MARS  2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


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Un éclaircissement de la "conception scientifique du développement" à travers les "multiplication et division" du Premier ministre

"Tout petit problème pourra, une fois multiplié par 1,3 milliards, devenir un gros problème ; tandis que tout agrégat volumineux pourra, une fois divisé par 1,3 milliards, devenir un chiffre insignifiant." Voilà l'une des impressions les plus importantes que le Premier ministre chinois Wen Jiabao a eues depuis son arrivée au pouvoir. C'était lors d'une interview spéciale accordée en novembre dernier à Beijing au Washington Post que ce "chef de famille" du gouvernement du pays le plus peuplé du monde a exposé pour la première fois son "principe de multiplication et de division à la fois simple et complexe". Un peu plus tard, au cours de sa visite aux Etats-Unis, il a eu l'occasion de développer sa logique de calcul devant des professeurs et étudiants de Harvard University. En contraste avec l'esprit lucide du Premier ministre, le monde entier est saisi d'admiration face au "miracle économique" chinois et aux succès remarquables qu'a obtenu son nouveau gouvernement durant l'année passée. Pendant les 25 dernières années, l'économie chinoise a maintenu un taux de croissance moyen de 8% ou plus. Malgré la perturbation de la pneumonie atypique, la croissance du PIB national de la Chine en 2003 a toujours pu atteindre un taux élevé de 9,1%.
Malgré les quelque 1 400 milliards de USD que représente le PIB national de l'année passée (classé à la sixième place du monde), le PIB par habitant de la Chine ne se situe, si on le divise par 1,3 milliards d'habitants, qu'aux alentours de 1 000 USD (soit au-delà de la 130e place dans le monde). Selon M. Wang Tongsan, professeur et directeur de l'Institut d'Economie quantitative et d'Economie technique de l'Académie des Sciences sociales de Chine, après une vingtaine d'années de croissance rapide et continuelle, la Chine est maintenant entrée dans une période critique de son développement et le manque de forces de réserve se fait sentir dans nombre de domaines. L'un des exemples typiques est que la croissance économique rapide de notre pays est basée dans une large mesure sur une consommation excessive de ressources ou sur leur gaspillage, on peut même dire que cette croissance s'est faite largement aux dépens de l'environnement. En 2003, bien que l'apport chinois aux agrégats de l'économie mondiale ne représente que moins de 4%, sa consommation de matériaux de construction, dont l'acier et le ciment, a cependant atteint un tiers du volume mondial. Voilà pourquoi le professeur Wang a fait remarquer : "D'un point de vue à long terme, une telle croissance dépasse non seulement le seuil de tolérance de la Chine, mais aussi celui du monde entier."
De leur part, certains sociologues ont indiqué qu'au lieu de faire bénéficier à la population d'un plus grand nombre d'avantages matériels, la croissance rapide de l'économie chinoise a élargi en même temps la différence entre régions et entre couches sociales et a accentué les préoccupations de la population sur les problèmes de l'emploi, de l'éducation et des soins médicaux. "Toutefois, ce qui fait actuellement la joie de tous, c'est que les dirigeants de l'actuel gouvernement ont su garder leur lucidité au lieu de se laisser gagner par un optimisme sans fondement et de sous-estimer les problèmes existants", a déclaré Mme Ma Shujie, députée à l'Assemblée populaire nationale du Heilongjiang.
Selon l'opinion publique, la "conception scientifique du développement" avancée dernièrement par l'actuel gouvernement a de fortes chances de devenir un sujet névralgique lors de la session de l'Assemblée populaire nationale et de la Conférence nationale consultative politique de cette année. On note que lors de son intervention dans une réunion des dirigeants provinciaux et ministériels du pays qui s'est tenue il y a une semaine, le Premier ministre Wen Jiabao a indiqué que le développement auquel aspire la Chine ne devrait pas se traduire uniquement par une croissance économique, mais également par un épanouissement simultané des divers secteurs sociaux que sont l'emploi, l'éducation, les sciences et technologies, la protection de l'environnement, la culture, la santé publique, la protection sociale et l'équité sociale. Aussi, toujours d'après le professeur Wang, la croissance économique préconisée par une telle conception doit-elle "mettre plutôt l'accent sur la qualité que sur la quantité" et être susceptible de se convertir en avantages matériels au bénéfice de toute la population.
Par ailleurs, le fait que l'actuel gouvernement est particulièrement sensible aux statistiques et qu'il ne laisse jamais inaperçue la moindre fluctuation a fait une profonde impression sur le public. L'ex-ambassadeur de Suisse a, par exemple, comparé le cerveau du Premier ministre Wen à un "ordinateur où se trouvent emmagasinés une grande quantité de données".
Comme des enquêtes menées par les services compétents ont révélé que pendant le deuxième trimestre de l'année passée, le revenu par habitant des régions rurales a diminué de 35 yuans du fait que des dizaines de millions de paysans travaillant en ville ont été bloqués chez eux à cause du SRAG, le gouvernement central a décidé de donner cette année la priorité à la tâche de compenser les pertes des paysans et d'élever leurs revenus. C'est la raison pour laquelle on a vu publier en février dernier le fameux "Rapport N° 1" de l'autorité centrale visant à faire accroître les revenus des paysans et à promouvoir la production agricole. Ce qui permet à certains spécialistes de prévoir qu'en 2004, les paysans chinois pourraient au moins obtenir un bénéfice direct de 20 milliards de yuans grâce à la nouvelle politique lancée dans ce rapport.

(LE QUOTIDIEN DU PEUPLE)

 

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