Jinxiu,
centre névralgique de la médecine yao
QI JUAN
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Jinxiu,
une ville entourée de montagnes. |
Le
mois dernier, nous vous avons commencé
à vous présenter la médecine yao et l’histoire de M. Qin
Xunyuan, un médecin yao. Ce mois-ci, nous poursuivons la présentation
de ses brillants exploits…―NDLR
À 200 km de Guilin (région autonome
zhuang du Guangxi), dans le district autonome yao de Jinxiu vivent
cinq branches de l’ethnie yao (les Chashan, Pan, Hualan, Shanzi
et Ao). Le sociologue chinois Fei Xiaotong y a réalisé
cinq enquêtes, et selon ses dires : « Ce district est
le centre des études sur les Yao. »
Toutes les personnes qui se sont
rendues à Jinxiu connaissent bien le mauvais état des routes d’accès,
mais pour visiter le pays de la médecine yao, j’ai quand même
décidé de prendre la voiture pour m’y rendre.
Sis au flanc du mont Dayao, le
district autonome Jinxiu est situé à une altitude de quelque 800
m. Pour l’atteindre, on doit passer un tronçon de route ayant
500 courbes sur 50 km. Heureusement, les paysages pittoresques
aident souvent les passagers à oublier les difficultés et le danger
inhérents à ce trajet. Les cimes s’enchevêtrent et la brume qui
les couvre semble monter en longues volutes.
Le jour de l’interview, le district
de Jinxiu marquait justement le cinquantenaire de sa fondation,
et j’ai pu constater qu’il est vraiment le pays des plantes médicinales
yao. Des deux côtés d’une rue animée, on y voyait non seulement
des étalages d’articles d’usage courant et des plantes médicinales,
mais encore des vendeuses vêtues de costumes ethniques.
Les Jiaogulancao (une espèce
d’herbes médicinales), vendues en botte, mesurent quelque soixante
centimètres. À Beijing, ces herbes, minuscules, sont vendues dans
un petit sachet de plastique. Selon une vendeuse : « Les
herbes médicinales poussent partout dans la montagne. On y compte
plus de 400 espèces. » Et selon une travailleuse de la Société
des plantes médicinales : « Il y a 104 espèces de plantes
médicinales inscrites. Le district de Jinxiu en exporte annuellement
plus de 50 000 kg. »
M. Qin est venu spécialement de
Beijing pour participer au cinquantenaire de la fondation de son
district natal. Je l’ai rencontré par hasard à la fin des représentations
artistiques solennelles, et les histoires sur la médecine yao
qu’il a racontées ont suscité mon intérêt.
Histoires
sur la médecine yao
Après être entrée dans une ruelle
pavée, j’ai constaté que les familles yao semblaient beaucoup
plus anciennes et calmes qu’ailleurs. Je me suis entretenue avec
le vieux Wang, devant sa maison adossée à la montagne. « Par
le passé, nos ancêtres n’étaient pas des sédentaires et ils manquaient
de médicaments tout prêts, dit-il. Pour se soigner, ils devaient
chercher des herbes médicinales au fond de la montagne. De génération
en génération, ils ont formé leur propre médecine, teintée d’une
couleur ethnique. »
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Photo
de M. Qin et de l’auteur prise à la place des Célébrations
du district. |
Selon les dires des anciens, la
médecine de la famille Qin a une longue histoire. Sa tradition
remonterait à plus de 300 ans. Peu après la Libération, Qin Dekun
est devenu le seul étudiant de la première génération des Yao.
Il est sorti des monts Dayao et a commencé à exercer la médecine
dans les environs de son village. Son fils, Qin Xunyun, a su bien
combiner la médecine yao et les techniques scientifiques modernes
en créant son propre hôpital. Le mont Dayao est l’endroit
idéal pour cueillir des herbes médicinales, bien que l’on doive
gravir des pentes abruptes et pénétrer au creux de la montagne.
Pour effectuer leur travail de guérison, M. Qin et son père ont
donc dû surmonter beaucoup de difficultés.
M Qin a dit : « Examen,
vérification de l’ouïe et de l’odorat, questionnement, palpation
du pouls sont quatre modes de diagnostic, mais la médecine yao
attache encore de l’importance aux symptômes décelés dans les
yeux, muzhen, les ongles, jiazhen et les paumes, zhangzhen. »
Bien que ce diagnostic soit complexe, il est faisable et efficace.
Jeune cueilleur
Le district de Jinxiu est entouré
de montagnes. Une végétation luxuriante règne en toute saison.
Le pic Shengtang, avec ses 1 979 m, est le plus renommé dans cette
région. En dépit de la pluie et des sentiers très glissants, j’ai
décidé d’escalader la montagne en m’aidant des branches pendantes
des deux côtés du sentier, afin de tenter d’apercevoir des cueilleurs
d’herbes médicinales. Au début, je croyais pouvoir les rencontrer
facilement, mais, bien vite, j’ai réalisé que je ne pourrais pas
en rencontrer avant le crépuscule. Dans ces conditions, j’étais
résignée à rebrousser chemin, lorsqu’un jeune est apparu devant
moi. Au dos, il portait un grand sac de jute et son couteau.
« Eh, jeune homme, vas-tu
cueillir des herbes médicinales ? » lui demandai-je, en oubliant ma fatigue. « Oui, avec mon couteau, je veux cueillir
toutes les herbes médicinales que j’apercevrai », répondit-il
avec sa voix aiguë qui n’avait pas encore muée. « De génération
en génération, nous habitons dans cette montagne et nous nous
adonnons à la médecine et à la cueillette des herbes médicinales.
Depuis mon enfance, je foule le sol de cette montagne avec mon
père. Chaque fois, nous apportons de la nourriture et nous
y passons deux ou trois jours. Tous les Yao connaissent la manière
de cueillir et de préparer des herbes médicinales, mais chacun
comprend aussi qu’il faut protéger ces ressources. Ainsi, nous
portons toujours une grande attention à protéger les racines des plantes médicinales
du mont Dayao.
La cueillette doit s’appuyer sur
l’expérience : au printemps, on cueille des tiges et des
feuilles nouvelles, en hiver, des racines juteuses. »
Bien que la médecine yao manque
de la rigueur qu’apporte la théorie, elle a été transmise de génération
en génération. Il est certain que les herbes médicinales yao ne
sont pas une panacée contre la maladie, mais elles ont une efficacité
prouvée contre certains maux. La médecine yao n’est pas très répandue,
mais elle a joué et joue encore un rôle important dans la vie
et la reproduction de notre ethnie.
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Deux
fillettes s’amusent sur le pas de la porte. |
M. Qin a déclaré : « Les
succès que j’ai obtenus sont basés sur la médecine yao, transmise
de génération en génération, et ses herbes médicinales. »
Actuellement, avec la publication
de thèses sur la médecine yao, un grand contingent d’experts,
dont M. Qin, s’animent sur la scène internationale. Une étude
internationale sur la médecine yao s’élabore tout doucement.
Adresse du Centre de médecine yao
à Daqing : Bâtiment 701, Dongfengxincun, Daqing, Heilongjiang,
Chine
Téléphone:
86-10- 459-6381588 4688598 6386888 6386838 6386848 6386266
Fax : 86-10- 459-6383282
Site Web : http://www.dekun.com
Mél :qinxy@dekun.dq.hl.cninfo.net
Adresse de l’hôpital Dekun de médecine
yao de Beijing : 5,
Xinqiao Dajie Mentougouqu, Beijing, Chine
Téléphone : 86-10-69863600
69863601