JUILLET  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Tianjin, une ville trop méconnue

Sylvia 

La cloche du Siècle pour accueillir l'an 2000.

À Tianjin, on ne trouve pas presque pas de gratte-ciel. Partout, les bâtiments bas semblent se bousculer pour se tailler une place. Malgré les piètres conditions d’habitation, les relations de voisinage semble harmonieuses. On y trouve peu d’avenues larges et rectilignes, au contraire les rues longent souvent les murs des habitations. De l’autobus, on peut voir facilement une grande-mère nourrir ses poules. En fait, Tianjin a un style qui lui est propre, mais sa proximité de Beijing −seulement 120 km−a probablement contribué à détourner l’attention vers la capitale.

Tianjin se développe relativement lentement, et comme sa population est relativement sédentaire, la culture agricole y est encore bien conservée. Pendant la fête du Printemps, quand les gens des autres villes voyagent dans des pays étrangers ou à l’intérieur du pays, les habitants de Tianjin choisissent plutôt de rentrer à la maison paternelle pour profiter du bonheur familial. Ils gardent encore la tradition de coller des estampes de Nouvel An, bien que ces dernières années, les estampes aient été remplacées par des papiers découpés.  Les gens de Tianjin font grand cas du protocole et de «sauver la face », que ce soit lors d’une cérémonie de mariage ou des funérailles.

Aux yeux des autres, ces agissements ne s’accordent pas avec le style d’une métropole moderne. Les locaux ne s’intéressent pas aux émissions de la station de télévision locale ni aux grands journaux, mais plutôt à un petit journal local, le Jinwanbo (Journal du soir). À Tianjin, les gens ont un caractère local bien distinct, et ils sont francs et simples. Si vous prenez un taxi, le chauffeur deviendra vite votre ami ; la plupart ont d’ailleurs le verbe facile, sont sympathiques et généreux. Le chauffeur vous parlera sans doute des paysages, des coutumes, des traditions, des actualités ou de l’état de la circulation en ville, souvent avec un fort dialecte. Il n’est pas rare qu’un chauffeur bavarde tout au long du chemin, sans vous demander votre opinion.

En général, les femmes jouent un rôle important dans la mode de cette ville, car elles décident du paysage des quatre saisons. Bien que les femmes de Tianjin ne soient pas à la fine pointe de la mode, elles sont sages et vertueuses. Cependant, elles osent agir si les intérêts familiaux sont menacés.

Un étalage de marchandises pour le Nouvel An.

Les hommes de Tianjin ont le sens de l’humour. Le grand maître du dialogue comique, Ma Sanli, est un digne représentant  de cette ville. Ses dialogues comiques sont appréciés par les spectateurs de l’ensemble du pays, car le dialecte de Tianjin possède un caractère comique et un grand nombre d’histoires drôles en sont originaires.

La nuit, Tianjin semble s’animer et ressemble davantage à une métropole moderne. Les quartiers les plus animés sont illuminés par les néons, on y trouve des salles de karaoké, des bars et des restaurants, mais pas beaucoup d’activités originales. Aller à l’opéra ou passer une soirée dans une maison de thé est la vie nocture préférée des habitants de Tianjin, ce qui est différent d’ailleurs. Tianjin est le pays natal du Quyi (spectacles populaires tels que ballades chantées, contes déclamés, dialogues comiques, récitations rythmées, etc.), une appellation générale de l’art folklorique du Nord qui a réuni de grands maîtres de différentes écoles, tels que Ma Sanli et Luo Yusheng. Il paraît que, dans le milieu des dialogues comiques chinois, les comédiens célèbres peuvent tous parler le dialecte de Tianjin. On dit souvent que si vous désirez être supérieur aux autres dans le milieu du Quyi, vous devez d’abord être reconnu par les gens de Tianjin. 

La plupart des maisons de thé à Tianjin sont simples et rudimentaires, six yuans suffisent pour vous offrir une boisson chaude. En fait, la Tianjin d’aujourd’hui ressemble à une aristocrate du passé, autrefois célèbre, mais qui ne rechercherait maintenant qu’une vie paisible. Quand les vogues « de faire du commerce », « d’acheter des titres ou des timbres » font fureur dans tout le pays, les gens de Tianjin ne semblent pas atteints de cette fièvre et ils disent souvent : « Ne faites pas étalage de richesses devant moi, j’ai déjà eu plus d’argent que vous ! »

Tianjin a plus de 600 ans d’histoire ; elle était jadis une forteresse militaire. Après des guerres, elle s’est transformée en une ville agricole. À la fin de la dynastie des Qing (1644-1911), la structure de l’économie agricole qui se pratiquait depuis  200 ans a été changée. Dans les années 1860, Tianjin a essuyé une défaite aux mains des forces alliées anglo-françaises, et elle a été alors obligée d’être un port de commerce ouvert ; dès lors, sa position économique a été remarquable et elle est devenue un centre de commerce de la Chine du Nord où se rassemblèrent bon nombre de riches marchands. Même le dernier empereur de la dynastie des Qing et certains nobles résidèrent à Tianjin. Dans les années 1920 et 1930, Tianjin était une ville portuaire aussi célèbre que Shanghai.

Ses bâtiments au style occidental sont témoins de cette histoire. Des bâtiments centenaires aux styles anglais, français, allemand, russe et italien se trouvent dans les avenues Chengdu, Chongqing, Changde, Dali, Munan et Machang où vivaient jadis des richards, des étrangers, des membres de la famille impériale, le président du gouvernement Beiyang, de riches marchands et des acteurs célèbres. Aujourd’hui, c’est le quartier le plus calme de la ville. Au matin ou au crépuscule, ces beaux bâtiments sont baignés de la lumière dorée du soleil, ce qui donne l’impression du passage du temps.

Informations touristiques

L'estampe du Nouvel An de Yangliuqing.

Le bourg millénaire de Yangliuqing est le pays natal des estampes du Nouvel An, dont la coutume remonte à la dynastie des Ming (1368-1644).

Le Musée de Yangliuqing se trouve dans la « grande cour de la famille Shi » ; c’est la résidence la mieux conservée et celle ayant la plus grande envergure de Chine. Le musée réunit la quintessence des objets d’art populaire. On y décrit l’histoire des estampes du Nouvel An, la sculpture sur brique et le folklore. C’est un lieu qui mérite d’être visité.

Pour s’y rendre : prendre l’autobus 175 à l’échangeur Wangdingdi ou l’autobus 158 à l’avenue Miyunlu ou le 153 à la gare ouest de Tianjin en direction du bourg de Yangliuqing.

La rue antique de la Culture se situe à l’extrémité nord-est de l’ancienne Cité (l’arrondissement Nankai actuel) qui était le berceau du Tianjin. Commençant au palais Tianhou, la rue a 580 m de longueur, est ses édifices sont de style des Qing. Dans le quartier, on voit partout des boutiques qui vendent des livres et des objets anciens, des produits d’artisant traditionnels et des objets folkloriques

On peut également y trouver des magasins spécialisés dans les estampes du Nouvel An de Yangliuqing, les célèbres sculptures d’argile Niren Zhang, les cerfs-volants de la famille Wei et les sceaux gravés de la famille Liu. Cet endroit ressemble à la rue Liulichang de Beijing.

L’église Xikai, appelée aussi l’église de France, se situe dans l’avenue Binjiang de l’arrondissement Heping. On y trouve aussi deux autres grandes églises construites en 1914 et 1917. L’église Xikai est la plus grande de Tianjin et elle a été restaurée

Les monts Panshan. C’est le site naturel le plus célèbre de Tianjin. Ses vallées, ses rochers, ses pins, ses eaux, ses arbres, ses temples et ses pagodes sont remarquables. Les monts Panshan sont classés parmi les 15 monts connus de Chine. Ses sites pittoresques comprennent les temples Tiancheng,  Wansong, Yunzhao, la grotte de Wanfo et le sommet Guayue.

Pour s’y rendre : à la station d’autocars, prendre l’autocar pour Xinglong et descendre au district de Jixian.

Les mahua, une spécialité de Tianjin.

Spécialités de Tianjin : Tianjin a trois spécialités: le beignet Erduoyan, le petit pain farci (baozi) Goubuli, et les mahua (pâte torsadée) Guifaxiang. En plus de ces trois spécialités, il y a encore le bobo de carpe bâtarde.

Pour les achats : dans l’avenue Pingshan, on peut acheter des vêtements  bon marché ; dans l’avenue Shenyang, on trouve un marché d’antiquités, mais il faut bien connaître la valeur de la marchandise qu’on veut acheter.