AOÛT  2003

 

Au service de la santé depuis trois millénaires
L’ABC des médicaments traditionnels chinois

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

L’ABC des médicaments traditionnels chinois

Des outils traditionnels de préparation des médicaments.

Les médicaments traditionnels chinois comprennent trois grandes catégories : végétale, minérale et animale ; de ces catégories, les médicaments végétaux représentent la majorité écrasante. Le Shennong Bencao Jing, publié durant le 1er et le IIe siècles, est le plus ancien ouvrage de pharmacologie qui existe, et il mentionne 365 espèces de végétaux. Le Xinxiu Bencao (Materia Medica nouvellement révisé) sous les Tang (618-907), qui enregistre 884 espèces d’ingrédients médicinaux, est la première pharmacopée composée par un gouvernement dans le monde. Le Compendium de Materia Medica, compilé par Li Shizhen sous les Ming, note 1 892 ingrédients médicinaux. Selon les statistiques, la Chine compte actuellement plus de 12 800 espèces de ressources servant aux médicaments traditionnels.

Les théories des médicaments traditionnels chinois couvrent les propriétés, les saveurs, la composition des prescriptions, les modes de préparation et les usages.

Selon la médecine traditionnelle chinoise, il existe cinq propriétés médicales : le froid, le chaud, le tiède, le frais et le plat. Froid et frais, de même que chaud et tiède, sont similaires, mais varient en degré. La propriété plate, de nature douce, est neutre et se trouve entre les deux grandes catégories.

Cette façon de diviser se rapporte étroitement aux théories médicales sur les analyses étiologiques. En vertu de la médecine traditionnelle chinoise, la maladie a deux causes, l’une interne et l’autre externe. Les facteurs externes concernent les changements climatiques qui dépassent la capacité d’endurance du corps humain et les invasions des substances toxiques. Les facteurs internes touchent, ou bien la stimulation soudaine, violente ou continue causée par les sept sentiments (joie, colère, tristesse, peur, amour, haine et désir) qui ont entraîné un déséquilibre, ou bien l’impact des fonctions des organes ou des viscères, ou bien une diète inappropriée.

Le Saussurea involucrata, qui pousse à la limite des neiges éternelles du Xinjiang et du Tibet, est un bon remède pour les maladies gynécologiques.

En vertu de la médecine traditionnelle chinoise, tout comme la nature, le corps humain est entouré par six facteurs naturels : le vent, le froid, la chaleur, l’humidité, la sécheresse et le feu. Si ces facteurs sont en déséquilibre et qu’un élément connaît un changement anormal, le corps humain attrape une maladie. L’un des rôles importants des médicaments traditionnels chinois est de rajuster et de restreindre ces six phénomènes naturels, afin de maintenir l’équilibre et des mécanismes physiologiques normaux. Un autre rôle important est de tuer directement ou de contrôler les bactéries et les virus, connus comme des facteurs toxiques, lorsqu’ils sont entrés dans le corps humain, par l’intermédiaire des éléments efficaces naturels contenus dans les médicaments.

Il y a six classifications de saveurs dans les médicaments traditionnels chinois : piquant, sucré, acide, amer, salé et doux. En général, les médicaments piquants comprennent le piquant-chaud comme le gingembre ou le piquant-froid comme la menthe, et ils sont principalement destinés à solliciter la transpiration et à régulariser l’énergie, alors que les médicaments sucrés ont des effets toniques. Quant aux ingrédients acides, ils peuvent pour la plupart calmer la sueur ou la diarrhée. Les médicaments amers possèdent pour la plupart les fonctions de dissiper la chaleur interne et l’humidité ; ceux qui sont salés ont un effet purgatif ou servent à dissoudre les nodules. Enfin les médicaments doux, qui, en principe, n’ont aucune saveur, sont favorables à promouvoir la diurèse et à enlever l’humidité.

Quant aux modes de préparation, la médecine traditionnelle chinoise utilise la décoction, la pilule, la poudre, l’emplâtre, le bol (grosse pilule ovoïde) et l’alcool médicamenteux.