Où passer le Nouvel An chinois?

XI WEN

Quatre destinations fort différentes pour ceux qui veulent passer une fête hors du commun en plein cœur de février.

À la recherche de la fête traditionnelle au Shanxi

À l’approche du Nouvel An chinois, les gens de la campagne qui vivent dans les environs de la ville de Yuci organisent tous l’horaire des travaux ménagers traditionnels à accomplir. D’abord, enlever les toiles d’araignée et la poussière sur la cuisinière. Puis, toutes les familles collent des sentences parallèles sur le chambranle de la porte, des papiers découpés et des estampes du Nouvel An aux couleurs éclatantes. Une ambiance joyeuse et festive règne dans le village. Cette tradition remonte à un millénaire. Les bons vœux exprimés dans les sentences parallèles expriment l’aspiration de la famille à une vie heureuse. De plus, on en colle aussi à l’entrée de l’étable et de la basse-cour en espérant une année de bonne production. Pour le repas du Nouvel An, les jiaozi (un genre de raviolis) sont presque toujours un plat essentiel, parce que leur forme ressemble à un taël porte-bonheur. Parfois, on mange à la fois des jiaozi et des nouilles. Dans les régions montagneuses plus pauvres, les gens qui ne peuvent se permettre de manger des jiaozi chérissent toujours la bonne tradition de préparer le mo (pain cuit à la vapeur). Le mo, confectionné avec de la farine de maïs, sert à la consommation familiale, alors que celui fabriqué de farine de blé et considéré comme un cadeau de la Fête du printemps, est réservé aux autres. Les représentations théâtrales, au contenu riche et varié et données par les villageois, sont les activités les plus animées pendant la fête du Printemps. Selon des statistiques, il y a plus de 200 types de représentations dans la province du Shanxi : le yangge, une sorte de danse populaire, l’acrobatie, les numéros de tambours et de gongs, etc. La représentation Marcher sur des échasses est la plus caractéristique de Yuci. Avec ses accessoires ingénieux, elle est bien appréciée des gens.

Dans la vieille cité de Yuci, admirer les feux d’artifice est une activité importante. Dès l’arrivée dans cette région, on peut entendre le claquement continu des pétards et s’extasier devant les beaux feux d’artifice. Yuci est l’une des villes les plus anciennes de la province du Shanxi. Bien avant l’époque de la dynastie des Zhou  (XI^e siècle- 771 av. J.-C. ), cette ville avait déjà pris forme. La vieille cité de Yuci, centrée sur le temple de Chenghuang, est traversée du nord au sud par l’axe d’une avenue. Des boutiques et des habitations sont alignées des deux côtés de la rue et occupent une superficie de 1 million m². Ce secteur constitue un exemple magnifique du style architectural des Ming et des Qing (1368-1911). Le soir du Nouvel An, presque tous les habitants de Yuci se rassemblent au centre de la vieille cité pour célébrer la fête des Lanternes et admirer les feux d’artifice.

Le mo (petit pain maison cuit à la vapeur, est considéré comme un cadeau approprié pour la fête.

À la découverte des paysages de neige de la Chine du Nord-Est

Autrefois, les touristes qui se rendaient dans le Nord-Est voulaient aller voir le givre dans la province du Jilin et les sculptures sur glace de la ville de Harbin au Heilongjiang. Ces deux dernières années, les programmes de ski et de tourisme au xuexiang (pays de la neige) sont bien accueillis. En 2003, le Nord-Est est devenu pour la première fois une région touristique importante de Chine.

Xuexiang est une très belle région neigeuse. Si vous ne voyez aucune trace de neige à Harbin ou à Mudanjiang, et même s’il n’y a qu’une mince couche de neige sur la route, ne vous inquiétez pas. La neige dans cette région est encore épaisse. Étant donné qu’il y neige durant la moitié de l’année et que la neige y atteint souvent 2 mètres, on appelle cette région un « pays de neige ». Une ferme de reboisement se trouve dans le bourg de Changding, ville de Hailin, province du Heilongjiang, à l’extrême nord de la Chine.

Dans un petit village, des dizaines de familles vivent dans des maisons en bois. Des sentences parallèles sont collées à toutes les portes des maisons, des lanternes rouges se balancent au vent et les toits, les arbres et la terre sont recouverts d’une neige immaculée. La neige épaisse sur le toit des maisons ressemble au glaçage à la crème d’un grand gâteau qui viendrait de sortir du four. Sous le soleil, les ombres des grilles dessinent des formes élancées et les rayons du soleil esquissent des traits dorés dans ce tableau blanc. À la tombée de la nuit, cette région de neige est encore plus belle. Ici, dans chaque cour, la neige a formé des congères dans lesquelles on met du poisson et de la viande en réserve, pour en prendre au besoin.

Dans cette contrée, les gens sont tous venus d’ailleurs. Auparavant, cet endroit était isolé du monde extérieur. Puis, la ferme a vu le jour, les gens sont venus, des arbres ont été abattus et replantés. Mais pour avoir une forêt artificielle, on ne sait pas combien d’années on devra encore attendre. M. Dong Wenhe, qui travaille depuis déjà 30 ans dans cette ferme, dit : « On éprouve des difficultés dans le secteur forestier; les travailleurs ne sont pas comme les paysans qui disposent quand même de la terre. Ici, à part les pommes de la terre, rien ne pousse. » L’exploitation du tourisme améliore les conditions de vie des travailleurs forestiers.

Là, on loue aussi des appartements aux touristes. Dans cette maison, le kang, (lit de brique chauffé par-dessous) est recouvert de couettes bien confortables. On y sent l’odeur du bois. Dong Wenhe vit avec sa mère et son fils. Les estampes de la fête sont déjà au mur, des graines de tournesol, des cacahouètes et des fruits secs sont posés sur la table. C’est une parfaite ambiance de fête. Pour le dîner, au menu, petits pains farcis, riz glutineux, et jiaozi. M. Dong, franc et sympathique, sert de l’alcool de sa fabrication. C’est une maison chaude et accueillante dans un monde de glace.

Et si on fêtait dans l’ancien bourg d’Anchang…

Pendant la fête du Printemps, on organise toujours une fête des Coutumes dans l’ancien bourg d’Anchang de Shaoxing, au Zhejiang. Petits ponts, cours d’eau et maisons typiques constituent le paysage caractéristique en Chine du Sud. Le petit bourg d’Anchang ne fait pas exception. Les maisons sont alignées sur les deux rives d’une rivière. Il y a des ponts en arches à chaque dizaine de pas,  un corridor couvert le long de la rivière et des sampans. Les gens du bourg semblent vaquer à leurs propres affaires, comme s’ils ne voulaient pas être dérangés par les bruits de l’extérieur. Les personnes âgées portent toutes un chapeau de feutre.

La ville de Shaoxing est connue parce que Lu Xun, un célèbre écrivain chinois, y est né et que la plupart de ses œuvres ont puisé leur sujet dans les événements de cette région.

La vie dans le corridor couvert est la vie typique du bourg d’Anchang. Ce long corridor possède plusieurs fonctions. C’est à la fois un endroit propice aux échanges commerciaux pour les gens de l’endroit, un passage principal d’entrée et de sortie du bourg et le domaine privé de chaque famille. Dans ce corridor, on fait du commerce, on cuisine et on mange. À cause du corridor, la vie des habitants du bourg se passe quasiment en public. Chacun sait ce que fait son voisin, d’ailleurs tous semblent prendre plaisir à partager sa vie. Ils passent leur vie privée dans un endroit public! De temps en temps, on peut voir les gens manger dans le corridor, leur bol en main, ou se reposer en s’appuyant contre la balustrade. Certaines gens y ont même apporté leur fauteuil pour faire une petite sieste sous le soleil d’hiver.

Après une longue marche, il est agréable de faire une pause dans une maison de thé située dans le corridor. C’est vraiment une ancienne maison de thé : les tables et les banquettes sont peintes en noir, mais la couleur a subi la patine du temps. Quelques clients prennent le thé en bavardant et en fumant tranquillement. Choisir une place en face de la porte et demander une tasse de thé à dessin bleu, y a-t-il encore une chose plus agréable que cela?

Pourquoi pas le farniente sous le soleil et à la mer ?

L’île de Hainan est l’endroit idéal pour profiter d’une oasis de soleil au cœur d’un hiver rigoureux. Il est possible de jouer au golf au bord de la mer, de faire de la plongée ou de pêcher en haute mer.

L’île de Wuzhizhou est le lieu idéal pour les plongeurs. Cette île se trouve dans la baie de Sanya, à 2,7 km de la côte. Là, les ressources ne sont pas détruites et l’eau est limpide. Vous découvrirez des coraux multiformes et multicolores et une variété de poissons tropicaux. Cette belle île attire les plongeurs professionnels et amateurs et leur laisse un souvenir inoubliable.

La baie de Yunlong est située dans la région touristique du mont Tongluo, en banlieue de la ville de Wenchang, dans l’est de l’île de Hainan. Grâce à sa localisation plus éloignée, son paysage naturel est bien protégé. Par rapport à l’animation de Sanya, la baie de Yunlong est un paradis. En suivant l’ancienne route, vous arrivez au sommet du mont Tongluo qui se trouve à l’extrême est de la province de Hainan. Là-haut, le panorama de la forêt tropicale s’étendra devant vous. Sur la falaise, c’est l’immensité de la mer. Pêche nocturne en haute mer et retour au petit matin les bras pleins, promenade dans le marché de poissons, excursion dans la forêt tropicale luxuriante, visite d’un village et d’une famille de pêcheurs, voilà quelques exemples du programme touristique qui vous attend.

Après 30 km vers l’est de la ville de Haikou, c’est le bourg de Xinpo de la ville de Qiongshan. De là, pour 7 yuans, une moto vous conduit au village de Chili. Si l’on appelle ce village « la retraite utopique », c’est d’abord parce que le transport vers ce village n’est pas facile et que, jusqu’aujourd’hui, les touristes n’y ont pas encore afflué; en outre, la structure du village est particulièrement attrayante. Les routes sont pavées avec des pierres de lave bien ordonnées et la construction aérée des maisons des villageois est particulièrement remarquable. Même en plein été, pour dormir, on doit se couvrir d’une couverture sans avoir besoin de climatiseur.

Dans le village, presque tous les membres de la centaine de familles ont le même nom : Qin, sauf les femmes mariées. Mais le plus typique, c’est que les maisons des villageois sont des maisons de plain-pied en bois et en pierre, couvertes de tuiles. Le seuil, qui arrive aux genoux, est destiné à protéger la maison de l’entrée des porcs, des canards et de l’eau de pluie.