MARS 2005

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 


La voie vers la transparence

En 2004, l'expression la plus fréquemment utilisée dans les médias chinois était « capacité de gouverner », ce qui évoque celle couramment entendue de « bonne gouvernance ». Le Parti communiste chinois a posé en principe cette capacité de gouverner, et il y attache la plus grande importance pour l’avenir du Parti et de la nation. Dans ce concept, la capacité de gouverner n'est pas innée et n’est pas non plus une compétence pouvant être apprise une fois pour toutes; elle doit plutôt être examinée et améliorée. Dans la perception populaire, il semble que, de nos jours, être fonctionnaire soit un métier honorable, mais pénible. Constamment dans la mire du public, les fonctionnaires sont toutefois perçus comme étant essentiels et ayant des perspectives plus ouvertes qu’auparavant. Ils semblent avoir de moins en moins recours à la langue de bois. Cependant, tous les fonctionnaires subissent une pression sans précédent en raison du plus grand nombre de responsabilités qu’ils doivent assumer et de la plus grande portée de celles-ci. Les jours des fonctionnaires chinois s'attendant à une promotion, sans autre motif que le temps en poste, alors que les rétrogradations ou les renvois étaient des mots inconnus, sont chose du passé. Aujourd'hui, l'absence de mérites, sans mentionner les erreurs commises, signifie la fin d’une carrière de fonctionnaire. Certains experts parlent de cette réforme en disant que c’est une « réforme du pouvoir par le pouvoir », alors que d’autres ont qualifié 2004 de première année de l'ère des réformes politiques chinoises. Malgré les difficultés, c’est sans contredit un pas dans la bonne direction. L’article de Zhang Xueying La réforme de l’appareil gouvernemental approfondit cette question.

L’orientation vers la transparence n’est pas étrangère à l’intégration de la Chine à l’économie mondiale. Puisque la Chine a fait ce choix, notamment en 2001 en entrant à l’OMC, les fonctionnaires chinois doivent désormais considérer aussi leurs fonctions sous un angle international. Selon les engagements pris par la Chine lors de son entrée à l’OMC, 2005 marque la fin de la phase d'introduction concernant la protection envers les industries chinoises. Mais depuis 2001, bien des domaines de la vie des producteurs et des consommateurs ont été touchés. L’article La Chine et l’OMC : un bilan après trois ans fait une rétrospective des changements survenus dans une dizaine de domaines.
La culture n’échappe pas non plus aux transformations nécessaires, mais dans le cas qui a occupé notre journaliste Zhang Hong, c’est de revitalisation d’un bien précieux qu’il s’agit : l’opéra kunqu. En effet, on dit qu’aux XVIIe et XVIIIe siècles, l’opéra kunqu était aussi populaire que la musique pop d’aujourd’hui. De plus, dans la première liste de l'UNESCO sur les 19 biens du « patrimoine mondial oral et immatériel », publiée en 2001, cet opéra occupait une place de premier choix. Deux articles Le palais de la jeunesse éternelle, le summum de l’opéra Kunqu et Redécouvrir un classique du Kunqu vous renseignent sur cet opéra méconnu et sur les efforts déployés pour le revitaliser.
Bonne lecture!

Hu Chunhua
Directeur de la section française