Des questions en effervescence
Le sida fait parler de lui partout dans le monde et la Chine
n’y échappe pas. Longtemps ignorée, cette maladie a tranquillement
fait ses ravages et a fait surgir quantité de nouveaux problèmes
sociaux. Aujourd’hui en Chine, on compte 840 000
porteurs du VIH, dont 80 000 sidatiques déclarés. À la lutte
contre la maladie et l’ignorance qu’il faut contrecarrer par des
campagnes massives de sensibilisation, s’ajoute un problème non
moins complexe : les orphelins du sida. Comment les aider?
Comment les rendre le mieux possible à l’âge adulte? En Chine,
cette question est particulièrement aiguë parce qu’elle touche
un groupe de personnes considérées comme faibles, et que le budget
du pays est déjà sollicité par quantité d’autres problèmes liés
au développement.
Néanmoins, le gouvernement, des groupes populaires et des
individus ont réalisé la gravité de cette question et ont décidé
de s’atteler à y trouver des solutions. Orphelinats, familles
d’accueil, donations, bien des solutions sont avancées, mais elles
ne font pas toujours l’unanimité. Toutefois, tous s’entendent
sur le besoin de lutter contre la discrimination dont souffrent
ces orphelins dont la seule « faute » est d’avoir eu
un ou des parents qui ont vendu leur sang pour se sortir de la
pauvreté. Règle générale, ces enfants ne sont pas porteurs du
virus, mais souffrent de l’étiquette de « sidatique »
qu’on leur appose. Notre reportage La lutte contre le sida en Chine fait le
point sur la situation de ces orphelins et sur le travail de prévention
qu’on y mène.
Une autre question fait débat, celle du Grand Théâtre national.
Actuellement en construction, ce théâtre ouvrira ses portes l’automne
prochain. Alors
que la Chine possède des constructions dont la réputation n’est
plus à faire comme la Cité interdite et la Grande Muraille, l’architecture
du Grand Théâtre national, conception du français Paul Andreu,
est en rupture de style avec le classicisme des bâtiments voisins,
place Tian’anmen. Depuis le début du projet, éloges et critiques
fusent donc de toutes parts. Notre article Le Grand Théâtre national de Chine : en rupture de
style vous place au cœur du débat et vous permettra
de vous faire une idée sur la question grâce aux commentaires
des protagonistes immédiats de ce projet.
Cannes est un nom connu synonyme de cinéma. Mais combien
de personnes savent que le film chinois est un fidèle du Festival
de Cannes depuis 1959? À travers la brève rétrospective du cinéma
chinois à Cannes présenté dans Le
film chinois, un fidèle du Festival de Cannes, vous découvrirez
les hauts et les bas du cinéma chinois et pourquoi cet événement
fascine tant ses cinéastes. Est-ce son originalité? Son avant-gardisme?
Probablement un peu tout cela, mais surtout le fait qu’il offre
une tribune exceptionnelle pour présenter la vraie Chine au monde
entier.
Bonne lecture !
Hu Chunhua
Directeur de la section française