Janvier 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

La «carte verte » de Chine, un document convoité?

ZHANG HUA

La Chine a commencé à délivrer des cartes vertes, mais il ne suffit pas de l’espérer pour la détenir…

Depuis dix ans, Louise Cadieux vit hors du Canada, son pays d’origine, où vit encore sa mère. Bien évidemment, pour elle, il est important de rester en contact étroit avec sa mère et de pouvoir se rendre rapidement la voir si nécessaire. Dans les locaux de la section française de notre revue, où elle travaille depuis 1998, elle nous a révélé : « Actuellement, je détiens un permis de résidence pour étrangers en Chine et un visa de travail qui doit être renouvelé une fois par année. Bien que, jusqu’à maintenant, cette carte ne m’ait pas causé de problèmes pour travailler, faire du tourisme et habiter en Chine, lorsque je veux me rendre au Canada ou voyager hors de la Chine, il faut remplir des formalités qui exigent du temps. Ce n’est pas très pratique. » Par conséquent, lorsque Louise a eu vent de l’implantation du système de la « carte verte », elle a déclaré y être intéressée. 

Bien sûr, pour Louise, demander une carte verte de Chine, c’est aussi une affaire de sentiments : « avec une carte verte, je me sentirais plus intégrée au pays où j’habite », déclare-t-elle.

Aujourd’hui, il y a de plus en plus d’étrangers qui aiment la Chine et qui veulent y travailler. D’après certains documents, il y avait plus de 100 000 habitants dans les grandes villes comme Beijing, Shanghai et Guangzhou en 2004.

La mise en application de la carte verte

Les Méthodes de gestion et la ratification du droit de résidence permanente des étrangers, promulguées le 15 août dernier par le ministère de la Sécurité publique et le ministère des Affaires étrangères, ont attiré tout de suite l’attention des étrangers résidants en Chine.

M. Hao Chiyong, assistant du ministre de la Sécurité publique, souligne : « À la suite de l’approfondissement de la mondialisation économique, de la réforme et de l’ouverture de la Chine, ainsi que de l’amélioration de l’économie de marché socialiste, la Chine a besoin de personnels étrangers de calibre supérieur qui viennent faire du commerce et investir en Chine ou travailler dans le domaine des sciences et techniques ou de la culture. Parallèlement, certaines de ces personnes expriment le désir de résider à long terme en Chine pour se consacrer à leur profession et profiter d’un habitat qui leur convient.

M. Liu Jiong, inspecteur général du secteur des médicaments de la succursale de Shanghai de la société Luode est un Chinois ayant la nationalité américaine. Selon lui, le système de la carte verte de Chine, qui ressemble à celui pratiqué dans le monde, revêt une portée importante. À l’heure actuelle, la Chine fait face à une situation où les personnes compétentes se déplacent vers l’extérieur ; dans ce contexte, la mise en application de la carte verte permet de préparer le terrain pour attirer les personnels qualifiés étrangers à venir en Chine.

D’après certains documents, en 2004, le volume total du commerce extérieur a dépassé 1 000 milliards de dollars US, ce qui place la Chine au deuxième rang après les États-Unis pour ce qui concerne l’introduction des capitaux étrangers. Ce chiffre montre que la Chine est en train de devenir un moteur de croissance de l’économie mondiale. En Chine, le taux de croissance de la fortune est plus rapide, et les occasions de s’enrichir, plus nombreuses que dans les autres pays. Encouragée par cette situation actuelle, la Chine a mis en application le système de la carte verte. La promulgation des Méthodes de gestion et de ratification du droit de résidence permanente des étrangers est la réponse du gouvernement chinois pour s’adapter à la situation de la mondialisation et standardiser la résidence permanente des étrangers en Chine.

Selon l’explication de certains spécialistes, à l’heure actuelle, dans le monde, le système de la carte verte existe seulement dans cinq pays, dont les États-Unis, l’Australie, le Canada, mais sous la pression de la circulation de la main-d’œuvre à l’échelle internationale, la Grande Bretagne et l’Allemagne, qui persistaient toujours à ne pas être des pays d’émigration, ont aussi délivré une carte verte aux personnels étrangers ces trois dernières années. Délivrer une carte verte aux étrangers n’est pas seulement un besoin des échanges internationaux d’un pays, mais aussi la  capacité d’un État à montrer sa puissance.

Ding Xueliang, professeur adjoint de l’Université des sciences et techniques de Hongkong, a affirmé que, depuis les 25 ans de la réforme et de l’ouverture de la Chine, sauf les personnes qui sont sorties de la Chine pour travailler ailleurs, il y avait 600 000 personnes qui étaient allés étudier à l’étranger, dont 450 000 étudient et travaillent encore à l’extérieur du pays. Parmi eux, beaucoup ont obtenu le droit de résidence permanente ou la carte verte du pays d’accueil. Si la Chine ne fournit pas des conditions convenables permettant d’accepter la demande de résidence permanente des étrangers, l’absorption des personnes qualifiées restera moindre. En ce sens, la mise en application du système de la carte verte est une bonne mesure.

Qui peut obtenir la carte verte ?

En vertu des  Méthodes de gestion et la ratification du droit de résidence permanente des étrangers, la personne qui désire obtenir la carte verte de Chine doit avoir joué un rôle important permettant d’encourager le progrès social, le développement des sciences et techniques et de l’économie de Chine, avoir effectué un investissement direct relativement important, apporter une contribution importante à la Chine ou être une personne spéciale et nécessaire pour l’État ; cette carte peut aussi être accordée pour assurer la réunion entre  époux, celle des mineurs avec leurs parents (père et mère), le refuge des personnes âgées chez des parents.

Mme Cadieux remplit les conditions d’une personne ayant apporté une grande contribution à la Chine. Grâce à son excellent travail, le gouvernement chinois lui a conféré le prix de l’Amitié, le prix le plus élevé à être décerné aux experts étrangers en Chine. Pour cette raison, elle a bonne confiance d’obtenir une carte verte. Actuellement, la maison d’édition où elle travaille procède aux démarches pour l’aider à présenter cette demande. Selon ses dires, une fois la carte obtenue, sa vie en sera facilitée. Bien sûr, le cas de Louise n’est pas un cas isolé en Chine.

Laolunso est un Allemand qui habite à Beijing depuis onze ans et qui travaille comme interprète principal pour une société transnationale. Il aime la culture chinoise et songeait à obtenir le droit de résidence permanente en Chine. Pour cette raison, il s’est rendu à la division de l’administration de l’entrée-sortie des frontières pour les étrangers du Bureau de la Sécurité publique de Beijing afin d’y obtenir une consultation. Toutefois, le résultat l’a un peu déçu.

« D’après les informations reçues, obtenir la carte verte est vraiment une chose difficile; je dois être marié ou avoir été un professeur d’allemand dans une école supérieure chinoise depuis 5 ans », dit-il. Pourtant, bien que Laolunso ne puisse pas obtenir immédiatement une carte verte, la stabilité économique et sociale peut favoriser le développement de son poste, et en ce sens, il ne se sent pas trop déçu.

À ce propos, M. Cai Zikun, directeur de la division de l’administration de l’entrée-sortie des frontières pour les étrangers du Bureau de la Sécurité publique de Beijing, fournit une explication : « Le seuil à franchir pour obtenir la carte verte de Chine est élevé, ce qui ressemble à celui des pays qui ne sont pas des pays d’émigration. Cette situation se conforme avec la coutume internationale et la situation concrète de la Chine ». Le professeur Xia Xueren, du département de sociologie de l’université de Beijing, a exprimé pour sa part : « La Chine ouvre déjà cette porte; désormais, elle pourra fournir davantage de commodités et de possibilités de résidence aux étrangers résidant en Chine. »

De quel œil les Chinois voient-ils la carte verte ?

Il y a cinq ans, l’Italien Claudio et sa femme ont ouvert une ferme de culture à Shilipu, près de l’aéroport de la Capitale. Claudio a même invité un cuisinier italien à fonder un restaurant sur la ferme. En outre, il a mis en place des installations de loisirs et de gymnastique, ce qui encourage les diverses activités d’agrotourisme comme la cueillette des fruits, la culture des légumes, etc.

Il est un autre exemple du nombre grandissant d’étrangers qui travaillent en Chine, et ce nombre n’ira sûrement pas en diminuant. Le nombre des étrangers qui travaillaient à Shanghai en 2003 avait augmenté de 28 % par rapport à 2002, et de janvier à août de 2004, ce chiffre était passé à 38,6 % par rapport à la même période de 2003.

Il est sûr que le système de la carte verte ouvre une porte permettant de faciliter l’entrée de la main-d’œuvre étrangère en Chine. Beaucoup de Chinois craignent que l’entrée de nombreux étrangers ne vienne menacer les possibilités d’emploi des Chinois. Est-ce vrai?

Le directeur de la division du marché de la main-d’oeuvre du département de l’embauche et de la formation du ministère du Travail et de l’Assurance sociale a révélé que, à la fin de 2003, il y avait environ 90 000 étrangers occupant légitimement un emploi. Ceux-ci étaient dispersés principalement dans les régions côtières du Sud-Est et dans les grandes villes, comme Shanghai, Beijing, Dalian, les provinces du Guangdong et du Jiangsu. Les postes de travail recherchés par les étrangers ne concernent que l’enseignement, la gestion et les sciences et techniques de haut niveau. La gamme des emplois couvre tous les métiers.

M. Liu Zhenrong, inspecteur général des ressources humaines internationales du groupe Langsheng, dit : « Au moment de l’embauche, la société considère surtout deux aspects. L’un touche l’expérience et les compétences personnelles, l’autre l’adéquation entre la demande et les besoins de la société. Si ces deux aspects s’harmonisent, que ce soit des Chinois ou des étrangers, la société peut les accepter sans discrimination. Pour nous, le plus important, c’est d’adopter la perspective de l’entreprise. »

Selon les explications fournies par le professeur Yao Yuqun de l’Institut du travail et du service du personnel de l’Université du peuple de Chine, dans le monde, il y a une norme officieuse en matière d’embauche : n’importe quel pays qui emploie une personne étrangère peut, en général,  offrir des politiques préférentielles à l’expert ou au personnel qualifié très demandé. Mais le pays doit garder toujours une attitude prudente à l’égard des étrangers qui cherchent un métier dans lequel se rassemble beaucoup de main-d’oeuvre locale. En général, on considère d’abord l’intérêt des travailleurs locaux, car on ne peut ouvrir entièrement le marché de l’emploi aux étrangers.

Maintenant, le gouvernement chinois commence à prêter attention à l’embauche des étrangers et à l’influence que ces étrangers exercent en Chine.

Mme Gao Lin révèle pour sa part : « Notre travail est d’assurer l’emploi des Chinois et de résoudre le problème de leur embauche. Nous encourageons l’introduction des étrangers dans des postes de travail que les Chinois peuvent difficilement combler, comme les techniques de pointe et la gestion, postes dont notre pays a besoin, mais bien sûr, nous n’encourageons pas l’embauche de travailleurs étrangers courants.

En tant que pays ouvert sur l’extérieur, le personnel qualifié étranger venant en Chine peut apporter une expérience utile à notre pays.»

À la suite de l’installation de filiales de sociétés étrangères en Chine, des experts et des spécialistes des techniques de pointe ont aussi fait leur apparition dans notre pays. Ils nous apportent non seulement leurs expériences avancées en la matière, mais ils font également mieux connaître la Chine dans les pays étrangers, ce qui favorise le développement du marché et son exploitation, influence les activités sociales, la conception culturelle et les coutumes chinoises et approfondit la réforme et l’ouverture du pays.

Document

Qualifications exigées pour faire une demande d’une carte verte de Chine

Les Méthodes de la gestion et la ratification du droit de résidence permanente des étrangers énonce :

Avoir investi directement en Chine et avoir une situation d’investissement stable et une bonne notification pour la contribution pendant trois ans d'affilée;

Détenir un titre supérieur tel que vice-directeur général, professeur adjoint ou une qualification professionnelle depuis quatre ans (avoir totalisé plus de 3 ans de séjour en Chine) et une bonne note pour la contribution.

Avoir fait une contribution exceptionnelle en Chine, pour ce genre de personnes, la carte est aussi délivrée au conjoint (e) et aux enfants de moins de 18 ans ;

Obtiennent la qualification de résidence permanente chinoise les conjoints (es) étrangers (ères) des Chinois, les conjoints des étrangers qui sont mariés depuis au moins cinq ans et qui ont séjourné en Chine depuis cinq ans (9 mois par an au moins en Chine, et y avoir une habitation stable et une vie assurée) ;

Une personne âgée de plus de 60 ans, sans parent direct à l’extérieur de la Chine, qui est venue en Chine chercher refuge chez des parents directs, qui y habite déjà depuis cinq ans révolus (9 mois par an au moins en Chine, et y avoir une habitation stable et une vie assurée).

Processus de demande de la carte verte de Chine

D’abord, il faut se rendre au service de l’entrée-sortie des frontières du Bureau de la Sécurité publique de Beijing pour demander une consultation et préparer ensuite les documents nécessaires qui seront présentés avec le formulaire rempli. Six mois plus tard, la décision est rendue par le Bureau de la Sécurité publique de Beijing qui confirme l’acceptation ou le rejet de la demande.

Adresse du Service de l’entrée-sortie des frontières du Bureau de la Sécurité publique de Beijing

2, rue Andingmenwai, arrondissement Dongcheng, Beijing

Tél. pour consultations : 8402-0101

Heures de service : 8h30-16h30