Faits
marquants du mois
La Chine
s'expose
Bretagne – Vannes, Parc des Expositions
30 mars au 12 avril
Cette manifestation culturelle et vivante
présente le passé, le présent et l’avenir de la Chine.
Elle se développe sur 5000 m2 divisés en deux
grands espaces thématiques :
une salle présente une exposition sur l’histoire de la culture
chinoise, une seconde salle regroupe une exposition-vente d’antiquités
et d’artisanat chinois avec la présence d’environ 150 artisans
et antiquaires chinois venant principalement de Shanghai.
L’exposition culturelle présente l’histoire des grandes dynasties
chinoises, avec des répliques de soldats de l’armée enterrée,
des explications sur la route de la Soie, des objets funéraires,
une maquette de la Grande Muraille, des bouddhas, des instruments
de musique, des maquettes du Palais Impérial…
La présentation se poursuit par la présentation de grandes découvertes
(boussole, brouette, cerf-volant, laque,…), une exposition du
Centre culturel chinois sur l’écriture avec 84 illustrations et
36 objets sur 300 m2. Suit la peinture, la présentation
des religions et des présentations vivantes de l’acupuncture,
la phytothérapie, les arts martiaux…
La seconde partie de l’exposition est organisée autour d’une trentaine
d’artisans et une cinquantaine d’antiquaires de Shanghai rassemblés
par l’Institut de recherche sur l’art et l’artisanat de Shanghai.
Trois rues de villes chinoises sont reconstituées : JINGHUA
pour évoquer le monde rural (papier découpé, sculptures sur bambou
et sur tige de riz, fleurs de coton, produits de la terre, thé,
patchwork…), SHANGHAI pour le monde moderne (éventails, souffleurs
de bonbons, sculptures miniatures, bijoux, vêtements avec défilés,
meubles laqués) et SUZHOU, Venise de Chine (jardins, eau, peintures,
broderie de cheveux, chaussures, vêtements royaux, calligraphie…).
S’y rajoutent une cinquantaine d’antiquaires qui exposent meubles,
bijoux, vêtements, sculptures, porcelaines, broderies, objets,…
un espace de conférences, débats et films et un espace de démonstration
avec musiciens; danse, sculpture sur petits bois et bouteilles,
mode, ainsi qu’une restauration chinoise pour les visiteurs.
Concert
pour cordes Xiansuo
de la Cour impériale mandchoue
Ile de France–Paris, Maison des cultures du monde
18 et 19 mars
Concert donné par l’Ensemble Tan Longjian dans
le cadre du Festival de l’imaginaire.
Les cithares qin et
zheng, tout comme le luth pipa, ont su
depuis longtemps élaborer un répertoire soliste, tandis que les
vièles ont dû attendre pour ce faire le XXe siècle.
Entre ce répertoire intime et les musiques brillantes des vents
et des percussions existaient des genres qui faisaient appel exclusivement
aux cordes et qu’on désignait par le terme de Xiansuo.
Ce terme est déjà courant dans le Nord de la Chine sous la dynastie
des Ming (1368-1644). Il constitue un genre musical réservé aux
instruments à cordes : luths, vièles, cithares, et auquel
on attribue des origines mongoles. Ceci explique sans doute la
faveur dont jouit cette musique lorsque la dynastie des Qing (d’origine
mandchoue) succède aux Ming et intègre le Xiansuo à la musique de la cour.
Le plus ancien témoignage important sur ce genre musical est le
recueil Appendice pour cordes (Xiansuo beikao) qui date de 1814..
Ce recueil comprend treize pièces, deux pour cithare zheng avec
accompagnement, et les autres pour les quatre instruments :
•Le xianzi (ou sanxian), un luth à manche long et à trois cordes. L’absence de frettes
sur le manche lui confère une liberté des hauteurs incomparable
et une matité du son qui atteint la plénitude grâce à la caisse
de résonance couverte d’une peau de serpent.
•Le pipa, luth piriforme à manche court et à trois cordes au timbre
précis et à la technique virtuose.
•La cithare à chevalet zheng,
homogène et ronde dans son timbre et ses attaques.
•La vièle à deux cordes huqin
au timbre doux et soyeux.
Professeur de sanxian au Conservatoire central de musique de Beijing,
madame Tan Longjian est l’héritière directe du dernier musicien
de la cour impériale mandchoue. On lui doit d’avoir préservé et
transmis l’interprétation de ce répertoire ancien qu’elle fait
découvrir pour la première fois au public français, accompagnée
par les trois autres musiciens de son ensemble.
Théâtre
d'ombres, marionnettes et papier découpé
 |
Qi Xumei, une artisane
connue, et sa petite-fille s'adonnent à l'art du papier découpé. |
Ile de France – Paris, Jardin d’acclimatation
Les 27 et 28 mars
Le théâtre d’ombres Huaxian de la province du
Shaanxi est le plus remarquable de Chine par la beauté des personnages
et des décors découpés dans de la peau de bovidés.
La troupe de Huaxian est de loin la meilleure. Elle a deux particularités :
la qualité de la manipulation et du musicien qui chante tous les
rôles en changeant de voix, ce qui a fait choisir cette troupe
pour jouer une scène dans une maison de thé par le metteur en
scène du film Vivre; et le fait que cette troupe conserve
des mélodies très anciennes, abandonnées dans le théâtre d’acteurs,
les mélodies en wanwanqiang,
qui doivent leur nom au petit bol de métal qu’un musicien frappe
pour donner le rythme.»
La troupe de Marionnettes à fils de Quanzhou, province du Fujian,
comprend deux groupes : l’un, formé de vieux et de très jeunes
marionnettistes, joue les pièces traditionnelles dans un style
traditionnel pour les cérémonies religieuses.
À la différence des papiers découpés très fins et simplement décoratifs
qui sont destinés à la vente aux touristes, les papiers découpés
des vieilles femmes de la province du Shaanxi sont liés, dans
les thèmes comme dans les traitements, à des croyances, et à toute
une esthétique populaire, ainsi que l’a montré le professeur Jin
Zhilin dans son livre traduit en français et en anglais, La
Poupée porte-bonheur, publié par la libraire You-Feng.
C'est tout cet art du papier découpé qui est présenté, en images
et chansons, par madame Gao Fenglian, l'une des artistes les plus
célèbres de cette discipline, nommée « Trésor national »
de la province du Shaanxi. Elle chante avec sa fille des chansons
traditionnelles, tout en exécutant avec dextérité des œuvres de
papier découpé.
Salon
du Livre « les lettres chinoises »
Ile de France
- Paris, Paris Expo, porte de Versailles
Du 19 au 24 mars
La littérature chinoise, originaire du continent,
de l’outre-mer ou d’autres horizons, bénéficie depuis quelques
années d’un engouement incontestable auprès du public français.
On dispose maintenant de traductions, souvent de qualité, issues
de tous les domaines de la production intellectuelle et artistique
chinoise.
À cela s’ajoute un grand intérêt pour la philosophie chinoise,
présente par des traductions et des commentaires aussi bien savants
que de vulgarisation.
Enfin, la vitalité des livres d’art traitant d’aspects aussi variés
que la calligraphie, la peinture traditionnelle ou, plus récemment,
le cinéma, reflète l’intérêt actuel pour la civilisation chinoise
en France. Il était donc logique que le Salon du Livre, qui se
fait tous les ans le reflet des tendances marquantes de l’édition
française, honore les lettres chinoises dans leur grande diversité.
Quinte
et Plus
Ile de France – Paris, Espace Maurice Fleuret
Les 4, 5 et 6 mars
Depuis deux ans, le Conservatoire de Paris et
le Conservatoire central de musique de Beijing ont développé une
coopération portant notamment sur l’enseignement des instruments
à vent. Dans le cadre de ce partenariat, un concours de composition
se tient cet automne à destination des étudiants chinois :
les étudiants de composition du Conservatoire central de musique
de Beijing écrivent une œuvre de dix minutes pour sextuor (vents
et piano) ; un jury de trois personnalités françaises, dont le
directeur du Conservatoire, choisit le lauréat.
Celui-ci se verra offrir un séjour d’une semaine en France pendant
lequel son œuvre sera créée au Conservatoire de Paris dans le
cadre du programme « Quinte et Plus ». En 2005, des
étudiants français écriront pour un ensemble chinois du Conservatoire
central de musique de Beijing, et le lauréat français se rendra
en Chine pour la création de son œuvre.
Le mini-festival « Quinte et Plus » est composé de 5
à 6 concerts de musique de chambre permettant à des enseignants
et à des étudiants à l’aube de leur carrière, en cycle de perfectionnement
pour la plupart, d’interpréter ensemble des œuvres connues et
moins connues du répertoire.
L'Odyssée
de la porcelaine chinoise
Limousin – Limoges, Musée national Adrien Dubouché
Du 16 mars au 10 juin
Deux collections nationales prestigieuses
s'associent pour présenter pour la première fois au public un
rare ensemble de 201 porcelaines chinoises.
Cette exposition propose de suivre, depuis le IXe jusqu’au
XIXe siècle, les voyages de la porcelaine chinoise
depuis la mer de Chine jusqu’aux rivages de la Méditerranée et
de l’océan Atlantique. Les pièces exposées soulignent l’interaction
entre la Chine et les pays commanditaires : l’influence des
décors et des formes est patente dans les deux sens, alors que
l’on a souvent tendance à considérer que tout vient de la Chine.
L’influence de l’orfèvrerie, de la dinanderie, de la verrerie,
des arts du textile est évoquée dans ce grand mouvement d’échanges
entre la Chine et les autres pays, dont le point culminant se
situe entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
Ernest
Frandon, Consul de France en Chine : collectes et photographies
(1895)
Nord Pas de Calais – Lille, Musée d’histoire naturelle
Du 6 mars au 31 juillet
Le musée expose un ensemble rare de photographies
et d’objets collectés en Chine (Fou-Tchéou) en 1895 par Ernest
Frandon, consul de France, qui envoie trois caisses à Lille. Elles
contiennent deux albums et cent cinquante objets. Ils sont accompagnés
d’un rapport détaillé (volume, prix, conditionnement) sur les
importations et les exportations qui transitent par le port de
Fou-Tchéou. Pour les industriels et les négociants de la région,
ces informations et échantillons sont essentiels pour trouver
des débouchés et orienter leur production en fonction des goûts
d’une nouvelle clientèle.
L’histoire du serpent blanc
Nord Pas de Calais – Lille, Opéra
 |
Représentation de l'Opéra L'histoire du serpent blanc. |
Le 28 marsMétamorphosée en une jeune fille, la fée du
Serpent blanc tombe amoureuse du beau Xu Xian et l’épouse. C’est
compter sans le terrible moine Fa Hai qui ne tolère pas cette
union entre une fée et un être humain. Il tend un piège aux deux
amants et réussit à les séparer. Mais l’amour fou qui unit Xu
Xian et la fée du Serpent blanc est plus fort que tout et, après
d’innombrables épreuves, ils seront de nouveau réunis. Parole,
chant, danse, pantomime, acrobatie, combat stylisé, L’Histoire du Serpent blanc révèle aux spectateurs occidentaux toutes
les techniques d’expression de l’opéra de Pékin. Décors éclatants
et costumes somptueux participent d’une scénographie qui réunit
plus de soixante-dix artistes, musiciens, chanteurs, acteurs,
danseurs, acrobates
Atelier
croisé d'artistes chinois et lillois
Nord Pas de Calais – Lille, Centre d'arts plastiques et visuels
Jusqu’au 20 avril
 |
Porcelaine de l'époque des Tang. |
C'est dans un esprit de continuité et d'ouverture
à d'autres disciplines que le Centre participe à l'Année de la
Chine en France en accueillant en résidence trois artistes :
Yi Ling, peintre né à Shanghai en 1961, a participé à la création
du premier village d'artistes dans un quartier nord de Beijing.
Ses peintures faites d'imbrications de calligraphies chinoises
colorées envahissantes sont le passage d'une peinture traditionnelle
vers une expression contemporaine.
Ling Fei, photographe né en 1953, participe à des projets de recherche
et d'expérimentation associant la photographie et l'art plastique,
la vidéo et l'écriture. Après avoir enseigné à l'Université des
minorités nationales de Beijing, il quitte en 1989 la Chine pour
la France et se consacre aujourd'hui à ses projets photographiques
entre Paris et Beijing.
Ma Han est un jeune artiste plasticien qui réalise des installations
à partir d'objets ou de vêtements socialement et historiquement
inscrits dans l'inconscient collectif chinois.
Ils travailleront avec Édith Henry, peintre et Van M., photographe.
1920-1940, l’âge d'or du cinéma néo-réaliste chinois
Provence Alpes Côte d'Azur - Aix-en-Provence, Institut de l’image d’Aix-en-Provence
Mars
L’institut de l’image propose au public de découvrir
un pan méconnu, peu diffusé en dehors des festivals, de la riche
histoire du cinéma chinois.
La compagnie Mingxing a produit des chefs-d’œuvre tels que « Le
ver à soie du printemps » (Cheng Bugao, 1933), « Au
carrefour » (Shen Xiling, 1937), « Les anges du boulevard »
(Yuan Muzhi, 1937), ou encore « La pièce de monnaie du Nouvel
An » (1937), réalisé par le fondateur de la Mingxing.
Le cinéma des années 30 fut pionnier à plus
d’un titre : premiers films à soulever des problèmes sociaux,
celui de la femme notamment, premières stars (Nu Die, Ruan Linggyu,
Zao Dan…), ébauche d’une école de cinéma progressiste, création
de genres (films d’arts martiaux, films comiques influencés par
Charlie Chaplin).
La filmographie a été déterminée, en partenariat avec la cinémathèque
de Shanghai, la cinémathèque de Beijing et la cinémathèque française.
Un Stéphanois
sur les routes de la Soie au XIXe siècle
Rhône Alpes - Saint-Etienne, Musée d'art et d'industrie
Jusqu’à fin septembre
Dès les années 1830, le marché français de la
sériciculture périclite, les soyeux lyonnais ont besoin de prospecter
de nouveaux marchés.
En 1844, Louis-Philippe envoie en Chine un diplomate
expérimenté, Lagrenée, pour négocier un traité de commerce, sur
le modèle de celui que les Anglais ont signé à Nanjing en 1842
pour mettre fin à la première guerre de l’Opium.
La mission conduite par Lagrenée comprend des
diplomates, parmi lesquels Charles de Montigny, futur Consul de
France à Shanghai, un interprète, un médecin, plusieurs délégués
du ministère du Commerce, des Finances et des Chambres de commerce
et un inspecteur général des Douanes, Jules Itier.
Un Stéphanois, Isidore Hedde, conduit
dans ce cadre la délégation des Chambres de commerce de Lyon et
de Saint-Etienne. Du côté lyonnais, on repère Natalis Rondot.
Tous deux s’intéresseront à leur retour au dépôt d’objets et échantillons
chinois dans les musées respectifs des deux villes, afin d’apporter
aussi, au cours de conférences, des informations commerciales
et techniques aux négociants et industriels de la soie.
Le musée d'art et d'industrie conserve depuis 1844 huit modèles
réduits issus de cette mission, ainsi que des échantillons de
soie et de teinture.
L'exposition retrace ainsi l'histoire de la soie en Chine et en
France au XIXe siècle.
Concert symphonique de Tan Dun
Rhône Alpes – Lyon,
Auditorium
Le 6 mars
Originaire de la province de Hunan, Tan
Dun est un compositeur atypique.
Puisant dans des racines occidentales et chinoises pour aller
de l’avant, l’auteur de la bande sonore de Tigres
et Dragons (le film d’Ang Lee) donne à entendre l’eau et le
vent, le ciel et la terre : des sons que nous avions peut-être
un peu négligés et qui, sans même que nous le sachions, nous manquaient.
Mais, pour Tan Dun, la musique s’inscrit dans de vastes dispositifs
scéniques et multimédias.