MARS 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Coup d’œil sur les yuppies chinois

Ils ont été appelés les « Chuppies : les yuppies chinois » par la presse mondiale. Ils constituent une génération qui gagne de l'argent rapidement pendant que l'économie chinoise devient de plus en plus forte. Ils sont de jeunes consommateurs dynamiques gardant un oeil sur les produits de grande marque et ayant le désir de profiter de la vie. L'Institut de recherche du marché de la nouvelle génération les appelle « Le groupe des nouveaux riches ». D'après l'Institut, ces gens ont de hauts salaires, un fort pouvoir d'achat et ne se retiennent pas de consommer. Ils ont reçu une bonne éducation et recherchent constamment de nouvelles choses. Soixante-dix pour cent du groupe des nouveaux riches ont entre 25 et 34 ans et sont nés dans les années 1970. Quatre-vingt-dix pour cent possèdent leur propre maison et soixante-dix-huit pour cent ont leur propre voiture. Ils possèdent aussi beaucoup de produits technologiques de types divers, et acheter des produits de marque est une priorité pour eux. Ils adorent lire les journaux, souhaitant être informés non seulement des nouvelles du monde, mais aussi des nouvelles commerciales. Ceci n'est pas surprenant du fait que la plupart d'entre eux investissent leur capital à la Bourse. Mais ils disent qu'ils se préoccupent de l'état de fortune des gens ordinaires, la majorité de la population qui n'a pas autant d'argent qu'eux. « Si ces gens ne vivent pas une bonne vie, s'il y a de plus en plus de gens au chômage et si l'écart entre les riches et les pauvres continue à s'accentuer, la Chine ne sera pas capable de maintenir son état de stabilité, ce qui nous affectera tous. Nous devons joindre nos fortunes individuelles à la fortune de toute la nation », a déclaré Wang Dongming, chef d'une compagnie à Beijing, qui peut être considéré comme étant riche même parmi ses pairs. Un homme d'affaires, Li Bing, a déclaré : « la plupart de mes installations à la maison sont des produits étrangers. J'ai choisi ces produits pour leur qualité, pas pour leur nationalité. J'espérais pouvoir acheter des produits chinois, mais j'ai été déçu par leur qualité. » D'après l'Institut de recherche sur le marché de la nouvelle génération, la principale activité culturelle de ce groupe est de regarder des films. « Quels genres de films? Comme nous le savons tous, les Chinois adorent les films hollywoodiens tout comme les gens d'autres pays », a déclaré le sociologue Li Mingshui à l’International Herald Tribune. Xu Lin, un gestionnaire dans les médias, a expliqué l'attitude complexe de ce groupe par rapport aux États-Unis : « La plupart d'entre eux ont des diplômes universitaires. Pendant leur vie sur le campus, les hommes adoraient regarder les matchs de la NBA. Leurs lieux de rencontre habituels étaient les McDonald’s et les KFC. Le grand sujet de discussion était de partir étudier à l'étranger et la meilleure destination était toujours les États-Unis. » Après l'obtention du diplôme, les plus chanceux étaient ceux ayant trouvé un travail dans une compagnie étrangère, particulièrement les compagnies américaines pour leurs hauts salaires et leur bonne réputation. Nombreux sont ceux qui ont grandi pendant les années 1970 et 1980, et Li Mingshui a dit que ceci avait une importance particulière : « Ils ont manqué d'activités culturelles colorées pendant leur enfance et maintenant ils ont envie de rattraper cela. Ils aiment collectionner des DVD pour fantasmer sur leurs rêves secrets et sont très influencés par la culture américaine. » « Bien qu'ils soient souvent fortement opposés aux actions américaines, comme en Iraq et le bombardement de l'ambassade chinoise en Yougoslavie, ils sont souvent d'accord avec les mentalités et modes de vie américains. », a ajouté Li Mingshui. Pour Li Bing, ceci est naturel, car la culture américaine est la culture matérielle la plus puissante au monde : « Nous pouvons tenir notre position diplomatique. Mais nous reconnaissons que la culture américaine est développée. Ses modes de vie sont copiés par les personnes vivant dans les pays sous-développés. Absorber la mentalité américaine n'est pas en contradiction avec le respect pour la culture traditionnelle d'un pays, puisqu'une culture vivante a besoin de rester ouverte. »

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