Les
Dong
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Village dong. |
« Le banquet qui barre la route », la façon des Dong
d’accueillir les visiteurs. |
Femmes dong de Congjiang du Guizhou. |
Les Dong, qui comptent 2,5 millions de personnes,
habitent des villages nichés dans des collines qui parsèment une
vaste étendue du territoire s’étendant aux frontières de deux provinces
et d’une région autonome : le Hunan, le Guizhou et la région
autonome zhuang du Guangxi.
Située
à pas plus de 300 km au nord du tropique du Cancer, la région
peuplée par les Dong jouit d’un climat doux et de précipitations
annuelles qui atteignent quelque 1 200 mm. Les Dong cultivent
d’énormes arbres qu’ils abattent et envoient dans les marchés comme
bois de construction. Ils cultivent aussi les camélias, les théiers
et les arbres à laque. Le sapin est l’arbre préféré des gens de
cette ethnie, et ils le cultivent à grande échelle. Lorsqu’un enfant
naît, les parents plantent une jeune pousse de sapin pour leur bébé.
Lorsque l’enfant atteindra 18 ans et se mariera, les sapins
qui auront grandi aussi seront abattus et utilisés pour construire
la maison des jeunes mariés. C’est pour cette raison qu’on appelle
les sapins les « arbres de 18 ans ». Avec l’introduction des méthodes
scientifiques de culture, un jeune sapin peut maintenant atteindre
la maturité en huit ou dix ans, mais l’expression est toujours en
usage chez les Dong.
La culture est également une autre activité des
Dong. Ils cultivent le riz, le blé, le millet, le maïs et la patate.
Les cultures les plus rentables sont le coton, le tabac, le colza
et la fève de soja.
N’ayant pas eu d’écriture avant 1949, beaucoup
de Dong ont appris à lire et à écrire le chinois. En 1958, des philologues
envoyés par le gouvernement central ont aidé à élaborer une langue
écrite dong sur la base de l’alphabet latin.
Histoire
Au temps des dynasties des Qin et des Han (221 av. J.-C.
– 220 apr. J.-C.), plusieurs tribus vivaient dans ce qui
est aujourd’hui le Guangdong et la région autonome zhuang du Guangxi.
Les Dong, descendants de l’une de ces tribus, vivaient dans une
société esclavagiste. Durant les Tang (618-907), la société esclavagiste
a peu à peu cédé la place à une société féodale. L’agriculture s’est
développée rapidement sous les Qing (1644-1911) dans les régions
des Dong situées dans le sud-est du Guizhou et le sud-ouest du Hunan.
La production du riz s’est améliorée avec l’amélioration des installations
d’irrigation. Des artisans ont fait leur apparition dans les villes
dong. Les marchés et les affaires ont commencé à prospérer. Dans
la période qui a suivi la guerre de l’Opium de 1840-1842, les Dong
ont souffert davantage de la pauvreté, car ils étaient exploités
par les impérialistes, les officiels des Qing, les usuriers et les
seigneurs terriens. Après la fondation du Parti communiste en 1921,
les Dong ont commencé à lutter pour leur émancipation. Ils ont souvent
servi de guides pour l’armée rouge chinoise et ils lui ont fourni
des céréales durant la Longue Marche. En 1949, des unités de guérillas
organisées par les Dong, les Miao, les Han, les Zhuang et les Yao
ont combattu avec l’Armée de libération pour libérer Longsheng.
En 1951, on a fondé le district autonome dong, zhuang, miao et yao
de Longsheng. Cette fondation a été suivie par la mise en place
du district autonome dong de Sanjiang du Guangxi, du district autonome
dong de Tongdao du Hunan, du département autonome miao-dong du sud-est
du Guizhou et du district autonome dong de Xinhuang au Hunan. Maintenant,
beaucoup de Dong assument des fonctions gouvernementales. Également,
les Dong possèdent des industries de fertilisants, de ciment et
des papeteries.
Us et coutumes
Habitation. Les
Dong vivent dans des villages qui regroupent quelque 20 à 30 maisons
bâties près des cours d’eau. Il y a également de gros villages de
700 ménages. Les maisons, bâties en bois de sapin, ont habituellement
deux étages. Celles qui se dressent sur des versants abrupts ou
près des cours d’eau sont habituellement bâties sur pilotis; les
gens vivent aux étages supérieurs et le rez-de-chaussée est réservé
aux animaux domestiques et au bois de chauffage. Autrefois, les
riches paysans et les seigneurs habitaient dans de grosses maisons
avec des poutres sculptées et des colonnes peintes. Dans la plupart
des villages, les sentiers sont pavés de graviers, et on retrouve
des étangs. La présence d’une tour du tambour est une caractéristique
des villages dong. Les rencontres et les célébrations s’y tiennent
devant, et les Dong s’y réunissent pour danser et célébrer le Nouvel
An. La tour du tambour du village Gaozhen de la province du Guizhou
est particulièrement élaborée. Elle a 13 étages et elle est
décorée de motifs de dragons, de phénix, de fleurs et d’oiseaux.
L’architecture folklorique liée à la construction
des ponts est également spectaculaire. On utilise le bois, les arches
en pierre, des dalles de pierre et du bambou pour construire les
ponts. Les ponts couverts, que les Dong ont surnommés pont « Fengyu
qiao » (vent et pluie), sont renommés pour leur style
architectural unique. Le pont « Fengyu » de Sanjiang a
165 mètres de long, 10 mètres de large et s’élève de 10
à 20 mètres au-dessus de l’eau. Les tuiles du toit sont gravées
de motifs de fleurs, et sur les côtés, on trouve cinq constructions
ressemblant à des pagodes et à des pavillons à plusieurs étages
joliment décorés de sculptures. Il dispose d’un passage piétonnier
avec des rampes, et des bancs sont disposés pour que les gens puissent
s’asseoir et profiter du beau panorama des environs.
Alimentation. Le
régime alimentaire des Dong comprend surtout du riz. Dans les régions
montagneuses, on mange le riz glutineux avec des piments et des
légumes marinés.
Habillement. On
utilise habituellement du matériel tissé à la maison pour confectionner
les costumes traditionnels, des tissus plus raffinés et de la soie
pour la décoration ou pour la confection des costumes portés lors
des fêtes. Le matériel tissé à la machine et teint en noir et violet
ou bleu est de plus en plus populaire.
Les hommes portent habituellement une veste courte
boutonnée sur le devant. Dans les régions montagneuses du Sud, ils
portent des vestes sans col et des turbans. Les femmes portent la
jupe ou le pantalon ornés de magnifiques broderies à l’ourlet. Les
femmes enveloppent leurs jambes et leurs têtes de foulards, et elles
portent les cheveux en chignon.
Folklore et
fêtes. Beaucoup de légendes et de poèmes populaires, couvrant
une large gamme de thèmes, ont été transmis de génération en génération.
Les airs sont très enlevants, alors que les paroles sont subtiles,
indirectes et profondes. Le chant et la danse sont deux aspects
importants de la vie des Dong. Les adultes enseignent les chants
traditionnels aux enfants, et les jeunes hommes les chantent. Les
Dong célèbrent beaucoup de fêtes : fête du Printemps, fête
de la Vénération du bœuf, fête de la Nouvelle Récolte, fête de la
Pure Clarté et fête des Barques-dragons.
Mariage. Avant
1949, la famille patriarcale féodale était l’unité sociale de base.
Les femmes occupaient le rang social le plus bas et on leur interdisait
de toucher les objets sacrificiels. Les filles vivaient séparément
aux étages supérieurs et on ne permettait pas aux hommes de leur
rendre visite. Après le mariage, les femmes obtenaient une petite
parcelle de la « terre pour les femmes » qu’elles cultivaient
à titre privé. La monogamie a toujours été pratiquée. Les couples
sans enfant avaient la permission d’adopter des fils, et seuls les
hommes pouvaient hériter de la propriété familiale. La jeune mariée
continuait de vivre avec ses parents. Elle se rendait dans la maison
de son mari seulement aux jours de fête et lors d’occasions spéciales.
Elle vivait en permanence avec son mari seulement après la naissance
du premier enfant.
Funérailles. Les
rituels funéraires des Dong sont semblables à ceux des Han, mais
à Congjiang, la personne décédée est placée dans un cercueil qui
est mis à l’extérieur sans être enterré. Avant 1949, les cérémonies
funéraires étaient très élaborées, mais elles ont été beaucoup simplifiées
depuis. Les Dong croient au culte des ancêtres et vénèrent de nombreux
dieux et esprits. Ils ont beaucoup de respect pour une « sainte
mère » à laquelle ils érigent des autels et des temples dans
les villages.
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