MARS 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

La Chine tend une main secourable aux pays victimes du tsunami

LU RUCAI

Depuis décembre dernier, le mot tsunami, autrefois presque inconnu, est sur toutes les lèvres, en raison de la catastrophe qui a horrifié le monde entier. La communauté mondiale a également fait preuve d’une générosité inégalée, et la Chine n’a pas fait exception pour secourir ses voisins dans le malheur.

À la suite des calamités qui se sont produites le 26 décembre dernier – séisme et tsunami – près de l’île de Sumatra en Indonésie, toute la Chine s’est mobilisée – du gouvernement à la population, de l’intérieur du pays aux zones de Hongkong et de Macao – pour apporter une aide à l’étranger, un précédent dans son histoire.
Dans l’île de Sumatra et ses environs, le séisme de la fin 2004 a provoqué un tsunami d’envergure. Il a touché de nombreux pays de l’Asie du Sud-Est et de l’Asie du Sud, tels que l’Indonésie, la Thaïlande, le Sri Lanka, l’Inde et les îles Maldives. Cette région a ainsi subi l’une des catastrophes les plus graves de l’histoire humaine; au 20 janvier, au moins 165 000 personnes avaient perdu la vie.
Le jour même de la catastrophe, tout de suite après son annonce, le Conseil des affaires d’État de la Chine et le gouvernement ont enclenché un système d’aide d’urgence. Ce jour-là, la Chine a annoncé une aide matérielle et monétaire d’une valeur de 21,6 millions de yuans (2,6 millions $US), et le tout est arrivé dans les pays sinistrés avant le 6 janvier 2005.
Le soir du 29 décembre 2004, lors d’une réunion conjointe à laquelle ont participé les ministères des Affaires étrangères, des Finances, du Commerce et de la Santé publique, de même que le département des séismes et l’armée, la décision d’accroître l’aide aux pays sinistrés et d’envoyer une équipe de sauvetage et une équipe médicale a été prise. Le 30 décembre, la première équipe internationale de secours de Chine est partie pour l’Indonésie, le pays ayant été le plus gravement touché; en même temps, une équipe médicale de Shanghai et une du Guangdong ont été envoyées les 30 et 31 décembre à Phuket, en Thaïlande; et le 2 janvier 2005, la municipalité de Beijing a aussi organisé une équipe médicale pour le Sri Lanka.
L’après-midi du 31 décembre, le premier ministre Wen Jiabao a annoncé que, sur la base de ces aides, le gouvernement chinois allait offrir une aide additionnelle d’une valeur de 500 millions de yuans (environ 60 millions $US). Le 6 janvier, le premier ministre a assisté à un sommet d'urgence sur les tsunamis, organisé par l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN), et il y a annoncé que la Chine offrait aux pays sinistrés une aide supplémentaire de 20 millions $US.
La collecte des dons de la population chinoise aux pays sinistrés a été effectuée dans tout le pays à la vitesse de l’éclair. Les dirigeants de l’autorité centrale et des dirigeants locaux ont donné l’exemple en participant à la donation. Au 10 janvier 2005, les dons collectés par la Croix-Rouge de Chine et la Fédération des œuvres caritatives de Chine avaient atteint 153,5115 millions de yuans (environ 18,6 millions $US). En deux semaines, au 8 janvier, les divers milieux de Hongkong avaient fait don de 700 millions de dollars de Hongkong (89 millions $US environ) aux régions sinistrées, soit 100 dollars de Hongkong (environ 13 $US) par habitant C’est la plus haute donation par personne provenant d’une seule ville dans le monde.

Le matériel de sauvetage est acheminé par l’avion spécial du premier ministre

Le 5 janvier, le premier ministre chinois Wen Jiabao montait à bord de son avion spécial en direction de Djakarta, capitale de l’Indonésie, pour assister à un sommet d'urgence sur les tsunamis, organisé par l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). Cet avion Boeing 747-400 transportait en même temps seize tonnes de matériel de sauvetage, notamment des médicaments, des appareils médicaux et des vêtements offerts par le gouvernement chinois aux sinistrés de l’Indonésie. Le personnel du ministère des Affaires étrangères a déclaré que le premier ministre avait donné l’ordre à ce ministère de bien utiliser l’espace de l’avion spécial et de faire transporter la plus grande quantité possible de matériel d’urgence aux pays voisins sinistrés. Le ministère des Affaires étrangères a demandé à tous les membres de la délégation d’apporter le moins d’effets personnels possible pour laisser place aux matériels de sauvetage. En travaillant jour et nuit, le ministère du Commerce a réussi à affecter du matériel de sauvetage, notamment de la nourriture, des médicaments, des articles d’usage courant et des installations. C’était le troisième envoi de la Chine à l’Indonésie et le sixième aux pays sinistrés
« Le premier ministre chinois est le seul dirigeant étranger à avoir utilisé son avion spécial pour nous faire transporter du matériel de sauvetage. », a affirmé aux journalistes un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères de l’Indonésie, au Centre des conférences de Djakarta, le 6 janvier, au moment de l’interview. « L’action du premier ministre chinois nous touche vraiment, a-t-il ajouté.
Au sommet d'urgence sur les tsunamis, le premier ministre Wen Jiabao a indiqué que la Chine participera activement au projet de sauvetage organisé par certaines organisations internationales comme l’ONU et l’ASEAN. Et il a promis qu’en sus du don de 62 millions $US, la Chine offrira encore 20 millions $US pour le sauvetage et la reconstruction. Par ailleurs, la Chine a annulé toutes les dettes venant à échéance du Sri Lanka. De la part de la Chine, c’est l’aide à l’étranger ayant la plus grande envergure jusqu’à présent. Pour un pays comme la Chine, qui n’a qu’un revenu annuel de 1 000 $US par personne, c’est une somme considérable équivalant au revenu annuel de plus 260 000 paysans chinois. Le premier ministre a exprimé que la Chine n’est qu’un pays en développement, n’est pas encore riche, mais que l’aide que la Chine accorde est désintéressée et n’est pas liée. Lors de cette conférence, il a présenté diverses propositions : fourniture de l’aide d’urgence, accélération de la reconstruction, redressement du service touristique des pays sinistrés, établissement du système de prévention des calamités, renforcement des mécanismes d’échanges et partage des informations, mise en fonction des mécanismes existants pour le sauvetage et autres. Il a assuré que, d’ici à la fin de janvier 2005, la moitié des fonds et du matériel de sauvetage promis par le gouvernement chinois allaient être arrivés sur place.

Donation populaire active

Le matin du 5 janvier, à Shanghai, Lao Zhang, 93 ans, a pris son livret de banque et s’est rendu à la Fédération des œuvres caritatives. Il tenait un chèque de 100 000 yuans (environ 12 000 $US). La personne de service lui a conseillé de garder cet argent pour ses besoins. Mais Lao Zhang voulait accorder son aide aux sinistrés. D’après ses dires, cette somme correspondait à la moitié de celle qu’il avait accumulée, l’autre moitié lui suffisait pour sa subsistance et celle de sa femme.
Comme Lao Zhang, en Chine, tout le monde a fait son effort pour aider les sinistrés, de l’entrepreneur au paysan, du dirigeant à l’élève, des vieillards aux enfants, tous ont contribué à aider le peuple des pays sinistrés. Au sommet d'urgence de l’ASEAN sur les tsunamis, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a fait l’éloge de Yi Zheng, un jeune garçonnet chinois de 6 ans qui avait donné 178 yuans, soit tout ce qu’il avait accumulé depuis trois ans (22 $US ), aux enfants sinistrés pour qu’ils retournent à l’école le plus tôt possible.
Pour agir en coordination avec les donations populaires, la Croix-Rouge de Chine, la Fédération des œuvres caritatives de Chine et leurs succursales un peu partout au pays ont installé un grand nombre de points de donation. À Beijing, il y en avait plus de 120. La Banque de l’industrie et du commerce de Chine et China Mobile ont ouvert des comptes et des services spéciaux (dons par SMS) pour aider les gens à déposer leur contribution. Au 9 janvier, à 15 h, les dons collectés par la Croix-Rouge de Chine, la Fédération des œuvres caritatives de Chine et ses succursales avaient atteint 153, 5115 millions de yuans (environ 18,6 millions $US). D’après la présentation du directeur du bureau de liaison de la Croix-Rouge de Chine, c’est la deuxième fois que cette organisation mobilisait la population pour effectuer une donation. La première fois, c’était en 1985, pour l’Éthiopie, en raison de la sécheresse qui y sévissait.

L’équipe de secours : un travail acharné

Le premier groupe de l’équipe chinoise de secours international est parti de Beijing en soirée, le 31 décembre 2004, pour Banda Aceh en Indonésie. Le groupe se composait de treize médecins, quatre infirmières, six spécialistes en séismes, huit sapeurs et quatre journalistes. « Nous avons passé le Nouvel An de 2004 à bord d’un avion, alors que nous rentrions à Beijing après le sauvetage effectué à Bam en Iran. Cette année, nous avons passé le Nouvel An dans la région sinistrée de l’Indonésie », a exprimé Zhao Heping, chef de l’équipe de secours international de Chine et directeur adjoint du Bureau de séismologie de Chine. L’équipe de secours international de Chine est la première équipe internationale qui est arrivée à Aceh après le séisme et le tsunami dans l’océan Indien.
L’équipe de secours international de Chine a été formée le 27 avril 2001 par le Bureau de séismologie de Chine, le Corps du génie et l’hôpital général de la Police armée. Au cours de plus de dix jours en Indonésie, l’équipe chinoise a effectué le sauvetage de plus de 7 000 sinistrés. Le deuxième groupe de 35 membres est arrivé en Indonésie le 11 janvier. Parallèlement, l’équipe de sauvetage de la Croix rouge de Chine, formée de 15 médecins et infirmières et organisée par la population, est arrivée sur place pour effectuer un sauvetage médical pendant un mois.
Par ailleurs, la Chine a envoyé encore 41 médecins et infirmières en Thaïlande et au Sri Lanka pour y fournir des services médicaux à plus de 2 000 sinistrés. Cette fois, la Chine a encore organisé une équipe de secours pour la santé publique, formée de 100 personnes qui ont été réparties en dix groupes. Celles-ci vont œuvrer aux traitements médicaux, au sauvetage et à la prévention.

Le matériel de secours atteint rapidement les pays sinistrés

Dans la société de produits alimentaires musulmans Yueshengzhai de Beijing, la viande de bœuf et la viande de mouton sont bien emballées leur sortie de la chaîne de production et sont prêtes à être transportées par les camions qui attendent devant l’atelier. D’après ce qu’on dit, dans deux heures, ces produits alimentaires seront déjà dans l’avion en route pour les pays sinistrés.
Selon le directeur du service des ventes de cette société, étant donné que beaucoup de pays sinistrés sont de confession islamique, cette fois, la Chine fournit des produits alimentaires musulmans. La société offre des produits de boeuf et de mouton. D’après les calculs, huit heures après être sortis de la chaîne de production, les produits alimentaires seront arrivés dans les pays sinistrés. Ces produits alimentaires sont emballés sous vide avec quatre couches de feuilles d’aluminium, ce qui permet de conserver leur qualité pendant un an sous une température normale. Cette société est une maison de produits alimentaires musulmans bien connue à Beijing, et elle a une histoire de plus de 200 ans. En moins d’une semaine, elle a fourni 36 000 sacs de produits alimentaires aux pays sinistrés.
Comme la société Yueshengzhai, toutes les entreprises et tous les secteurs chargés de la fourniture des produits pour les pays sinistrés ont effectué une course contre la montre. Grâce à leurs efforts, dès le 29 décembre, le matériel de secours en provenance de la Chine commençait à arriver dans les pays sinistrés.