La Chine tend une main secourable
aux pays victimes du tsunami
LU RUCAI
Depuis
décembre dernier, le mot tsunami, autrefois presque inconnu,
est sur toutes les lèvres, en raison de la catastrophe qui
a horrifié le monde entier. La communauté mondiale
a également fait preuve dune générosité
inégalée, et la Chine na pas fait exception
pour secourir ses voisins dans le malheur.
À la suite des calamités qui se sont produites le
26 décembre dernier séisme et tsunami
près de lîle de Sumatra en Indonésie,
toute la Chine sest mobilisée du gouvernement
à la population, de lintérieur du pays aux zones
de Hongkong et de Macao pour apporter une aide à létranger,
un précédent dans son histoire.
Dans lîle de Sumatra et ses environs, le séisme
de la fin 2004 a provoqué un tsunami denvergure. Il
a touché de nombreux pays de lAsie du Sud-Est et de
lAsie du Sud, tels que lIndonésie, la Thaïlande,
le Sri Lanka, lInde et les îles Maldives. Cette région
a ainsi subi lune des catastrophes les plus graves de lhistoire
humaine; au 20 janvier, au moins 165 000 personnes avaient perdu
la vie.
Le jour même de la catastrophe, tout de suite après
son annonce, le Conseil des affaires dÉtat de la Chine
et le gouvernement ont enclenché un système daide
durgence. Ce jour-là, la Chine a annoncé une
aide matérielle et monétaire dune valeur de
21,6 millions de yuans (2,6 millions $US), et le tout est arrivé
dans les pays sinistrés avant le 6 janvier 2005.
Le soir du 29 décembre 2004, lors dune réunion
conjointe à laquelle ont participé les ministères
des Affaires étrangères, des Finances, du Commerce
et de la Santé publique, de même que le département
des séismes et larmée, la décision daccroître
laide aux pays sinistrés et denvoyer une équipe
de sauvetage et une équipe médicale a été
prise. Le 30 décembre, la première équipe internationale
de secours de Chine est partie pour lIndonésie, le
pays ayant été le plus gravement touché; en
même temps, une équipe médicale de Shanghai
et une du Guangdong ont été envoyées les 30
et 31 décembre à Phuket, en Thaïlande; et le
2 janvier 2005, la municipalité de Beijing a aussi organisé
une équipe médicale pour le Sri Lanka.
Laprès-midi du 31 décembre, le premier ministre
Wen Jiabao a annoncé que, sur la base de ces aides, le gouvernement
chinois allait offrir une aide additionnelle dune valeur de
500 millions de yuans (environ 60 millions $US). Le 6 janvier, le
premier ministre a assisté à un sommet d'urgence sur
les tsunamis, organisé par l'Association des nations de l'Asie
du Sud-Est (ASEAN), et il y a annoncé que la Chine offrait
aux pays sinistrés une aide supplémentaire de 20 millions
$US.
La collecte des dons de la population chinoise aux pays sinistrés
a été effectuée dans tout le pays à
la vitesse de léclair. Les dirigeants de lautorité
centrale et des dirigeants locaux ont donné lexemple
en participant à la donation. Au 10 janvier 2005, les dons
collectés par la Croix-Rouge de Chine et la Fédération
des uvres caritatives de Chine avaient atteint 153,5115 millions
de yuans (environ 18,6 millions $US). En deux semaines, au 8 janvier,
les divers milieux de Hongkong avaient fait don de 700 millions
de dollars de Hongkong (89 millions $US environ) aux régions
sinistrées, soit 100 dollars de Hongkong (environ 13 $US)
par habitant Cest la plus haute donation par personne provenant
dune seule ville dans le monde.
Le matériel de sauvetage est acheminé
par lavion spécial du premier ministre
Le 5 janvier, le premier ministre chinois Wen Jiabao montait à
bord de son avion spécial en direction de Djakarta, capitale
de lIndonésie, pour assister à un sommet d'urgence
sur les tsunamis, organisé par l'Association des nations
de l'Asie du Sud-Est (ASEAN). Cet avion Boeing 747-400 transportait
en même temps seize tonnes de matériel de sauvetage,
notamment des médicaments, des appareils médicaux
et des vêtements offerts par le gouvernement chinois aux sinistrés
de lIndonésie. Le personnel du ministère des
Affaires étrangères a déclaré que le
premier ministre avait donné lordre à ce ministère
de bien utiliser lespace de lavion spécial et
de faire transporter la plus grande quantité possible de
matériel durgence aux pays voisins sinistrés.
Le ministère des Affaires étrangères a demandé
à tous les membres de la délégation dapporter
le moins deffets personnels possible pour laisser place aux
matériels de sauvetage. En travaillant jour et nuit, le ministère
du Commerce a réussi à affecter du matériel
de sauvetage, notamment de la nourriture, des médicaments,
des articles dusage courant et des installations. Cétait
le troisième envoi de la Chine à lIndonésie
et le sixième aux pays sinistrés
« Le premier ministre chinois est le seul dirigeant étranger
à avoir utilisé son avion spécial pour nous
faire transporter du matériel de sauvetage. », a affirmé
aux journalistes un fonctionnaire du ministère des Affaires
étrangères de lIndonésie, au Centre des
conférences de Djakarta, le 6 janvier, au moment de linterview.
« Laction du premier ministre chinois nous touche vraiment,
a-t-il ajouté.
Au
sommet d'urgence sur les tsunamis, le premier ministre Wen Jiabao
a indiqué que la Chine participera activement au projet de
sauvetage organisé par certaines organisations internationales
comme lONU et lASEAN. Et il a promis quen sus
du don de 62 millions $US, la Chine offrira encore 20 millions $US
pour le sauvetage et la reconstruction. Par ailleurs, la Chine a
annulé toutes les dettes venant à échéance
du Sri Lanka. De la part de la Chine, cest laide à
létranger ayant la plus grande envergure jusquà
présent. Pour un pays comme la Chine, qui na quun
revenu annuel de 1 000 $US par personne, cest une somme considérable
équivalant au revenu annuel de plus 260 000 paysans chinois.
Le premier ministre a exprimé que la Chine nest quun
pays en développement, nest pas encore riche, mais
que laide que la Chine accorde est désintéressée
et nest pas liée. Lors de cette conférence,
il a présenté diverses propositions : fourniture de
laide durgence, accélération de la reconstruction,
redressement du service touristique des pays sinistrés, établissement
du système de prévention des calamités, renforcement
des mécanismes déchanges et partage des informations,
mise en fonction des mécanismes existants pour le sauvetage
et autres. Il a assuré que, dici à la fin de
janvier 2005, la moitié des fonds et du matériel de
sauvetage promis par le gouvernement chinois allaient être
arrivés sur place.
Donation populaire active
Le
matin du 5 janvier, à Shanghai, Lao Zhang, 93 ans, a pris
son livret de banque et sest rendu à la Fédération
des uvres caritatives. Il tenait un chèque de 100 000
yuans (environ 12 000 $US). La personne de service lui a conseillé
de garder cet argent pour ses besoins. Mais Lao Zhang voulait accorder
son aide aux sinistrés. Daprès ses dires, cette
somme correspondait à la moitié de celle quil
avait accumulée, lautre moitié lui suffisait
pour sa subsistance et celle de sa femme.
Comme Lao Zhang, en Chine, tout le monde a fait son effort pour
aider les sinistrés, de lentrepreneur au paysan, du
dirigeant à lélève, des vieillards aux
enfants, tous ont contribué à aider le peuple des
pays sinistrés. Au sommet d'urgence de lASEAN sur les
tsunamis, le secrétaire général des Nations
unies, Kofi Annan, a fait léloge de Yi Zheng, un jeune
garçonnet chinois de 6 ans qui avait donné 178 yuans,
soit tout ce quil avait accumulé depuis trois ans (22
$US ), aux enfants sinistrés pour quils retournent
à lécole le plus tôt possible.
Pour agir en coordination avec les donations populaires, la Croix-Rouge
de Chine, la Fédération des uvres caritatives
de Chine et leurs succursales un peu partout au pays ont installé
un grand nombre de points de donation. À Beijing, il y en
avait plus de 120. La Banque de lindustrie et du commerce
de Chine et China Mobile ont ouvert des comptes et des services
spéciaux (dons par SMS) pour aider les gens à déposer
leur contribution. Au 9 janvier, à 15 h, les dons collectés
par la Croix-Rouge de Chine, la Fédération des uvres
caritatives de Chine et ses succursales avaient atteint 153, 5115
millions de yuans (environ 18,6 millions $US). Daprès
la présentation du directeur du bureau de liaison de la Croix-Rouge
de Chine, cest la deuxième fois que cette organisation
mobilisait la population pour effectuer une donation. La première
fois, cétait en 1985, pour lÉthiopie,
en raison de la sécheresse qui y sévissait.
Léquipe de secours : un travail
acharné
Le
premier groupe de léquipe chinoise de secours international
est parti de Beijing en soirée, le 31 décembre 2004,
pour Banda Aceh en Indonésie. Le groupe se composait de treize
médecins, quatre infirmières, six spécialistes
en séismes, huit sapeurs et quatre journalistes. «
Nous avons passé le Nouvel An de 2004 à bord dun
avion, alors que nous rentrions à Beijing après le
sauvetage effectué à Bam en Iran. Cette année,
nous avons passé le Nouvel An dans la région sinistrée
de lIndonésie », a exprimé Zhao Heping,
chef de léquipe de secours international de Chine et
directeur adjoint du Bureau de séismologie de Chine. Léquipe
de secours international de Chine est la première équipe
internationale qui est arrivée à Aceh après
le séisme et le tsunami dans locéan Indien.
Léquipe de secours international de Chine a été
formée le 27 avril 2001 par le Bureau de séismologie
de Chine, le Corps du génie et lhôpital général
de la Police armée. Au cours de plus de dix jours en Indonésie,
léquipe chinoise a effectué le sauvetage de
plus de 7 000 sinistrés. Le deuxième groupe de 35
membres est arrivé en Indonésie le 11 janvier. Parallèlement,
léquipe de sauvetage de la Croix rouge de Chine, formée
de 15 médecins et infirmières et organisée
par la population, est arrivée sur place pour effectuer un
sauvetage médical pendant un mois.
Par ailleurs, la Chine a envoyé encore 41 médecins
et infirmières en Thaïlande et au Sri Lanka pour y fournir
des services médicaux à plus de 2 000 sinistrés.
Cette fois, la Chine a encore organisé une équipe
de secours pour la santé publique, formée de 100 personnes
qui ont été réparties en dix groupes. Celles-ci
vont uvrer aux traitements médicaux, au sauvetage et
à la prévention.
Le matériel de secours atteint
rapidement les pays sinistrés
Dans la société de produits alimentaires musulmans
Yueshengzhai de Beijing, la viande de buf et la viande de
mouton sont bien emballées leur sortie de la chaîne
de production et sont prêtes à être transportées
par les camions qui attendent devant latelier. Daprès
ce quon dit, dans deux heures, ces produits alimentaires seront
déjà dans lavion en route pour les pays sinistrés.
Selon le directeur du service des ventes de cette société,
étant donné que beaucoup de pays sinistrés
sont de confession islamique, cette fois, la Chine fournit des produits
alimentaires musulmans. La société offre des produits
de boeuf et de mouton. Daprès les calculs, huit heures
après être sortis de la chaîne de production,
les produits alimentaires seront arrivés dans les pays sinistrés.
Ces produits alimentaires sont emballés sous vide avec quatre
couches de feuilles daluminium, ce qui permet de conserver
leur qualité pendant un an sous une température normale.
Cette société est une maison de produits alimentaires
musulmans bien connue à Beijing, et elle a une histoire de
plus de 200 ans. En moins dune semaine, elle a fourni 36 000
sacs de produits alimentaires aux pays sinistrés.
Comme la société Yueshengzhai, toutes les entreprises
et tous les secteurs chargés de la fourniture des produits
pour les pays sinistrés ont effectué une course contre
la montre. Grâce à leurs efforts, dès le 29
décembre, le matériel de secours en provenance de
la Chine commençait à arriver dans les pays sinistrés.
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