JUIN 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Les pierres du chemin

Dans l’ensemble, les récents succès économiques de la Chine ont apporté des changements positifs pour la population, mais il n’est pas dit que le chemin des réformes qu’a emprunté la Chine soit une voie libre de toute pierre d’achoppement. Ce mois-ci, nous avons donc décidé de vous parler plus en profondeur d’un domaine et d’un groupe de personnes qui affrontent justement des problèmes particuliers à s’ajuster au « tout marché » de l’économie.

D’abord, nous abordons le secteur crucial de l’enseignement supérieur, domaine que certains n’hésitent pas à qualifier avec raison de secteur stratégique pour l’avenir d’une nation. Dans un article bien documenté, L’enseignement supérieur vit une pénurie de fonds, Luo Yuanjun présente le problème que doivent résoudre les universités et collèges chinois :  la contradiction entre l’économie et l’éducation. En effet, depuis 1994, dans un effort pour ramasser des capitaux, maintenir et même élever le calibre de l’enseignement supérieur, les universités chinoises ont connu une tendance croissante à la diversification commerciale. Des experts ont fait valoir leurs objections en disant que le mandat originel de l’éducation risque de se perdre dans cette course aux profits. Toutefois, beaucoup d’autres pensent que, dans un pays en développement comme la Chine, les secteurs en manque de capitaux sont légion et que chacun doit mettre du sien pour trouver une solution au financement. Et dans ce débat, étudiants et familles démunis ne sont pas les moindres à espérer un accès plus facile à l’enseignement supérieur.

Nous abordons ensuite la question des paysans-ouvriers dans l’article Les paysans-ouvriers, des marginaux de la société urbaine. Quand l’on sait que 130 millions de paysans font partie de la main-d’œuvre active des villes, il est évident que leur bien-être revêt aussi une grande importance. D’une part, l’afflux de cette main-d’œuvre bon marché dans les villes chinoises sert à promouvoir l’économie du pays, mais d’autre part, il met à l’épreuve les registres d’état civil, les systèmes juridique et de sécurité sociale en place depuis plus d’un demi-siècle. En outre, dans les villes, ces paysans se sentent déracinés, parfois peu acceptés, et les citadins, envahis. Encore une fois, la Chine se voit donc confrontée à un problème impératif à résoudre.

Nous vous proposons finalement de découvrir la vision de l’artiste français Charles Chauderlot qui a élu domicile en Chine depuis sept ans déjà. Dans l’article Un artiste expatrié, mais heureux, vous apprendrez que, par son encre et son pinceau, cet artiste fait revivre des scènes de la vie quotidienne traditionnelle de la capitale. Mais malgré son bonheur de vivre à Beijing, Chauderlot se désole toutefois des pierres d’achoppement sur la route de la modernisation urbaine : la difficulté de sauver des éléments importants du patrimoine culturel de la vieille ville. Celui qui a dit qu’on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs avait probablement bien raison…

Bonne lecture!

Hu Chunhua
Directeur de la section française