La
micro-gravure (Weidiao)
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Ge
Bi, l'un des artisans de cet art. |
L’art de la micro-gravure
fait référence à la gravure de caractères chinois minuscules sur
ivoire ou sur cheveu humain. Dans le cas de cet art original,
l’artiste ne peut voir son travail, il doit se fier uniquement
à ses sensations. Cet art est donc parfois appelé « gravure
selon son gré ». Ces graveurs du miniature existent dans
beaucoup d’endroits en Chine, et ils peuvent graver des poèmes
et des peintures multicolores sur des pièces minuscules d’ivoire,
de même que fabriquer des sceaux miniatures.
Zhang Yunhu est l’un de ces artistes et il vit à Shanghai. Sur un morceau
d’ivoire de 3 cm2 carrés, il a reproduit l’anthologie
complète des Trois Cents
poèmes des Tang, ce qui totalise plus de 10 000 caractères.
À l’œil nu, les mots ne ressemblent qu’à des rangées et à des
rangées de petits points noirs pas plus gros que la tête d’une
aiguille. En 1982, il a réalisé un autre chef-d’œuvre −
le texte complet des Statuts du Parti communiste chinois, qui
compte 14 000 caractères, et il l’a reproduit sur un morceau
d’ivoire de 2,8 cm2. De plus, ce travail monumental
a été réalisé en deux semaines seulement. Grossis cent fois, on
voit que les caractères ont été formés de traits élégants, clairs
et nets.
La micro-gravure sur cheveu humain est un art
développé ces dernières années. Shen Weizhong, membre de l’Institut
de recherche sur l’artisanat de Suzhou, en est le pionnier. Sur
un cheveu de quelques millimètres de long et sans l’aide d’aucun
appareil grossissant, cet artiste peut graver des poèmes ou d’autres
textes en se fiant seulement à son toucher. Pour réaliser ce type
d’œuvre, l’artiste a besoin d’un environnement absolument calme
dans lequel il peut contrôler sa respiration et son pouls par
la méditation. Il accomplit alors son travail à l’aide d’un fil
coupant plus fin qu’un cheveu. Pour lire le travail accompli sur
le cheveu, c’est-à-dire des caractères très clairs et nets, on
a besoin de les grossir des dizaines de fois au microscope. La
gravure sur cheveu a été développée sur la base de la gravure
fine de caractères, laquelle a toujours été une tradition chinoise.
Ses rudiments remontent aussi loin qu’il y a deux mille ans. Sur
les fragments de carapaces de tortue servant d’objets divinatoires
durant la période des Zhou de l’Ouest, on a découvert de fines
gravures de caractères de la grosseur d’un grain de riz et ayant
des traits aussi fins qu’un cheveu. Les artistes d’aujourd’hui
ont donné un nouvel éclat à cet art ancien.
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