Les
Ouzbeks
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Jeune fille
ouzbek. |
Les quelque 15 000 Ouzbeks vivent dans la
région autonome ouïgoure du Xinjiang. La plupart habitent en communautés
compactes dans les villes de Yining, Tacheng, Kashgar, Urumqi, Shache
et Yecheng.
Histoire
Le nom ouzbek tire son origine du khan Ouzbek,
un des dirigeants locaux sous l’empire mongol, au XIVe
siècle. Ce khan musulman diffusa l’islam dans son khanat. Au XVe
siècle, bon nombre d’Ouzbeks se déplacèrent dans la vallée de la
rivière Chu, où on les appela Kazaks. Ceux qui demeurèrent dans
la région du khanat continuèrent à être connus comme Ouzbeks, lesquels
formèrent plus tard l’alliance ouzbek. Les ancêtres des Ouzbeks
déménagèrent au Xinjiang depuis l’Asie centrale dans les temps anciens.
Sous la dynastie des Yuan (1279-1368), des marchands ouzbeks voyageaient
souvent le long de la route de la Soie à travers le Xinjiang pour
se rendre par affaires vers les régions intérieures. Aux XVIe
et XVIIe siècles, les caravanes ouzbeks se servaient
de Yarkant du Xinjiang comme entrepôt pour y mener leurs transactions
sur la soie, le thé, la porcelaine, la fourrure, etc. Certains marchands
ouzbeks transportaient des marchandises vers l’intérieur en passant
par Aksu, Turfan et Suzhou (l’actuelle Jiuquan de la province du
Gansu). Au cours de cette période, les Ouzbeks de l’Asie centrale
commencèrent à s’établir dans certaines villes du Xinjiang, et leur
nombre a augmenté d’année en année.
Après la guerre de l’Opium, le Xinjiang tomba
aux mains des impérialistes, et l’Angleterre et la Russie se livrèrent
une âpre bataille pour s’emparer des riches ressources et du vaste
marché du Xinjiang. En vertu de traités inéquitables, la Russie
tsariste annexa de grandes portions de terres du Xinjiang et y acquit
des privilèges économiques, de sorte que la Russie monopolisa le
commerce du nord du Xinjiang. Beaucoup de marchands russes y vinrent
pour acquérir des matières premières à bon marché. À partir des
années 1880 et jusqu’au début du XXe siècle, on trouvait
des marchands russes dans les grandes villes du Xinjiang. Cette
période influença longtemps les affaires commerciales des Ouzbeks,
ainsi que leur économie.
Vers la fin du XIXe siècle, les marchands
ouzbeks, gros et petits, faisaient de l’import-export et étaient
ou bien dépendants ou très liés aux capitaux étrangers. Certains
édifièrent même des sociétés de commerce. Ces sociétés avaient des
liens directs avec des entreprises en Angleterre, en Russie, en
Inde et en Afghanistan. Mais beaucoup des petits marchands, par
manque de fonds, n’étaient pas en mesure de faire concurrence à
ces grandes sociétés; ils firent donc faillite et devinrent des
agents ou des vendeurs des grandes sociétés.
Les ateliers d’artisanat des Ouzbeks, surtout
dans le domaine de la soie, étaient relativement concentrés à Shache.
Mais comme l’achat de matières premières et la vente des produits
de l’industrie séricicole étaient largement contrôlés par les capitaux
étrangers et opprimés par le système féodal local, ce secteur déclina
avant d’avoir pu se développer complètement. Seuls certains types
d’artisanats furent préservés, la broderie à la main de calottes,
la dentelle et la literie par exemple, car ces ouvrages étaient
effectués par les femmes, comme travail d’appoint.
Peu d’Ouzbeks se livraient à l’élevage. Toutefois,
la population agricole était concentrée surtout à Kashgar, Shache,
Bachu et Aksu et travaillait pour de riches propriétaires. Aujourd’hui,
les Ouzbeks, qui vivent majoritairement dans les villes, sont des
ouvriers ou des employés d’entreprises financières, commerciales
ou de transport. Beaucoup sont des intellectuels qui travaillent
comme professeurs.
Us et coutumes
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La famille
ouzbek abrite souvent trois générations. Ici, une grand-mère
et sa petite-fille. |
Les Ouzbeks entretiennent des liens étroits avec
les autres ethnies du Xinjiang, surtout les Ouïgours et les Kazaks.
Les langues ouzbek, ouïgoure et tatare appartiennent à la branche
turque de la famille des langues altaïques et sont très proches.
L’écriture ouzbek est une écriture alphabétique basée sur les lettres
arabes. Les Ouzbeks croient en l’islam et leurs coutumes, leur habillement
et leur alimentation sont pratiquement les mêmes que ceux des Ouïgours.
Habillement. Les hommes et les femmes portent des calottes brodées aux couleurs
vives et aux motifs originaux, et certaines sont confectionnées
de velours côtelé ou de velours noir. Parfois, les femmes portent
un foulard par-dessus leur calotte. Les hommes portent une robe
sans bouton qui atteint le genou et dont le pan droit recouvre le
gauche; le col est oblique. La robe est attachée par un genre de
gaine triangulaire brodée. Les femmes portent des robes amples et
à plis, sans cette gaine. Les hommes portent généralement des bottes
en cuir et des couvre-chaussures à coupe basse. Les bottes brodées
des femmes sont magnifiques et leurs motifs sont uniques. Le col,
l’ouverture et les manches des chemises des hommes sont bordés de
dentelles colorées et à jolis motifs, typiques de l’artisanat de
cette ethnie.
Alimentation. Comme les autres ethnies du Xinjiang qui croient en l’islam, les
Ouzbeks ne boivent pas d’alcool et ne mangent pas de porc. Ils aiment
le mouton, le bœuf et la viande de cheval, ainsi que les produits
laitiers. Un genre de galette croustillante et le thé au lait forment
l’alimentation de base des trois repas quotidiens; les Ouzbeks aiment
également la viande mijotée avec des pommes de terre, des oignons,
du miel et du sirop. Le « naren », un mélange de
viande hachée cuite, d’oignons et de lait caillé, servi avec sauce
et poivre, est un délice réservé aux invités. Les Ouzbeks mangent
ce plat avec les doigts.
Habitation. Les maisons des Ouzbeks offrent différentes conceptions. Certaines
ont des greniers ronds, mais la plupart sont des maisons rectangulaires
en adobe avec toit plat. Ces structures en bois et en terre ont
des murs épais, garnis de niches aux motifs magnifiques, dans lesquelles
des produits peuvent être déposés. Les poutres en bois sont gravées
de jolis motifs.
Mariage. La plupart des ménages ouzbeks sont des familles nucléaires; les
parents et les enfants vivent séparément, et les frères vivent séparés
les uns des autres. Il y a aussi des familles au sein desquelles
cohabitent trois générations. Le mariage entre parents ou entre
personnes de différentes générations est strictement interdit. Par
tradition, les Ouzbeks ont de nombreux liens maritaux avec les Ouïgours
et les Tatars. Autrefois, les mariages étaient arrangés par les
parents. La famille du jeune homme devait offrir des cadeaux de
fiançailles à la famille de la jeune fille et assumer les frais
des noces. Selon la coutume, la cérémonie nuptiale se tient dans
la famille de la fille. Ses parents offrent alors du riz frit et
des sucreries aux invités durant la journée, et les nouveaux mariés
se rendront dans la famille du marié durant la soirée, après la
tenue d’une cérémonie selon les rites islamiques. Parfois, des parents
et des amis de la mariée vont « enlever » celle-ci après
la cérémonie, et le marié doit offrir des cadeaux pour la « libérer ».
Lorsqu’elle est libérée, la mariée doit faire le tour d’un feu dans
la cour avant d’entrer dans la maison, un héritage des anciennes
traditions.
Funérailles. Elles sont tenues selon les rites islamiques. Les personnes qui assistent
aux funérailles entourent leur taille d’une bande blanche, et les
femmes couvrent leur tête d’un tissu blanc. Les enfants de la personne
décédée observent un deuil de sept jours. Les 40e, 70e
et 100e jours suivant la mort de cette personne,
les imams sont invités à réciter des textes sacrés.
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La joie de
fêter en famille. |
Divertissements. Les
Ouzbeks aiment chanter et danser, et leur folklore est attirant
et mélodieux. Ils ont un grand nombre d’instruments de musique,
la plupart étant des instruments à cordes et des percussions. Les
danses ouzbeks sont renommées pour leur dynamisme, leur grâce et
leur diversité. La plupart des danses sont des solos dans lesquels
le danseur balance les bras tout en tournoyant sans cesse. La danse
des Tambourins, est une des danses traditionnelles.
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