08/2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

IV. La protection et la restauration des édifices anciens du Tibet

FENG JING

DEPUIS les années 1980, en vue de protéger l’héritage culturel religieux et d’offrir aux croyants de bonnes conditions pour leur pratique religieuse, le gouvernement central a investi des sommes considérables pour restaurer des groupes d’édifices anciens ou construire de nouveaux temples. Bon nombre de temples et palais anciens du Tibet ont attiré l’attention mondiale en raison de leur beauté particulière et de leur fort contenu culturel.

Le Tibet possède plus de 1 700 temples et palais. La plupart de ces édifices sont centenaires et même millénaires; ils sont concentrés à Lhasa, Xigazê et dans la région de Shannan. Lhasa et Xigazê sont l’habitat respectif des deux grands dirigeants religieux : le dalaï-lama et le panchen-lama. La région de Shannan est le lieu de naissance de la culture tibétaine.

Le Tibet possède actuellement un site du patrimoine mondial; trois cités historiques et culturelles d’échelon national; 27 unités de protection des vestiges culturels d’échelon national; 25 unités d’échelon de la région autonome; et 96 unités d’échelon du district.

Le chef du Bureau des musées et des découvertes archéologiques de la région autonome du Tibet, Renqing Ciren, a déclaré : « Le travail de protection et de restauration des édifices anciens du Tibet est très ardu. Toutefois, depuis longtemps, il est constamment soutenu par le gouvernement central et par tout le pays. Chaque année, le gouvernement central verse de 4 à 5 millions de yuans en subvention pour la préservation des monuments et vestiges du Tibet. De plus, les investissements spéciaux pour la restauration des édifices anciens du Tibet ont dépassé 600 millions de yuans. Ce qui attire davantage l’attention actuellement, ce sont les travaux de protection et de restauration des trois vestiges et monuments importants. »

Mis en chantier le 26 juin 2002, ces travaux se font grâce à un financement public de 330 millions de yuans. Ces trois grands édifices sont le Potala, le Norbu Lingka et le monastère Sakya. Le Potala et le Norbu Lingka étaient respectivement le palais d’Été et le palais d’Hiver du dalaï-lama. Le temple Sakya est un bâtiment symbole de l’administration du gouvernement des Yuan (1279-1368) au Tibet. Selon le projet, les travaux devraient durer cinq ans.

Dans l’histoire du Tibet, c’est la deuxième fois qu’on restaure ces édifices anciens. La première fois, c’était dans les années 1980; les finances publiques avaient alors affecté des sommes spéciales de 300 millions de yuans pour restaurer une trentaine de temples. De 1988 à 1993, la « première étape des travaux de sauvetage et de restauration » du palais du Potala s’est vu consacrer 55 millions de yuans et une bonne quantité d’or et d’argent.

En plus des finances publiques, bon nombre de programmes d’assistance au Tibet, en vigueur dans d’autres provinces et villes, sont également appliqués. Par exemple, 30 millions de yuans pour les travaux de restauration du château Sangzhuzizong à Xigazê proviennent de Shanghai.

Dès les années 1980, l’œuvre de protection des monuments historiques du Tibet a repris. Tous les programmes de restauration ont respecté les procédures de construction : présentation d’une demande; prospection; soumission du rapport de prospection; détermination des programmes de restauration; établissement du projet de restauration; soumission pour approbation du Bureau d’État des musées et découvertes archéologiques; finalement, mise en adjudication du projet et du chantier.

Au Tibet, voir des ouvriers en train d’entretenir des édifices anciens est un phénomène courant. Si vous avez l’occasion d’observer le « chant du damage », c’est très intéressant : de jeunes garçons et de jeunes filles se mettent en rangs et chacun porte un outil en bois. Selon un certain rythme, ils se déplacent en avant, en arrière, à gauche et à droite, et en même temps, ils battent les pierres concassées et la boue avec leur outil. Cette scène de travail ressemble vraiment à un spectacle de chant et danse.

Cette façon de travailler est une façon traditionnelle tibétaine d’aménager des terrains et de construire des plafonds; de cette façon, terrains et plafonds sont lisses comme du marbre. Toutefois, l’imperméabilité n’est pas bonne. C’est ainsi que des experts ont procédé à des améliorations tout en conservant certains matériaux et façons de faire traditionnels : par exemple, ils ont ajouté des additifs pour augmenter la résistance à la pression et l’imperméabilité, tout en conservant l’aspect original.

Dans les chantiers, les charpentiers sont tous des Tibétains, car beaucoup d’édifices avaient été construits de manière traditionnelle, et cela demande des charpentiers tibétains expérimentés. Les charpentiers tibétains sont très fiers de participer au travail de restauration du Potala.