Les
Blang
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Jeune fille blang. |
Les Blang, qui regroupent environ
82 400 personnes, vivent principalement au mont Blang, dans
la région de Xiding et Bada du district de Menghai, préfecture
autonome dai du Xishuangbanna, province du Yunnan. On trouve aussi
d’autres communautés blang dans les préfectures voisines de Simao
et Lincang. Tous les Blang habitent des zones montagneuses situées
à quelque 1500-2000 mètres au-dessus du niveau de la mer. Depuis
toujours, cette ethnie a vécu en harmonie avec les autres nationalités.
La région où habitent les Blang
bénéficie d’un climat chaud et pluvieux; le sol y est fertile
et les ressources naturelles abondent. Les principales cultures
sont le coton, la canne à sucre et le thé Pu’er. Dans ses forêts
vierges denses poussent des essences rares et des herbes médicinales
précieuses comme le pseudoginseng, le rauwolfia verticillata (utilisé pour abaisser
l’hypertension) et la citronnelle. On y trouve aussi du cuivre,
du fer, du soufre et du cristal de roche.
Les Blang parlent une langue
appartenant à la famille des langues de l’Asie du Sud. Elle n’a
pas de forme écrite, mais les Blang utilisent souvent la langue
des Dai, des Va et des Han.
Histoire socio-économique
Selon les registres historiques,
une ancienne tribu appelée « Pu »
aurait été la première à habiter les vallées des fleuves Lancang
et Nujiang. Les membres de cette tribu seraient les ancêtres des
Blang. Le développement social des Blang s’est effectué de manière
inégale selon les endroits. Certaines communautés étaient plus
avancées que d’autres. Sauf pour les cimetières et les forêts
qui étaient de propriété commune, la terre était généralement
une propriété privée. Une économie agricole basée sur les propriétaires
fonciers a donc été en place très longtemps, de sorte que les
propriétaires et les paysans riches gardaient les meilleures terres,
alors que les paysans pauvres étaient exploités. Le système bao-jia (instauré par le Guomindang en 1932) a resserré le contrôle
politique sur les régions habitées par les Blang et a causé beaucoup
de souffrances. Les Blang ont aussi été soumis longtemps à la
règle des seigneurs féodaux dai. Ceux-ci nommaient un certain
nombre de chefs héréditaires appelés « Ba »
qu’ils choisissaient parmi les Blang. Chaque « Ba »
avait plusieurs villages blang sous sa gouverne et collectait
les tributs pour les maîtres dai.
À part la propriété privée,
la société blang du Xishuangbanna a conservé divers degrés de
propriété publique de la terre selon le clan ou le village. Certains
villages ont longtemps gardé les caractéristiques d’une commune
primitive avec leurs familles qui descendaient d’un ancêtre commun.
Dans ce cas, les terres cultivées, les forêts et les pâturages
appartenaient à tous les membres. Les familles pouvaient utiliser
ces terres, mais elles ne pouvaient les vendre ou les acheter.
Les maisons, les animaux appartenaient toutefois aux ménages individuels.
Les ménages avaient droit à la récolte, mais elles dépendaient
de leur affiliation à un clan pour l’utilisation de la terre.
Si le clan changeait de village, ses terres redevenaient la propriété
du village.
À partir de 1952, une réforme
agricole fut menée dans la région des Blang et en 1958, des coopératives
avaient été établies dans la plupart des endroits. Les Blang ont
peu à peu utilisé des techniques agricoles plus avancées, édifié
des rizières et bâti des ouvrages de conservation d’eau, de sorte
que les rendements ont augmenté. Aujourd’hui, le commerce des
produits agricoles est bien établi dans les villages.
Us et coutumes
Religion. Autrefois, les Blang étaient très superstitieux. Le culte des ancêtres
faisait partie de leur vie. Ils sont aujourd’hui des adeptes du
bouddhisme Hinayana, conséquence de l’influence des Dai. Entre
autres, les temples bouddhiques et le système social des Blang
sont très semblables à ceux des Dai.
Habillement. Les hommes portent une veste sans col, boutonnée sur le devant, et
un pantalon noir ample. Ils se coiffent d’un turban noir ou blanc.
Selon la coutume, ils tatouent leurs membres, leur poitrine et
leur ventre. Les femmes blang, comme leurs voisines dai, portent
une veste cintrée sans col et une jupe étroite noire ou avec des
rayures. Elles nouent leurs cheveux en chignon et les couvrent
de différentes épaisseurs de tissu.
Alimentation. Le régime de base comprend du riz, du maïs et des fèves. Les Blang
aiment bien les aliments aigres et piquants. Ils apprécient également
boire du vin maison et fumer. Les femmes mâchent du bétel et considèrent
comme belles les dents teintes en noir.
Habitation. Les Blang vivent dans des maisons en bambou à étages. Le rez-de-chaussée
sert d’étable et d’entrepôt pour les outils utilisés pour décortiquer
le riz. À l’étage, on trouve les pièces qui servent d’habitat,
et au milieu de la salle principale, il y a un foyer servant à
chauffer, à faire la cuisine et fournir l’éclairage. Lorsqu’une
famille décide de construire une maison, presque tous les villageois
viennent donner un coup de main, de sorte que l’ouvrage est achevé
en deux ou trois jours.
Folklore. Les Blang ont un riche folklore de ballades et de contes qui s’est
transmis oralement. Leurs chansons et leurs danses manifestent
la forte influence des Dai. Leurs instruments de musique préférés
comprennent les tambours en patte d’éléphant, les cymbales et
des instruments à trois cordes. La danse préférée des Blang est
celle du Couteau, très énergique.
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Noce chez les Blang. |
Mariage. Les Blang cherchent leur conjoint à l’extérieur de leur clan et sont
monogames. Règle générale, les jeunes Blang sont relativement
libres de choisir leur partenaire.
Funérailles. Le décès d’une personne est suivi par la récitation de sûtras par
les moines ou les chamanes afin de « chasser le démon ».
Les funérailles ont lieu en deçà de trois jours. Chaque village
possède généralement un cimetière commun divisé selon les clans
ou le nom de famille des personnes. Les morts sont enterrés, sauf
ceux qui décèdent d’une mort violente; ces deniers sont alors
incinérés.