Tianjin, une ville trop méconnue
Sylvia
 |
La
cloche du Siècle pour accueillir l'an 2000. |
À Tianjin, on ne trouve pas presque pas de gratte-ciel.
Partout, les bâtiments bas semblent se bousculer pour se tailler
une place. Malgré les piètres conditions d’habitation, les relations
de voisinage semble harmonieuses. On y trouve peu d’avenues larges
et rectilignes, au contraire les rues longent souvent les murs des
habitations. De l’autobus, on peut voir facilement une grande-mère
nourrir ses poules. En fait, Tianjin a un style qui lui est propre,
mais sa proximité de Beijing −seulement 120 km−a probablement
contribué à détourner l’attention vers la capitale.
Tianjin se développe relativement lentement, et comme sa population
est relativement sédentaire, la culture agricole y est encore
bien conservée. Pendant la fête du Printemps, quand les gens
des autres villes voyagent dans des pays étrangers ou à l’intérieur
du pays, les habitants de Tianjin choisissent plutôt de rentrer
à la maison paternelle pour profiter du bonheur familial. Ils gardent
encore la tradition de coller des estampes de Nouvel An, bien que
ces dernières années, les estampes aient été remplacées par des
papiers découpés. Les gens de Tianjin font grand cas du protocole
et de «sauver la face », que ce soit lors d’une cérémonie de mariage
ou des funérailles.
Aux yeux des autres, ces agissements ne s’accordent
pas avec le style d’une métropole moderne. Les locaux ne s’intéressent
pas aux émissions de la station de télévision locale ni aux grands
journaux, mais plutôt à un petit journal local, le Jinwanbo (Journal
du soir). À Tianjin, les gens ont un caractère local bien distinct,
et ils sont francs et simples. Si vous prenez un taxi, le chauffeur
deviendra vite votre ami ; la plupart ont d’ailleurs le verbe
facile, sont sympathiques et généreux. Le chauffeur vous parlera
sans doute des paysages, des coutumes, des traditions, des actualités
ou de l’état de la circulation en ville, souvent avec un fort dialecte.
Il n’est pas rare qu’un chauffeur bavarde tout au long du chemin,
sans vous demander votre opinion.
En général, les femmes jouent un rôle important
dans la mode de cette ville, car elles décident du paysage des quatre
saisons. Bien que les femmes de Tianjin ne soient pas à la fine
pointe de la mode, elles sont sages et vertueuses. Cependant, elles
osent agir si les intérêts familiaux sont menacés.
 |
Un
étalage de marchandises pour le Nouvel An. |
Les hommes de Tianjin ont le sens de l’humour. Le grand maître
du dialogue comique, Ma Sanli, est un digne représentant de cette
ville. Ses dialogues comiques sont appréciés par les spectateurs
de l’ensemble du pays, car le dialecte de Tianjin possède un caractère
comique et un grand nombre d’histoires drôles en sont originaires.
La nuit, Tianjin semble s’animer et ressemble davantage à une
métropole moderne. Les quartiers les plus animés sont illuminés
par les néons, on y trouve des salles de karaoké, des bars et des
restaurants, mais pas beaucoup d’activités originales. Aller à l’opéra
ou passer une soirée dans une maison de thé est la vie nocture préférée
des habitants de Tianjin, ce qui est différent d’ailleurs. Tianjin
est le pays natal du Quyi (spectacles populaires tels que
ballades chantées, contes déclamés, dialogues comiques, récitations
rythmées, etc.), une appellation générale de l’art folklorique du
Nord qui a réuni de grands maîtres de différentes écoles, tels que
Ma Sanli et Luo Yusheng. Il paraît que, dans le milieu des dialogues
comiques chinois, les comédiens célèbres peuvent tous parler le
dialecte de Tianjin. On dit souvent que si vous désirez être supérieur
aux autres dans le milieu du Quyi, vous devez d’abord être
reconnu par les gens de Tianjin.
La plupart des maisons de thé à Tianjin sont simples
et rudimentaires, six yuans suffisent pour vous offrir une boisson
chaude. En fait, la Tianjin d’aujourd’hui ressemble à une aristocrate
du passé, autrefois célèbre, mais qui ne rechercherait maintenant
qu’une vie paisible. Quand les vogues « de faire du commerce »,
« d’acheter des titres ou des timbres » font fureur dans
tout le pays, les gens de Tianjin ne semblent pas atteints de cette
fièvre et ils disent souvent : « Ne faites pas étalage
de richesses devant moi, j’ai déjà eu plus d’argent que vous ! »
Tianjin a plus de 600 ans d’histoire ; elle était jadis
une forteresse militaire. Après des guerres, elle s’est transformée
en une ville agricole. À la fin de la dynastie des Qing (1644-1911),
la structure de l’économie agricole qui se pratiquait depuis 200
ans a été changée. Dans les années 1860, Tianjin a essuyé une défaite
aux mains des forces alliées anglo-françaises, et elle a été alors
obligée d’être un port de commerce ouvert ; dès lors, sa position
économique a été remarquable et elle est devenue un centre de commerce
de la Chine du Nord où se rassemblèrent bon nombre de riches marchands.
Même le dernier empereur de la dynastie des Qing et certains nobles
résidèrent à Tianjin. Dans les années 1920 et 1930, Tianjin était
une ville portuaire aussi célèbre que Shanghai.
Ses bâtiments au style occidental sont témoins
de cette histoire. Des bâtiments centenaires aux styles anglais,
français, allemand, russe et italien se trouvent dans les avenues
Chengdu, Chongqing, Changde, Dali, Munan et Machang où vivaient
jadis des richards, des étrangers, des membres de la famille impériale,
le président du gouvernement Beiyang, de riches marchands et des
acteurs célèbres. Aujourd’hui, c’est le quartier le plus calme de
la ville. Au matin ou au crépuscule, ces beaux bâtiments sont baignés
de la lumière dorée du soleil, ce qui donne l’impression du passage
du temps.
Informations touristiques
 |
L'estampe
du Nouvel An de Yangliuqing. |
Le bourg millénaire de Yangliuqing
est le pays natal des estampes du Nouvel An, dont la coutume remonte
à la dynastie des Ming (1368-1644).
Le Musée de Yangliuqing se trouve dans la « grande
cour de la famille Shi » ; c’est la résidence la mieux
conservée et celle ayant la plus grande envergure de Chine. Le musée
réunit la quintessence des objets d’art populaire. On y décrit l’histoire
des estampes du Nouvel An, la sculpture sur brique et le folklore.
C’est un lieu qui mérite d’être visité.
Pour s’y rendre : prendre l’autobus 175 à
l’échangeur Wangdingdi ou l’autobus 158 à l’avenue Miyunlu ou le
153 à la gare ouest de Tianjin en direction du bourg de Yangliuqing.
La rue antique de la Culture
se situe à l’extrémité nord-est de l’ancienne Cité (l’arrondissement
Nankai actuel) qui était le berceau du Tianjin. Commençant au palais
Tianhou, la rue a 580 m de longueur, est ses édifices sont de style
des Qing. Dans le quartier, on voit partout des boutiques qui vendent
des livres et des objets anciens, des produits d’artisant traditionnels
et des objets folkloriques
On peut également y trouver des magasins spécialisés
dans les estampes du Nouvel An de Yangliuqing, les célèbres sculptures
d’argile Niren Zhang, les cerfs-volants de la famille Wei
et les sceaux gravés de la famille Liu. Cet endroit ressemble à
la rue Liulichang de Beijing.
L’église Xikai, appelée
aussi l’église de France, se situe dans l’avenue Binjiang de l’arrondissement
Heping. On y trouve aussi deux autres grandes églises construites
en 1914 et 1917. L’église Xikai est la plus grande de Tianjin et
elle a été restaurée
Les monts Panshan. C’est le site
naturel le plus célèbre de Tianjin. Ses vallées, ses rochers, ses
pins, ses eaux, ses arbres, ses temples et ses pagodes sont remarquables.
Les monts Panshan sont classés parmi les 15 monts connus de Chine.
Ses sites pittoresques comprennent les temples Tiancheng, Wansong,
Yunzhao, la grotte de Wanfo et le sommet Guayue.
Pour s’y rendre : à la station d’autocars,
prendre l’autocar pour Xinglong et descendre au district de Jixian.
 |
Les
mahua, une spécialité de Tianjin. |
Spécialités de Tianjin :
Tianjin a trois spécialités: le beignet Erduoyan, le petit pain
farci (baozi) Goubuli, et les mahua (pâte torsadée)
Guifaxiang. En plus de ces trois spécialités, il y a encore le bobo
de carpe bâtarde.
Pour les achats : dans l’avenue
Pingshan, on peut acheter des vêtements bon marché ; dans
l’avenue Shenyang, on trouve un marché d’antiquités, mais il faut
bien connaître la valeur de la marchandise qu’on veut acheter.
|