Les
Hani
La plupart des 1,25 million de
Hani vivent dans les vallées entre le Lancang et le Yuanjiang, c’est-à-dire
dans la vaste région entre les monts Ailao et Mengle, dans le sud
de la province du Yunnan. Ils relèvent de la compétence administrative
de la préfecture autonome hani-yi de Honghe. Certains autres habitent
dans la préfecture de Simao, d’autres encore au Xishuangbanna ou
dans la préfecture de Yuxi, province du Yunnan.
La langue des Hani appartient à la branche yi du
groupe des langues tibéto-birmanes de la famille sino-tibétaine.
Ils n’ont pas eu d’écriture jusqu’en 1957, alors que le gouvernement
local les a aidé à créer une écriture basée sur l’alphabet latinn.
Autrefois, les Hani gardaient donc des registres en gravant des
marques sur des bâtonnets.
La région qu’ils habitent possède
une abondance de ressources naturelles : étain, cuivre, fer,
nickel et autres minéraux. Le pin, le cyprès, le palmier, le camphrier
poussent sur les monts Ailao, et les forêts abritent quantité d’animaux
comme le tigre, la panthère, l’ours, le singe, le paon, le perroquet
et le faisan. Sous un climat subtropical, la terre est fertile et
les précipitations, abondantes, ce qui est propice à la culture
du riz, du millet, du coton, de l’arachide et du thé.
Histoire
Selon les registres historiques,
une tribu appelée Heyi était active dans le sud de la rivière Dadu
au IIIe siècle av. J.-C. Cette tribu a probablement été
l’ancêtre des Hani. Certains membres de cette tribu se seraient
déplacés dans la région du Lancang entre le IVe et le
VIIIe siècle. Les chefs locaux offraient leur tribut
à la cour des Tang (618 -907) et en retour, ils figuraient à la
liste des officiels et des sujets de la dynastie. La dynastie des
Yuan (1271-1368) mit une préfecture en place pour diriger les Hani
et les autres ethnies du Yunnan. La dynastie des Ming (1368-1644)
gouverna par l’entremise des chefs locaux à qui elle conféra des
postes officiels. Durant les Qing (1644-1911), les officiels de
la cour remplacèrent les chefs locaux.
Le développement économique et social
des Hani s’est effectué de manière inégale selon les régions. Durant
les Ming et les Qing, l’économie féodale a été dominante. Dans certains
endroits, un système primitif de propriété communale de la terre
a perduré et la plupart des terres étaient de propriété publique.
Dans d’autres endroits, la propriété privée était relativement développée.
En 1957, la préfecture autonome
hani-yi de Honghe a été fondée, à partir de la fusion de la préfecture
autonome hani de Honghe et de la préfecture de Mongzi. La sylviculture,
l’élevage, la pêche et les activités connexes se sont développés
au fil des années. L’industrie actuelle comprend la métallurgie,
les mines, la machinerie, la chimie, la cimenterie, les textiles,
la transformation alimentaire, les cigarettes et le plastique.
Us et coutumes
Mariage. Les Hani
sont monogames. Autrefois, un homme pouvait avoir une concubine
si son épouse n’avait pu lui donner un fils après quelques années
de mariage. Cependant, cet homme ne devait pas empêcher sa femme
de se remarier. Les mariages étaient pour la plupart arrangés par
les parents. Les Hani de Mojiang et de Biyue ont des coutumes particulières
pour arranger un mariage. Les parents de la fille et du garçon
marchent sur une certaine distance ensemble, et dans la mesure où
ils ne rencontrent aucun animal, les deux enfants peuvent s’épouser.
La mariée retourne habituellement vivre avec ses parents deux ou
trois jours après la cérémonie nuptiale, et elle ne va rejoindre
son époux qu’au moment de la transplantation du riz. Le nom d’un
fils commence avec la dernière syllabe ou les deux dernières du
nom de son père, afin de garder la lignée paternelle. Dans certaines
familles, cette tradition a été conservée depuis 55 générations.
Habillement. Les
Hani aiment porter les vêtements tissés à la main de couleur bleu
foncé. Les hommes portent une veste boutonnée à l’avant et le pantalon,
ainsi qu’un turban blanc ou noir. Les femmes portent une blouse
sans col, boutonnée à l’avant; les poignets de la blouse et les
jambes du pantalon sont garnis de dentelle. Les Hani du Xishuangbanna
portent une veste boutonnée du côté droit et décorée de parures
en argent. Ils portent un turban noir. À cet endroit et dans la
région du fleuve Lancang, les femmes portent la jupe, une calotte
ronde et beaucoup de parures en argent. Hommes et femmes portent
des jambières. À Mojiang, Yuanjiang et Jiangcheng, certaines femmes
portent une jupe longue, étroite ou à plis, alors que d’autres portent
un pantalon qui descend jusqu’aux genoux avec une gaine brodée.
Règle générale, les femmes aiment porter des boucles d’oreilles,
des bracelets en argent et des colliers. Les femmes mariées et les
célibataires portent une coiffure différente.
Habitation. Les Hani bâtissent leur maison sur le versant d’une colline et elle
comporte habituellement deux ou trois étages. Ils utilisent du bambou,
du torchis, de la pierre et du bois comme matériau. Un village comprend
de dix à 400 ménages. Dans certains endroits, les maisons ont des
murs en torchis et un toit en chaume, soutenu par des poutres en
bois qui sont déposées sur des assises en pierre, alors qu’au Xishuangbanna,
les maisons sont construites en bambou.
Religion. Les Hani sont polythéistes et vénèrent aussi les ancêtres. Ils tiennent
régulièrement des rituels pour vénérer le dieu du Ciel, de la Terre,
de l’Arbre dragon et du Village, de même que le dieu protecteur
de la famille. Comme les Hani croient qu’ils sont protégés par le
dieu de la Porte du village, les Hani du Xishuangbanna tiennent
des cérémonies pour offrir leurs respects à la divinité. Un chamane
préside ces rites durant lesquels on offre du bétail en sacrifice.
Il y a des jours consacrés à la vénération des animaux, comme le
Jour du mouton, durant lesquels on offre des sacrifices. Lorsqu’une
personne décède, si un animal sauvage entre dans le village, un
chien grimpe sur le toit d’une maison ou si un incendie se déclare,
les gens cesseront de travailler et tiendront une cérémonie pour
chasser le malheur.
Fêtes. Les Hani célèbrent leur Nouvel An en octobre. Durant les festivités
qui durent une semaine, on abat des porcs et on prépare des boulettes
de riz glutineux. Parents et amis se rendent visite et les femmes
mariées vont visiter leurs parents. Les Hani célèbrent également
la fête de Juin, le 24 de ce mois. C’est une fête joyeuse, particulièrement
pour les jeunes. On chante, on danse, on joue à la balançoire et
on organise des concours de lutte. La nuit venue, les gens de certains
endroits allument des torches en pin, tout en battant les tambours
et les gongs pour chasser les mauvais esprits et les maladies. Les
Hani célèbrent également la fête du Printemps, la fête des Barques-dragons
et la fête de la Mi-Automne.
Folklore. Légendes, contes, poésie, histoires, fables, ballades, proverbes,
mythologie et devinettes forment la littérature orale. Genèse
est une légende qui décrit l’origine de toute chose sur terre. Récit
des inondations raconte comment les hommes ont vaincu les inondations.
Labare et Ahjigu sont des chants que l’on entonne
lors des occasions solennelles comme le mariage, les funérailles,
les fêtes et les rites religieux. Les Hani sont de bons chanteurs
et de bons danseurs. Ils utilisent des instruments à trois et à
quatre cordes, des flûtes et des instruments à vent en forme de
courge. Les danses les plus populaires sont la danse des Applaudissements
et la danse de l’Éventail. La danse Dongpocuo, populaire au Xishuangbanna,
est une danse typiquement hani; elle est vigoureuse, rythmée et
gracieuse.
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