MARS 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Le tsatsa – une œuvre combinant art et religion

 

Le tsatsa d'un bodhisattva tenant une épée.

Le tsatsa est une petite figurine d’argile qui est vénérée partout au Tibet depuis le milieu du XIe siècle. Il est généralement petit, ce qui le rend facile à transporter d'un endroit à un autre.
Le terme tsatsa, dont la prononciation vient du sanscrit, signifie, en gros, un modelage d’argile représentant le Bouddha. Le tsatsa du district de Maizhokunggar est célèbre du fait que l’argile de cette région est particulièrement propice à la fabrication de ce modelage. Avant la fabrication comme telle, il faut préparer les différents types de moules : en cuivre, en fer ou en bois. Il s’agit ensuite tout simplement de remplir les moules avec de l’argile, pour obtenir un tsatsa cru. Après le séchage, on le met dans un four, de façon à le rendre plus solide et plus beau, comme une poterie. Le tsatsa est alors coloré en noir, rouge, ou bleu. Certains d’entre eux sont couverts de motifs multicolores. Des matières précieuses peuvent aussi y être ajoutées comme l’or, l'argent, les perles, les pierres précieuses, le corail, les agates, etc. Il existe toutefois une sorte de tsatsa beaucoup plus religieux et sacré : c’est le tsatsa dont l’argile inclut des cendres d’un trulkou (bouddha vivant). Le « butsa » arrive en tête de liste; ce dernier est fabriqué d’une terre mélangée avec du sang et du liquide corporel d’un trulkou, du sel et des médicaments tibétains spéciaux. Seuls les quelques trulkou susceptibles d’être mis sous stûpa, tels un dalaï-lama et un panchen-lama, peuvent fournir des éléments du butsa. Du point de vue des croyants, ces tsatsa sont en mesure de soigner toutes les maladies et de résister à l’esprit malin.
Le tsatsa est un objet sacré auquel les Tibétains confient leur volonté. On le trouve un peu partout : dans les monts sacrés, les temples des dieux, les monastères, près des rivières, des fleuves et des lacs, au milieu d’un chemin, ou à un carrefour. Certains tsatsa sont posés soit à l’intérieur d’une grande statue de bouddha, soit au centre d’un stûpa ou dans des niches spéciales appelées tsakhang. Certains autres se transportent facilement et tiennent lieu de talisman.