MAI  2003

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le seul mensuel multilingue d'intérêt général en Chine, publié en français, anglais, espagnol, allemand, arabe et chinois.

 

 

Un condensé de la sagesse du peuple

ZHANG JUAN

La première session du Xe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois.

Le 14 mars dernier, la première session du Xe Comité national de la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC) s’est clôturée. Lorsqu’il est sorti du Palais de l’Assemblée populaire, Li Junru a livré ses impressions aux journalistes. « Nous, les membres de la CCPPC, sommes issus des groupes et des partis politiques, des ethnies nationales et de tous les milieux de la société, mais la tâche historique qui nous incombe est la même. Aujourd’hui, qu’est-ce que nous discutons à la CCPPC ? Ce qui est fondamental, c’est que nous concentrons la sagesse des gens de tous les milieux et que nous discutons des politiques de l’État pour construire une société d’aisance relative. »

Le nouveau groupe dirigeant

La Conférence consultative politique du peuple chinois est un système politique fondamental propre à la Chine. Elle est une composante du système démocratique socialiste chinois. La session plénière de la CCPPC est l’une des formes de consultation sur les affaires politiques.

Des membres des ethnies minoritaires se réunissent pour discuter des affaires de l’État.

Selon la coutume, un jour avant la clôture de la CCPPC, plus de 2 000 membres ont élu au scrutin la nouvelle équipe dirigeante du Comité national de la CCPPC. Jia Qinglin, membre du Comité permanent du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, a été élu président de la CCPPC.

Par rapport au groupe dirigeant précédent, le nouveau groupe de la CCPPC se compose d’un plus grand nombre de nouveaux venus. Ils sont plus compétents et plus jeunes. Il y a des chiffres à l’appui de ces caractéristiques : 24 vice-présidents (sept de moins que dans le groupe dirigeant précédent), dont 13 sont des nouveaux élus, soit plus de la moitié du total ; parmi 299 membres du comité permanent, 175 sont des nouveaux élus, soit 58,5 % du total. L’âge moyen du président et des vice-présidents du groupe dirigeant a baissé de 3,5 ans. L’âge moyen des membres du comité permanent est de 61,9 ans, soit moins de 2,2 ans par rapport au groupe dirigeant précédent. Parmi les membres du comité permanent, le plus jeune est Chen Jun, 37 ans, membre de nationalité hani, de la province du Yunnan.

À travers la composition du nouveau groupe dirigeant du Comité national de la CCPPC, on peut constater facilement sa nouvelle portée.

Ce nouveau groupe dirigeant rassemble quantité de cadres expérimentés, de spécialistes et de personnalités de tous les domaines. Parmi ces membres, les uns étaient des conseillers d’État, d’autres s’occupent depuis longtemps des affaires des Chinois d’outre-mer, des affaires de Hongkong et de Macao, certains autres sont des économistes ou possèdent l’expérience du travail de la base. En même temps, les démocrates sans affiliation partisane, les personnalités du milieu religieux, de Hongkong et de Macao, ainsi que des ethnies minoritaires, représentent aussi une  bonne proportion, ce qui reflète l’esprit d’union de la CCPPC. Après analyse, on s’aperçoit que c’est un avantage caractéristique de la CCPPC ; cela signifie que le nouveau comité national de la CCPPC rassemble davantage de personnalités de tous les milieux pour participer aux affaires politiques dans tous les domaines.

Le fait que les dirigeants du Comité révolutionnaire du Guomindang de Chine et d’autres partis et groupes démocratiques aient aussi été élus à la vice-présidence du Comité national de la CCPPC témoigne des relations amicales qu’entretient le Parti communiste chinois avec les partis et groupes démocratiques.

Remplir ses fonctions pour atteindre de nouveaux objectifs

En Chine, l’élection des membres de la CCPPC est le résultat de la consultation démocratique. Selon une procédure stricte, les membres ont été élus après délibérations et consultations. Ceux qui sont devenus membres du Comité national de la CCPPC chérissent leur droit démocratique, s’efforcent d’exécuter les fonctions imparties : consultation politique, contrôle démocratique et participation aux affaires politiques. En couvrant les activités de cette assemblée, ce

Un entrepreneur privé répond aux questions des journalistes.

que les journalistes ont entendu le plus, c’est l’édification d’une société relativement aisée. Selon les membres, l’objectif qu’on a fixé au XVIe Congrès du CC du PCC est le grand objectif commun de la nation chinoise et le nouvel objectif de développement de l’économie chinoise. Les membres ont discuté des problèmes du développement de l’économie, de la réforme des entreprises, de l’agriculture, de l’économie en région rurale, du développement durable, de la mise en valeur de l’Ouest, de l’assurance sociale et de la réunification de la patrie, et ils ont avancé des propositions sur ces sujets. Au cours de l’assemblée, on a reçu 3 368 motions et 575 propositions, ce qui reflète la sagesse et l’assiduité au travail des membres.

Wu Jinglian, membre du Comité national de la CCPPC et économiste chinois de renom, a avancé des propositions sur l’économie de marché encadrée par la loi. En Chine, Wu est une personnalité qui a proposé l’économie de marché, mais maintenant, ce qui l’intéresse davantage, c’est l’encadrement du marché par la loi. Selon lui, au début de l’ouverture et de la réforme, nous avons cru que l’économie chinoise pourrait se développer rapidement, dans la mesure où nous aurions abandonné l’économie planifiée et mis en place l’économie du marché. Maintenant, l’économie de marché est presque établie dans les régions développées, mais nous avons constaté que beaucoup de problèmes ne peuvent pas être résolus par les sciences économiques. Bien que l’économie de marché se soit formée par étapes en Chine, les problèmes du grand écart entre les riches et les pauvres et de la corruption se sont aggravés. À cela, Wu a dit : «La réalisation de l’économie de marché ne signifie pas la résolution de tous les problèmes. La réalité nous commande de nous demander s’il existe une bonne ou une mauvaise économie de marché, mais qu’est-ce qui est la bonne et qu’est-ce qui est la mauvaise ? Cet économiste a donc proposé de mettre en place une économie de marché selon la loi. D’ailleurs, Wu a aussi avancé des propositions sur la manière dont le gouvernement peut prendre des décisions scientifiques.

Un groupe de membres remarqués

Il faut noter que, sur les 2 238 membres du comité national de la CCPPC, il y a au moins 65 membres venus du milieu de l’économie non publique, soit 2,9 % du total des membres. On porte une attention sans précédent à ces derniers  et à l’économie privée qu’ils représentent. Comment l’économie non publique stimule-t-elle le développement de l’économie ? C’est un sujet chaud dans les endroits où étaient descendus les économistes qui étaient aussi membres du comité national de la CCPPC.

En évoquant la situation du développement de l’économie chinoise, Qiu Xiaohua, directeur adjoint du Bureau national des statistiques a dit : « Les deux tiers des éléments qui stimulent le développement de l’économie chinoise proviennent de l’économie non étatique, dont l’économie privée représente déjà, avec l’économie à capitaux étrangers et l’économie du système d’actionnariat, l’une des forces non publiques de la promotion de l’essor rapide et durable de l’économie chinoise.

À cet effet, Zhang Hongwei, membre du comité national de la CCPPC, a dit : « Si l’on dit que l’ouverture et la réforme apportent un printemps à l’économie non publique, alors le développement de l’économie chinoise, y compris celui de l’économie privée, a connu aussi un printemps de plus après le XVIe Congrès du CC du PCC! » Zhang est le patron d’une entreprise privée. En parlant de l’histoire du développement de son entreprise, il a dit d’une manière bien sentie : « Chaque progrès de l’économie privée est inséparable des politiques préférentielles de l’État, car notre pays a bien effectué sa transition de l’économie planifiée à l’économie de marché. Depuis les plus de deux décennies de l’ouverture et de la réforme, les entreprises privées réalisent des progrès à chaque année. Après  le XVIe Congrès du CC du PCC, les entreprises de ce genre sont entrées dans une période de grand développement. » Selon Zhang, la convocation du XVIe Congrès a éliminé des obstacles en matière de politiques, le point de vue de l’ensemble de la société sur l’entreprise privée a beaucoup changé ; plus particulièrement, le Parti communiste chinois, en tant que parti au pouvoir, met le développement de l’économie au premier plan, ce qui a mobilisé l’esprit d’initiative des gens. Dans cet environnement favorable, on peut librement développer l’économie. « C’est une grande force productive, a dit Zhang, ce sont des conditions nécessaires pour que la Chine  réalise son objectif d’édification d’une société relativement aisée. Autrefois, beaucoup de gouvernements locaux et de chefs d’entreprises privées se sont beaucoup inquiétés quant à l’élargissement de l’envergure de leur entreprise, et les gouvernements locaux ont fait beaucoup de travail dans la création d’un environnement favorable au développement de l’économie privée. Ce qui préoccupe davantage les entrepreneurs, c’est la manière dont ils pourront développer leur entreprise et consacrer des efforts pour promouvoir l’économie nationale. »

Selon des spécialistes, après l’émergence des entrepreneurs de l’économie non publique au XVIe Congrès du CC du PCC, un grand nombre de personnes de ces nouveaux milieux ont fait leur apparition dans les organismes législatifs à tous les échelons et dans tous les endroits, ce qui revêt une signification actuelle et symbolique. C’est une nécessité du développement historique. Avec l’accroissement de la capacité économique de ce nouveau groupe, les personnes qui en font partie cherchent absolument à avoir droit de parole. C’est un témoignage important de la démocratisation politique en Chine.

De nouveaux visages à la CCPPC

Chen Weiqi, membre nouvellement élu du Comité national de la CCPPC.

Parmi les membres du comité national de la CCPPC élus cette année, Chen Weiqi, de Hongkong, a une identité spéciale : il est président du conseil d’administration de Coca-Cola (Chine). Quand il a donné ses impressions sur son poste de membre du comité national de la CCPPC, il s’est exprimé en ces termes : « J’en suis très content et j’en suis fier ». Un patron d’une société à capitaux étrangers peut faire partie de la CCPPC et participer aux affaires politiques. C’est une chose qui ne s’était jamais vue auparavant. Selon lui, le XVIe Congrès du CC du PCC a officialisé l’économie non publique. Dans le domaine des affaires, la Chine est l’un des endroits le plus sûr dans le monde. Les perspectives de développement de la Chine sont inestimables.

Chen Weiqi est entré à la compagnie Coca-Cola à l’âge de 22 ans. À partir de ce moment-là, avec cette société, il a aussi connu le grand changement que l’ouverture et la réforme ont apporté à la Chine. Grâce à ce changement, d’aide-comptable, Chen est devenu  une personnalité du domaine des affaires. L’investissement de la compagnie Coca-Cola qu’il dirige en Chine a dépassé 1,1 milliard de dollars US. La Chine est devenu le sixième grand marché de cette société dans le monde. Rien qu’en 2002, les chiffres de vente de cette société ont atteint 1,6 milliard de dollars US.

Au cours du développement de l’économie chinoise, il est impossible qu’un seul système existe, a dit Chen Weiqi, c’est aussi une règle nécessaire du développement de l’économie mondiale. À part l’économie nationale et l’économie privée, il faut aussi introduire des capitaux étrangers pour développer l’économie chinoise. L’entrée des capitaux étrangers en Chine encourage non seulement le développement de l’économie, mais surtout introduit l’expérience en formation du personnel et en gestion moderne. En introduisant des capitaux étrangers, la Chine doit élever parallèlement le niveau de ses propres entreprises.

Cai Xiongguo est un autre membre du comité national de la CCPPC. Il est le P.-D.G. adjoint de la société Motorola et inspecteur général de la stratégie financière de la région de l’Asie-Pacifique. Au titre d’administrateur de haut rang de cette transnationale, Cai est devenu membre du comité national de la CCPPC, ce qui lui a permis de faire l’objet de l’attention des médias. Il s’intéresse vivement au progrès des sciences et techniques et au développement économique de la Chine. À cet effet, Cai a avancé ses propositions. D’après lui, le gouvernement chinois doit accorder plus d’attention à la recherche et au développement des entreprises. Parmi les 500 entreprises les plus puissantes du monde, les frais de R&D ne représentent pas moins de 10 % des bénéfices, alors que ceux des entreprises chinoises ne dépassent probablement pas 2 %. Il a aussi proposé au gouvernement de fixer des politiques financières et de créer un macro-environnement favorable au travail et aux études des chercheurs de calibre supérieur.