Faits
saillants du mois de janvier
Exposition
patrimoniale et photographie ancienne
Confucius : Printemps et Automnes
Île
de France – Paris, Musée National des Arts asiatiques - Guimet
Jusqu’au
29 février 2004
Bien qu’il fût sans doute
l’un des personnages les plus importants de la culture chinoise,
Confucius demeure énigmatique aux yeux du public occidental. Cette
exposition évoque d’abord le contexte historique de sa vie, temps
bien particulier où le pouvoir centralisé des Zhou entre en déclin
et où émergent de petits États qui rivalisent entre eux par le luxe
et par la guerre, développant ainsi un art courtois et chevaleresque
où se mêlent parures et armes. L’homme et sa philosophie sont ensuite
présentés grâce aux collections conservées à Qufu (province du Shandong),
sa ville natale, et plus particulièrement au temple de Confucius
qui détient un ensemble étonnant de bas-reliefs et de stèles en
pierre. Les éditions rares du Lunyu, et ses Entretiens
rédigés au IIIe siècle avant Jésus-Christ, situent le
rôle de son œuvre dans la bataille d’idées et d’écoles qui s’affrontaient
alors pour accéder à un langage de maturité. L’aspect religieux
du confucianisme fait l’objet de la dernière partie : en effet,
de 478 avant J.C. – année qui suit la mort du maître – à nos jours,
le culte de Confucius a connu un véritable rayonnement qui sera
illustré par une iconographie très fournie ainsi que par le mobilier
essentiel au culte (statuaire, vases liturgiques, instruments de
musique…). Du religieux, on peut alors passer au laïc, en évoquant
le lettré confucéen, ses atours et emblèmes, en puisant toujours
dans le riche fonds de la résidence de Qufu qui conserve plus de
huit cents costumes depuis les Yuan jusqu’aux Qing (1279-1911).
Défilé du Nouvel An chinois
Île
de France – Paris, plusieurs lieux
Janvier
2004
Le Nouvel An chinois tombe
le 22 janvier. Dans la même semaine, le traditionnel défilé du dragon,
accompagné de démonstrations d’arts martiaux, de musique et de danses
en costumes, aura lieu pour la première fois sur les Champs-Elysées
avec une ampleur exceptionnelle.
« Shanghai
Tango »
Île de France – Paris,
au Casino de Paris et en tournée
Du
13 au 18 janvier
Ballet contemporain créé
en Chine par la grande danseuse et chorégraphe Jin Xing, Shanghai
Tango est dédié à l’immense métropole chinoise, symbole d’une
Chine en marche, et qui est considérée en Chine comme une « ville
femme » (à l’opposé de Beijing qui symboliserait la masculinité).
Shanghai Tango – qui n’a rien d'un spectacle de tango – est
une façon de montrer ce qu’est la Shanghai d’aujourd’hui :
un mélange de passions, d’affrontements, d’amour et de séduction
féminine… comme le tango.
C’est parce que Jin Xing vit dans une telle ville qu’elle a pu créer
ce ballet qui non seulement est dédié à une ville, mais est aussi
le résumé de ses créations précédentes.
JIN XING
Si elle est aujourd’hui reconnue comme la première danseuse et chorégraphe
contemporaine chinoise, il y a quinze ans, Jin Xing était encore
un colonel de l’Armée chinoise, consacré « meilleur
danseur étoile de Chine ».
Destin exceptionnel que le sien : celui d’un jeune homme surdoué,
farouchement décidé à se libérer de son enveloppe d’homme pour entrer
dans celle que son esprit et son cœur lui imposaient : celle d’une
femme, destinée à devenir la figure de proue artistique d’une Chine
en marche. Jin Xing est désormais reconnue pour des créations telles
que Red and Black (prix du ministère de la Culture chinois
en 1998), et Half Dream (meilleure chorégraphe au US Dance
Festival en 1991).
En 1999, elle passe trois mois au London Dance Umbrella.
Jin Xing, qui est régulièrement engagée pour le théâtre et le cinéma,
a récemment signé la chorégraphie de Carmina Burana à l’Opéra
de Shanghai.
Aujourd’hui à l’orée d’une grande carrière internationale, Jing
Xing présente son ballet Shanghai Tango au Casino de Paris,
puis en tournée en France et en Europe. D’après
BRG Productions
L’étoile rouge - Ballet national de Beijing
Pour les lieux de présentation, veuillez consulter le site
« annéedelachine.org ».
Créée en 1960, cette compagnie
de notoriété internationale combine avec maestria plusieurs styles
et s’attache à une volonté de renouvellement du genre traditionnel.
L’une des compagnies les plus appréciées en Chine, 30 danseurs,
dont 6 danseurs médaillés d’or de Chine, elle a déjà fait connaître
en Asie, en Europe et sur le continent américain un répertoire forgé
autour de la danse traditionnelle chinoise, où se côtoient des danses
d’inspiration lyrique et d’autres plus franchement virtuoses.
Son programme de pièces courtes montre à la fois la diversité et
la richesse des sources d’inspiration. L'influence du folklore et
des arts martiaux y est notoire, mais ces danses se distinguent
aussi par une volonté de rajeunissement. Jeux d’éventails, ballets
d’épées, amples mouvements de manches marqués par le son du tambour,
autant de motifs d’enthousiasme pour le public. Ici, dans une ambiance
lunaire, résonnent la flûte et le tambour. Là, se développe la métaphore
poétique du papillon. Ailleurs sont ressuscités en un pas de quatre
les fameux guerriers en terre cuite de la dynastie Qin. Et toujours
coule, en flots impétueux, ce « fleuve Jaune », matrice
de la Chine séculaire. Les interprètes, très aguerris, ont été formés
à l’Académie militaire des arts de Beijing : une référence.
Le programme choisi, composé d’une douzaine d’ouvrages, offre une
vision complète de la danse classique traditionnelle chinoise et
de son renouveau, et présente également quelques danses à caractère
ethnique des principales provinces et régions autonomes de Chine
(Mongolie, Tibet, Xinjiang, etc.)
La première partie du spectacle plonge dans les racines de la Chine,
une sorte de folklore séculaire fait de grâce et de sourire chez
les femmes, de force et de bruit de sabre chez les hommes. La seconde
partie montre l’attrait que les Chinois ont pour l’Occident novateur,
mais marqué aussi pas un certain classicisme. L’ensemble reste emballant,
et on demeure stupéfait par la qualité des mouvements d’ensemble
et des soli des danseurs. Une compagnie saisissante de pureté.
Beijing Modern Dance Company
Pour
les lieux de présentation, veuillez consulter le site « annéedelachine.org ».
Direction artistique : Willy Tsao et Li Hanzhong
14 danseurs
2 programmes : Une table, deux chaises ; Le
Sacre du Printemps
Willy Tsao a poursuivi ses études de danse aux États-Unis avant
de fonder sa compagnie en 1995 dans la capitale chinoise. Remarqué
lors d’un passage à la Biennale de Lyon, ce chorégraphe ose braver
l’art officiel et imposer une danse qui s’inspire aussi bien de
la culture occidentale que de la culture orientale.
Une table, deux chaises:
Divisée en 9 tableaux et 5 intermèdes, cette pièce contemporaine
utilise le décor de l’opéra traditionnel chinois, mais s’oppose
à son esprit et à sa forme. Chaque tableau illustre un large éventail
de sentiments et de situations de la vie, dansés avec une maîtrise
et une virtuosité impressionnantes. Les différentes chorégraphies
parlent d’un même désir : mettre en valeur les richesses d’une culture
traditionnelle confrontée à la liberté de penser d’aujourd’hui.
Le Sacre du Printemps / All River Red
Le Sacre du Printemps de Stravinsky fut donné pour la première
fois en 1913, annonçant ainsi l’aube d’une nouvelle ère musicale.
Cette musique a inspiré de grands chorégraphes occidentaux qui,
laissant libre cours à leur imagination, ont réalisé des ballets
originaux et insolites. All River Red est la version que présentent
les chorégraphes chinois contemporains. Elle reflète la danse moderne
du XXIe siècle en Chine, à une époque où l’on exige encore
des artistes des créations ethniques ou à la gloire de la Chine.
En réaction à cette demande conservatrice, de nombreux artistes
chinois ont abandonné leur statut social afin de pouvoir produire
des spectacles à la fois plus contemporains et surtout plus personnels.
All River Red est une interprétation poétique qui évoque
non pas une fusion flatteuse de l’Orient et de l’Occident, mais
surtout une confrontation directe et violente entre traditions et
révoltes.
Concerts de Zhu Xiao Mei
Pour
les lieux de présentation, veuillez consulter le site « annéedelachine.org ».
Zhu Xiao Mei est née à
Shanghai dans une famille d’artistes. Initiée à la musique dès son
plus jeune âge, à six ans déjà elle joue à la radio et à la télévision
à Beijing. À dix ans, elle entre à l’École nationale de musique
pour enfants surdoués.
Elle y fait de brillantes études, interrompues par les années de
la Révolution culturelle, dont cinq passées près de la Mongolie
intérieure, dans un camp de travail où, grâce à des complicités,
elle réussit à travailler le piano en cachette.
En 1979, la visite d’Isaac Stern en Chine lui permet de partir pour
les États-Unis. Elle y obtient les plus hautes distinctions et donne
de nombreux concerts. En 1985, Zhu Xiao Mei arrive à Paris et choisit
de s’y fixer. Elle donne des concerts partout en France, en Europe,
en Amérique et jusqu’en Australie.
Depuis 1994, elle est régulièrement invitée par le Théâtre de la
ville à Paris et le Théâtre Colon à Buenos Aires et donne des récitals
qui sont unanimement salués par la presse..
Zhu Xiao Mei a enregistré les Variations Goldberg et l’intégrale
des Partitas de Bach, des Sonates de Scarlatti (INA),
et récemment, les Davidsbündlertänze et les Kinderszenen
de Schumann (Mandala) ainsi que trois chefs-d’œuvre de Schubert
pour piano à quatre mains avec Alexandre Tharaud (Harmonia Mundi).
Zhu Xiao Mei est professeur au Conservatoire national supérieur
de musique de Paris et partage son temps entre ses activités pédagogiques
et ses nombreux concerts en France et à l’étranger.
L'Odyssée de la porcelaine chinoise
Île
de France – Sèvres, Musée national de la céramique
Jusqu’au
26 février 2004
Deux collections nationales
prestigieuses s'associent pour présenter pour la première fois au
public un rare ensemble de 201 porcelaines chinoises.
Cette exposition propose de suivre, depuis le IXe jusqu’au
XIXe siècle, les voyages de la porcelaine chinoise depuis
la mer de Chine jusqu’aux rivages de la Méditerranée et de l’océan
Atlantique. La porcelaine chinoise qui a fasciné toutes les contrées
par la qualité de sa matière et de ses décors peints, fit en effet
l’objet d’un commerce intense dès le IXe siècle. Les
marchands arabes dominèrent ce négoce jusqu'au XVIe siècle
; ils furent ensuite âprement concurrencés par les galions portugais,
puis à partir du XVIIe siècle, par les navires des diverses
compagnies des Indes européennes, chargées d’approvisionner l’Occident
en porcelaines, soieries et épices. De l’Europe à l’Asie du Sud
et du monde arabe à l’Afrique, on désirait exhiber à sa table ces
objets précieux et exotiques. Les souverains, mais aussi les classes
aristocratiques, et enfin la bourgeoisie, passent commande d’ustensiles
répondant à des goûts et des besoins particuliers.
Ces échanges ont contribué à renforcer l’intérêt pour la Chine mystérieuse
et ont suscité un engouement qui se traduisit par la mode de la
« chinoiserie ».
Les pièces exposées soulignent également l’interaction entre la
Chine et les pays commanditaires : l’influence des décors et
des formes est patente dans les deux sens, alors que l’on a souvent
tendance à considérer que tout vient de la Chine. L’influence de
l’orfèvrerie, de la dinanderie, de la verrerie, des arts du textile
est évoquée dans ce grand mouvement d’échanges entre la Chine et
les autres pays, dont le point culminant se situe entre le XVIe
et le XVIIIe siècle.
Publication d’un ouvrage collectif sous la direction de Christine
Shimizu, diffusion Seuil.
Le catalogue constitue la première étude réalisée sur ces deux collections.
Il reproduit toutes les pièces exposées, chacune étant accompagnée
d’un commentaire et d’une datation effectuée sur la base de pièces
de comparaison référencées.
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