L’ABC
des médicaments traditionnels chinois
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Des
outils traditionnels de préparation des médicaments. |
Les médicaments traditionnels chinois comprennent trois grandes catégories :
végétale, minérale et animale ; de ces catégories, les médicaments
végétaux représentent la majorité écrasante. Le Shennong Bencao
Jing, publié durant le 1er et le IIe siècles,
est le plus ancien ouvrage de pharmacologie qui existe, et il mentionne
365 espèces de végétaux. Le Xinxiu Bencao (Materia
Medica nouvellement révisé) sous les Tang (618-907), qui enregistre
884 espèces d’ingrédients médicinaux, est la première pharmacopée
composée par un gouvernement dans le monde. Le Compendium de
Materia Medica, compilé par Li Shizhen sous les Ming, note 1
892 ingrédients médicinaux. Selon les statistiques, la Chine compte
actuellement plus de 12 800 espèces de ressources servant aux médicaments
traditionnels.
Les théories des médicaments traditionnels chinois couvrent les propriétés,
les saveurs, la composition des prescriptions, les modes de préparation
et les usages.
Selon la médecine traditionnelle chinoise, il existe cinq propriétés
médicales : le froid, le chaud, le tiède, le frais et le plat.
Froid et frais, de même que chaud et tiède, sont similaires, mais
varient en degré. La propriété plate, de nature douce, est neutre
et se trouve entre les deux grandes catégories.
Cette façon de diviser se rapporte étroitement aux théories médicales
sur les analyses étiologiques. En vertu de la médecine traditionnelle
chinoise, la maladie a deux causes, l’une interne et l’autre externe.
Les facteurs externes concernent les changements climatiques qui
dépassent la capacité d’endurance du corps humain et les invasions
des substances toxiques. Les facteurs internes touchent, ou bien
la stimulation soudaine, violente ou continue causée par les sept
sentiments (joie, colère, tristesse, peur, amour, haine et désir)
qui ont entraîné un déséquilibre, ou bien l’impact des fonctions
des organes ou des viscères, ou bien une diète inappropriée.
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Le Saussurea
involucrata, qui pousse à la limite des neiges éternelles
du Xinjiang et du Tibet, est un bon remède pour les maladies
gynécologiques. |
En vertu de la médecine traditionnelle chinoise, tout comme la nature,
le corps humain est entouré par six facteurs naturels : le
vent, le froid, la chaleur, l’humidité, la sécheresse et le feu.
Si ces facteurs sont en déséquilibre et qu’un élément connaît un
changement anormal, le corps humain attrape une maladie. L’un des
rôles importants des médicaments traditionnels chinois est de rajuster
et de restreindre ces six phénomènes naturels, afin de maintenir
l’équilibre et des mécanismes physiologiques normaux. Un autre rôle
important est de tuer directement ou de contrôler les bactéries
et les virus, connus comme des facteurs toxiques, lorsqu’ils sont
entrés dans le corps humain, par l’intermédiaire des éléments efficaces
naturels contenus dans les médicaments.
Il y a six classifications de saveurs dans les médicaments traditionnels
chinois : piquant, sucré, acide, amer, salé et doux. En général,
les médicaments piquants comprennent le piquant-chaud comme le gingembre
ou le piquant-froid comme la menthe, et ils sont principalement
destinés à solliciter la transpiration et à régulariser l’énergie,
alors que les médicaments sucrés ont des effets toniques. Quant
aux ingrédients acides, ils peuvent pour la plupart calmer la sueur
ou la diarrhée. Les médicaments amers possèdent pour la plupart
les fonctions de dissiper la chaleur interne et l’humidité ;
ceux qui sont salés ont un effet purgatif ou servent à dissoudre
les nodules. Enfin
les médicaments doux, qui, en principe, n’ont aucune saveur, sont
favorables à promouvoir la diurèse et à enlever l’humidité.
Quant aux modes de préparation, la médecine traditionnelle chinoise
utilise la décoction, la pilule, la poudre, l’emplâtre, le bol (grosse
pilule ovoïde) et l’alcool médicamenteux.
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