AVRIL 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Poèmes chois de Zhang Ziyang

(Traduits par Liu Fang)

 

La Seine

Cette nuit

Paris est-il encore lavé par la pluie printanière ?

Les larmes de séparation de ce matin

Comme l’eau de mer pleine d’amertume

Trempent la cicatrice de mon mal d’amour

...

Mon rêve soucieux puise force dans mes larmes

Par gouttes, elles tombent dans cette rivière de renom

Puis-je te tenir compagnie dans ton bateau-mouche nocturne

Et dans tes rêves errants ?

 

Le temple Yuantong

Les pèlerins et pèlerines sont partis

  Ils descendent le perron

  Et se fondent dans le vacarme

  De la ville

La porte de la grande salle se ferme

  Le soleil couchant, languissant

  A travers les fenêtres aux châssis de bois

  Jette son rayon

  Sur le visage paisible de Sâkyamuni

Les piliers écaillés de la galerie

Les toiles d’araignées sous l’auvent

Me font comprendre soudain

    Que signifie l’attente

De mille ans

Amida Bouddha

 

Vers la fin du thé

Quand le thé perd son énergie et son amertume

L’eau redevient une source qui traverse l’herbe

Toutes claires, les larmes d’adieu jaillissent

En tombant dans la tasse elles se transforment

En un vin fort mêlé de nostalgie — Non, ne le vide pas

Le vider signifie la séparation immédiate

Laisse la petite pièce d’eau limpide

Pour qu’elle porte le canot du coeur plein de soucis.