Les
peintres chinois du XXe siècle seront au rendez-vous
YAO
ZHIHUA
L’Année
de la culture de Chine en France se tiendra à partir d’octobre
prochain. Reflet des changements énormes de la société chinoise,
la peinture sera au rendez-vous de cet événement, grâce à une
exposition qui a pour objectif de mieux faire comprendre cette
société et ce qui différencie la peinture chinoise de la peinture
occidentale.
La tenue de cette exposition sur la peinture chinoise
du XXe siècle a pour objectif de permettre aux visiteurs
français et européens d’admirer la richesse artistique des peintures
chinoises de cette période, de connaître l’impact du progrès et
de la réforme de la société, tel qu’il se reflète dans ces peintures,
de comprendre leur valeur spéciale ainsi que les caractéristiques
du développement polyvalent de cet art.
Au cours du XXe siècle, la Chine a connu
des changements sociaux profonds, rarement vus au cours de son
histoire plusieurs fois millénaire. Les souffrances endurées par
le peuple chinois et la résistance inlassable qu’il a menée ont
manifesté nettement la grande vitalité de la nation chinoise.
Parallèlement, le cœur des peintures chinoises du XXe
siècle a battu à l’unisson du progrès et des changements sociaux
enregistrés, ce qui illustre leur importance actuelle. En se basant
sur des conceptions artistiques qui leur sont propres, un grand
nombre de ces œuvres illustrent l’esprit de l’époque dans laquelle
elles ont vu le jour.
Un peu d’histoire
de l’art pour comprendre
Les peintures chinoises du XXe siècle manifestent
le processus selon lequel les arts chinois traditionnels se sont
orientés vers le modernisme, vers l’introduction des arts occidentaux
et vers leur intégration. Le contenu, la forme et les matériaux
ont subi de grands changements. Le goût, le style et la valeur
artistiques ont aussi connu un développement considérable. Souvent,
on néglige les relations étroites qu’entretiennent les peintures
chinoises du XXe siècle avec la société. En réalité,
après un siècle de tourmentes et une harmonisation mutuelle entre
art occidental et art oriental, la Chine, grand pays de haute
civilisation orientale, a réussi à engendré un art moderne à la
chinoise.
Cet art moderne se différencie de l’art occidental, basé sur
le libéralisme, et de l’art de l’Asie de l’Est et du Sud-Est,
influencé par le confucianisme. Le dessin chinois, la peinture
à l’huile, la gravure sur bois ne sont jamais un simple écho et
une simple imitation de la culture occidentale. Dans le monde,
ce n’est que la connaissance du mode culturel des différentes
régions qui peut contribuer à augmenter les échanges et la compréhension
mutuelle entre les différentes cultures.
La caractéristique des peintures chinoises du XXe
siècle est d’avoir introduit la notion de « lumière »
qui appartenait traditionnellement à l’art occidental. Sur le
plan sociologique, la lumière est symbole d’éclatement. Dans la
recherche de la vérité et d’un idéal, la lumière est présente
dans plusieurs œuvres. Ainsi, les œuvres choisies pour cette exposition
devront respecter deux critères visuels : d’abord
sur le plan de l’expression conceptuelle, elles doivent avoir
recours au volume et à l’espace, au sombre et au clair. Puis,
sur plan de l’expression sociologique, elles doivent utiliser
symboliquement la diversité de la lumière pour présenter le caractère
moderne de l’intégration et des échanges entre les peintures chinoises
du XXe siècle et celles de l’Occident.
Une exposition phare
Le
thème de l’exposition sur les peintures chinoises du XXe
siècle est Dongfang Jibai, ce qui signifie que la
Chine marche résolument dans la voie radieuse du socialisme. La
Chine ressemble au soleil qui se lève à l’Orient. La Chine socialiste
est en plein épanouissement. Elle apportera non seulement de grandes
contributions à la paix, à la stabilité et à la prospérité du
monde, mais aussi à la diversité artistique et culturelle du XXIe
siècle.
La partie chinoise était responsable de la conception de cette
exposition. Après plusieurs discussions entre experts chinois,
on a mené aussi des discussions avec la partie française. L’exposition
a été divisée en quatre parties : Souffrances et Instructions,
Traditions et Réformes, Civils et Héros, Réalité
et Représentation. Elle comporte aussi trois relations. La
première concerne l’art et la réalité (de la révolution à la réforme) ;
la deuxième, la relation artistique sino-occidentale (de l’introduction
à la conversion) et la troisième, le changement de conscience
artistique (du caractère social au caractère individuel). Ces
quatre parties et ces trois relations constituent le fil conducteur
de l’organisation de cette exposition.
Sur le plan de la conception, les organisateurs
ont brisé le mode traditionnel d’exposition ne comportant pas
de thématique et voulant que le classement soit effectué selon
le type d’œuvres et de matériaux utilisés. Pour cette exposition,
on a regroupé les peintures chinoises, les peintures à l’huile
et les gravures sur bois selon une composition logique afin de
présenter l’art d’une certaine époque; un groupe est formé par
des œuvres représentatives importantes qui sont entourées d’œuvres
différentes, en fonction des œuvres représentatives. Pour faciliter
la compréhension du contexte social et historique, on ajoutera
de la documentation (explications et photos), ce qui formera une
aire d’exposition où l’admiration pourra côtoyer l’information.
En ce qui concerne le choix des œuvres, on accorde
une grande attention à leurs caractères artistiques et à leur
pensée sociale. Les peintures choisies seront représentatives
de l’histoire des beaux-arts de la Chine du XXe siècle
(en général chaque peintre présente une œuvre). Les grands peintres
pourront voir deux ou trois de leurs œuvres exposées. Quelques
peintres qui ne sont pas représentatifs de l’époque figureront
à l’exposition, puisque leur œuvre a un style tout à fait original
dans l’histoire de la peinture chinoise ou qu’elle peut se marier
avec le thème de l’exposition.
Actuellement,
140 œuvres ont été choisies. Compte tenu des questions touchant
à la propriété de certaines œuvres par des collectionneurs et
à la nécessité d’emprunter ces œuvres pour l’exposition, la liste
des œuvres choisies pourra être réajustée. Compte tenu de leur
commodité d’emprunt, de leur représentativité et de leur classicisme,
les œuvres appartenant à la collection du Palais des Beaux-Arts
de Chine forment le choix principal. D’autres œuvres proviennent
de collection de palais des Beaux-Arts et de musées provinciaux.
Les œuvres de collectionneurs privés forment une minorité.
C’est la première fois que la Chine organise à
l’étranger une exposition d’une telle envergure sur un concept
aussi précis, l’« exposition des peintures chinoises du XXe
siècle ».