JANVIER 2004

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

ARTS ET CULTURE

La sculpture tibétaine

Le métal, l’argile, le stuc, le bois, la pierre et le beurre sont tous des matières premières utilisées pour sculpter. L’argile et le stuc sont utilisés depuis les temps anciens, particulièrement pour créer de grandes sculptures installées dans les monastères et les temples. Le bois est aussi couramment utilisé pour de fines sculptures qui ornent l’entrée des temples ou pour celles qui décorent leurs piliers intérieurs. Dans les bibliothèques des monastères, le bois recouvre les écritures.

Très souvent, la sculpture tibétaine prend la forme de statuettes en bronze doré dont la silhouette est fine et élégante et ornée de bijoux élaborés; la tête de ces statuettes a souvent la forme d’un cœur, un peu comme les sculptures népalaises. Ces bronzes sont habituellement fabriqués avec le «procédé de la cire perdue» par lequel on crée d’abord une image en cire que l’on recouvre d’un moule à base d’argile puis que l’on cuit , ce qui permet à la cire de fondre et d’être remplacée par le métal. L’image finale est souvent recouverte d’or et ornée de pierres précieuses et semi-précieuses. Pour d’autres sculptures, on utilise le cuivre, l’argent ou l’or et on le martèle pour obtenir la forme désirée.

Les œuvres d’art sont habituellement commandées par des monastères ou des bienfaiteurs, et leur exécution respecte des règles canoniques strictes en matière de proportions, de symboles et de couleurs, en accord avec les manuels d’art. L’art tibétain est très souvent anonyme, et cette coutume est enracinée dans la croyance bouddhique selon laquelle on doit travailler à l’élimination de l’ego. Selon les Tibétains, une fois achevée, l’œuvre d’art a une vie en soi et est dotée de la capacité d’aider celui qui la contemple à se réaliser sur le plan spirituel.