JANVIER 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

Contempler les hutong et les vieilles maisons de la tour du Tambour. Une boutique et des retraités à l’entrée d’un hutong. Un hutong avoisinant une rue des antiquaires.

À la découverte des hutong et de leur animation

ZHANG HUA

Temple de la dynastie des Ming (1368-1644) dans un hutong. Découvrir les hutong en tricycle est un bon choix pour les touristes. Devant la porte d’un siheyuan.

Quel bonheur ce serait si l’on pouvait retrouver la vie passée d’une ville. Beijing est l’exemple d’un endroit où cela est possible. Beaucoup de lieux y sont des monuments vivants du passé, et le hutong en est un exemple.

Un hutong, c’est beaucoup de choses

LE hutong est une sorte de ruelle propre à Beijing, et quantité d’entre elles entourent la cité impériale. La plupart de ces ruelles ont été formées pendant trois dynasties : Yuan (1206-1368), Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911). En outre, dans la vieille partie de la capitale, le siheyuan est la principale construction. Celle-ci est composée d’une cour carrée entourée d’une maison principale, d’une maison secondaire, d’une maison latérale à l’est et d’une autre à l’ouest. Dans un siheyuan, la cour est relativement vaste, les maisons sont indépendantes et reliées par un corridor. Une famille peut y vivre convenablement.

Selon des statistiques, à l’heure actuelle, il y a plus de 4 000 hutong aux noms divers à Beijing, et chacun possède des caractéristiques propres. Le nom choisi tire son origine de celui d’organismes officiels, d’autels, de temples, de ponts, de rivières, de marchés, d’objets, de personnages et de sites connus. Beaucoup de hutong ont conservé leur nom original.

C’est à proximité du lac Shishahai qu’il faut se rendre si l’on veut connaître le véritable aspect des hutong de la vieille Beijing. Comme on dit toujours, il y a d’abord Shishahai et ensuite Beijing. Ces ruelles sont une véritable concentration de sites et de monuments historiques. Elles forment non seulement une zone historique, culturelle et touristique, mais aussi le berceau de la ville. On y trouve de nombreux sihuyuan et des hutong typiques, et on peut y entendre des histoires de personnages historiques. Citons quelques exemples : la résidence princière Gongwang, l’ancienne demeure de Soong Ching Ling, le Musée Guo Moruo, l’ancienne demeure de Mei Lanfang, les tours de la Cloche et du Tambour, la porte Desheng, le temple Guanghua, le temple Huitong et la salle Huixian.

Les touristes peuvent faire une promenade en tricycle, un ancien mode de transport,  le long de la rive ouest du lac Shishahai, et en traversant le pont Yinding, se rendre à la tour du Tambour. Du haut de la tour, le panorama de la vieille cité et du labyrinthe des hutong s’offre en contrebas. Ils peuvent aussi aller dans la zone de Houhai pour prendre le pouls de la vie dans les hutong, et entrer dans les siheyuan pour bavarder avec les gens qui y habitent. Finalement, en suivant la rue Liuyin, ils peuvent se rendre à Gongwangfu, (résidence de Gongwang, haut fonctionnaire de la dynastie des Qing) pour connaître l’environnement d’habitation de la haute noblesse et admirer un jardin impérial.

En été, on peut apprécier le paysage des deux rives du lac Shishahai, tout en se laissant promener sur ce magnifique plan d’eau dans un bateau en bois avec aviron, au style du Sud de la Chine. Cette barque, longue de 7 m et large de 1,7 m, a été construite selon un plan de la dynastie des Song (960-1279). Un batelier, coiffé d’un chapeau de bambou tressé et vêtu d’un gilet jaune, exécute les manœuvres. Le soir, le bateau est illuminé, et une fille assise à l’avant interprète des airs mélodieux en s’accompagnant d’un instrument à cordes, alors que le bateau traverse le pont Yinding et se dirige vers le lac Houhai. Les touristes peuvent y déguster du thé ou prendre le dîner servi par un restaurant à l’enseigne centenaire. Quelquefois, à la tombée de la nuit, les passagers du bateau allument une lampe en papier et la déposent sur l’eau en murmurant des prières, ce qui nous rappelle la scène sur la rivière Qinhuai à l’époque des Tang et des Song.

Pourquoi aime-t-on Shishahai ?

Pour les habitants de Beijing, Shishahai n’est plus seulement le nom d’un lieu ordinaire, c’est le symbole de la culture de leur ville. On aime l’endroit parce qu’il permet de découvrir les traditions culturelles profondes de la vieille ville de Beijing et apporte de nouvelles façons de faire de l’étranger. La rue est bordée de boutiques : salles d’exposition, cafés, salons de thé, restaurants de cuisine chinoise ou occidentale, bars, librairies, boutiques de vêtement. En d’autres mots, c’est un condensé vivant de Beijing. Il y a aussi beaucoup de choix si l’on veut visiter l’ancienne demeure de personnages célèbres.

L’ancienne résidence de Mei Lanfang, grand maître de l’opéra de Pékin. C’est un petit siheyuan typique de Beijing. Les maisons donnent vers l’est, l’ouest et le nord  et sont reliées par un corridor orné de dessins colorés. Le salon, la bibliothèque, la chambre à coucher et la chambre de séjour conservent encore les anciens objets d’usage courant ayant servi au maître. Ce petit siheyuan est finement construit. Mais le plus attrayant, ce sont les photos de Mei Lanfang, vêtu de costumes de théâtre, prises lors de ses représentations.

L’ancienne demeure de Soong Ching Ling, présidente d’honneur de la République populaire de la Chine, est un grand jardin d’une superficie de 20 000 m2, en bordure du lac Houhai. À l’origine, la demeure était la résidence d’un grand mandarin de l’empereur Kangxi des Qing. Mais après quelques transformations, l’endroit est devenu le jardin de la résidence de Zai Feng, père de Pu Yi, dernier empereur de la dynastie des Qing. Dans ce jardin de style impérial, il y a un lac, des rocailles et des corridors.

La partie est de cette résidence se relie avec un siheyuan, construit à l’époque des Qing. Dans la cour poussent deux grands pommiers d’api centenaires aux branches et aux feuilles exubérantes. À la fin de l’automne, ces deux grands arbres donnent beaucoup de fruits. Dans le pigeonnier où Soong Ching Ling aimait souvent passer, on élève encore beaucoup de pigeons qui s’envolent au son d’un sifflet, ce qui donne beaucoup de vie à cette cour tranquille.

La résidence princière de Gongwang se situe au 17, rue Qianhaixijie et est la plus grande construction de ce genre de l’époque des Qing et celle qui est la mieux conservée. Sa superficie équivaut à celle du parc Sun Yat-sen. C’était aussi la résidence de He Shen, grand mandarin corrompu dans l’histoire de la Chine.

Pour les enfants, le hutong est un terrain de jeu. Le pont Yinding sur le lac Shishahai offre une vue superbe des collines de l’Ouest de Beijing. Porte d’un siheyuan.

Informations touristiques :

  1. Le parc Shishahai se trouve au nord du parc Beihai, en bordure nord du lac Xihai de l’arrondissement Xicheng.

Lignes de bus : 13 porte arrière du parc Beihai. 22, 27, 38, 44 (bus articulé), 44 Xinjiekou et Huokou.

  1. La visite des hutong en vélo est le meilleur moyen de découvrir la vie des habitants et le meilleur choix pour admirer le panorama de la ville. Les indications des enseignes de rue sont claires, et de nombreux vestiges historiques réservent de belles découvertes. Au creux des ruelles, pour se reposer un peu, on peut laisser le vélo sous le toit d’une maison, et acheter une bouteille d’eau tout en écoutant le cri des marchands ambulants. Au coucher du soleil, le paysage est particulièrement magnifique. Au nord-est du lac Qianhai et à l’entrée de la rue Tianhefang, des vélos sont offerts en location : un tandem : 20 yuans/h (haute saison) et 15 yuans/h (morte-saison) ; vélo ordinaire : 10 yuans/h.
  2. La visite des hutong en tricycle en bordure du lac Shishahai est une excursion appréciée par les touristes chinois et étrangers. À cet effet, la compagnie de tourisme des hutong de Beijing propose quelques itinéraires : Shishahai–pont Yinding–rue oblique Yandai – hutong, siheyuan – dîner chez l’habitant (cuisine chinoise, jiaozi et boisson) – promenade en tricycle – participation aux activités folkloriques (jeu de cartes et d’échecs et danse yangge) – excursion en bateau à aviron sur le lac Shishahai (musique chinoise, lampes en papier dans l’eau) (17 h – 20 h 30 d’avril à octobre)

Pourquoi ne pas visiter une famille?

Dans les ruelles, grandes ou petites, sont concentrées quantité de familles. C’est aussi le caractère oriental typique de Beijing.

Le 17, rue Qianhaixijie, est une grande cour entourée de logements occupés par plusieurs familles. L’occupant de la maison latérale de l’est nous exprime ses sentiments sur son lieu de vie : « Dès qu’on s’assoit dans cette cour carrée, un groupe de voisins nous entoure. Ces derniers font divers métiers et ils deviennent tout de suite vos amis. Tout le monde cause de la pluie et du beau temps. Quand les gens sont contents, ils chantent quelques airs d’opéra de Pékin et jouent une partie de mah-jong.

Ce sentiment familial rend cet homme fort aise. Il n’aime pas les grandes tours d’habitation dans lesquelles demeurent certains de ses amis. Il trouve étouffant de rester dans un appartement clos, et il n’aime pas se sentir distant des gens. « Ici, si une famille a un problème, tout le monde veut lui donner un coup de main; quelquefois, si on manque d’un assaisonnement en faisant la cuisine, on va demander aux voisins de nous en donner un peu. Si une famille fait un bon repas, comme des jiaozi par exemple, les enfants des voisins peuvent en goûter un peu. Quand il pleut à verse, si le toit d’une maison fuit ou que la cour est inondée, tous, des grands jusqu’aux petits, se mobilisent pour nettoyer. »

C’est justement cela qui intéresse les touristes étrangers dans les hutong et les siheyuan : la vie des gens ordinaires. Maintenant, beaucoup de familles qui y vivent reçoivent des touristes étrangers.

La maison de la famille Wu, au 2, hutong Xiaojinsi, était l’ancienne demeure d’un fabricant de stores de palanquin à l’époque des Qing. Très riche, cet homme possédait beaucoup de maisons. Selon l’explication de certaines personnes, le store du palanquin était orné de franges dorées, d’où vient le nom de ce hutong, mais selon d’autres, on aurait donné ce nom au hutong parce qu’il est long et sinueux comme un fil.

Avant sa retraite, monsieur Wu travaillait à l’Institut d’archéologie relevant de l’Académie des sciences sociales de Chine. Récemment, il a reçu des touristes étrangers chez lui et aime bien discuter avec des spécialistes étrangers du problème de la protection de la vieille ville. Selon lui, beaucoup de maisons dans les ruelles ont été construites en pierre et en brique. À la longue, les murs de ces maisons se sont écaillés et laissent voir des briques cassées grâce auxquelles les touristes peuvent découvrir les chefs-d’œuvre de la Chine de l’ancienne époque. Mais dans certains endroits, on a enduit ces murs avec de la chaux. Selon lui, ce procédé n’est pas scientifique, car il empêche de montrer la longue histoire des hutong. Il aime donc discuter avec ses hôtes étrangers de la manière de réparer les murs pour que les beautés des hutong soient bien protégées.

Informations touristiques :

  1. La maison de la famille Bao, au 12, hutong Nanguanfang, a été construite il y a 400 ans. Dans les années 1940, c’était le logement de Li Yuqin, quatrième épouse de l’empereur Puyi de la dynastie des Qing. M. Bao, propriétaire actuel de cette maison, parle l’anglais, et sa femme, le japonais ; ils peuvent recevoir les touristes et préparer du thé et des pâtisseries à leur intention.
  2. La famille Qi, qui habite au 10, hutong Houxiaojing, est une grande famille. Trois générations vivent sous le même toit. Il faut réserver un jour d’avance si quelqu’un veut manger dans cette famille. Pour un repas, la famille prépare quatre mets froids : cacahuètes aux cinq épices, poulet frit, salade de fruits, fromage de soja aux poireaux émincés, et quatre mets chauds : sauté de poulet aux arachides et aux piments, aubergine sautée, émincé de pommes de terre à la vinaigrette, tranches de porc aux pousses de bambou, omelette aux concombres, etc. Le sauté de poulet aux arachides est la spécialité de Mme Qi.

Bien entendu, il y a beaucoup de familles qui sont en mesure de recevoir les touristes; pour les connaître, il suffit de contacter une agence de tourisme.

Agence générale du tourisme de Chine : 64612594, 64622288 -6402

Mél. : markwl.md@ctsho.com 

Site Web : http://www.ctsho.com

  1. De mai à septembre, on propose la visite des hutong au coucher du soleil, car les activités populaires sont alors riches et variées au bord du lac Shishahai.

Programmes touristiques :

Fête du Printemps dans une famille paysanne

Date : Janvier

Lieu : Village de Gancun, ville de Laiwu, province du Shandong

Activités : Découverte des us et coutumes des paysans, dîner avec des villageois, participation à une série d’activités folkloriques de la fête du Printemps.

Festival international des neiges de Harbin

Date : Du 5 janvier au 25 février

Organisateur : municipalité de Harbin

Lieu : Grand Monde de la neige, parc Zhaolin de la ville de Harbin, zone touristique de l’île Taiyang et une dizaine de stations de ski.

Activités : Exposition de sculptures artistiques sur glace illuminées dans le parc Zhaolin, exposition de sculptures sur neige à l’île Taiyang, carnaval de neige, natation d’hiver, match national et international de hockey sur glace et compétition de ski, autres activités de neige et de glace et activités commerciales dans ce domaine.

Raft sur le Yangtsé

Lieu : Ville de Panzhihua, province du Sichuan

Date : toute l’année