Mongols. Un ancêtre d’Asulu s’était enrôlé dans l’armée pour combattre les rebelles du Sud-Ouest. L’examen de l’ADN du spécimen prélevé sur un sujet qui se dit être « descendant Qidan » à Shidian dénote une extrême ressemblance avec celui d’un spécimen d’os carpien de femme Qidan mis au jour par des archéologues au Sichuan, et celui d’une dent et d’un os crânien des Qidan authentifiés par des inscriptions tombales.

Les descendants des Qidan du district de Shidian conservent jusqu’aujourd’hui leur registre généalogique, A ce que racontent leurs aînés, leurs ancêtres devaient changent de nom de famille en fuirant la guerre. Dans le temple des ancêtre de la famille des Jiang, les hauts-reliefs sculptés à jour dans la porte d’entrée représentent justement des scènes de vie chez les Qidan.

Une petit ville historique

Connu comme le grenier du Yunnan de L’Ouest, Shidian contrôlait autrefois une route conduisant au Sud-Est asiatique. Trois grands fleuves sillonnent ce district doté d’un climat varié et de riches ressources végétales qui s’étagent sur des pentes à environ 2 300 mètres d’altitude. Dix mille ans auparavant, des hommes primitifs auraient y habité, attirés par les bonnes conditions de l’environnement, Vers la fin des années 80, des archéologues y ont découvert une fossile d’os crânien d’un homme primitif qui aurait vécu là pendant la dernière période de l’ère paléolithique il y a 8 000 ans .

La prospérité d’antan provenait du développement des voies de communication. Le transport par force animale favorisait le commerce avec les pays de l’Asie du Sud-Est, qui utilisait la route de la Sois du Sud (enliant la Chine à l’Inde) et la route du Thé et des Chevaux qui chassait vers l’Inde et le Birmanie le thé, les chevaux et les matières médicinales du Yunnan, du Sichuan et du Tibet.

Pendant les années 30 et 40, Shidian réapparut sur scène à la faveur de la Second guerre mondiale. La remarquable route Yunnan-Birmanie le traversait, permettant aux armées alliées de transporter le matériel de guerre de la Birmanie à la Chine pour soutenir la guerre de Résistance contre le Japon. Les habitants de Shidian ont participé en grand nombre à la construction de cette voie stratégique et y apporté leur contribution. Pendant trois ans de 1939 à 1941, au total 490 000 tonnes de matériel et 10 000 camions ont emprunté cette route. Qidan, sur la rive droite du Nujiang, éclata le combat d’interception de Haiposhan, à Shidian, les gens de l’endroit collectèrent vivre et fourrages pour ravitailler le front, accomplissant d’héroïques exploits. Yang Shizhao, un ancien soldat qui a aujourd’hui 84 ans, pleure à chaudes larmes quand il se souvient de la scène de combat. D’anciens militaires comme lui sont restés nombreux à Shidian, vivant comme des paysans après la guerre.

De nouveaux moyens de communication

Aujourd’hui, une nouvelle route, qui traverse Shidian du nord au sud, le fait communiquer avec l’autoroute Yunnan-Myanmar et Lincang, s’ouvrire bientôt au trafic vers les dix pays de l’ANASE. Grâce à cette route, Shidian atteindre Baoshan en 40 minutes, Dali en trois heures, et Kunming en six heures en voiture ? Et Shidian, sera à dix heures de la frontière Chine-Myanmar, le transport aérien et les nouvelles techniques de télécommunication rapprochent chaque jour davantage Shidian avec l’étranger ? La route Shidian-Myanmar resplendit de nouveau de vie et de dynamisme.

L’agriculture demeure le principale source de richesse des habitants locaux ? La production des céréales, du tabac et du sucre de canne constitue les trois industrie piliers de Shidian. L’élevage, l’exploitation forestière, l’arboriculture fruitière et l’industrie du thé dominent l’économie agricole. Shidian est aussi une base d’élevage de porcs dans la province. Tour en renforçant les industries pilier et les industries dominantes, les gouvernement local s’efforce d’améliorer la structure industrielle et de développer l’élevage des vers-à soie et la culture des champignons et des légumes.

Une villégiature sans pareille

Le tourisme devient un activateur de l’économie locale. A l’entrée de Shidian, un paysage champêtre s’offre à la vue du visiteur : d’une mer de verdure s’élèvent çà et là des volutes de fumée blanche qui s’échappent des toits dans le lointain ; un ruisseau limpide serpente à travers le village. Un fonctionnaire local, Zhu Guangliang, nous présent la beauté de Shidian, avec ses montagnes, ses plaines et ses vallées, à côté de ses forêts et lacs, « Vous pouvez prendre un bain dans la source thermale. On se croirait au paradis. » dit-il.

La source thermale la plus connue de Shidian ers la source de Shipiao, située dans la vallée du Nujiang, elle jaillit dans une station d’un km2, l’eau de la source cidre en gaz carbonique, présente une température de 50°C pendant toute l’année. « L’eau de la source thermale est bonne pour la santé ? Les arbres y sont toujours verts, dit Zhu Guangliang, Les touristes y affluent en grand nombre pendant les vacances, pour se délasser et jouir de la beauté de la nature. »

Une dotée d’une longue histoire, les ethnie Bulang, habite principalement la région de Mulaoyuan, à Shidian, et on ne la rencontre qu’au Yunnan. Son histoire écrite remonte au Ier siècle, environ à l’époque de la dynastie des Han. Bulang est l’une de sept ethnies de Chine dont la population n(atteint pas 100 000 habitants. Ils s’appellent Wu, Ai’wu ou Benren. Cette ethnie conserve jusqu’à maintenant sa langue, son habillement, sa croyance religieuse, ses us et coutumes ainsi que sa culture folklorique, représentée par des chantes des danses. Les Bulang croient non seulement au bouddhisme, mais aussi pratiquent les culte de la nature. Les Bulang de Shidian considèrent le cheval comme le symbole du bonheur et interdisent de le tuer ou d’en manger. Ils enterrent la dépouille du chevale même s’il est mort par accident et non de maladie. Ils sont d’excellents planteurs de théiers. Le fameux thé Pu’er est surtout un produit des régions peuplées de Bulang.

Le gouvernement local de Shidian s’efforce d’accélérer le développement et la réforme économiques pour améliorer les conditions de vie des habitants. Il espère stimuler le commerce et le tourisme local par de nouveaux investissements. Une série de projets sont mis en chantier : le parc industriel 707, le village écologique et culturel de Yaoguan, et le parc forestière du mont Sida qui reflète la culture des Bulang. Un nombre croissant de touristes chinois et étrangers affluent vers Shidian ;attirés par les merveilles de ce district perdu dans les montagnes.