Les
pierres du chemin
Dans
l’ensemble, les récents succès économiques de la Chine ont apporté
des changements positifs pour la population, mais il n’est pas
dit que le chemin des réformes qu’a emprunté la Chine soit une
voie libre de toute pierre d’achoppement. Ce mois-ci, nous avons
donc décidé de vous parler plus en profondeur d’un domaine et
d’un groupe de personnes qui affrontent justement des problèmes
particuliers à s’ajuster au « tout marché » de l’économie.
D’abord,
nous abordons le secteur crucial de l’enseignement supérieur,
domaine que certains n’hésitent pas à qualifier avec raison de
secteur stratégique pour l’avenir d’une nation. Dans un article
bien documenté, L’enseignement supérieur vit une pénurie de fonds, Luo Yuanjun présente
le problème que doivent résoudre les universités et collèges chinois :
la contradiction entre
l’économie et l’éducation. En effet, depuis 1994, dans un effort
pour ramasser des capitaux, maintenir et même élever le calibre
de l’enseignement supérieur, les universités chinoises ont connu
une tendance croissante à la diversification commerciale. Des
experts ont fait valoir leurs objections en disant que le mandat
originel de l’éducation risque de se perdre dans cette course
aux profits. Toutefois, beaucoup d’autres pensent que, dans un
pays en développement comme la Chine, les secteurs en manque de
capitaux sont légion et que chacun doit mettre du sien pour trouver
une solution au financement. Et dans ce débat, étudiants et familles
démunis ne sont pas les moindres à espérer un accès plus facile
à l’enseignement supérieur.
Nous abordons ensuite la question
des paysans-ouvriers dans l’article Les
paysans-ouvriers, des marginaux de la société urbaine. Quand
l’on sait que 130 millions de paysans font partie de la main-d’œuvre
active des villes, il est évident que leur bien-être revêt aussi
une grande importance. D’une part, l’afflux de cette main-d’œuvre
bon marché dans les villes chinoises sert à promouvoir l’économie
du pays, mais d’autre part, il met à l’épreuve les registres d’état
civil, les systèmes juridique et de sécurité sociale en place
depuis plus d’un demi-siècle. En outre, dans les villes, ces paysans
se sentent déracinés, parfois peu acceptés, et les citadins, envahis.
Encore une fois, la Chine se voit donc confrontée à un problème
impératif à résoudre.
Nous
vous proposons finalement de découvrir la vision de l’artiste
français Charles Chauderlot qui a élu domicile en Chine depuis
sept ans déjà. Dans l’article Un artiste expatrié, mais heureux, vous
apprendrez que, par son encre et son pinceau, cet artiste fait
revivre des scènes de la vie quotidienne traditionnelle de la
capitale. Mais malgré son bonheur
de vivre à Beijing, Chauderlot se désole toutefois des pierres
d’achoppement sur la route de la modernisation urbaine :
la difficulté de sauver des éléments importants du patrimoine
culturel de la vieille ville. Celui qui a dit qu’on ne fait pas
d’omelette sans casser des œufs avait probablement bien raison…
Bonne
lecture!
Hu Chunhua
Directeur de la section française
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