08/ 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Le monastère Tolin

HUANG JUNYAN

Bien qu’il soit peu connu, ce monastère tibétain est réputé pour ses fresques magnifiques et ses 108 chorten.

 
  La porte principale du monastère Tolin. La porte principale de la salle Marpo (salle rouge).

SITUÉ dans le nord-ouest du district de Zhada, dans la région d’Ali de la région autonome du Tibet, le monastère Tolin est l’un des monastères les plus anciens de la région. Il a été fondé au début du XIe siècle par Yeshe-O, un dévot bouddhiste et un roi exceptionnel de l’ancien royaume tibétain de Guge. La superficie qu’occupe ce monastère est particulièrement importante. En réalité, le chef-lieu de district s’y trouve. Aujourd’hui, on peut y voir sa partie centrale et ses ruines. Les magnifiques chorten (stupas) en argile, qui se dressent le long des rives de la Sutlej et qui encerclent le monastère, étaient à l’origine organisés en groupe de 108, d’où leur nom. Après la première construction, leur nombre avait atteint plus de 500. Plus tard, une grande partie de ces chorten a été détruite par les inondations de la Sutlej.

Au creux de la vallée, les murs rouges du temple Tolin et les chorten constituent un paysage particulier. De plus, en plus des moines, il n’est pas rare d’y voir des Tibétains et des Tibétaines qui font tourner la roue de la Loi et prient le ciel avec ferveur.

Depuis 1996, ce monastère millénaire fait partie de la liste des unités sous protection du Conseil des affaires d’État.

 
     

Le nom du monastère signifie « monastère éternellement suspendu ». Dans l’histoire tibétaine, le monastère Tolin occupe une position déterminante, car il était un lieu de traduction des sutras de l’indien au tibétain et de propagation du bouddhisme. Les écrits de Yeshe-O, d’Atisha, de Rinchen Zangpo et d’autres personnages renommés du bouddhisme ont tous pris le monastère Tolin comme contexte. Ce monastère, à la construction parfaite, se compose des salles du Mandala de Yeshe-O, Karpo (salle blanche), Marpo (salle rouge), des 18 Arhats, du Bouddha Maitreya, des Gardiens, d’Atisha, de Rinchen Zangpo, des habitations des moines et des chorten. Aujourd’hui, grâce aux salles qui subsistent, on peut imaginer la magnificence passée de ce temple.

L’architecture du temple combine les influences indienne et népalaise et réunit le style bouddhique des quatre coins du pays. Le grand maître indien Atisha y a enseigné les canons bouddhiques et y a composé des ouvrages. Plus tard, d’autres moines renommés y ont laissé leurs traces.

Comme son nom l’indique, la salle du Mandala de Yeshe-O est une construction en forme de mandala. La salle principale est entourée de corridors et de plus petites salles.

Les quatre plus petites salles, au centre de chacun de ses murs, symbolisent les quatre Grands Gardiens. Cette salle est le symbole du monastère Tolin. Un livre y a été consacré et décrit son plan de construction. Sans aucun doute, elle fait la fierté du bouddhisme tibétain. Des experts disent aussi que cette salle est une architecture imitant le style de la première période du royaume de Guge.

Après la révolution culturelle, la salle a connu une restauration en profondeur. Au centre de cette salle, on fait des offrandes à Sakyamuni. Ses fresques sobres sont particulièrement captivantes.

Les salles Marpo et Karpo, construites aux XVe et XVIe siècles, ont heureusement échappé à la destruction qui a eu cours durant la révolution culturelle : elles servaient d’entrepôt de céréales! La salle Marpo est une grande salle de rassemblement des moines. Ses fresques murales racontent différentes histoires sur le bouddhisme. Leur nombre et leur qualité sont particulièrement impressionnants.

Dans la salle Karpo, la statue du bouddha Sakyamuni est en bon état conservation, mais pour ce qui est de celles qui représentent ses quatorze disciples, il ne reste que le socle. Les fresques illustrent les portraits de Yeshe-O, de Rinchen Zangpo, d’Atisha et d’autres lamas d’élite.

Dans le monastère Tolin, deux petits tambours et un chandelier en fer sont considérés comme des trésors. Représentés dans les fresques qui ornent les murs, ces trésors ont une longue histoire.

En sortant de la grande salle principale de monastère Tolin, on arrive à un endroit ayant pratiquement la superficie d’un terrain de football. Plus de deux cents chorten s’y dressent. Au sud et au nord, 108 chorten sont alignés pour former un mur. La légende raconte que chaque chorten conserverait un chapelet du moine Rinchen Zangpo. Au crépuscule, cette forêt de chorten brille sous le soleil couchant. Une heureuse conclusion d’une journée de découvertes passée au monastère Tolin.