DÉCEMBRE 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Combien de caractères y a-t-il dans la langue chinoise?

Parmi les quatre principaux systèmes d'idéogrammes anciens du monde, seuls subsistent les caractères chinois ayant pour origine les inscriptions sur carapaces de tortue et sur os d'animaux découvertes dans les vestiges de Yinxu, ville de l'époque des Shang (XVIIe à XIe siècles av. J.-C.) située dans l'actuelle province du Henan. Après plusieurs milliers d'années d'évolution, combien de caractères compte-t-on aujourd'hui dans la langue chinoise? M. Wang Yunzhi, professeur et directeur des études de doctorat en langue chinoise classique à l'université de Zhengzhou, affirme que, selon les récents acquis de son travail de recherche, à l'époque des Shang, il y avait quelque 4 100 caractères, dont 1 250 environ demeurent « vivants » aujourd'hui, c'est-à-dire qu'on peut trouver dans ces derniers des liens avec la langue actuellement utilisée. Dans le célèbre Dictionnaire étymologique des caractères, rédigé par Xu Zhen et datant de l'époque des Han de l'Est (25-220 apr. J.-C.), le premier dictionnaire linguistique de Chine, on trouve 9 353 caractères. Du fait que cet ouvrage a unifié les critères et normes de l'écriture chinoise, Xu Zhen, son auteur, est considéré par les spécialistes de toutes les époques comme un « sage des caractères chinois ». Dans un autre ouvrage, intitulé Yu Pian (Dictionnaire du jade), rédigé par un savant nommé Gu Yewang et mis à jour à l'époque des dynasties du Sud et du Nord (420-581), on trouve recueillis 16 917 caractères, mais après des révisions faites à l'époque des Tang et des Song, sa réédition en compte jusqu'à 22 726. Publié à l'époque des Song (960-1279), le Dictionnaire Guangyun, de Ding Du et autres, se compose de 53 523 caractères et est devenu ainsi le dictionnaire des temps anciens qui recueille le plus grand nombre de caractères. Puis à l'époque des Qing (1644-1911), par ordre de l'empereur Kangxi, le savant Zhang Yushu fit paraître le célèbre Dictionnaire de Kangxi où se trouvent rassemblés 47 035 caractères. Enfin, après la Révolution de 1911, qui mit fin aux dynasties chinoises, on a vu paraître le Grand dictionnaire de Chine de Ouyang Puchun et autres; celui-là compte plus de 48 000 caractères. Publié à une époque tout à fait récente, le Grand dictionnaire de la langue chinoise compte quant à lui plus de 56 000 caractères et est ainsi devenu le dictionnaire qui recueille, jusqu'à présent, le plus grand nombre de caractères chinois.

De source officielle, on a appris que, dans l'ensemble des pays ou régions du monde dominés par la culture chinoise, on compte quelque 1,5 milliard d'habitants, que le chinois est enseigné actuellement dans plus de 2 100 établissements d'enseignement supérieur de 85 pays et que quelque 30 millions d'étrangers sont initiés ou s'initient à la langue chinoise. (Quotidien du peuple)

Trouver un conjoint « convenable » devient difficile en Chine

Pendant sa dernière visite à la maison, les parents de Gan Xiaoge ont aligné cinq prétendants, espérant que l'ouvrière migrante, déjà considérée comme une vieille fille dans son village, puisse finalement se marier. « J'ai rencontré des hommes, mais aucun ne m'a jamais vraiment plu. Ils étaient soit ouvriers en construction ou travailleurs en usine. Je ne veux pas épouser quelqu'un qui n'a pas aussi bien réussi que moi », a déclaré Gan, une vendeuse de mobilier de cuisine à Beijing. Gan, 26 ans, a été une fois fiancée, mais a abandonné son fiancé, car il semblait incapable de pouvoir obtenir un salaire équivalent au sien. Depuis lors, elle n'a pas été en mesure d'obtenir un rendez-vous avec quelqu'un qu'elle apprécie. « Il y a beaucoup de filles comme moi », dit Gan. « Nous voulons toutes nous marier, mais nous tenons à nos exigences. » Les réformes économiques chinoises n'ont pas seulement changé le niveau de fortune des gens, mais aussi leurs vues sur le mariage et ce qu'ils recherchent chez un partenaire. Juste une génération auparavant, trouver quelqu'un ayant le bon profil politique était suffisant, maintenant pour de nombreuses personnes, c'est trouver quelqu'un ayant un important compte en banque qui est l'élément de choix le plus important. « En Chine, la beauté physique d'un homme n'est pas importante. Aucune fille ne viendra à lui s'il ne gagne pas bien sa vie », déclare une femme travaillant dans un bureau à Beijing.

Les statistiques officielles montrent que depuis que la Chine a lancé les réformes économiques dans les années 1980, son taux de mariage est allé en déclinant de manière progressive, d'un seuil en 1981 de 2,08 personnes se mariant pour chaque groupe de 100 personnes, à 1,26 personne en 2003. La migration en provenance de la campagne est la cause principale du déclin, ont déclaré les experts. La plupart des travailleurs migrants sont des femmes qui travaillent dans des usines telles que celles dans la ville de Shenzhen située dans le sud de la Chine, ou dans les magasins et les restaurants. Il y a plus d'emplois pour les femmes migrantes et elles ont une capacité de bénéfices de salaires supérieure aux hommes, qui ont tendance à être des ouvriers pauvrement payés travaillant dans le domaine de la construction. Peu de femmes migrantes souhaitent rentrer à la campagne pour épouser des fermiers. Et elles n'apprécient pas non plus les ouvriers migrants dans les villes qui gagnent moins qu'elles.
Il y a toujours beaucoup de gens qui se marient en Chine et le marché du mariage y est financièrement important, mais trouver un conjoint n'a jamais été aussi compliqué. Les femmes et hommes vivant en zone urbaine et menant une carrière connaissent aussi des difficultés, avec un taux de mariage dans les grandes villes telles que Beijing comme étant le plus bas de tout le pays.
La liste des conditions va en augmentant et reflète celles de nombreuses femmes vivant en zone urbaine. « Si je gagne 10 000 yuans et qu'il gagne 8 000 yuans, ce n'est pas un problème, mais si je gagne 10 000 yuans et qu'il gagne 5 000 yuans, cela ne va pas. Il serait préférable qu'il possède un logement, plutôt que nous ayons à économiser de l'argent pour en acheter un », a déclaré une fille interrogée. Ding Jua de la Fédération des femmes de Chine, une organisation quasi gouvernementale, dit que la raison principale pour laquelle un nombre croissant de personnes sont toujours célibataires dans leur vingtaine et même au milieu et à la fin de leur trentaine, est que les priorités ont changé.

« Il y a de plus en plus de gens qui portent davantage d'attention à leur carrière avant de fonder une famille », a déclaré Ding. « La pression liée au fait de trouver un bon emploi est bien grande de nos jours. »

Pour les hommes, essayer de gagner le cœur d'une femme, n'a jamais été aussi difficile. « Les femmes n'ont plus seulement des attentes matérielles par rapport aux hommes, mais aussi des demandes émotionnelles », a déclaré un homme lors d'une récente soirée de rencontre rapide. « Les femmes d’aujourd'hui ont besoin d'hommes qui soient attentionnés envers elles, qui les comprennent. Il est difficile pour les hommes d'accepter tout cela d'un seul coup. Traditionnellement en Chine, vous n'aviez pas besoin de ça. » La pression est forte pour les hommes et les femmes, car bien que la société chinoise soit devenue plus ouverte, il y a toujours dans l'état d'esprit général une attente vis-à-vis des gens pour qu'ils se marient et aient des enfants. Certaines personnes sont en train de se demander si la génération de leurs parents n'était pas mieux lotie. Gan, qui, comme les autres ouvriers migrants, travaille tous les jours de la semaine, a moins de temps et d'argent que ses homologues en col blanc pour explorer les lieux de rencontres. Elle ne va pas elle-même à la recherche d'un petit ami, mais se rend à des rendez-vous organisés par des parents ou amis pour rencontrer un inconnu. « Je me sens seule parfois... je veux vraiment me marier », a déclaré Gan. « De temps en temps, je me demande comment les choses pouvaient être aussi faciles pour mes parents, mais nous ne pouvons pas revenir à cette époque. Nous sommes plus astucieux maintenant et voulons une vie parfaite. »