JUILLET 2004

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Zhangjiajie

– un passé bien préservé, un présent grandiose

MEI LING

Une géomorphologie inédite

« Un mètre de glace ne peut être l’œuvre d’un seul jour de gel. » « Les 3000 pics verdoyants et les 800 rivières limpides » de Zhangjiajie ont été formés par la nature depuis 1,5 milliard d’années. À l’origine, les puissants mouvements de la croûte terrestre qui se sont produits dans le Sud-Ouest de la province du Hunan ont transformé la terre ferme en fosses marines et fait jaillir des volcans du fond des océans. Au fil du temps, les changements se sont accumulés – les anciennes mers se sont transformées en montagnes − et cette série d’évolutions géologiques a fourni le matériel de base à la formation du grès quartzeux sur ce site. Les monts de cette époque, abondants en quartz, sont les arrière-grands-pères des forêts de pics en grès d’aujourd’hui.

Il faut remonter à 380 millions d’années pour connaître le processus de formation qui a donné lieu à la physionomie actuelle de Zhangjiajie. Selon l’histoire géologique, au paléozoïque, l’écorce terrestre du Sud-Ouest du Hunan s’est abaissée considérablement, l’eau de mer a envahi cette région et a créé un immense océan. La zone Wulingyuan, moins profonde et proche de l’ancien littoral, a recueilli en permanence de la boue et des graviers transportés par les eaux; par la suite, la longue et complexe solidification a formé du grès quartzeux d’une épaisseur pouvant atteindre jusqu’à des milliers de mètres.

Ce sont les mouvements de l’Himalaya qui, pour l’essentiel, ont donné naissance aux célèbres monts et fleuves que l’on voit aujourd’hui en Chine, dont le site des paysages naturels de Zhangjiajie. En outre, la deuxième série de mouvements des monts Yanshan a eu une importance plus significative pour la formation de la géomorphologie de Zhangjiajie. Elle exhaussa cette zone au bord d’un bassin continental pour ériger des montagnes, d’où les magnifiques pics Wulingyuan âgés de 7 millions d’années.

La période de formation et de développement de ces pics se situe après les mouvements d’exhaussement de l’Himalaya, il y a 3 millions d’années, qui transformèrent les plaines en collines et les collines en monts.

Ceux qui visitent Zhangjiajie ont l’impression de se trouver dans un paradis terrestre. Les experts chinois et étrangers le qualifient de « labyrinthe de la Nature ». Les roches « mari et femme » sont blotties l’une contre l’autre, la « fée », jeune et belle, bouquet de fleurs à la main, semble attendre son amoureux avec une impatience fébrile et a fait tomber sous son charme d’innombrables héros, le ruisseau au fouet d’or sillonnant les profondes vallées…ne forment qu’un bref aperçu. Ce paysage combine bosquet de pierres et ruisseaux, pics magnifiques, ainsi qu’une morphologie extraordinaire de hauts terrains plats et de vallées. Dans la zone tropicale de l’Asie centrale, seul Zhangjiajie possède de telles couches rocheuses. À force d’érosion par le mouvement des eaux et la force des vents et des pluies, et à force d’écroulement sous l’effet de la pesanteur, ce site a formé sa particularité géologique. Certains géologues ont proposé de dénommer cette géomorphologie de forêts de pics en grès quartzeux de « géomorphologie Zhangjiajie ».

Cette dernière se distingue du relief karstique et du relief Danxia. Le relief karstique se trouve souvent entouré d’îles marines ou près du littoral, et il tire son origine de la corrosion des roches calcaires, une formation pas très sophistiquée. Les forêts de pierres mondialement connues du Yunnan, qui doivent leur renommée au film « Ashima », appartiennent au relief karstique.

Pour sa part, le relief Danxia, « d’un rouge éclatant comme les nuages au crépuscule », même s’il est un peu plus coloré que les forêts de pics de grès de Zhangjiajie, manque de solidité, peut être facilement désagrégé par l’eau et le vent, et est dépourvu d’un caractère vigoureux et de forêts touffues, vu sa formation récente (de 30 à 100 millions d’années).

La beauté exceptionnelle des grottes

Fin 1992, Zhangjiajie a été inscrit dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO ; il a été élu en 2001 parmi les premiers parcs géologiques d’échelon national de Chine et classé en 2003 parc géologique mondial.

Aux alentours des pics de pierre de Zhangjiajie, se trouve une profusion de grottes calcaires que la nature a ciselées avec habileté. La grotte Huanglong est une merveille parmi celles de Wulingyuan. Sur 28 km, cette grotte contient 15 salles et 4 étages et couvre une superficie de 48 ha; les cavernes se dissimulent les unes derrière les autres puis se rejoignent, les grottes et les pics s’empilent les uns dans les autres, les rivières traversent les grottes et les ponts enjambent les rivières. On y dénombre 5 600 stalactites; la stalagmite, dénommée Dinghai shenzhen (l’aiguille magique fixant la mer), se dresse sur 27 mètres, les colonnes dites musicales peuvent produire les sonorités de huit gammes, et les stalagmites blanches sont aussi étincelantes que des étoiles. Dans le bateau qui circule sur la rivière Bruyante, longue de 600 mètres, vous pouvez vous émerveiller de la clarté et de l’obscurité qui semblent jouer à cache-cache, des paysages d’une rare extravagance, aussi fantastiques que dans un rêve. Et quand le guide vous avertira de l’existence de salamandres géantes qui pourraient vous mordre les mains si vous les trempez dans l’eau, une impression de mystère et de crainte vous saisira. Selon les experts, la grotte Huanglong peut vous enseigner toute la science des grottes.

Un paradis de la faune et de la flore

L’abondance des espèces botaniques est l’une des raisons pour lesquelles Zhangjiajie a été inscrit dans la liste de l’UNESCO. C’est une immense « banque de gènes ». Il recense plus d’un millier d’espèces, dont 577 espèces de futaie (93 types) et 57 espèces protégées par le pays.

Les vieux arbres de Zhangjiajie ont la réputation d’être « anciens, précieux, magnifiques et nombreux ». Le pin Wuling, sis sur un pic, est inégalé dans le monde, et un gingko de 50 mètres qui se dresse dans le village est qualifié de « fossile vivant ». On y compte des dizaines de milliers d’arbres précieux plus que centenaires.

Au fond des bois de Zhangjiajie poussent des plantes médicinales précieuses (plus de 700 espèces) et des champignons. Les fruits sauvages abondent à longueur d’année : les pêches en juin, les poires en juillet, les melons en décembre.

Monts escarpés, forêts touffues, vallées profondes, sources et ruisseaux forment un écosystème propice à la vie. Dans les forêts, on trouve quatre espèces animales sous protection de première classe, dix, sous deuxième classe. Les fruits sauvages en abondance permettent aux macaques de survivre et de se reproduire, de sorte qu’on en dénombre plus de 2 000. Et ils sont mignons comme tout… Un jour, des touristes ont aperçu des singes à la recherche de poissons dans l’eau; l’un d’eux leur a alors jeté un caillou pour les taquiner. Cette provocation a suscité la fureur des primates qui ont lancé un poisson vers les touristes pour se venger. Comme les touristes ont trouvé la scène amusante, ils ont jeté de nouveau des cailloux, ce qui leur a valu de recevoir un tas de poissons de la part des singes. Sans même avoir mis les pieds dans l’eau, les touristes ont pu se régaler de poissons. Le coq « dit porteur d’eau » est l’animal emblématique du village de Zhangjiajie, avec son grand sac d’eau pendant sous son cou. Lorsqu’il marche, il a des manières élégantes, parce que, selon la légende, il serait né phénix et ne serait devenu coq porteur d’eau que pour remercier celui qui l’avait sauvé en lui apportant de l’eau.

 

DOCUMENT

Le ruisseau au fouet d’or : nouvel itinéraire d’écotourisme

« L’air de Zhangjiajie est une richesse d’une valeur inestimable, respirer une heure ici coûterait au moins un dollar aux États-Unis. » C’est en ces termes qu’un ancien vice-gouverneur du Colorado, en visite au ruisseau au fouet d’or, a fait l’éloge de Zhangjiajie. Grâce aux efforts des habitants locaux, désormais, le long du ruisseau au fouet d’or, on peut profiter d’un itinéraire d’écotourisme offrant « monts silencieux, forêt verdoyante, eaux limpides, air frais, beaux paysages ».

Le ruisseau au Fouet d’or s’est formé naturellement, et il doit son nom au rocher au Fouet d’or. Ce ruisseau sinueux coule d’est en ouest, et sans interruption, même en période de sécheresse. Au bord du ruisseau, c’est un panorama de verdure qui s’offre à vos yeux, et vos vêtements sembleront même se teinter de vert clair, tandis que l’eau murmure et les oiseaux gazouillent. De temps à autre, une légère brise souffle doucement et apporte fraîcheur et parfum. Dans l’eau limpide, les poissons nagent allègrement, les galets rouges, verts et blancs scintillent; les rayons de soleil, tamisés par le feuillage des arbres, caressent la surface de l’eau. Quel sentiment de paix et de tranquillité!

Les principaux sites

Les principaux sites à ne pas manquer sont les suivants : d’abord, le rocher au Fouet d’or qui se trouve dans le parc forestier national de Zhangjiajie. D’une majesté imposante, ce rocher semble sortir de la terre pour atteindre les nuages, et il darde ses rayons dorés. Ses trois facettes abruptes sont toutes en arêtes et en angles. Ressemblant à un fouet, une arme ancienne, il a pris le nom de fouet d’or. Selon la légende, il aurait été le fouet de Qin Shihuang, premier empereur de Chine, qui s’en serait servi pour chasser les monts. Derrière lui, se trouve le rocher Bodhisattva, gardien du fouet impérial. Il est représentatif des milliers de pics et de pierres de forme étrange de Zhangjiajie. Au pied du rocher s’entassent des pierres sur lesquelles poussent des herbes sauvages et des buissons; on a déjà prouvé que ces pierres sont tombées avant la formation du rocher au Fouet d’or.

À deux pas du rocher au Fouet d’or se trouve le rocher Pishanjiumu (fendre la montagne pour sauver sa mère). Au-dessus du rocher, une pierre en forme de marteau dont le tranchant pointe le ciel semble suspendue dans les airs, et les deux pics à côté se dressent tel un mur. Après des vérifications sur le terrain, les géologues ont confirmé que ce site a été formé par les effets combinés de l’érosion du vent et de l’eau et de la gravité. Sa forme fait penser à la légende chinoise : « fendre la montagne pour sauver sa mère », d’où son nom.

À part ces sites, il y en a beaucoup d’autres qui sont célèbres : le rocher d’Accueil, le Reflet du boudoir, l’Aigle gardien du fouet, le Pèlerinage vers l’ouest, le rocher de la Constellation de lettres, le Couple de tortues recherchant le ruisseau, la mare aux Herbes pourpres, la Rencontre après 500 km de périls, l’étang aux Sauts de poissons, les Arbres des heureuses retrouvailles, les pics des Chameaux, les Eaux entourant les quatre portes.

Il est recommandé de les visiter quand le beau temps revient après la pluie, car c’est à ce moment-là que les eaux du ruisseau atteignent leur hauteur maximum; vous pouvez alors admirer des paysages exceptionnellement beaux. Comme les forêts y sont touffues, il est préférable de bien vous couvrir.