MARS 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Faits marquants du mois

La Chine s'expose

Bretagne – Vannes,  Parc des Expositions

30 mars au 12 avril

Cette manifestation culturelle et vivante présente le passé, le présent et l’avenir de la Chine.
Elle se développe sur 5000 m2 divisés en deux grands espaces thématiques :
une salle présente une exposition sur l’histoire de la culture chinoise, une seconde salle regroupe une exposition-vente d’antiquités et d’artisanat chinois avec la présence d’environ 150 artisans et antiquaires chinois venant principalement de Shanghai.
L’exposition culturelle présente l’histoire des grandes dynasties chinoises, avec des répliques de soldats de l’armée enterrée, des explications sur la route de la Soie, des objets funéraires, une maquette de la Grande Muraille, des bouddhas, des instruments de musique, des maquettes du Palais Impérial…
La présentation se poursuit par la présentation de grandes découvertes (boussole, brouette, cerf-volant, laque,…), une exposition du Centre culturel chinois sur l’écriture avec 84 illustrations et 36 objets sur 300 m2. Suit la peinture, la présentation des religions et des présentations vivantes de l’acupuncture, la phytothérapie, les arts martiaux…
La seconde partie de l’exposition est organisée autour d’une trentaine d’artisans et une cinquantaine d’antiquaires de Shanghai rassemblés par l’Institut de recherche sur l’art et l’artisanat de Shanghai. Trois rues de villes chinoises sont reconstituées : JINGHUA pour évoquer le monde rural (papier découpé, sculptures sur bambou et sur tige de riz, fleurs de coton, produits de la terre, thé, patchwork…), SHANGHAI pour le monde moderne (éventails, souffleurs de bonbons, sculptures miniatures, bijoux, vêtements avec défilés, meubles laqués) et SUZHOU, Venise de Chine (jardins, eau, peintures, broderie de cheveux, chaussures, vêtements royaux, calligraphie…).
S’y rajoutent une cinquantaine d’antiquaires qui exposent meubles, bijoux, vêtements, sculptures, porcelaines, broderies, objets,… un espace de conférences, débats et films et un espace de démonstration avec musiciens; danse, sculpture sur petits bois et bouteilles, mode, ainsi qu’une restauration chinoise pour les visiteurs.

Concert pour cordes Xiansuo de la Cour impériale mandchoue

Ile de France–Paris, Maison des cultures du monde
18 et 19 mars

Concert donné par l’Ensemble Tan Longjian dans le cadre du Festival de l’imaginaire.
Les cithares qin et zheng, tout comme le luth pipa, ont su depuis longtemps élaborer un répertoire soliste, tandis que les vièles ont dû attendre pour ce faire le XXe siècle. Entre ce répertoire intime et les musiques brillantes des vents et des percussions existaient des genres qui faisaient appel exclusivement aux cordes et qu’on désignait par le terme de Xiansuo.
Ce terme est déjà courant dans le Nord de la Chine sous la dynastie des Ming (1368-1644). Il constitue un genre musical réservé aux instruments à cordes : luths, vièles, cithares, et auquel on attribue des origines mongoles. Ceci explique sans doute la faveur dont jouit cette musique lorsque la dynastie des Qing (d’origine mandchoue) succède aux Ming et intègre le Xiansuo à la musique de la cour.
Le plus ancien témoignage important sur ce genre musical est le recueil Appendice pour cordes (Xiansuo beikao) qui date de 1814..
Ce recueil comprend treize pièces, deux pour cithare zheng avec accompagnement, et les autres pour les quatre instruments :
•Le xianzi (ou sanxian), un luth à manche long et à trois cordes. L’absence de frettes sur le manche lui confère une liberté des hauteurs incomparable et une matité du son qui atteint la plénitude grâce à la caisse de résonance couverte d’une peau de serpent.
•Le pipa, luth piriforme à manche court et à trois cordes au timbre précis et à la technique virtuose.
•La cithare à chevalet zheng, homogène et ronde dans son timbre et ses attaques.
•La vièle à deux cordes huqin au timbre doux et soyeux.
Professeur de sanxian au Conservatoire central de musique de Beijing, madame Tan Longjian est l’héritière directe du dernier musicien de la cour impériale mandchoue. On lui doit d’avoir préservé et transmis l’interprétation de ce répertoire ancien qu’elle fait découvrir pour la première fois au public français, accompagnée par les trois autres musiciens de son ensemble.

Théâtre d'ombres, marionnettes et papier découpé

Qi Xumei, une artisane connue, et sa petite-fille s'adonnent à l'art du papier découpé.

Ile de France – Paris,  Jardin d’acclimatation
Les 27 et 28 mars

Le théâtre d’ombres Huaxian de la province du Shaanxi est le plus remarquable de Chine par la beauté des personnages et des décors découpés dans de la peau de bovidés.
La troupe de Huaxian est de loin la meilleure. Elle a deux particularités : la qualité de la manipulation et du musicien qui chante tous les rôles en changeant de voix, ce qui a fait choisir cette troupe pour jouer une scène dans une maison de thé par le metteur en scène du film Vivre; et le fait que cette troupe conserve des mélodies très anciennes, abandonnées dans le théâtre d’acteurs, les mélodies en wanwanqiang, qui doivent leur nom au petit bol de métal qu’un musicien frappe pour donner le rythme.»
La troupe de Marionnettes à fils de Quanzhou, province du Fujian, comprend deux groupes : l’un, formé de vieux et de très jeunes marionnettistes, joue les pièces traditionnelles dans un style traditionnel pour les cérémonies religieuses.
À la différence des papiers découpés très fins et simplement décoratifs qui sont destinés à la vente aux touristes, les papiers découpés des vieilles femmes de la province du Shaanxi sont liés, dans les thèmes comme dans les traitements, à des croyances, et à toute une esthétique populaire, ainsi que l’a montré le professeur Jin Zhilin dans son livre traduit en français et en anglais, La Poupée porte-bonheur, publié par la libraire You-Feng.
C'est tout cet art du papier découpé qui est présenté, en images et chansons, par madame Gao Fenglian, l'une des artistes les plus célèbres de cette discipline, nommée « Trésor national » de la province du Shaanxi. Elle chante avec sa fille des chansons traditionnelles, tout en exécutant avec dextérité des œuvres de papier découpé.

Salon du Livre « les lettres chinoises »

Ile de France - Paris, Paris Expo, porte de Versailles
Du 19 au 24 mars

La littérature chinoise, originaire du continent, de l’outre-mer ou d’autres horizons, bénéficie depuis quelques années d’un engouement incontestable auprès du public français. On dispose maintenant de traductions, souvent de qualité, issues de tous les domaines de la production intellectuelle et artistique chinoise.
À cela s’ajoute un grand intérêt pour la philosophie chinoise, présente par des traductions et des commentaires aussi bien savants que de vulgarisation.
Enfin, la vitalité des livres d’art traitant d’aspects aussi variés que la calligraphie, la peinture traditionnelle ou, plus récemment, le cinéma, reflète l’intérêt actuel pour la civilisation chinoise en France. Il était donc logique que le Salon du Livre, qui se fait tous les ans le reflet des tendances marquantes de l’édition française, honore les lettres chinoises dans leur grande diversité.

Quinte et Plus

Ile de France – Paris, Espace Maurice Fleuret
Les 4, 5 et 6 mars

Depuis deux ans, le Conservatoire de Paris et le Conservatoire central de musique de Beijing ont développé une coopération portant notamment sur l’enseignement des instruments à vent. Dans le cadre de ce partenariat, un concours de composition se tient cet automne à destination des étudiants chinois : les étudiants de composition du Conservatoire central de musique de Beijing écrivent une œuvre de dix minutes pour sextuor (vents et piano) ; un jury de trois personnalités françaises, dont le directeur du Conservatoire, choisit le lauréat.
Celui-ci se verra offrir un séjour d’une semaine en France pendant lequel son œuvre sera créée au Conservatoire de Paris dans le cadre du programme « Quinte et Plus ». En 2005, des étudiants français écriront pour un ensemble chinois du Conservatoire central de musique de Beijing, et le lauréat français se rendra en Chine pour la création de son œuvre.
Le mini-festival « Quinte et Plus » est composé de 5 à 6 concerts de musique de chambre permettant à des enseignants et à des étudiants à l’aube de leur carrière, en cycle de perfectionnement pour la plupart, d’interpréter ensemble des œuvres connues et moins connues du répertoire.

 

L'Odyssée de la porcelaine chinoise

Limousin – Limoges, Musée national Adrien Dubouché
Du 16 mars au 10 juin

Deux collections nationales prestigieuses s'associent pour présenter pour la première fois au public un rare ensemble de 201 porcelaines chinoises.
Cette exposition propose de suivre, depuis le IXe jusqu’au XIXe siècle, les voyages de la porcelaine chinoise depuis la mer de Chine jusqu’aux rivages de la Méditerranée et de l’océan Atlantique. Les pièces exposées soulignent l’interaction entre la Chine et les pays commanditaires : l’influence des décors et des formes est patente dans les deux sens, alors que l’on a souvent tendance à considérer que tout vient de la Chine. L’influence de l’orfèvrerie, de la dinanderie, de la verrerie, des arts du textile est évoquée dans ce grand mouvement d’échanges entre la Chine et les autres pays, dont le point culminant se situe entre le XVIe et le XVIIIe siècle.

Ernest Frandon, Consul de France en Chine : collectes et photographies (1895)

Nord Pas de Calais – Lille, Musée d’histoire naturelle
Du 6 mars au 31 juillet

Le musée expose un ensemble rare de photographies et d’objets collectés en Chine (Fou-Tchéou) en 1895 par Ernest Frandon, consul de France, qui envoie trois caisses à Lille. Elles contiennent deux albums et cent cinquante objets. Ils sont accompagnés d’un rapport détaillé (volume, prix, conditionnement) sur les importations et les exportations qui transitent par le port de Fou-Tchéou. Pour les industriels et les négociants de la région, ces informations et échantillons sont essentiels pour trouver des débouchés et orienter leur production en fonction des goûts d’une nouvelle clientèle.

L’histoire du serpent blanc

Nord Pas de Calais – Lille, Opéra

Représentation de l'Opéra L'histoire du serpent blanc.

Le 28 marsMétamorphosée en une jeune fille, la fée du Serpent blanc tombe amoureuse du beau Xu Xian et l’épouse. C’est compter sans le terrible moine Fa Hai qui ne tolère pas cette union entre une fée et un être humain. Il tend un piège aux deux amants et réussit à les séparer. Mais l’amour fou qui unit Xu Xian et la fée du Serpent blanc est plus fort que tout et, après d’innombrables épreuves, ils seront de nouveau réunis. Parole, chant, danse, pantomime, acrobatie, combat stylisé, L’Histoire du Serpent blanc révèle aux spectateurs occidentaux toutes les techniques d’expression de l’opéra de Pékin. Décors éclatants et costumes somptueux participent d’une scénographie qui réunit plus de soixante-dix artistes, musiciens, chanteurs, acteurs, danseurs, acrobates

Atelier croisé d'artistes chinois et lillois

Nord Pas de Calais – Lille, Centre d'arts plastiques et visuels
Jusqu’au 20 avril

Porcelaine de l'époque des Tang.

C'est dans un esprit de continuité et d'ouverture à d'autres disciplines que le Centre participe à l'Année de la Chine en France en accueillant en résidence trois artistes : Yi Ling, peintre né à Shanghai en 1961, a participé à la création du premier village d'artistes dans un quartier nord de Beijing. Ses peintures faites d'imbrications de calligraphies chinoises colorées envahissantes sont le passage d'une peinture traditionnelle vers une expression contemporaine.
Ling Fei, photographe né en 1953, participe à des projets de recherche et d'expérimentation associant la photographie et l'art plastique, la vidéo et l'écriture. Après avoir enseigné à l'Université des minorités nationales de Beijing, il quitte en 1989 la Chine pour la France et se consacre aujourd'hui à ses projets photographiques entre Paris et Beijing.
Ma Han est un jeune artiste plasticien qui réalise des installations à partir d'objets ou de vêtements socialement et historiquement inscrits dans l'inconscient collectif chinois.
Ils travailleront avec Édith Henry, peintre et Van M., photographe.

 

1920-1940,  l’âge d'or du cinéma néo-réaliste chinois

Provence Alpes Côte d'Azur - Aix-en-Provence, Institut de l’image d’Aix-en-Provence
Mars

L’institut de l’image propose au public de découvrir un pan méconnu, peu diffusé en dehors des festivals, de la riche histoire du cinéma chinois.
La compagnie Mingxing a produit des chefs-d’œuvre tels que « Le ver à soie du printemps » (Cheng Bugao, 1933), « Au carrefour » (Shen Xiling, 1937), « Les anges du boulevard » (Yuan Muzhi, 1937), ou encore « La pièce de monnaie du Nouvel An » (1937), réalisé par le fondateur de la Mingxing.

Le cinéma des années 30 fut pionnier à plus d’un titre : premiers films à soulever des problèmes sociaux, celui de la femme notamment, premières stars (Nu Die, Ruan Linggyu, Zao Dan…), ébauche d’une école de cinéma progressiste, création de genres (films d’arts martiaux, films comiques influencés par Charlie Chaplin).
La filmographie a été déterminée, en partenariat avec la cinémathèque de Shanghai, la cinémathèque de Beijing et la cinémathèque française.

 

Un Stéphanois sur les routes de la Soie au XIXe siècle

Rhône Alpes - Saint-Etienne, Musée d'art et d'industrie
Jusqu’à fin septembre

Dès les années 1830, le marché français de la sériciculture périclite, les soyeux lyonnais ont besoin de prospecter de nouveaux marchés.

En 1844, Louis-Philippe envoie en Chine un diplomate expérimenté, Lagrenée, pour négocier un traité de commerce, sur le modèle de celui que les Anglais ont signé à Nanjing en 1842 pour mettre fin à la première guerre de l’Opium.

La mission conduite par Lagrenée comprend des diplomates, parmi lesquels Charles de Montigny, futur Consul de France à Shanghai, un interprète, un médecin, plusieurs délégués du ministère du Commerce, des Finances et des Chambres de commerce et un inspecteur général des Douanes, Jules Itier.

Un Stéphanois, Isidore Hedde, conduit dans ce cadre la délégation des Chambres de commerce de Lyon et de Saint-Etienne. Du côté lyonnais, on repère Natalis Rondot. Tous deux s’intéresseront à leur retour au dépôt d’objets et échantillons chinois dans les musées respectifs des deux villes, afin d’apporter aussi, au cours de conférences, des informations commerciales et techniques aux négociants et industriels de la soie.
Le musée d'art et d'industrie conserve depuis 1844 huit modèles réduits issus de cette mission, ainsi que des échantillons de soie et de teinture.
L'exposition retrace ainsi l'histoire de la soie en Chine et en France au XIXe siècle.

Concert symphonique de Tan Dun

Rhône Alpes – Lyon, Auditorium

Le 6 mars

Originaire de la province de Hunan, Tan Dun est un compositeur atypique.
Puisant dans des racines occidentales et chinoises pour aller de l’avant, l’auteur de la bande sonore de Tigres et Dragons (le film d’Ang Lee) donne à entendre l’eau et le vent, le ciel et la terre : des sons que nous avions peut-être un peu négligés et qui, sans même que nous le sachions, nous manquaient. Mais, pour Tan Dun, la musique s’inscrit dans de vastes dispositifs scéniques et multimédias.