JUILLET  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Les peintres chinois du XXe siècle seront au rendez-vous

YAO ZHIHUA

L’Année de la culture de Chine en France se tiendra à partir d’octobre prochain. Reflet des changements énormes de la société chinoise, la peinture sera au rendez-vous de cet événement, grâce à une exposition qui a pour objectif de mieux faire comprendre cette société et ce qui différencie la peinture chinoise de la peinture occidentale.

La tenue de cette exposition sur la peinture chinoise du XXe siècle a pour objectif de permettre aux visiteurs français et européens d’admirer la richesse artistique des peintures chinoises de cette période, de connaître l’impact du progrès et de la réforme de la société, tel qu’il se reflète dans ces peintures, de comprendre leur valeur spéciale ainsi que les caractéristiques du développement polyvalent de cet art.

Au cours du XXe siècle, la Chine a connu des changements sociaux profonds, rarement vus au cours de son histoire plusieurs fois millénaire. Les souffrances endurées par le peuple chinois et la résistance inlassable qu’il a menée ont manifesté nettement la grande vitalité de la nation chinoise. Parallèlement, le cœur des peintures chinoises du XXe siècle a battu à l’unisson du progrès et des changements sociaux enregistrés, ce qui illustre leur importance actuelle. En se basant sur des conceptions artistiques qui leur sont propres, un grand nombre de ces œuvres illustrent l’esprit de l’époque dans laquelle elles ont vu le jour.

Un peu d’histoire de l’art pour comprendre

Les peintures chinoises du XXe siècle manifestent le processus selon lequel les arts chinois traditionnels se sont orientés vers le modernisme, vers l’introduction des arts occidentaux et vers leur intégration. Le contenu, la forme et les matériaux ont subi de grands changements. Le goût, le style et la valeur artistiques ont aussi connu un développement considérable. Souvent, on néglige les relations étroites qu’entretiennent les peintures chinoises du XXe siècle avec la société. En réalité, après un siècle de tourmentes et une harmonisation mutuelle entre art occidental et art oriental, la Chine, grand pays de haute civilisation orientale, a réussi à engendré un art moderne à la chinoise. 

Cet art moderne se différencie de l’art occidental, basé sur le libéralisme, et de l’art de l’Asie de l’Est et du Sud-Est, influencé par le confucianisme. Le dessin chinois, la peinture à l’huile, la gravure sur bois ne sont jamais un simple écho et une simple imitation de la culture occidentale.  Dans le monde, ce n’est que la connaissance du mode culturel des différentes régions qui peut contribuer à augmenter les échanges et la compréhension mutuelle entre les différentes cultures.

La caractéristique des peintures chinoises du XXe siècle est d’avoir introduit la notion de « lumière » qui appartenait traditionnellement à l’art occidental. Sur le plan sociologique, la lumière est symbole d’éclatement. Dans la recherche de la vérité et d’un idéal, la lumière est présente dans plusieurs œuvres. Ainsi, les œuvres choisies pour cette exposition devront respecter deux critères visuels : d’abord sur le plan de l’expression conceptuelle, elles doivent avoir recours au volume et à l’espace, au sombre et au clair.  Puis, sur plan de l’expression sociologique, elles doivent utiliser symboliquement la diversité de la lumière pour présenter le caractère moderne de l’intégration et des échanges entre les peintures chinoises du XXe siècle et celles de l’Occident.

Une exposition phare 

Le thème de l’exposition sur les peintures chinoises du XXe siècle est Dongfang Jibai, ce qui signifie que la Chine marche résolument dans la voie radieuse du socialisme. La Chine ressemble au soleil qui se lève à l’Orient. La Chine socialiste est en plein épanouissement. Elle apportera non seulement de grandes contributions à la paix, à la stabilité et à la prospérité du monde, mais aussi à la diversité artistique et culturelle du XXIe siècle.

La partie chinoise était responsable de la conception de cette exposition. Après plusieurs discussions entre experts chinois, on a mené aussi des discussions avec la partie française. L’exposition a été divisée en quatre parties : Souffrances et Instructions, Traditions et Réformes, Civils et Héros, Réalité et Représentation. Elle comporte aussi trois relations.  La première concerne l’art et la réalité (de la révolution à la réforme) ; la deuxième, la relation artistique sino-occidentale (de l’introduction à la conversion) et la troisième, le changement de conscience artistique (du caractère social au caractère individuel). Ces quatre parties et ces trois relations constituent le fil conducteur de l’organisation de cette exposition.

Sur le plan de la conception, les organisateurs ont brisé le mode traditionnel d’exposition ne comportant pas de thématique et voulant que le classement soit effectué selon le type d’œuvres et de matériaux utilisés. Pour cette exposition, on a regroupé les peintures chinoises, les peintures à l’huile et les gravures sur bois selon une composition logique afin de présenter l’art d’une certaine époque; un groupe est formé par des œuvres représentatives importantes qui sont entourées d’œuvres différentes, en fonction des œuvres représentatives. Pour faciliter la compréhension du contexte social et historique, on ajoutera de la documentation (explications et photos), ce qui formera une aire d’exposition où l’admiration pourra côtoyer l’information.

En ce qui concerne le choix des œuvres, on accorde une grande attention à leurs caractères artistiques et à leur pensée sociale. Les peintures choisies seront représentatives de l’histoire des beaux-arts de la Chine du XXe siècle (en général chaque peintre présente une œuvre). Les grands peintres pourront voir deux ou trois de leurs œuvres exposées. Quelques peintres qui ne sont pas représentatifs de l’époque figureront à l’exposition, puisque leur œuvre a un style tout à fait original dans l’histoire de la peinture chinoise ou qu’elle peut se marier avec le thème de l’exposition.

Actuellement, 140 œuvres ont été choisies. Compte tenu des questions touchant à la propriété de certaines œuvres par des collectionneurs et à la nécessité d’emprunter ces œuvres pour l’exposition, la liste des œuvres choisies pourra être réajustée. Compte tenu de leur commodité d’emprunt, de leur représentativité et de leur classicisme, les œuvres appartenant à la collection du Palais des Beaux-Arts de Chine forment le choix principal. D’autres œuvres proviennent de collection de palais des Beaux-Arts et de musées provinciaux. Les œuvres de collectionneurs privés forment une minorité.

C’est la première fois que la Chine organise à l’étranger une exposition d’une telle envergure sur un concept aussi précis, l’« exposition des peintures chinoises du XXe siècle ».